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La Corse enjeu géostratégique en Méditerranée et les marins Cap Corsins
La Corse a été tenue à l’écart des enjeux méditerranéens jusqu’au XVIe siècle. Par nature le Corse tourne le dos à la mer, sauf dans la région du Cap Corse grâce à l’existence des ports Centuri et Macinaggio. Les Corses présents dans l’histoire maritimes de l’île sont issus de cette région. Cet article analyse les vies de marins célèbres : Sampiero, Lenche, Negroni, etc., leurs activités tant militaires que commerciales, à Marseille et dans le monde musulman.Corsica has been kept out of the way of mediterranean stakes untill XVIth century. By nature Corsica turns its back to the sea except in the area of Corsica Cape owing to the existence of harbours as Centuri and Macinaggio. Corsicans present in the naval history of the island are descended from this place. This study shows us life of famous sailors : Sampiero, Lenche, Negroni... thier military activities so far as business relations, to Marseille and to the moslem world
1720-1721Â : la peste ravage Toulon
Toulon connaît les épidémies depuis toujours : 1348, 1581, 1587, 1664. D’où la création de Bureaux de Santé à Marseille et Toulon, ce dernier dès 1576. Celui-ci instaura à Lagoubran – à l’ouest de Toulon –, un lazaret qui devait permettre de faire accoster les bateaux dans un abri jusqu’à la fin de leur mise « en quarantaine » ; néanmoins ce lazaret fut plus un mouroir qu’un établissement de soin. La peste de 1720-1721 le prouva. Début octobre 1720, les premiers cas de peste apparaissent à Toulon. Mi-octobre, les premiers morts. En février 1721, les morts remplissent un tombereau quotidien : cinquante places. En mars, deux tombereaux deviennent nécessaires pour évacuer les cadavres : cent morts par jour. La Marine organise son périmètre de sécurité et prend une décision originale puisqu’elle décide d’enfermer les « jeunes », c’est-à -dire les gardes de la marine au « Jardin du Roi ». Tous survivront à l’exception d’un Moscovite, envoyé à Toulon par Pierre le Grand, et imprudemment sorti du « Jardin du Roi ». En avril, quatre tombereaux quotidiens s’avèrent nécessaires : deux cent soixante et dix morts sont à déplorer pour le 30 avril. Début mai, huit tombereaux quotidiens deviennent indispensables : quatre cents morts quotidiens. L’épidémie culmine. En vain, on cherche des remèdes. On pend quelque galérien et quelques filles de joie pour tenter d’exorciser le mal. Ici, un capucin multiplie les prêches. Là , l’évêque de Toulon voue Toulon au Sacré-Coeur. Le 10 mai, la « serrade » est levée. Le 30 octobre, un Te Deum réunit les survivants : environ 10 000 habitants sur 25 000. La peste fut une vraie catastrophe ; démographique, culturelle, quantités de « savoirs » ayant été emportés. Toulon est au plus bas : le commerce ruiné, l’artisanat en déroute. La ruine est autant morale qu’économique. Il fallut attendre quarante années pour que la population toulonnaise « récupère » ses effectifs de 1720 décimés par la peste.Toulon has always experienced epidemics. Such was the case in 1348, 1581, 1587 and 1664 hence the setting up of boards of health in Marseilles and Toulon. The latter boasted one as early as 1576. A lazaretto was established in Lagoubran, west of Toulon. It was supposed to have allowed ships to berth in a shelter until their quarantine had come to an end but that lazaretto was more of a place where people were left to die than a medical care institution. The plague of 1720-1721 gave proof of it. In early October 1720, the first cases of plague appeared in Toulon. By mid October, there were the first dead. In February 1721 the dead filled a fifty-body tip cart on a daily basis. In March, two tip carts became necessary to get rid of corpses : one hundred people died every day. The Navy planned its safety zone and made an original decision since it decided to confine the “young ones”, that is the navy guards to “the King’s Garden”. All of them were to survive except for one Muscovite who had been sent to Toulon by Peter the Great and had recklessly left the “King’s Garden”. In April, four daily tip carts proved to be necessary: sadly, there were two hundred and seventy dead by April 30th. In early May, eight tip carts became indispensable: there were four hundred dead each day. The epidemic then reached its peak. Remedies were looked for but to no avail. A few galley slaves and a few ladies of the night were hanged to try and exorcize evil. Here, a Capuchin friar read repeated sermons. There, the Bishop of Toulon vowed Toulon to the Sacred Heart. On May 10th, the quarantine (“serrade”) was lifted. On October 30th, a Te Deum gathered the survivors: roughly 10 000 inhabitants out of 25 000. The plague was a real catastrophe both demographically and culturally speaking. A great deal of “know-how” had been taken away. Toulon was at a very low ebb: its trade was ruined; its crafts had collapsed. The ruin was both moral and economic. Forty years elapsed before the population of Toulon was able to recover the numbers of 1720 which had been decimated by the plague
Les marins et l’attrait de l’Orient : essai de chronologie, 1498-1769
Vergé-Franceschi Michel. Les marins et l’attrait de l’Orient : essai de chronologie, 1498-1769. In: XVII-XVIII. Revue de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles. N°67, 2010. L’attrait de l’Orient / The Call of the East. pp. 67-91
Une jeunesse militaire sous Louis XIVÂ : les gardes de la marine
Jusqu’en 1626-1627, l’état de marin est pratiquement un état uniquement « privé » même s’il y a eu quelques capitaines des vaisseaux du Roi au XVIe siècle, rares et uniquement en Ponant. Le marin est alors un véritable « aventurier » et l’aventure, par définition, ne s’enseigne point. Elle se vit. Les marins sont des praticiens de la mer, fils de capitaines, de marins, d’armateurs et de marchands entourés sur leur bord de jeunes gens issus de leur race, fils ou neveux, à qui ils enseignaient ..
Les Ornano : des seigneurs feudataires corso-génois (1498-1610)
Les Ornano ont un patronyme qui traverse l’histoire (génoise, corse et française) sur environ cinq siècles (1500-2000), depuis leurs maisons-tours insulaires au xve siècle jusqu’à la mairie de Deauville il y a peu. La famille a donné plusieurs maréchaux de France, notamment au xviie siècle, le premier protégé d’Henri IV et en partie établi au Louvre, le second emprisonné par Louis XIII et mort dans les cachots du château de Vincennes. La longue « saga » des Ornano prend naissance dans quelque..
Les îles dans les conflits méditerranéens XVIe-XVIIIe siècles
Vergé Franceschi Michel. Les îles dans les conflits méditerranéens XVIe-XVIIIe siècles. In: L’espace politique méditerranéen. Actes du 128e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Relations, échanges et coopération en Méditerranée », Bastia, 2003. Paris : Editions du CTHS, 2008. pp. 95-96. (Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 128-17
Le héros d' Aboukir : Luce de Casabianca (1762-1798)
Vergé-Franceschi Michel. Le héros d' Aboukir : Luce de Casabianca (1762-1798). In: Cahiers de la Méditerranée, n°57, 1, 1998. Bonaparte, les îles méditerranéennes et l'appel de l'Orient [Actes du Colloque d'Ajaccio 29-30 Mai 1998] pp. 249-270
Marine et RĂ©volution. Les officiers de 1789 et leur devenir
