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Associations moléculaires et équilibres acide-base
Ce travail a pour objet de rechercher les origines Ă lâĂ©chelle molĂ©culaire des corrĂ©lations constatĂ©es entre le logarithme des constantes de complexations Kab par lien hydrogĂšne entre des molĂ©cules acides et basiques et les logarithmes des constantes dâionisation de ces corps dans lâeau. Les deux phĂ©nomĂšnes sont comparĂ©s dans un modĂšle molĂ©culaire oĂč lâionisation dans lâeau se rĂ©alise en trois Ă©tapes correspondant chaque fois au dĂ©placement dâun proton : 1) formation dâune liaison hydrogĂšne de lâacide ou de la base avec lâeau, 2) saut du proton dans le second minimum de la courbe de potentiel, 3) sauts analogues des protons dans les liens hydrogĂšne avec les molĂ©cules dâeau adjacentes, ce qui a pour effet de sĂ©parer les ions. Dans les complexes entre lâacide et la base, la constante dâĂ©quilibre Ks qui gouverne le transfert du proton de liaison entre la position proche de lâacide (complexe normal) et celle proche de la base (paire ionique) est reliĂ©e au pKi par une relation de la forme :log Ks = Î' + 14 â pKia â pKiboĂč Î' dĂ©pend de la nature du solvant et du type de lien considĂ©rĂ© mais ne varie pas trop dâun terme Ă lâautre dans une sĂ©rie de complexes semblables. Dans une famille de complexes lâabaissement des pKi en augmentant Ks rapprochera ainsi en gĂ©nĂ©ral le proton de la base dans le lien hydrogĂšne qui unit celle-ci Ă lâacide. Il en rĂ©sulte une augmentation de lâĂ©nergie du lien et, par voie de consĂ©quence, de la constante de complexation. Cet effet semble ĂȘtre la cause dĂ©terminante des corrĂ©lations constatĂ©es, du moins lorsquâil sâagit d'acides et de bases suffisamment solvatĂ©s par lâeau. Dans le cas contraire un second effet sâajoute au premier: lâaugmentation des constantes de complexation de lâacide et de la base entre eux permet de prĂ©voir un accroissement des constantes de complexation de ces deux corps avec lâeau et par consĂ©quent, dans le cas considĂ©rĂ©, de leurs constantes dâionisation. Des effets stĂ©riques peuvent toutefois perturber les corrĂ©lations
Association des alcools et des amines aliphatiques
ThÚse de doctorat -- Université catholique de Louvain, 195
N° 64. â Ătude des liaisons hydrogĂšne entre groupes hydroxylĂ©s et aminĂ©s
Les constantes de complexation de divers alcools et amines ont été déterminées en solution dans le tétrachlorure de carbone à 22 °C, par la méthode classique de spectrographie infrarouge.
Lâabaissement dâenthalpie libre correspondant Ă la liaison hydrogĂšne est la somme de deux termes dont lâun ne dĂ©pend que de lâalcool et lâautre que de lâamine.
