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    Accueil des enfants juifs Ă©trangers en France et leur sort sous l'Occupation

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    Au cours des années trente, par vagues successives, des dizaines de milliers de juifs fuyant l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne et la Tchécoslovaquie viennent se réfugier en France. Parmi eux, il y a de nombreux enfants dont certains arrivent seuls. Un organisme créé en 1938, le Comité israélite pour les enfants venant d’Allemagne et d’Europe centrale, va les prendre en charge. Il intervient par le biais de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE), une organisation juive médico-sociale, riche d’une solide expérience. Pour secourir les nouveaux venus, elle ouvre plusieurs établissements dotés d’un personnel éducatif formé au travail social et originaire lui aussi d’Europe centrale, tout comme ses pensionnaires.À la déclaration de guerre, en septembre 1939, Allemands et Autrichiens, considérés comme « ressortissants ennemis », sont enfermés dans des camps insalubres, avec leurs enfants. Dans ces mêmes camps du sud de la France, Vichy fait interner à partir de l’automne 1940 des milliers de familles juives étrangères. Dans les deux zones, les autres juifs sont exclus de la vie économique et mis au ban de la société par les lois françaises et les mesures allemandes. En 1941, en zone occupée, plusieurs milliers d’hommes sont arrêtés.Les rafles de l’été 1942 marquent un tournant décisif dans le processus de la « Solution finale » en France car les arrestations et les déportations n’épargnent désormais plus les femmes et les enfants. Des œuvres, dont principalement l’OSE, s’efforcent de venir en aide à ces derniers, notamment, en les faisant sortir des camps d’internement. Issus pour la plupart de familles étrangères, ils sont regroupés dans des maisons qui avaient été ouvertes dès 1940 dans le sud de la France. Ils y reçoivent une instruction scolaire de même que, pour certains, une éducation religieuse. Les activités y sont nombreuses et variées. Le personnel éducatif, lui-même d’origine étrangère, est à même de comprendre la spécificité culturelle et linguistique de ces enfants ou adolescents.Ces maisons, qui ne sont pas à l’abri des rafles, deviennent aussi rapidement des lieux où l’on prépare les enfants à la vie clandestine. Avant de les confier à des filières qui les cacheront chez des non-juifs (familles d’accueil et institutions religieuses ou laïques) ou les feront passer en Suisse, on leur assigne une fausse identité. Ces enfants étant en danger de mort, l’enjeu alors n’est plus leur intégration mais leur survie.During the thirties, in successive waves, tens of thousands of Jews fleeing Germany, Austria, Poland and Czechoslovakia came to find shelter in France. Among them were a lot of children, some of them alone. The Jewish Committee for children from Germany and Eastern Europe was created in 1938 to take care of them. It operated through the medico-social Jewish organization OSE (Œuvre de secours aux enfants), which was already experienced. In order to rescue the newcomers, the OSE created several institutions for which they hired educators who had been trained in social work and who came from Eastern Europe, just like the children they would be taking care of.When war was declared, in September 1939, German and Austrian immigrants were considered as “enemy citizens” and were incarcerated in unhealthy camps with their children. In these same camps, in the south of France, Vichy had thousands of foreign Jewish families interned from autumn 1940. In both zones, other Jews were isolated from society by French laws and German measures. In 1941 several thousand men were arrested in the occupied zone of France.The roundups of summer 1942 represent a turning point in the process of the “Final Solution” in France, as women and children were arrested for the first time. Several organisations, particularly the OSE, strived to help the children by taking them out of internment camps. These children, who mostly came from foreign families, were gathered in homes that were first created in 1940 in the south of France. The educators, who were foreign themselves, were able to understand the cultural and linguistic specificity of these children and teenagers.These homes were not safe from roundups and they quickly became a place where children were prepared for clandestine life. Before being left in the care of resistant organizations which would hide them in non-Jewish homes (host families or various religious or non-religious institutions) or smuggle them into Switzerland, they were given fake identities. Because the children were in mortal danger, the issue was no longer their social integration but their survival