[eng] Abstract In 1789, the «Marine Royale» corps (1700 officers and cadets) was learned. It had had its own schools since Colbert's time. A naval officer could speak English and mastered his «Bézout». He read the philosophers' works, wrote, published, sat at the «Académie de Marine» and was acquainted with the English and American institutions. In pre-revolutionary France, he was the person who had travelled most and had been able to compare different habits and customs (in Canada, the West Indies, Morocco, Boston and India). Officers were competent people who had taken part in the War of Independence, were influenced by the spirit of Enlightenment and attracted by the new ideas and «The Rights of Man and the Citizen». They participated in the «Etats Généraux» and contributed to the metric system. But they only met with violence from the people and incomprehension from the middle-class. As they were confronted with the wheat jacqueries, the workers' strike in the dockyards and mutinies in the western fleets and as the «Marine Royale» had become a public service on November, 28th 1789, its officers (who, being no longer «kept» by the King, had turned «wage-earners paid by the people» on January, 2nd 1790) retired from the scene. Few took part in a revolution that was to guillotine them. A few more joined the counter-revolution, which also was to cost them their lives, in Toulon, Vendée, Brittany - a hundred of them being killed at Quiberon in 1795. Most of them eventually chose emigration, which they had feared (as it meant no home and no pay) and which therefore only started in 1792. The «Marine Royale», which had been national long before Valmy, as its structures show (regarding education, recruiting, promotion), was well ahead of its time : it was a corps with no venality, an intellectual élite, the first meritocracy and in the forefront of technical and technological progress. As such it could have been a model for a modern State. The French Revolution failed to understand this : by closing the Vannes and Alais «collèges», by suppressing training corvettes (1790- 1791), by relieving officers of their duties on account of their noble birth (1793), by making continuity in the management of affairs impossible (ministers and «commandants de ports» were too often changed), it paved the way to Aboukir and Trafalgar for the successors of the officers who had won in Chesapeake Bay. [fre] Résumé En 1789, le corps de la marine royale - 1700 officiers et élèves - est instruit. Des établissements scolaires lui sont propres, depuis Colbert. L'officier de vaisseau sait l'Anglais et son «Bezout», lit les philosophes, écrit, publie, siège à l'Académie de Marine, connaît les institutions anglaises et américaines. C'est le Français d'Ancien Régime qui a le plus voyagé et comparé mœurs, coutumes, usages (au Canada, aux Antilles, au Maroc, à Boston, en Inde). Compétent, sorti victorieux de la guerre d'Indépendance, pétri de l'esprit des Lumières, l'officier va confiant au-devant des idées nouvelles, des Droits de l'Homme et du Citoyen, siège aux Etats-Généraux, collabore au système métrique. Mais il ne rencontre que violences populaires et incompréhension bourgeoise. Face aux jacqueries frumentaires, à la grève ouvrière dans les arsenaux, aux mutineries ponantaises des escadres, la marine royale, devenue «service public» (28 novembre 1789), l'officier «entretenu» par le Roi, devenu le «salarié du peuple» (2 janvier 1790) se retire sur l'Aventin. Peu d'officiers s'engagent dans une Révolution qui les guillotinera. Un peu plus s'engagent dans une contre-révolution qui leur coûtera aussi la vie, à Toulon, en Vendée, en Bretagne ; une centaine à Quiberon en 1795. La plupart se réfugient dans une émigration qu'ils redoutent (plus de toit, plus de solde), donc tardive (à partir de 1792). Nationale bien avant Valmy, dans ses structures (enseignement, recrutement, avancement), la marine avait une formidable avance sur son temps : corps sans vénalité, élite intellectuelle, première méritocratie, à la pointe du progrès technique et technologique la marine aurait pu être un modèle pour l'Etat moderne. La Révolution ne le comprit pas : en fermant les collèges de Vannes et d'Alais, en supprimant les corvettes d'instruction (1790-1791), en destituant les officiers sous prétexte de noblesse (1793), en n'offrant aucune continuité dans les affaires (valse des ministres, des commandants des ports), elle ouvrit la voie à Aboukir et Trafalgar aux successeurs des vainqueurs de la Chesapeake.
