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Le projet ZACA et ses suites (Ouagadougou, Burkina Faso, 2001 à nos jours) : marginalisation, résistances et reconfigurations de l'islam ouagalais
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2007-2008.Lancé à Ouagadougou en 2001, le projet de Zone d'Aménagement Commerciale et Administrative (ZACA) a entraîné le destruction de plusieurs vieux quartiers résidentiels du centre-ville à majorité musulmane. Ce projet, les réactions qu'il a soulevées et le déplacement des résidents vers la périphérie qu'il a entraîné ont permis de constater la marginalisation de ces quartiers au sein de la ville, de même que l'existence d'une culture de mobilisation en leur sein. Le projet ZACA a en outre révélé l'existence de clivages au sein de la communauté musulmane, notamment entre les générations. Enfin, il a révélé les tendances récentes en ce qui concerne les relations entre l'islam et l'État burkinabé et, plus largement, entre la société civile et cet État
Médias 2.0 et Églises chrétiennes au Burkina Faso
The gradual diffusion of Internet in Burkina Faso recently prompted an sharp increase in the use of social media, especially Facebook, by Catholic and Evangelical Churches. That use is however strictly controlled by a limited number of gatekeepers. The Burkinabè social media scene appears thus very uniform. Urban Evangelical and Charismatic Churches generally make the most active use of the potentialities of social media by diffusing content aimed at gaining new converts or strengthening the virtual faith community. Church hierarchies for their part mostly use social media as an offshoot of their regular communication strategy without much innovation. Social media also favours the connexion of Burkinabè Christians to global religious networks, especially a few Evangelical pastors who are well embedded in transnational Francophone networks.
Keywords: Burkina Faso, medias, Catholicism, Pentecostalism.La diffusion progressive d’Internet au Burkina Faso a entraîné récemment un foisonnement de l’utilisation des réseaux sociaux, principalement Facebook, par les Églises catholique et évangéliques. Cette utilisation est toutefois fortement conditionnée par un nombre restreint de gatekeepers qui exercent un contrôle souvent strict sur l’utilisation des réseaux sociaux. S’en dégage ainsi une diffusion fortement uniformisée par laquelle les organisations néo-pentecôtistes et charismatiques urbains tirent le plus grand profit en faisant circuler des contenus susceptibles de favoriser les conversions ou de souder virtuellement la communauté des adhérents. Les hiérarchies des Églises tendent plutôt, quant à elles, à utiliser ces médias comme relais de leur communication officielle sans investir dans le potentiel interactif des médias sociaux. Cette dynamique favorise également l’insertion des chrétiens burkinabè dans les réseaux chrétiens transnationaux, surtout pour certains pasteurs évangéliques inscrits dans les réseaux francophones internationaux.
 
Connaissances et perceptions de la religion et du phénomène de la radicalisation chez les étudiant(e)s du collégial
Comprend des références bibliographiquesDiffusé avec l'aimable autorisation des auteurs. Le document original est également accessible en ligne : http://cefir.cegepmontpetit.ca/2018/05/16/connaissances-et-perceptions-de-la-religion-et-du-phenomene-de-la-radicalisation-chez-les-etudiantes-du-collegial-2018
Le religieux sur Internet et dans les NTIC au Burkina Faso
International audienc
Religiosité musulmane en temps de Covid-19 au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire : Un dialogue entre normes sanitaires et pratiques religieuses
La pandémie de Covid-19 a entraîné la mise en place de mesures exceptionnelles qui ont fortement transformé les pratiques religieuses à la fin du premier trimestre de 2020. Ces transformations, qui ont inclus la fermeture des lieux de culte puis l’adoption de mesures barrières sévères (distanciation physique et limitation du nombre de personnes dans les lieux publics), ont conduit à l’adoption de pratiques créatives de la part des autorités religieuses musulmanes au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Cependant, ces pratiques ont été diversement reçues, les organisations regroupant les musulmans fonctionnaires et de l’élite politique et administrative adhérant plus strictement aux règles qui étaient fortement contestées par les musulmans de milieu commerçant ou populaire, en particulier les jeunes.The Covid-19 pandemic led to the adoption of exceptional measures that significantly transformed religious practices at the end of the first quarter of 2020. These transformations included the closing of places of worship, and later the adoption of strict sanitary measures (physical distancing and the limitation of people allowed in public spaces, ban on physical contact) led to the adoption of creative religious practices by Muslim religious leaders in Burkina Faso and Côte d’Ivoire. However, these practices were diversely appreciated by Muslims: while organizations catering to Muslim civil servants and political and administrative elites strictly adhered to the rules, Muslim traders and youth from popular classes strongly contested the measures
La classe en islam : entre piété et distinction
Les recherches académiques sur l’islam intègrent rarement l’appartenance à une classe sociale comme critère d’analyse, différenciant plutôt les musulman.e.s par leurs divergences dogmatiques (soufies, salafistes, etc.). Or, dans les contextes régionaux contemporains d’Afrique centrale, de l’Ouest et du Nord, reconfigurés par les violences djihadistes, nombre de musulman.e.s redéfinissent les normes de leur « bonne religiosité » en jouant sur des marqueurs de classe. Majoritairement axées sur les musulmanes, figures centrales de ces nouvelles configurations de religiosités, les études de cas présentées dans ce numéro montrent qu’une appartenance de classe — entendue en termes socioéconomiques, mais aussi en fonction de pratiques (culturelles, matérielles) où s’expriment des sentiments d’adhésion à un groupe — influe sur les façons d’être et de se montrer musulman.e ; et qu’en retour, l’affirmation de pratiques religieuses renforce un sentiment de différenciation sociale. Les contextes urbains, où les « classes moyennes émergentes » sont les plus visibles, sont privilégiés pour poser la question d’une éventuelle corrélation entre volonté d’ascension sociale et prétention à une élévation morale et religieuse. Academic research on Islam rarely includes an analysis of social classes as a means to think about social differentiation between Muslims. Dogma (Sufis, Salafists, etc.) is the primary angle through which differences amongst Muslims are studied. Yet, in the contemporary regional contexts of Africa, especially North, West and Central Africa, where jihadist violence has reconfigured existing social belongings, many Muslims are redefining the norms of “good religiosity” through class markers. Focused mainly on Muslim women as central figures in these renewed forms of religiosity, the case studies presented in this issue show that class belonging, understood in socio-economic terms but also through embodied cultural and material practices, compels individual and group assertions of Muslimhood. In a reciprocal manner, the upholding of specific practices reinforces a sense of social differentiation. Urban contexts, where the “emerging middle classes” are most visible, are privileged sites to question a possible connection between the desire for social ascension and the claim to moral and religious elevation