81 research outputs found

    I. A. Hristoforov, Sud´ba reformy : Russkoe krest´janstvo v pravitel´stvennoj politike do i posle otmeny krespostnogo prava (1830–1890‑e gg.)

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    « Le destin de la réforme » est le grand sujet de ce livre qui propose une relecture subtile et stimulante de l’histoire du dix‑neuvième siècle russe, dépassant même les bornes chronologiques indiquées dans le sous‑titre (« La paysannerie russe dans la politique gouvernementale avant et après l’abolition du servage, des années 1830 aux années 1890 »). S’il y a une chose à regretter à propos de cet ouvrage, publié en 2011, mentionnons‑la d’emblée : à notre connaissance, aucune bibliothèque fra..

    Wayne Dowler, Russia in 1913

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    L’ouvrage de l’historien canadien Wayne Dowler sur la Russie en 1913 peut se lire de plusieurs manières. Il s’agit d’abord d’un livre de synthèse qui tire habilement parti de la riche historiographie consacrée, depuis les années 1980, aux dernières années d’existence du régime impérial, en se fondant principalement sur les travaux en langue anglaise et, dans une moindre mesure, en langue russe. À cet égard, l’ouvrage constitue une variation sur le motif du « sujet‑tableau », familier des étud..

    Elisa M. Becker, Medicine, Law, and the State in Imperial Russia

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    Elisa M. Becker propose, avec cet ouvrage centré sur l’évolution de la médecine légale en Russie au dix-neuvième siècle, une réflexion très intéressante qui éclaire plusieurs aspects fondamentaux de l’histoire impériale. Elle réussit en effet à situer ce sujet à première vue très technique, voire aride, au cœur d’une problématique qui permet de reconsidérer l’usage que les historiens de la période font, trop souvent sans s’interroger, de catégories omniprésentes comme « l’État », « la société..

    Une propagande déphasée

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    En Russie après février 1917, une littérature politique de masse se fit fort de défendre et illustrer la révolution en cours. Ce phénomène éditorial n’était pas inédit dans ses objectifs, ses thèmes, ses formes et son ampleur. La révolution de 1905 l’avait largement anticipé. Les auteurs cherchent à expliquer la révolution à la population, en la formant à des concepts qui sont autant de finalités politiques. Beaucoup plus nouvelle apparaît, en 1917, la place accordée à l’idée d’« autonomie » comme principe pour guider la transformation de l’ancien empire tsariste. L’autonomie est envisagée dans les brochures pour traiter de deux types principaux de communautés et de leurs relations avec le centre : celles des paysans russes à l’échelle des anciens cantons ; les communautés non russes coexistant avec les Russes dans l’empire. Cependant la façon de concevoir et de promouvoir l’autonomie resta largement déconnectée de la révolution en cours, soit dans les campagnes russes, soit parmi les non-Russes.After February 1917 in Russia the ongoing revolution was supported by a mass political literature. This editorial phenomenon was not entirely new, in its aims, its themes, its terms and its amplitude. The 1905 revolution had already shown the way. The authors sought to explain the revolution to the Russian-speaking population, by teaching it new concepts and political aims. A big novelty in the 1917 literature was the idea of “autonomy” as a principle to guide the transformation of the former tsarist empire. Booklets referred to the notion of autonomy to describe two main types of community and their relations with the centre : peasant communities that existed in the rural townships, and the non-Russian peoples coexisting with the Russians in the empire. However how the autonomy was conceived of and promoted by this literature was largely disconnected from the ways the revolution developed on the ground, be it in the Russian countryside or in peripheral provinces

    Les sociétés juridiques dans l’Empire russe au tournant du xxe siècle

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    RésuméLes premières sociétés juridiques, sociétés savantes rassemblant les spécialistes du droit dans l’Empire russe, furent un héritage de la période des grandes réformes des années 1860. À la fin du xixe siècle commença une seconde vague de fondations, qui concerna à la fois des sociétés juridiques universitaires et des sociétés non universitaires, dans des villes de moindre importance. Au moment où les professions gagnaient en visibilité et en cohérence, les sociétés juridiques s’efforçaient d’œuvrer à unifier les juristes de l’Empire. De plus, l’engouement pour ce mode d’organisation a pu être rapporté au contexte politique et intellectuel du tournant du xxe siècle, avec l’essor d’un mouvement constitutionnaliste attaché à la promotion d’un droit protecteur des libertés individuelles et dans lequel les juristes jouèrent un rôle important. Cependant, la comparaison entre la situation des sociétés juridiques les plus importantes et les autres, l’étude de leurs instruments d’influence, revues et autres publications, l’examen de leurs activités internes et de leurs relations extérieures conduisent à réviser à la baisse leur contribution au projet de professionnalisation des juristes. Ils permettent aussi de nuancer la vision de sociétés uniformément acquises à la culture juridique libérale et à la critique de la culture juridique officielle.Legal societies in the Russian Empire at the turn of the twentieth centuryThe first legal societies were learned societies whose members were law specialists. They were founded throughout the Russian empire in the wake of the so-called great reforms of the 1860s. The end of the nineteenth century saw a second wave of society founding, both in and outside universities – the latter in smaller towns. At a time when professions in general gained visibility and coherence, these legal societies tried to unify the Empire’s lawyers. The keen interest for this kind of organization has been attributed to the political and intellectual context of the turn of the century, when a constitutional movement seeking to advance the legal protection of civil rights developed thanks to the decisive participation of many law professionals. However, the comparison between the larger legal societies and the smaller, the study of their means of influence – journals and other publications –, the examination of their internal activities and public relations, show their contribution to the professionalization of lawyers to be less significant than has been thought. This study also shows that these legal societies should not be considered as uniformly adhering to the liberal legal culture that opposed the official one

