30 research outputs found

    Quelles sont les origines du ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration ?

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    Annoncée à la télévision le 8 mars 2007 par le candidat Nicolas Sarkozy, la création du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement a d’abord été en France une promesse électorale, un sujet de campagne et aurait pu connaître le sort d’autres idées de ce genre : être oubliée ou reformulée une fois le candidat arrivé au pouvoir. On pouvait alors se demander s’il ne s’agissait que d’un simple gadget de campagne, destiné à ratisser les voix de l’ext..

    Introduction : L’Europe des camps. La mise à l’écart des étrangers

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    L’Europe des années 1930 nous a appris à quel point des cultures politiques peuvent se transformer sans que les générations concernées en aient la moindre conscience. Ce risque d’ignorance s’aggrave probablement lorsqu’on croit, comme souvent aujourd’hui, être immunisé mieux qu’autrefois contre les phénomènes idéologiques et les dérives qu’ils entraînent. A cet égard les sciences sociales endossent une responsabilité particulière : celle de pouvoir aider à détecter précocement de telles mutat..

    Du retournement de l’asile (1948-2008) à la xénophobie de gouvernement : construction d’un objet d’étude

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    En un demi-siècle, la politique du droit d’asile, référée aux articles 13 et 14 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (ONU, 1948), se retourne en son contraire, aboutissant aujourd’hui non seulement au rejet de la quasi-totalité des exilés demandant l’asile mais aussi à la disqualification sociale de cette population. Comme expliquer ce retournement ? Trois explications de sens commun sont souvent avancées : une augmentation massive des migrations économiques à la fin du XXe siècle ; le déclenchement d’une crise qui, à partir de 1973-1974, rendrait ces migrations économiquement insupportables ; l’émergence, du fait de tensions sur le marché du travail d’une xénophobie populaire. La mise en discussion de ces explications conduit à les abandonner pour envisager une autre hypothèse : celle d’une mutation culturelle des élites et des autorités publiques activant la construction de l’exilé comme un problème un risque ou une menace… ce que l’on peut nommer alors une « xénophobie de gouvernement ».In half a century, the policy and right of asylum, referenced in article 13 and 14 of the Universal Declaration of Human Rights (UN, 1948), have experienced a reversal, which has led to a situation where almost all the exiled persons who are applying for asylum are rejected, as well as socially disqualified. How can we account for this reversal? Three commonsensical explanations are generally put forward: a massive rise in economic migrations at the end of the 20th century; the triggering of a crisis which, from 1973-1974 onwards, has rendered these migrations economically unsustainable; the emergence, due to tensions on the labour market, of a working-class xenophobia. The examination of these explanations, however, compels us to set them aside in favour of another hypothesis, which focuses on a cultural mutation among elites and public authorities, which has activated the construction of exiled persons as a problem, a risk or a threat… what we then call a “governmental xenophobia”.  

    Europa de los campos. La puesta a distancia de los extranjeros

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    Europa de los años 1930 nos ha enseñado hasta qué punto las culturas políticas pueden transformarse sin que las generaciones concernidas lo adviertan. El riesgo al que conduce esta ignorancia es posiblemente tanto más alto cuando se cree –como sucede a menudo hoy día– estar inmunizado contra los fenómenos ideológicos y sus derivados. Las ciencias sociales tienen una responsabilidad en este ámbito: la de poder detectar con antelación dichas mutaciones y darlas a conocer. Esta función de invest..

    La nouvelle Europe politique des camps d’exilés : genèse d’une source élitaire de phobie et de répression des étrangers

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    L’Europe politique offre une figure spécifique au regard des efforts actuels pour multiplier en son sein et chez ses voisins les dispositifs de regroupement forcé et d’enfermement des exilés (demandeurs d’asile, réfugiés, sans-papiers, clandestins…). La nouveauté réside moins dans l’existence de ces dispositifs que dans la facilité avec laquelle ils sont affichés dans l’espace public, comme instruments ou finalité de politiques publiques. Ceci révèle une transformation profonde des cultures européennes et de la gouvernance à l’égard des exilés, autrefois victimes à aider, aujourd’hui coupables menaçants. Hors cette convergence européenne, souvent imputée aux opinions publiques, passe par trois processus dont on peut montrer l’origine élitaire : la spirale du rejet des demandes d’asile, le tournant national sécuritaire à l’égard des étrangers et l’harmonisation européenne de la lutte contre l’immigration sous couvert de « justice, liberté, sécurité » (JLS). Les cultures politiques européennes se transforment ainsi sous l’effet de la montée en puissance d’une xénophobie de gouvernement.The political Europe offers a specific figure if one considers the current efforts made to multiply within the Union and among its neighbours mechanisms of forced regrouping and confinement of exiles (asylum seekers, refugees, undocumented people, clandestine…). These systems are not new. What is new is the facility with which they are exposed in the public space as instruments and purpose to public policies. This reveals a profound transformation of the European cultures and of the governance in respect to exiles previously seen as victims in need of help and currently considered as threatening guilty people. But this European convergence, often imputed to the public opinion, goes through three processes having elite origins : the asylum rejection spiral, the national-security turn in respect to foreigners and to the European fight against immigration harmonization hidden by « justice, liberty, security » (JLS). The European political cultures thereby transform through the effect of the rise of government xenophobia

    TIC et enseignement supérieur : comment (re)nouer le dialogue ?