    Accueil des enfants juifs Ă©trangers en France et leur sort sous l'Occupation

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    Au cours des années trente, par vagues successives, des dizaines de milliers de juifs fuyant l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne et la Tchécoslovaquie viennent se réfugier en France. Parmi eux, il y a de nombreux enfants dont certains arrivent seuls. Un organisme créé en 1938, le Comité israélite pour les enfants venant d’Allemagne et d’Europe centrale, va les prendre en charge. Il intervient par le biais de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE), une organisation juive médico-sociale, riche d’une solide expérience. Pour secourir les nouveaux venus, elle ouvre plusieurs établissements dotés d’un personnel éducatif formé au travail social et originaire lui aussi d’Europe centrale, tout comme ses pensionnaires.À la déclaration de guerre, en septembre 1939, Allemands et Autrichiens, considérés comme « ressortissants ennemis », sont enfermés dans des camps insalubres, avec leurs enfants. Dans ces mêmes camps du sud de la France, Vichy fait interner à partir de l’automne 1940 des milliers de familles juives étrangères. Dans les deux zones, les autres juifs sont exclus de la vie économique et mis au ban de la société par les lois françaises et les mesures allemandes. En 1941, en zone occupée, plusieurs milliers d’hommes sont arrêtés.Les rafles de l’été 1942 marquent un tournant décisif dans le processus de la « Solution finale » en France car les arrestations et les déportations n’épargnent désormais plus les femmes et les enfants. Des œuvres, dont principalement l’OSE, s’efforcent de venir en aide à ces derniers, notamment, en les faisant sortir des camps d’internement. Issus pour la plupart de familles étrangères, ils sont regroupés dans des maisons qui avaient été ouvertes dès 1940 dans le sud de la France. Ils y reçoivent une instruction scolaire de même que, pour certains, une éducation religieuse. Les activités y sont nombreuses et variées. Le personnel éducatif, lui-même d’origine étrangère, est à même de comprendre la spécificité culturelle et linguistique de ces enfants ou adolescents.Ces maisons, qui ne sont pas à l’abri des rafles, deviennent aussi rapidement des lieux où l’on prépare les enfants à la vie clandestine. Avant de les confier à des filières qui les cacheront chez des non-juifs (familles d’accueil et institutions religieuses ou laïques) ou les feront passer en Suisse, on leur assigne une fausse identité. Ces enfants étant en danger de mort, l’enjeu alors n’est plus leur intégration mais leur survie.During the thirties, in successive waves, tens of thousands of Jews fleeing Germany, Austria, Poland and Czechoslovakia came to find shelter in France. Among them were a lot of children, some of them alone. The Jewish Committee for children from Germany and Eastern Europe was created in 1938 to take care of them. It operated through the medico-social Jewish organization OSE (Œuvre de secours aux enfants), which was already experienced. In order to rescue the newcomers, the OSE created several institutions for which they hired educators who had been trained in social work and who came from Eastern Europe, just like the children they would be taking care of.When war was declared, in September 1939, German and Austrian immigrants were considered as “enemy citizens” and were incarcerated in unhealthy camps with their children. In these same camps, in the south of France, Vichy had thousands of foreign Jewish families interned from autumn 1940. In both zones, other Jews were isolated from society by French laws and German measures. In 1941 several thousand men were arrested in the occupied zone of France.The roundups of summer 1942 represent a turning point in the process of the “Final Solution” in France, as women and children were arrested for the first time. Several organisations, particularly the OSE, strived to help the children by taking them out of internment camps. These children, who mostly came from foreign families, were gathered in homes that were first created in 1940 in the south of France. The educators, who were foreign themselves, were able to understand the cultural and linguistic specificity of these children and teenagers.These homes were not safe from roundups and they quickly became a place where children were prepared for clandestine life. Before being left in the care of resistant organizations which would hide them in non-Jewish homes (host families or various religious or non-religious institutions) or smuggle them into Switzerland, they were given fake identities. Because the children were in mortal danger, the issue was no longer their social integration but their survival
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