71 research outputs found
Les silences synesthésiques du roman naturaliste
Dans la double perspective d’une microlecture sémiologique et de la ‐
contextualisation des textes dans l’histoire des poétiques, cet article propose une étude ‐
comparée de la description du silence et de la synesthésie dans le roman naturaliste. Il
postule une double signification de ces séquences descriptives qui soit acquièrent une
fonction symbolique, soit évoquent un environnement perçu grâce à des indices incertains,
auquel cas le naturalisme met en place une réflexion heuristique, voire épistémologique
Lecteur silencieux et paysage silencieux : l’incipit du Mayor of Casterbridge de Thomas Hardy
To describe the polysemy of the concept of silence in the novel, we choose to question the nature and the function of silence as a descriptive motive as it appears specifically in landscape description. A history of reading related the emergence of silent reading, but the present contribution studies how silence also creates an analogy between landscape perception and textual reading. The introductive descriptive sequence of Thomas Hardy’s novel The Mayor of Casterbridge proves that Jean-Pierre Richard’s literary chiasmus between “pages” and “landscapes” is not just an abstract metaphor, but crucial to the novel’s imaginary
Nature et modernité : réflexions théoriques suivies d’une lecture écologique de Fenn Kaß
The current environmental concerns call upon a revaluation of the concept of modernity which, a century ago, has been proven to be a major cultural and aesthetic reference. Modernist writers took up new subjects, like industry and urbanism, as an alternative to homeland literature’s depiction of earth and soil. Batty Weber depicts in Fenn Kaß (1913) the life of a defrocked priest who leaves his native countryside to become an engineer abroad. Seemingly a novel about modernity, the book also contains several descriptions of the protagonist’s relation to the natural environment, using repeatedly the metaphor of a liquid and dissolving body. By defining both interrelated concepts of nature and modernity, this paper provides an anthropological reading of texts, questioning how salient poetical motives can challenge sociological and epistemological contextualisation
Trans-corporeality und material memoirs : vergleichende Lektüre zweier Krebsblogs
La présente contribution propose d’appliquer des concepts issus de l’écoféminisme et de l’écocritique matérielle (Iovino Oppermann, 2014), en particulier les notions de « trans-corporéalité » (Alaimo Hekman, 2008), de « mémoire matérielle » (Alaimo, 2010) et de « cyborg » (Haraway, 2008), à l’étude de l’écriture du corps malade.
Le corpus est composé de deux blogs dans lesquels les auteurs abordent leur cancer : Georges Hausemer (qui décède de sa maladie durant l’été 2018) est un écrivain, traducteur et éditeur luxembourgeois, auteur de romans et de récits de voyages, qui pendant plus de deux ans relate ses séjours hospitaliers et les traitements médicaux dans « Ich und mein Tumor » (« Moi et ma tumeur »). Élodie Malanda, docteure en littérature comparée et danseuse, fait le récit de sa maladie dans « Les cellules créatives », blog qui mêle écriture intime, chorégraphies, témoignages de patients et présentations de projets artistiques.
La lecture comparative de ce corpus original permet de mettre en lumière plusieurs caractéristiques de l’écriture de la maladie sous forme de blog. D’une part, elle relève les moyens poétiques et esthétiques qu’offre ce support scriptural : temporalité singulière, ordre antéchronologique, renvois intertextuels et écriture « extime » [Tisseron, 2001] à l’ère du numérique. D’autre part, elle permet de comparer deux « graphies » corporelles, à savoir l’écriture et la danse, les deux auteurs décrivant et/ou exposant leurs corps constamment en mouvement. Finalement, les observations de G. Hausemer engagent une réflexion sur la perméabilité entre corps et environnement, entre matière organique et substances plastiques ou chimiques, alors qu’É. Malanda interroge le corps et la maladie en tant qu’objets culturels et, par conséquent, possibles sources de création
Liquid borders: description of water in homeland literature
While the earth usually represents the element in which cultural attachment is
rooted, water on the contrary reveals what exceeds or interpenetrates the land. The liquid
element is as ambiguous as it is proteiform: vital and destructive at the same time, it sometimes
is a figure of liberation, sometimes of tragic dissolution. In a corpus of Luxembourgish
novels from the early 20th century, this paper will analyse the depictions of water, mostly
in its opposition with the soil, in order to question the meaning of the liquid element in a
context where, corollary to social, economic and political changes, the earth is generally
dominant in discourse and imagination. If nature has mostly been confined to the local and
cultural landscape, an eco-material reading highlights on the contrary a global and crossborder
dimension inherent to nature, but also to culture, disregarding the map-drawn
boundaries that define the individual and the collective. Finally, a sensitive, anthropoetical
reading also challenges historical, contextual and fictional frames. The materiality of the
liquid element is not just a metaphor: it shapes natural, as well as textual environments
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