Un tricentenaire : 1693-1993. M. de La Galissonnière (1693-1756) le vainqueur de Minorque (1756)
[eng] Abstract M. de la Galissonnière (1693-1756) is one of the few navy officers who won a victory during the Seven Years War (1756-1763). He was descended from a family of lawyers established in Brittany and in Paris and was the son of a squadron admiral. Early in the war he won the battle of Port-Mahon, a victory which enabled the Duke of Richelieu - his cousin — to control Minorca. Minorca had been ruled by the English since 1713 and went back to England in 1763. The excellent sauce served on board La Galissonnière' s ship the very night when Mahon was conquered becam known as « mahonnaise » and is now famous as « mayonnaise ». A ship in the French navy is still today named after La Galissonnière. He was also the grandson of Michel Bégon, a famous « intendant » in Rochefort, whose name is at the origin of the thousand species of begonias existing nowadays. So La Galissonnière has also somehow contributed to the development of the French language. [fre] Résumé M. de La Galissonnière (1693-1756) est l'un des rares officiers de vaisseau français à avoir été victorieux sur mer durant la guerre de Sept Ans (1756-1763). Issu de robins bretons et parisiens, mais fils de chef d'escadre, il gagna au début de la guerre le combat de Port-Manon qui permit à son cousin le duc de Richelieu de récupérer Minorque, anglaise depuis 1713. Certes, Minorque fut rendue à l'Angleterre en 1763, mais l'excellente sauce servie à bord du vaisseau de La Galissonnière le soir même de la prise de Mahon a donné naissance à la « Mahonnaise », actuelle mayonnaise. Petit-fils de Michel Bégon, célèbre intendant de Rochefort, dont le nom est à l'origine des mille espèces de bégonias qui existent aujourd'hui, La Galissonnière, dont le nom est encore porté par un bâtiment de guerre, a ainsi contribué à enrichir lui aussi le vocabulaire français.
Entre ciel et mer : des marins, la tête dans les étoiles
Cet article montre comment, à partir du XVIe siècle, les inventions se succèdent, faisant reculer les zones d’ombre et améliorant la navigation : progrès sur le plan de la médecine, qui préservent la vie des équipages lors des expéditions lointaines, progrès des instruments scientifiques, qui rendent les voyages plus sûrs, progrès des sciences naturelles, qui font la lumière sur les populations, la botanique des régions explorées ; progrès de la cartographie, qui donnent une idée plus précise de la position des continents à la surface du globe ; progrès enfin de l’astronomie, qui finissent par vaincre les ultimes ténèbres grâce au calcul de la longitude. Ces progrès de la lumière sur la nuit des erreurs moyenâgeuses engendrent une véritable soif de connaissances qui s’empare de toute l’Europe et conduit à une authentique coopération des savants, malgré les guerres qui se succèdent au fil des siècles. Ce recul de la nuit et l’avancée des lumières scientifiques sont rendus possibles par la collaboration des sciences et des techniques, comme on peut le voir à travers les nombreuses publications de marins qui sont aussi des savants, des techniciens et des artistes. À la fin du XVIIIe siècle, la lumière a définitivement vaincu la nuit, dans tous les domaines de la connaissance liés à la vie en mer.At sea, science drives night away. This paper shows how, from the XVIth century onwards, inventions follow one another, reducing areas of darkness and improving the art of navigation: progress in the field of medicine, saving the lives of seamen during circumnavigations of the world, progress of scientific instruments, making travelling at sea less dangerous, progress of natural sciences shedding light on native populations and the fauna and vegetation of the explored countries, progress of maps, giving a more accurate idea of the position of continents on the surface of the globe, and last but not least, progress of astronomy overcoming the ultimate darkness thanks to the reckoning of longitude. All that progress of light over medieval darkness of the understanding, gives birth to a genuine thirst for knowledge, that lays hold of the whole of Europe, leading to a cooperation of scientists, in spite of the endless wars following one another along the centuries. The defeat of night and the progress of scientific light are made possible by a close connection between science and technology, as can be seen through the publication of numerous books, published by seamen who are at the same time, technicians, scientists and artists. By the end of the XVIIIth century, light has definitely overcome the night in all fields of knowledge connected with life at sea