27 research outputs found

    Première mondialisation, internationalisme gouvernemental et champ du pouvoir transnational

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    Les États, que nous avons définis en introduction comme l’ensemble des offices attachés aux pouvoirs exécutifs et leur capacité à mobiliser des ressources pour mettre en œuvre leurs décisions et assurer leur survie, leur pérennisation ou leur croissance, n’avaient jamais été aussi puissants, en 1914, pour ce qui concerne le monde atlantique. La deuxième décennie du xxe siècle hérite en cela d’au moins cinquante années de montée en puissance des institutions étatiques. Entre la première moitié..

    La place de la littérature étrangère dans le champ littéraire français autour de 1900

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    À partir des débats qui apparurent au moment de l’importation en France des romans de Sienkiewicz, autour de 1900, et qui virent une partie majoritaire de la critique parisienne tenter un tir de barrage contre « l’invasion » de la littérature étrangère dont le romancier polonais aurait été la pointe avancée, cet article s’efforce de produire une évaluation bibliométrique de cette « invasion » et de contribuer à expliquer, à partir des outils propres à l’histoire quantitative appliquée à l’histoire culturelle, les conditions de naissance et de montée en puissance du « nationalisme » parmi les écrivains français. Procédant tout d’abord à un comptage d’ensemble de l’importation littéraire, qui permet de montrer que l’importation n’était en fait que marginale par rapport à la production nationale, en nombre de titres, cette étude permet pourtant de mesurer, en se fondant sur une statistique des auteurs étrangers les plus réédités, combien l’importation littéraire avait, à défaut d’être une invasion quantitative, changé de nature entre 1890 et 1900, et contribué à déstabiliser les hiérarchies intellectuelles nationales.The importation of Sienkiewicz’ novels into France aroused much discussion around 1900, and most Parisian critics set up a blockade against the “invasion” of foreign literature as epitomized by the work of the Polish writer. This paper endeavours to produce a bibliometric evaluation of this “invasion”. Using the tools of quantitative history applied to cultural history, it aims to contribute an explanation of why and how “nationalism” came about and gained ground amongst French writers. It first determines the number of books imported, thus showing that importation was actually only marginal compared to national production. Nevertheless, based on statistics on the most reprinted foreign writers, this study helps to assess how literary importation, while it was no invasion in terms of number, had changed in nature between 1890 and 1900, and how this had partly destabilized national intellectual hierarchies

    L’histoire culturelle de l’Europe d’un point de vue transnational

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    L’objet de cet article est de montrer comment l’histoire culturelle de l’Europe moderne et contemporaine – une histoire économique, sociale et politique des biens symboliques, de leur production, de leur circulation et de leur consommation – peut aider à résoudre quelques-unes des difficultés historiographiques rencontrées lorsqu’on cherche à penser la simultanéité et l’apparente contradiction entre deux phénomènes classiquement décrits comme opposés : la profonde nationalisation des sociétés européennes entre le milieu du xviiie siècle et le milieu du xxe siècle et, exactement à la même époque, l’extraordinaire montée en puissance de la globalisation, des circulations, des régulations internationales et des formes d’interdépendance à l’échelle mondiale. L’étude des circulations culturelles en Europe (par exemple, l’étude de la traduction littéraire) est un moyen de dépasser le nationalisme méthodologique dominant dans les histoires de l’Europe, mais aussi de proposer un modèle analytique spécifiquement transnational, qui tienne ensemble l’intensification des circulations ET l’intensive production de frontière dans l’histoire européenne des trois derniers siècles.This paper aims at demonstrating how the cultural history of modern Europe, that is to say an economic, social and cultural history of symbolic goods – their production, circulations and consumption –, may help to solve an historiographical crux : the difficulty to account for the simultaneity of, on the one hand, Europe’s nationalization, during the last three centuries, and on the other hand, the simultaneous outburst of globalization, international circulations and global interdependencies. Studying cultural circulations in Europe (for instance, the history of literary translation) could be a means to overcome methodological nationalism, so pervasive in Europe’s histories, and to offer a specifically transnational analytical program, one that could hold together the immense growth of circulations AND the intensive and decisive frontier building that is one of the distinctive features of the modern era

    Le « traité Lorain » : traduction littéraire et naissance du capitalisme d’édition au milieu du XIXe siècle