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    Based on a discussion of the book ICT and the professions in higher education (TIC et métiers de l’enseignement supérieur) (Barbot Massou, 2011) and ongoing research, this article examines the strained relationship, in French universities, between designers and users of digital tools as well as between policy makers and policy implementers. To promote the dialogue between them, the article suggests to study and take into account the diversity of « belief systems » (eco-managerial, technophile, educational, professional, social and technophobe) and reconsider the scientific framings and categories suggested by previous research on information and communication technology in higher education and research (ICTHER). It jointly examins the three structural dimensions of the field (e-training, e-research, e-governance), the variety of tools used inside and outside the university and the « digital disciplinarity » produced by the increased differentiation between scientific disciplines in the digital age

    Coalition de projet et délibération politique : le cas du projet d'implantation de décharges de déchets industriels dangereux dans la région Rhône-Alpes (1979-1994)

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    La généralisation des activités publiques conventionnelles (APC) ne garantit ni la réalisation des projets d'action publique, ni la réduction des tensions sociales liées à ces projets. Dans le cas étudié, le recours répété aux APC a entraîné la constitution d'une coalition de projet constituée par des interdépendances complexes formant un cadre de délibération politique discriminant et opaque. Dans cette configuration, le débat alterne entre des délibérations confinées, réservées à quelques initiés, et des controverses publiques aussi ponctuelles que polémiques qui tiennent le projet en échec.Valluy Jérôme. Coalition de projet et délibération politique : le cas du projet d'implantation de décharges de déchets industriels dangereux dans la région Rhône-Alpes (1979-1994). In: Politiques et management public, vol. 14, n° 4, 1996. pp. 101-131

    Des recherches en SHS sur la démocratie technique… à la formation d’ingénieurs-médiateurs dans une société numérique

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    International audienceCette communication au Gis-UTSH (http://www.utsh.fr/) présente d’abord une recension de l’ouvrage « Éléments de démocratie technique » (Y.-C. Lequin, P. Lamard, (dir.) Éléments de démocratie technique, Belfort, Pôle éditorial UTBM, janvier 2015, 284 p.) mais en adoptant un point de vue situé par mes propres recherches antérieures sur les politiques publiques de l’environnement industriel de façon à ouvrir une discussion plus large sur le concept de "démocratie technique" tel qu’il évolue depuis quinze ans, notamment depuis la parution en 2001 de l’ouvrage de M. Callon, P. Lascoumes, Y. Barthes, « Agir dans un monde incertain » (Seuil, 2001, 368 p.). La comparaison des deux ouvrages permet de faire ressortir les quatre grandes dimensions transversales qui font de « Éléments de démocratie technique » une contribution à mon avis essentielle aux débats sur la démocratie technique notamment en ce qui concerne la formation des ingénieurs. Dans un deuxième temps je reprends ces quatre dimensions pour ouvrir plus librement une discussion à partir de chacune d’elles à la fois sur la démocratie technique et, surtout, sur les conceptions didactiques pour la formation des ingénieurs qui ressortent de l’ouvrage et des observations en cours dans le projet "HomTech" sur et dans des établissements de technologie (notamment les universités de technologie)

    Le HCR au Maroc : acteur de la politique européenne d’externalisation de l’asile

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    Pendant cinquante ans, du 7 novembre 1956, date de ratification de la Convention de Genève sur les Réfugiés (1951) par le Royaume du Maroc, jusqu’à l’automne 2004, la représentation au Maroc du Haut commissaire aux réfugiés (HCR) de l’Organisation des Nations Unies était symbolique : un simple délégué honoraire, notable marocain, peu spécialisé dans le domaine de l’asile et des réfugiés et un assistant réalisant le travail administratif d’information du siège international à Genève et de suiv..

    Libre accès aux savoirs et accès ouvert aux publications

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    The sociological study of media debates and public action in France between 2013 and 2017 on open access to scientific and didactic publications in the humanities and social sciences from the university system, in terms of the preservation of pluralism, makes it possible to emphasize the interest of distinguishing conceptually "free access" to knowledge and "open access" to publications. In the configuration studied, governmental and militant public action in favor of open access is oriented towards centralization and control purposes, which gradually distance it from the philosophical ideal of free access to knowledge. This phenomenon gives the opportunity to rethink the meaning of the word "free", in « free access » to knowledge, seeking to better identify the freedoms - inextricably linked to the authors and readers - necessary for the research and the teaching in humanities and social sciences
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