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    Évaluation de la consommation de cannabis et de son impact dans les pathologies rhumatismales : revue systématique, méta-analyse et étude monocentrique transversale

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    Contexte. De nombreux patients atteints de rhumatisme inflammatoire chronique (RIC) rapportent des douleurs résiduelles, malgré un contrôle optimal de l’activité de leur maladie. D’autres pathologies, comme la fibromyalgie ou l’arthrose, pâtissent aussi d’un manque de thérapeutiques antalgiques efficaces. Il n'est donc pas rare que des patients admettent recourir à des méthodes alternatives pour juguler leurs douleurs, parmi lesquelles notamment la consommation de cannabis.Objectifs. Chez les patients souffrant de RIC, estimer la prévalence de la consommation de cannabis, évaluer ses effets sur la douleur, comparer les caractéristiques des consommateurs de cannabis à celles des non-consommateurs.Méthodes. Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature jusqu’en juin 2020. Tous les essais contrôlés ou études épidémiologiques comprenant des patients atteints de RIC consommant du cannabis et fournissant des données sur la douleur, ont été inclus dans une méta-analyse. Les résultats ont ensuite été confrontés à ceux d’une étude observationnelle transversale monocentrique menée dans le service de Rhumatologie du CHU de Clermont-Ferrand.Résultats 23 publications ont été inclues dans la méta-analyse : 7 abstracts, 7 études observationnelles transversales et 9 longitudinales. Dans 15 études (n = 10873), 2900 patients déclaraient avoir utilisé du cannabis [40.4% ; 95% CI : 0.28, 0.54]. Dans 5 études (n = 4122 patients), 485 patients déclaraient une consommation actuelle de cannabis [15.3% ;- 95% CI : 0.07, 0.27]. Les consommateurs de cannabis étaient plus fréquemment sans emploi [486/837 (58.1%) vs 1296/4193 (30.9%) ; OR 2.40 [95% CI : 1.31, 4.40] ; p 0.005], tabagiques [52.8% vs 36.3% ; OR 2.91 [95% CI : 1.84, 4.60] ; p<0.001], consommateurs d’alcool [OR 3.12 ; 95% CI : 2.41, 4.04]. Ils avaient des douleurs plus intenses que les non-consommateurs [5.0 (2.4) vs 4.1 (2.6) mm ; p <0.001]. Six études montraient une diminution significative de la douleur au cours du temps et deux études une amélioration significative de la qualité de vie, du sommeil et de l’humeur. Au 19/08/2020, 87 patients ont été inclus dans l’étude menée à Clermont-Ferrand. 17 (19.5%) patients ont déclaré avoir expérimenté le cannabis au cours de leur vie, parmi lesquels 1 consomme actuellement du cannabis. Le profil du consommateur est le même que celui observé dans la méta-analyse : homme jeune, fumeur, sans emploi et consommateur d’alcool.Conclusion La méta-analyse retrouve une surconsommation de cannabis dans la population de patients ayant un RIC. L’étude transversale menée à Clermont-Ferrand ne corrobore pas ces faits pour le moment (sous réserve d’un manque de puissance). L’utilisation thérapeutique des cannabinoïdes à visée antalgique en rhumatologie semble prometteuse mais leur efficacité nécessite d’être confirmée par d’autres études de plus grande envergure
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