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    L’accord du 9 avril 1856 par lequel Louis Hachette confie à l’ancien inspecteur de l’enseignement primaire Paul Lorain la traduction des œuvres complètes de Charles Dickens n’est pas seulement le premier contrat de ce type en France, mais relève d’une ambitieuse stratégie visant à transformer cette maison d’édition scolaire et universitaire en un éditeur de littérature générale beaucoup plus important. Un décret-loi du 28 mars 1852 ayant garanti aux auteurs étrangers les mêmes droits qu’aux auteurs français, Hachette réussit à négocier avec Dickens le droit exclusif de traduire ses œuvres en français. Cependant, pour assurer l’énorme investissement qu’une telle entreprise suppose, il introduit aussi une forme de contrat complètement nouvelle avec les traducteurs dont les droits sont désormais partiellement reconnus, mais qui doivent en revanche s’engager quant à la qualité de leur travail, c’est-à-dire s’engager à respecter les principes de traduction reconnus par l’Université au XIXe siècle.The agreement of April, 9th 1856 whereby publisher Louis Hachette appointed former Schools inspector Paul Lorain as the chief translator of Charles Dickens’ Complete Works was not only the first contract of that kind in France. It was also part of an ambitious strategy aiming to transform the educational and academic publishing house into a prominent purveyor of general literature. In March 1852, a decree had provided foreign writers in France with the same rights as native writers, and Hachette was therefore able to negotiate with Dickens exclusive rights regarding the translation of his works into French. However, in order to secure the massive investment that such an undertaking required, the publisher initiated a completely new form of contract. The rights of translators were now partially recognized, but they were compelled to guarantee the quality of the finished product, thus complying with a set of principles for translation acknowledged by the University in the 19th Century.Die Vereinbarung vom 9. April 1856 mit der Louis Hachette dem ehemaligen Schulinspektor Paul Lorain die Übersetzung des Gesamtwerks von Charles Dickens anvertraute, ist nicht nur der erste Vertrag dieser Art in Frankreich, sondern auch Teil einer ambitionierten Strategie, die darauf abzielt, den bisherigen Schul- und Wissenschaftsverlag in einen wichtigen allgemeinen Literaturverlag zu verwandeln. Seitdem ein im März 1852 verabschiedetes Gesetz ausländische Schriftsteller in Frankreich mit den gleichen Rechten wie französische Schriftsteller versah, konnte Hachette mit Dickens die Exklusivrechte für die Übersetzung seiner Werke ins Französische aushandeln. Um aber die enorme Investition dieses Unterfangens abzusichern, initiierte der Verleger eine völlig neue Vertragsform mit den Übersetzern, deren Rechte zwar nun teilweise anerkannt wurden, die sich aber bezüglich der Qualität ihrer Arbeit verpflichten mussten, indem sie sich nach den von der Universität im 19. Jahrhundert anerkannten Übersetzungskriterien zu richten hatten

    Introduction

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    À partir de l’été 1914, les sociétés européennes sont brusquement saisies par la guerre et, ce faisant, par l’État. C’est en son nom que des millions d’hommes vont s’affronter, sous l’uniforme, et que s’opère une gigantesque « mobilisation » des corps, des esprits et des ressources. Omniprésent dans la littérature scientifique, le terme « mobilisation » mérite à l’évidence d’être interrogé. D’abord parce qu’il désigne une pratique militaire – la convocation dans les casernes des hommes ayant ..

    2. De l'accueil de collègues étrangers au don d'ouvrages : partenariat avec Haïti

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    Le 31 janvier 2011 a été signée entre Bibliothèques sans frontières (BSF) et l’École normale supérieure (ENS) une convention de partenariat fixant la participation de l’ENS au projet de BSF intitulé Pour que vive la culture haïtienne. Ce projet comporte trois axes : des livres pour faire le deuil et dépasser le traumatisme ; des espaces culturels pour se reconstruire ; des bibliothèques universitaires pour préparer demain. C’est dans ce troisième axe, qui prévoit notamment la création d’une b..