    Elisa M. Becker, Medicine, Law, and the State in Imperial Russia

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    Elisa M. Becker propose, avec cet ouvrage centré sur l’évolution de la médecine légale en Russie au dix-neuvième siècle, une réflexion très intéressante qui éclaire plusieurs aspects fondamentaux de l’histoire impériale. Elle réussit en effet à situer ce sujet à première vue très technique, voire aride, au cœur d’une problématique qui permet de reconsidérer l’usage que les historiens de la période font, trop souvent sans s’interroger, de catégories omniprésentes comme « l’État », « la société..

    Leonid Heretz, Russia on the Eve of Modernity

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    Le livre de Leonid Heretz part d’une mise en cause de l’historiographie dominante dans les études russes sur la fin de la période tsariste. Il reproche aux historiens, à la suite des observateurs occidentalisés de l’époque, d’avoir négligé d’étudier la « vision du monde traditionnelle de la paysannerie russe » (p. 7), et de ne pas avoir pris en compte les conséquences de cette vision du monde dans l’interprétation des événements historiques de la fin du xixe et du début du xxe siècle. Cette n..

    Russia’s Factory ChildrenBoris B. GORSHKOV

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    Boris B. GORSHKOV, Russia’s Factory Children, State, Society, and Law, 1800-1917, Pittsburgh : The University of Pittsburgh Press, 2009, xiii+216 p. L’ouvrage de Boris B. Gorshkov est bref, mais non dénué d’ambitions. La première de ces ambitions consiste à combler une lacune dans l’historiographie de la Russie, notamment si on la compare avec la littérature historique, déjà bien fournie, sur le travail des enfants dans les grands pays industrialisés du xixe siècle, en Europe et en Amérique d..

    Fedor Aleksandrovič Gajda, Liberal´naja oppozicija na putjah k vlasti (1914-vesna 1917 g.)

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    Le libéralisme politique et les libéraux suscitent de l’intérêt en Russie aujourd’hui, du moins chez les historiens. La publication de la thèse que le jeune historien russe Fedor Gajda a consacrée à l’action politique des libéraux russes dans les années 1914-1917 n’est pas un acte isolé. Elle constitue une manifestation supplémentaire de l’attention prêtée par les Russes, depuis le début des années 1990, à l’histoire de leurs premiers partis politiques, nés au début du xxe siècle et dont les ..

    Malaise dans la culture juridique libérale en Russie après 1905

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    RésuméLa littérature politique de masse naquit en Russie pendant la révolution de 1905. Une de ses composantes concernait les libertés individuelles et leur place dans l’ordre juridique. Les brochures sur ce thème constituaient une sorte de pédagogie des libertés. Celle-ci révèle la vitalité de la culture juridique libérale, centrée sur la valeur universelle accordée aux droits individuels et sur la primauté du droit. La pédagogie des libertés resurgit en 1917, presque inchangée, mais elle est alors dépassée par des discours particularistes qui la rendent inaudible. Ce décalage est en partie la conséquence d’un malaise dans la culture juridique libérale après la révolution de 1905. Il affectait la façon dont les libéraux envisageaient la question de l’éducation aux libertés d’une part, au droit de l’autre. La contribution du juriste B. Kistjakovskij au recueil Vehi en 1909 révèle la tension entre pédagogie des libertés et éducation au droit, même s’il ne reconnaissait pas que cette tension était interne au projet éducatif de la culture juridique libérale. Kistjakovskij proposait une solution pour dynamiser ce dernier : renforcer l’influence des professionnels du droit. Mais cette solution s’est heurtée à de nombreux obstacles. La solution de la vulgarisation, la plus typique jusque-là de l’application à la culture juridique du tropisme éducatif des élites russes, fut globalement abandonnée par les libéraux. Cela permet de comprendre pourquoi la pédagogie des libertés en 1917 ne fut qu’une copie sans lendemain d’un discours daté.AbstractThe problem with liberal legal culture in Russia after 1905: popularizing the freedoms and the lawMass political literature was born in Russia during the 1905 Revolution. Individual freedoms and their place in the law were one of its important topics. The booklets that dealt with this subject amounted to some sort of pedagogy of freedoms. This pedagogy shows the vitality of the liberal legal culture of the time, which centred on the universal value of individual rights, as well as on the primacy of the law. In 1917, this pedagogy of freedoms was used again, almost unchanged, but it was overwhelmed by other more specifically targeted discourses, sinking the universal stance. This gap between the two literatures in 1917 is due to a problem that affected the liberal juridical culture after the 1905 Revolution. There was an inconsistency between the teaching of freedoms, on the one hand, and of the law on the other hand. This tension is underlined by B. Kistiakovskii’s contribution to the 1909 Vekhi collection, even if he was unwilling to own such a discrepancy in the liberal pedagogical project. Kistiakovskii did suggest strengthening the said project by reinforcing the influence of professional lawyers. However, this solution encountered many obstacles, and the method of popularization, heretofore the most typical way of meeting the Russian elite’s demand of legal culture, was almost entirely abandoned by the liberals. This allows us to understand why the pedagogy of freedoms in 1917 was nothing but a sterile repetition of an outdated discourse
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