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    « Those gloomy sensations that steal upon the mind »: esthétique de l’obscurité dans A Dissertation on Oriental Gardening (1772) de William Chambers

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    La Dissertation sur le jardinage de l’Orient de William Chambers, publiée à Londres en 1772, se veut à la fois une description des jardins chinois à travers le regard de l’artiste et un manuel à l’usage des paysagistes européens. Cet ouvrage révèle l’importance du jeu de contrastes entre obscurité et clarté, ainsi que celle des réactions du promeneur face à la variété des scènes de jardin qui doivent lui faire éprouver toute une gamme d’émotions différentes, de la sérénité à la terreur. Cette étude analyse dans ce traité l’utilisation de l’obscurité dans les jardins chinois érigés en modèles par William Chambers, et cherche à établir un rapprochement entre cette thématique développée dans l’ouvrage et l’intérêt manifesté par les Lumières pour la pénombre et la nuit. Il sera montré que la scénographie du paysage chinois dévoilée par William Chambers permet de créer des sensations visuelles, tactiles et auditives fortes et de faire naître des impressions contrastées chez le promeneur, tels que la mélancolie, la terreur ou le sentiment du sublime. On constatera ainsi que l’usage de l’obscurité dans le paysage chinois vu, interprété, voire façonné par William Chambers est présenté selon des critères relevant de l’épistémologie empiriste et de la psychologie sensualiste, propres au mode de sensibilité anglais de l’époque.A Dissertation on Oriental Gardening, published in London in 1772 by William Chambers, is both a description of Chinese gardens seen through the artist’s eyes and somewhat a guide to help the landscape gardeners of Europe. This work reveals the importance of the contrasting interplay between darkness and brightness together with the importance of the visitor’s reactions, ranging from serenity to terror, which must be triggered by the variety of the scenes found in the garden. This paper aims at analysing the use of darkness in the Chinese gardens described and praised by William Chambers in his treatise, and will examine how the focus on darkness in the very text can be more globally linked to the increasing interest in night and gloom in the age of Enlightenment. The scenography of the Chinese landscape introduced by William Chambers gives strong visual, tactile and aural sensations to the visitor and leads the latter to feel various and sometimes opposed emotions, such as melancholy, terror or the presence of the sublime. It thus seems in the text that the use of darkness in the Chinese landscape, as was seen, interpreted and even fashioned by William Chambers, derived from criteria belonging to the empiricist epistemology and sensualist psychology of eighteenth-century England

    La nuit

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    “Light”, “Night”, deux vocables de même consonance, deux concepts dont les acceptions, contraires mais complémentaires, sont au cœur de la littérature et de la culture anglaises au siècle des Lumières. Dans la vie quotidienne, la sphère nocturne, à Londres en particulier, est dangereuse, mais aussi fascinante, riche de plaisirs plus ou moins licites. En mer, la navigation de nuit est risquée, mais dans les deux cas, le progrès et la science font peu à peu reculer l'obscurité et ses aléas. La nuit, c'est aussi un thème privilégié dans le domaine de l'esthétique. Liée au sublime, elle alimente les jeux d'ombre et de lumière dans la littérature, la peinture, la musique, l'art des jardins, sollicitant toute la gamme des émotions chez le lecteur, l'auditeur et le promeneur de l'Angleterre georgienne. La nuit, enfin, est liée au questionnement de l'homme sur sa destinée : rêves prémonitoires, tentations du Malin, mais aussi élévation de l'âme aspirant à la lumière de la vie éternelle, et envolée de l'imagination créatrice, au-delà des ténèbres du monde fini, vers une clarté céleste, royaume de l'artiste visionnaire. Cet ouvrage est composé de communications présentées au Centre de Recherche et d'Etudes anglaises du XVIIIe siècle (CREA XVIII) de la Sorbonne Nouvelle et de contributions extérieures, réunies par Suzy Halimi.Je ne saurais oublier Didier Mocq, toujours serviable et souriant, qui a proposé l'illustration figurant sur la couverture de cet ouvrage
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