Dâautre part, lâon a comparĂ© Ă partir de ces donnĂ©es et de celles de la littĂ©rature le logarithme des constantes de complexation KAa et la somme des logarithmes des constantes dâionisation dans lâeau KiAet KAa de diverses molĂ©cules pourvues soit dâun groupement hydroxyle, soit dâun groupement aminĂ©. La diffĂ©rence
D = log KAa â (log KiA + log Kia)
sâĂ©tablit aux environs de 20,4 lorsquâaucun des groupements nâest reliĂ© Ă un cycle benzĂ©nique. Par contre lorsque le groupement OH est reliĂ© Ă un cycle, la diffĂ©rence D tombe Ă 16,10. Si câest le groupement aminĂ© qui est en rapport avec un cycle Ă Ă©lectrons Ï, la diffĂ©rence D remonte Ă 25,95. Lorsque les deux groupements sont reliĂ©s Ă des cycles, les deux effets semblent se compenser. Ces Ă©carts sont expliquĂ©s par lâaugmentation ou la diminution de lâĂ©nergie de rĂ©sonance des structures ioniques des cycles dans les complexes dâune part, dans les ions dâautre part
Influence de la substitution dans les molécules organiques sur la liaison hydrogÚne
Par spectromĂ©trie infrarouge, nous avons dĂ©terminĂ© les dĂ©placements ÎÎœ des frĂ©quences de vibration de valence O â H et les constantes K qui caractĂ©risent la complexation de diverses molĂ©cules organiques substituĂ©es. Les dĂ©terminations ont lieu Ă 27°C dans le tĂ©trachlorure de carbone. Les systĂšmes Ă©tudiĂ©s sont : 1) phĂ©nol + anilines substituĂ©es; 2) phĂ©nols substituĂ©s + aniline; 3) phĂ©nol + pyridines substituĂ©es; 4) phĂ©nols substituĂ©s + pyridine; 5) alcools aliphatiques + pyridine ; G) alcools aliphatiques + triĂ©thylamine.Si, en premiĂšre approximation, les quatre premiers systĂšmes sont caractĂ©risĂ©s par la relation linĂ©aire :log K = 0,008 ÎÎœ â 2,1,il nâen est pas de mĂȘme pour les complexes des alcools, oĂč les coefficients angulaires sont plus Ă©levĂ©s (0,012) et oĂč les droites sont dĂ©calĂ©es lâune par rapport Ă lâautre. Ce dĂ©calage est interprĂ©tĂ© par lâeffet de lâencombrement stĂ©rique de lâazote dans la triĂ©thylamine.Dans les systĂšmes Ă©tudiĂ©s, lâinfluence du pKa du donneur de proton sur le dĂ©placement ÎÎœ est sensiblement plus importante que celle du pKa de lâaccepteur. Elle est Ă©galement plus importante dans le cas des phĂ©nols que dans le cas des alcools.En utilisant des relations du type de HAMMETT pour caractĂ©riser lâeffet de la substitution dans les quatre premiers systĂšmes, on trouve respectivement : 1) Ï = â0,70; 2) Ï = 0,67 ; 3) Ï = â 1,37 ; 4) Ï = + 0,92. On en conclut que : 1° la substitution a plus dâeffet sur la complexation des pyridines que sur celle des anilines : la liaison C â N qui sĂ©pare dans ce dernier cas la liaison hydrogĂšne du cycle aromatique, attĂ©nue les effets de la substitution ; 2° la substitution dans le noyau phĂ©nolique a une plus grande influence sur la complexation lorsque lâaccepteur de proton est plus basique. En comparant ces chiffres aux Ïi qui caractĂ©risent lâionisation des corps dans lâeau, on peut conclure que, dans les systĂšmes Ă©tudiĂ©s, la substitution affecte la complexation dans le mĂȘme sens quâelle influence lâionisation de façon moins importante
Ătude comparative des moments dipolaires des complexes du butanol n avec la triethylamine, la diethylamine et la butylamine
