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Discours identitaires et investissement émotionnel : dire l’altérité dans les forums de discussion
Notre contribution propose une pluralité d’éclairages concernant des forums de discussion ancrés en France et mettant en jeu la notion d’identité culturelle au sein de l’Europe. Notre analyse discursive s’intéresse aux aspects linguistiques et aux questionnements identitaires suscités non seulement par la verbalisation de points de vue contradictoires mais aussi la mise en scène d’émotions, voire de passions, passant par une communication singulière qui joue notamment sur des effets de visualisation. Nous avons sélectionné pour corpus des forums de discussion ayant des thématiques et des exigences de modération variées, concernant d’une part l’éventuelle entrée de la Turquie dans l’Union européenne et d’autre part l’hypothétique rattachement de la Wallonie à la France en cas de scission de la part de la Flandre, problématiques qui ont régulièrement agité les opinions publiques française et européenne dans les années 2000. Nous nous interrogeons sur l’utilisation du français sous une forme écrite comportant des caractéristiques d’oralité génériques et sur les frontières entre oralité et scripturalité dans ces échanges interpersonnels ainsi que sur les liens entre contrôle linguistique et contrôle émotionnel. Notre objectif est d’analyser non seulement les ressorts langagiers et paraverbaux de cette communication multidimensionnelle mais également d’en saisir les multiples enjeux à travers une grille de lecture des productions de sens ainsi activées.The aim of this paper is to explore several online forums hosted in France and dealing with cultural identity in Europe. Our discourse analysis focuses on linguistic aspects and identity questioning brought out by the verbalization of contradictory points of view and the public display of strong emotions. We are interested in a particular type of communication which uses specific visual images. The online forums we have chosen to explore deal with various topics and have their own internal rules of regulation but their common theme is the possible integration of Turkey into the European Union or, alternatively, the hypothesis of Wallonia becoming part of France in case of a separation from Flanders. Both issues were often debated in France and Europe at the beginning of this century. Our focus of interest is French written language pervaded with oral characteristics. We tackle the notion of boundary between speaking and writing in the interpersonal online discussions and study the link between linguistic control and emotional control. We aim not only at exploring the verbal and paraverbal parameters of this multidimensional communication but also try to better understand the meanings within this multi layered process
Du poids des langues et des mots dans les situations de guerre
Introduction Les contributions rassemblées dans ce numéro de la revue Lengas se présentent toutes comme des approches contextualisées s’inscrivant dans le cadre d’une réflexion générale sur les interactions entre la guerre et les langues, « une thématique d’une grande acuité » pour reprendre les termes de Salih Akin qui inaugurait la journée d’études montpelliéraine consacrée à ce sujet. Nous pourrions ajouter que cette problématique planétaire est également d’une actualité permanente et d’un..
Les communautés germanophone de Belgique et croatophone d’Italie : deux situations atypiques de revitalisation linguistique et culturelle
Nous nous proposons d’explorer ici certaines stratégies mises à l’œuvre dans les processus de redynamisation des langues minoritaires de l’UE dans la perspective de ce droit fondamental inscrit dans la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (1992), à savoir « le droit de pratiquer une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique ». En nous basant sur une approche sociolinguistique, nous envisageons un questionnement historique, politique et sociétal concernant deux minorités linguistiques de l’Union européenne : la minorité germanophone de Belgique et la minorité croatophone d’Italie. Il s’agira pour nous d’analyser et de comparer deux situations atypiques concernant la gestion et l’activisme d’une minorité linguistique, en examinant les revendications de celle-ci mais aussi de la majorité environnante, ainsi que l’identité et l’action des acteurs et des partenaires des formes de revitalisation linguistique. D’un côté, la minorité germanophone est sans doute l’une des mieux protégées de l’Union européenne. Nous étudierons ce qui a déjà été mis en place au niveau politique pour cette communauté, quelles sont ses attentes actuelles et comment la presse locale joue un rôle dans le maintien de la langue minoritaire dans le domaine public. Nous verrons aussi en quoi la gestion de cette minorité par l’État belge pourrait être source d’inspiration dans d’autres contextes. De l’autre, la minorité croatophone d’Italie, officiellement protégée par l’État italien et la région du Molise, constitue un cas particulier d’un grand intérêt pour le paradigme du multilinguisme aménagé également par la société civile. Après avoir présenté la situation sociolinguistique de la minorité croate au sud de l’Italie, ainsi que les acquis et les écueils de l’aménagement de par en haut, nous laisserons la parole aux acteurs de l’aménagement linguistique de par en bas, interrogés dans le cadre d’une enquête de terrain que nous avons réalisée en avril 2016. Ces entretiens ont permis d’observer les structures, les narrations et les représentations de l’aménagement linguistique local au sein de divers cadres d’activité (mairies, associations, « guichet linguistique », milieu éducatif, etc.)
La guerre et les langues : reconfigurations sociolinguistiques et adaptations didactiques
Les articles réunis dans ce numéro de la revue Lengas correspondent, pour la plupart, aux communications présentées lors de la journée d’étude que l’EA-739 Dipralang, de l’Université Paul-Valéry, a organisée à Montpellier le 25 novembre 2016 : La guerre et les langues. Reconfigurations sociolinguistiques et adaptations didactiques. Lors de cette rencontre scientifique, tout comme dans le présent numéro, les participants ont interrogé les relations entre la guerre (le conflit armé, civil ou interétatique) et les langues. Notre objectif est ici de proposer aux lecteurs des pistes de réflexion, d’une part sur la manière dont les langues peuvent être instrumentalisées dans des guerres, d’autre part sur l’influence des conflits sur les offres de formation, le contenu enseigné, les pratiques pédagogiques ou encore les motivations des apprenants. Outre ces deux questionnements qui relèvent de la sociolinguistique et de la didactique, nous souhaitons, en tant que linguistes, apporter notre contribution à une réflexion plus générale sur ces trois forces sociales que sont le pouvoir politique, le pouvoir des langues et le pouvoir des mots. The international workshop War & Languages. Sociolinguistic settings and educative challenges organized by the EA-739 Dipralang laboratory (Montpellier 3 University, France), the 25th of November 2016 provides the collection of paper herein. The scope of this meeting was to revisit the interconnection between war (intended as armed conflict between national states, or civil war) and languages. These contributions aim at providing an array of case studies and theoretical perspectives about how languages can be converted into practical and ideological tools in situations of conflict: how does war change curricula in education, teaching methods and practices (e.g. in schoolbooks and teaching materials), and even the drive for learning a language in individuals and groups of learners? Beyond these educative and sociolinguistic issues, this volume also addresses more widely the three basic parameters involved in power shift: political power, language empowerment or disempowerment, and - last but not least - thepower of words