249 research outputs found
The Grands Ensembles
The grands ensembles, or large-scale high-rise housing projects, are widely regarded as the quintessential products of postwar French government policy in the areas of regional and urban planning. These essential icons of the Trente Glorieuses and their “golden legend of triumphant modernization” were the subject of targeted image campaigns from the very beginning. As early as 1945, the government recognized that control over imagery was an indispensable component of its large-scale reconstruction projects, and the departments involved established internal photography and cinematography teams to promote and defend the policies they adopted. The approach survived as the policies changed: in the context of subsequent periods and institutions, photography has been called on to depict the failure of the social housing effort or cast it as an important part of the country’s architectural heritage. The analysis presented here revisits the history of the grands ensembles, building on previous studies in order to view them from a new perspective, that of the media, and more specifically of institutional photographic production
Retour sur les lieux de l’evénement : l’image « en creux »
L’événement ne semble pas pouvoir exister s’il n’en existe pas d’images. Face à ce débordement, à ce « trop plein » visuel, on observe l’apparition d’une posture nouvelle dans le champ de la photographie contemporaine. Comme « en creux » du phénomène médiatique, ces images travaillent à l'évocation des grands évènements contemporains tout en étant vides de leur représentation explicite. Elles proposent un retour sur l’événement, un retour sur les lieux, pour tenter d’ouvrir un espace de réflexion sur, par, et dans l’image. Le « creux » n’est pas une représentation de l’absence ou de la disparition, mais du manque, celui de traces visibles de l’événement. Ces œuvres posent la question de la transmission de l’expérience tout en découvrant la puissance de l’anodin dans notre rapport au passé.It seems an event cannot exist if images of them do not exist. Faced with this excess, this visual “overflowing”, a new posture can be seen in the field of contemporary photography. As “negatives” of the media phenomenon these images evoke major contemporary events by not explicitly representing them. They propose a return to the event, a return to the scene, to try to open a space for reflection on, by, and in the image. The “negation” is not a representation of the absence or disappearance, but of the lack - the lack of visible traces of the event. These works raise the issue of the transmission of experience while uncovering the power of the commonplace in our relationship to the past
Jeanne Haffner, The View from Above, The Science of Social Space / Angela Lampe (dir.), Vue d’en haut / Frédéric Pousin et Mark Dorrian (dir.), Vues aériennes. Seize études pour une histoire culturelle / Nathalie Roseau, Aerocity, quand l’avion fait la ville / Paul Wombell (dir.), Drones, l’image automatisée
« Figure utopique » pour certains, « pulsion scopique et gnostique » pour d’autres, la vue d’en haut est habitée d’une ambivalence originelle. Le point de vue en survol est tantôt opérateur de contrôle et de domination, avatar visuel de la société surveillance, tantôt incarnation d’un monde libéré des contraintes physiques et spatiales, rêve d’un « monde atopique ». Aujourd’hui banalisé par les technologies de transport et de visualisation, le fantasme séculaire du point de vue céleste suscit..
East
En 1993, l’entreprise est-allemande Verbundnetz Gas, spécialisée dans l’importation et la distribution de gaz, finance le lancement d’un projet de documentation photographiquedes territoires de l’ancienne République démocratique allemande. L’objectif est de suivre les transformations radicales de la société et de l’économie qui sont alors à l’œuvre. Le projet dure huit ans, associe dix-sept photographes et prend successivement les noms de VorOrt (1994) et East (2001). On observe là l’affirmation conjointe d’une élite économique et d’une élite artistique en devenir. Le mécénat permet à une entreprise est-allemande nouvellement privatisée d’asseoir sa position dans le champ économique et politique de l’Allemagne réunifiée. Par ailleurs, le mécène facilite l’émergence sur la scène nationale de photographes originaires de l’ancienne puissance de l’Est, grâce aux liens établis avec la Hochschule für Grafik und Buchkunst de Leipzig.In 1993, the Eastern German company Verbundnetz Gas, an importer and distributor of natural gas, financed the launching of an effort to produce a series of photographs documenting the territory of the former German Democratic Republic with special emphasis on the Leipzig area. Its goal was to monitor the radical transformations then taking place in society and the economy. The project lasted eight years, employed a total of seventeen photographers, and took two different names, first VorOrt (1994) and later East (2001). It served as a vehicle for the combined advancement of economic and artistic elites at a time when the status of both was rapidly changing. Sponsorship of the arts enabled a newly privatized Eastern German firm to establish itself both economically and politically within a reunified Germany. In addition, the sponsoring firm helped photographers from the former East Germany to gain national prominence thanks to its links to the Hochschule für Grafik und Buchkunst in Leipzig (Academy of Visual Arts, Leipzig)
Clément Chéroux, Si la vue vaut d’être vécue, Miscellanées photographiques
La forme des « miscellanées photographiques », adoptée par Clément Chéroux dans cet essai, lui permet de défendre une vision de l’histoire de la photographie élargie dans un style qui ne se veut pas prescriptif, entre écriture incarnée et distance critique. Dans un premier temps, il semble qu’en cohérence avec le titre, Si la vue vaut d’être vécue, l’ensemble s’organise selon une logique que l’on pourrait qualifier d’existentielle. Partant de l’évocation de la genèse de l’invention avec le ré..