En utilisant une Ă©quation dĂ©rivĂ©e de la thĂ©orie de Onsager, on calcule la moyenne des carrĂ©s des moments dipolaires des espĂšces dissoutes prĂ©sentes dans des mĂ©langes d'alcool et dâamine dissous dans le cyclohexane Ă des tempĂ©ratures variant de 15 Ă 45 °C. Cette Ă©tude conduit aux conclusions suivantes :1° Dans les mĂ©langes de butanol-n et de triĂ©thylamine, lorsque la diffĂ©rence C3 â C2 entre la concentration formelle de lâamine et celle de lâalcool atteint deux moles par litre, Ă 25 °C, lâapport des molĂ©cules dâalcool dans le moment dipolaire moyen reste en dessous de 5 % de celui des complexes ab de stĆchiomĂ©trie 1/1. Lorsque le rapport R = C2/C3 reste en dessous de 0,4, on peut Ă©galement nĂ©gliger lâapport des complexes a2b. Le moment dipolaire du complexe ab entre le butanol-n et la triĂ©thylamine, calculĂ© dans ces conditions, est indĂ©pendant de la tempĂ©rature et vaut 2,51 ± 0,03 Debye.2° Dans les mĂ©langes de butanol-n et de diĂ©thylamine, ou de butylamine, dans le mĂȘme domaine de concentrations, on constate une influence notable non seulement des complexes ab2 mais Ă©galement des complexes a2b2 sur le moment dipolaire moyen.3° On a dĂ©veloppĂ© une mĂ©thode dâextrapolation qui permet de dĂ©terminer dans ces deux cas le moment dipolaire du complexe ab. A 25 °C, le complexe butanol-n- diĂ©thylamine prĂ©sente un moment dipolaire de 2,60 ± 0,04 Debye tandis que celui du butanol-n avec la butylamine prĂ©sente un moment de 2,32 ± 0,04 Debye. Ces valeurs augmentent lĂ©gĂšrement lorsque la tempĂ©rature croĂźt, mais dans le cas de la diĂ©thylamine, les variations restent infĂ©rieures aux erreurs expĂ©rimentales.4° La comparaison des moments ÎŒab des complexes du butanol avec la butylamine dâune part et avec la triĂ©thylamine dâautre part permet de conclure que la direction N... O dans le premier complexe diffĂšre, en moyenne, de celle de la paire Ă©lectronique de lâatome dâazote.Ce rĂ©sultat peut sâinterprĂ©ter en admettant lâexistence dâune certaine proportion de complexes Ă liens multiples faisant intervenir les dipoles N-H de lâamine et les paires Ă©lectroniques de lâoxygĂšne de lâalcool
Ătude dipolaire des complexes de diverses stoechiomĂ©tries entre la diĂ©thylamine et des phĂ©nols
A lâaide dâune Ă©quation dĂ©rivĂ©e de la thĂ©orie dâOnsager, on a calculĂ© le carrĂ© des moments dipolaires expĂ©rimentaux des complexes formĂ©s par le 3,4-dimĂ©thyl phĂ©nol (I), le phĂ©nol (II) et le p-chlorophĂ©nol (III) avec la diĂ©thylamine. Les expĂ©riences ont Ă©tĂ© effectuĂ©es Ă la tempĂ©rature de 25 °C, dans le cyclohexane.
On a utilisĂ© une mĂ©thode dĂ©veloppĂ©e rĂ©cemment, qui permet, Ă lâaide de mesures dipolaires, de prĂ©ciser lâimportance de complexes prĂ©sentant des stoechiomĂ©tries variĂ©es.
Dans le domaine de concentration oĂč la diffĂ©rence C3 â C2 entre la concentration formelle en amine et la concentration formelle en donneur de proton a une valeur situĂ©e entre 1 et 8 moles/litre et oĂč le rapport C2/C2 n âexcĂšde pas 0,4, on montre que la majoritĂ© des molĂ©cules de phĂ©nol est prĂ©sente sous forme de complexes ab ou ab2.
Contrairement au butanol, la prĂ©sence de complexes a2b2 est nĂ©gligeable. Ceci est attribuĂ© Ă la diminution du pouvoir accepteur de proton de lâatome dâoxygĂšne du phĂ©nol, comparĂ© Ă celui du butanol. Dans les deux cas, la concentration en monomolĂ©cules et en complexes a2b est nĂ©gligeable.
La faible tendance du phĂ©nol Ă former avec la diĂ©thylamine des liaisons de type O ... H â N suggĂšre que dans les complexes ab, la formation de liaisons hydrogĂšne doubles nâest pas importante et que la liaison est linĂ©aire.
On a dĂ©veloppĂ© une mĂ©thode dâextrapolation permettant de calculer le moment dipolaire ”ab du complexe de type ab. Les valeurs trouvĂ©es sont 2,79 D, 3,04 D et 4,11 D respectivement pour les systĂšmes I, II, III.
En utilisant des valeurs acceptables des angles entre les molĂ©cules individuelles et la direction de la liaison hydrogĂšne, on a calculĂ© lâincrĂ©ment Δ. Les valeurs trouvĂ©es sont 0,33 pour I, 0,61 pour II et 1,01 pour III et augmentent avec lâaciditĂ© des phĂ©nols. Les rĂ©sultats sont en bon accord avec ceux de Ratacjak et Sonczyk relatifs aux complexes de la triĂ©thylamine