    Les mises en guerre de l'État

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    À partir de l’été 1914, les sociétés européennes paraissent brutalement saisies par la guerre et, ce faisant, saisies par l’État. C’est en son nom que des millions d’hommes vont s’affronter, sous l’uniforme, et que s’opère une gigantesque « mobilisation » des corps, des esprits et des ressources, pour reprendre le terme de l’époque toujours employé par les historiens et les historiennes. Cent ans plus tard, alors que tous les États ayant fait la guerre ont engagé de vastes programmes de commémoration, le moment semblait particulièrement opportun pour comprendre comment l’État parvient à faire la guerre et ce que la guerre fait à l’État. L’emprise de l’État est-elle immédiate, progressive, continue ou discontinue ? Connaît-elle des phases d’essoufflement, des ratés ? S’accompagne-t-elle de phénomènes parallèles de « déprise » ? Loin de toute généralité ou de toute extrapolation hasardeuse, est-il possible de repérer des formes de résistance ou d’évitement ? Interroger le processus de nationalisation des sociétés européennes, tel est l’un des enjeux de cet ouvrage pluridisciplinaire, largement ouvert dans l’espace et dans le temps autour du point de référence de 1914. Composé d’enquêtes bien circonscrites, l’ouvrage s’inscrit dans une histoire sociale de la guerre, et permet de questionner ce qui semble une évidence, au moins en France : la spectaculaire capacité de l’État à mobiliser, presque du jour au lendemain, une société tout entière.From the summer of 1914, European societies seem brutally seized by war and, as a consequence, seized by the State. In the name of the State, millions of men enrolled in the armed forces are to fight one another. Bodies, minds and resources are subjected to a gigantic "mobilization", a contemporary word still used by historians. A hundred years later, when all the warring States, as well as the States that were born from the conflict, are launching ambitious commemorative programs, the moment seems well chosen to study how the State wages war and, in return, how war transforms the State. As part of this vast topic, this international and multidisciplinary (history, political science, sociology) conference will address the invention of the War State, from the perspective of all the processes through which the event has – or does not have – an impact on the organisation, actions and conduct of the public power. The aim is to identify potential changes or limited adjustments, but always within situations of transition born from the conflict. Is the intensification of the State's hold on society immediate or gradual, continuous or discontinuous? Are there slower phases, failures? Is it paralleled with a loss of influence in other areas? Is it possible to detect forms of resistance or avoidance, while refraining from all generalizations and risky extrapolations? Questioning the process of nationalisation of European societies is one of the challenges of this multidisciplinary work, which is widely open in space and time around the 1914 key date. Composed of well-defined surveys, the book falls within a social perspective of war, and allows us to question what seems obvious, at least in France: the spectacular capacity of the State to mobilize, almost overnight, an entire society

    Mener un projet international

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    Internet, construction européenne, mondialisation… : notre horizon ne s'arrête plus à nos frontières. Du jumelage à la coopération décentralisée, les municipalités demandent à leurs services de participer à des projets à dimension internationale. Processus de Bologne, formation tout au long de la vie, internationalisation des études, les universités font elles aussi appel à leurs services pour les accompagner dans ces évolutions. C'est dans ce contexte que s'inscrit ce volume, avec l'ambition de fournir à tous les professionnels des bibliothèques des clés de compréhension de ces nouveaux enjeux ainsi que des exemples concrets d'actions de coopération soutenus par des apports méthodologiques. Comment travailler et partager avec des partenaires étrangers ? Quelles sont les étapes fondamentales d'une coopération : de la convention à l'évaluation ? Qui sont nos relais en France et à l'étranger pour de tels projets ? C'est à travers ces questions que s'organise l'ouvrage, en proposant des éléments de préparation pratiques pour mener ces actions internationales et les pérenniser. Coordonné par Raphaëlle Bats, conservateur chargée des relations internationales à l'enssib, et écrit par différents acteurs du terrain, l'ouvrage traite également de la mobilité des professionnels et des voyages d'étude, du bibliothécaire-formateur ou expert, d'action culturelle et de politique documentaire (du don des documents à l'avenir du patrimoine en Europe en passant par la lecture pour les enfants)

    L’histoire culturelle de l’Europe: un point de vue transnational

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    Le propos de cet article est de montrer que l’histoire culturelle, pensée comme une histoire sociale et transnationale des biens symboliques, peut contribuer de manière décisive à résoudre quelques-unes des apories qui guettent l’historien de l’Europe du XIXe siècle et du début du XXe siècle. S’agit-il, alors, du temps de l’apogée de la nation, ou au contraire du temps de la première mondialisation ? Faut-il placer au premier plan du récit la construction des identités nationales, l’érection des frontières et la cataclysmique conflictualité internationale,  ou au contraire l’intensification des circulations des biens et des personnes, la constitution d’une société civile et politique internationale et la convergence croissante des économies et des sociétés euratlantiques ? Une perspective utile pour dépasser ces apories est de montrer, à travers l’étude de la circulation des biens symboliques, et en prenant l’exemple de la traduction littéraire, comment ces deux histoires traditionnellement opposées s’articulent en réalité étroitement l’une à l’autre, pour proposer une histoire transnationale de l’inter-nationalisation de l’Europe contemporain

    Traduire la littérature moderne : un point de vue quantitatif et éditorial

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    La perspective de cette contribution au travail collectif sur la traduction vers le français en 1886 est de proposer une étude sérielle et quantitative de la traduction littéraire qui, parce qu’elle s’appuie sur une base de données bibliographiques constituée à partir d’un catalogue de librairies de l’époque, fait aussi le choix d’insister sur la traduction comme publication. Questions de méthode : nature et limite de la source Pour procéder à la restitution globale de la traduction en 1886, ..
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