L’Atlas des Régions Naturelles, un manifeste photoconceptuel de la périphérie ordinaire
L’Atlas des Régions Naturelles initié en 2017 par Éric Tabuchi cherche à investir une place inédite pour la photographie au sein du projet d’architecture ou de paysage : l’image n’est pas ici convoquée par le biais de la commande, c’est son existence même qui a pour objet de susciter le projet. Il s’agit ici de tenter de cerner cet objet visuel original, héritier des voyages pittoresques du XIXe siècle comme du photo conceptualisme américain des années 1960, des missions photographiques françaises contemporaines comme des manifestes architecturaux de la fin du XXe siècle, de la pensée du paysage vernaculaire comme de la théorisation de l’ordinaire. L’analyse du protocole adopté comme des stratégies d’exposition permet de comprendre le projet d’Éric Tabuchi tout à la fois comme un manifeste de la périphérie que comme une proposition d’ingénierie intellectuelle d’appréhension des territoires actuels.Initiated in 2017 by Eric Tabuchi, L’Atlas des Régions Naturelles seeks to devote an unprecedented place for photography within architectural or landscape projects. Here, the image is not summoned using order; the purpose of its very existence is to stimulate the project. Heir to the picturesque voyages of the 19th century, American conceptualism of the 1960s, contemporary French photography projects, architectural manifestos from the end of the twentieth century, the thought of the vernacular landscape as well as the theorization of the ordinary, the aim is to try to identify this original visual object. Analyses of the adopted protocol and exposure strategies make it possible to understand the project of Eric Tabuchi, both as a manifesto of the periphery and as a proposal for the intellectual engineering of the apprehension of current territories
Jeanne Haffner, The View from Above, The Science of Social Space / Angela Lampe (dir.), Vue d’en haut / Frédéric Pousin et Mark Dorrian (dir.), Vues aériennes. Seize études pour une histoire culturelle / Nathalie Roseau, Aerocity, quand l’avion fait la ville / Paul Wombell (dir.), Drones, l’image automatisée
« Figure utopique » pour certains, « pulsion scopique et gnostique » pour d’autres, la vue d’en haut est habitée d’une ambivalence originelle. Le point de vue en survol est tantôt opérateur de contrôle et de domination, avatar visuel de la société surveillance, tantôt incarnation d’un monde libéré des contraintes physiques et spatiales, rêve d’un « monde atopique ». Aujourd’hui banalisé par les technologies de transport et de visualisation, le fantasme séculaire du point de vue céleste suscit..
East
In 1993, the Eastern German company Verbundnetz Gas, an importer and distributor of natural gas, financed the launching of an effort to produce a series of photographs documenting the territory of the former German Democratic Republic with special emphasis on the Leipzig area. Its goal was to monitor the radical transformations then taking place in society and the economy. The project lasted eight years, employed a total of seventeen photographers, and took two different names, first VorOrt (1994) and later East (2001). It served as a vehicle for the combined advancement of economic and artistic elites at a time when the status of both was rapidly changing. Sponsorship of the arts enabled a newly privatized Eastern German firm to establish itself both economically and politically within a reunified Germany. In addition, the sponsoring firm helped photographers from the former East Germany to gain national prominence thanks to its links to the Hochschule fĂĽr Grafik und Buchkunst in Leipzig (Academy of Visual Arts, Leipzig)
Mythos Dresden, de l’image de la ville à la ville-image
Joyau architectural de la Renaissance, le centre-ville de Dresde est réduit en cendres en 1945 et devient immédiatement mythique. Un passé que les architectes vont tenter de faire revenir à la vie dans le sillage de la réunification allemande. Cette quête d’une cité idéalisée donne lieu à diverses opérations de reconstitution, en pierre, en pigment et pixel, dans lesquels les vedute peintes par Belotto au milieu du XVIIIe siècle vont être élevées au rang de modèle de référence. On assiste alors à la reprise d’une production narrative et à sa réactualisation dans le processus de reconstruction de la ville contemporaine. Il s’agit d’analyser l’articulation des deux temps de la constitution d’un imaginaire urbain, de ce Mythos Dresden, marqué par la dimension visuelle de la construction mémorielle.Architectural jewel of the Renaissance, the city of Dresden disappears under the ashes in 1945 and immediately becomes legendary. A past that architects are trying to bring back to life after the German reunification. This quest for an idealized city that results in various operations of reconstitution, in stones, pigments and pixels, where Belotto’s vedute painted in the middle of the eighteenth century will be elevated to a reference model. Thus we witness the resumption of a narrative production, which is elevated to mythology in the process of reconstruction of the contemporary city. It seeks to analyze the relationship between the two steps of the constitution of this urban fantasy, this Mythos Dresden, marked by the visual dimension of this memorial construction
Photographie, patrimoine : mise en perspective
La photographie comme la notion de patrimoine sont toutes deux des filles du XIXe siècle. La diffusion du procédé photographique est concomitante du développement dans toute l’Europe d'une nouvelle conscience patrimoniale. Les politiques de préservation de l'héritage du passé s'institutionnalisent, et font appel à la photographie qui s'impose progressivement comme l’outil de l'inventaire du patrimoine. Cette dynamique aboutit à la constitution de fonds qui acquièrent eux-mêmes le statut de pa..
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