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    L’analyse techno-fonctionnelle de l’industrie en matière osseuse dite « peu élaborée »

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    L’Aurignacien marque la mise en place d’une gestion organisée des matières osseuses avec l’apparition d’une production importante et systématisée. Mais à côté d’une fabrication d’outils soignés, fortement investis techniquement, un outillage « peu élaboré » se développe et perdure tout au long du Paléolithique supérieur. Longtemps négligée par les chercheurs, cette industrie représente pourtant une part importante des ensembles en matière osseuse du Paléolithique supérieur. De fait, son étude semble incontournable si on veut appréhender d’une manière globale l’économie, les choix techniques et culturels des sociétés paléolithiques. Ce constat nous a conduit à nous interroger sur la place tenue par cette industrie dans le système technique et économique des Paléolithiques. Pour ce faire, nous avons étudié, dans le cadre du DEA, l’outillage en os peu élaboré aurignacien de la grotte des Hyènes à Brassempouy. Dans cet article, nous reviendrons sur la démarche adoptée lors de l’étude de ce matériel et nous présenterons une catégorie d’outils originale : les pièces intermédiaires.At the Aurignacian, an organized management of bone materials is set with the apparition of an important and systematized production. But close to this one, a “rather elaborated” tool-kit develops and keeps on all along the Upper Palaeolithic. A long time forsaked by researchers, this industry represents an important part of the Upper Palaeolithic’s bone materials sets. So, its study appears to be compulsory to understand the economic, technical and cultural choices of prehistoric societies. This constat leads us to interrogate ourselves about the part of this industry in the Palaeolithics’ technical and economical system. With this in view, we studied the aurignacian “rather elaborated” tool-kit of the Grotte des Hyènes at Brassempouy. In this article, we explain the method employed for bone tools’ study and we present an original tools’ category: intermediate artefacts

    Quel(s) Aurignacien(s) à l’abri Blanchard (Sergeac, Dordogne, France) ? Données des collections d’industrie osseuse conservées aux États-Unis et retour sur le terrain

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    En 1910, M. Castanet sous la direction de L. Didon entamait les fouilles de l’abri Blanchard (Sergeac, Dordogne). Deux niveaux archéologiques séparés par une couche stérile seront individualisés et attribués à l’Aurignacien moyen sensu H. Breuil (soit Aurignacien I à pointe à base fendue). L’abri Blanchard fait partie des deux ou trois sites ayant livré les plus riches ensembles en matières osseuses pour cette période. Il recèle un important potentiel informatif pour notre connaissance des premières sociétés du Paléolithique supérieur. Mais depuis plus de 50 ans, de sérieux doutes pèsent sur l’attribution chronoculturelle faite par L. Didon, plusieurs auteurs ayant émis l’hypothèse que le niveau supérieur reflète une occupation aurignacienne plus récente. Malheureusement, les fouilles ont été réalisées selon des préoccupations et des pratiques dont découle un matériel archéologique incomplet et sans précision stratigraphique et spatiale. De plus, L. Didon rassembla le matériel des deux niveaux et le vendit par lots à des acquéreurs français et étrangers. Par conséquent, aucune étude d’ensemble n’a jamais pu être entreprise sur le matériel. Parmi ces lots, ceux envoyés aux États-Unis sont les plus méconnus. Au nombre de quatre, ils sont conservés à l’American Museum of Natural History (New York), au Wilson Museum (Castine, Maine), au Field Museum of Natural History (Chicago, Illinois) et au Logan Museum of Anthropology (Beloit, Wisconsin). Parce que l’industrie en matières osseuses y est particulièrement bien représentée, nous avons entrepris d’en mener une analyse approfondie. Cette étude nous a permis de relever la présence de matériel rapportable à l’Aurignacien ancien et récent. En outre, une récente opération de terrain a mis au jour un lambeau de couche, apportant la preuve incontestable de la présence d’Aurignacien récent dans l’abri. La position ainsi que la composition sédimentaire et archéologique du niveau permettent toutefois d’affirmer que ce dernier est en position secondaire. L’étude des collections a mis en lumière le caractère encore très lacunaire de nos connaissances sur l’Aurignacien récent. Il importe de reprendre l’étude des séries et d’engager de nouvelles fouilles afin de tenter de mieux caractériser les industries et reconstituer la chronologie et l’évolution interne de l’Aurignacien du sud-ouest français.In 1910, Marcel Castanet began excavations at abri Blanchard (Sergeac, Dordogne) under the direction of Louis Didon. Two archaeological layers, separated by a sterile one, were recognized and attributed to the Middle Aurignacian (sensu Breuil), today widely known as Aurignacian I with split-based points. Even today, abri Blanchard remains one of the richest sites for this period in terms of osseous artifacts. In theory, the Blanchard assemblage retains considerable potential to contribute to our knowledge of the first societies of the Upper Paleolithic. Nevertheless, for more than 50 years, serious doubts have been raised about L. Didon’s chronocultural attribution, several authors having hypothesized that the upper level reflects a more recent Aurignacian occupation. Unfortunately, Didon and Castanet’s excavations were carried out according to the concerns and practices of another time, resulting in incomplete archaeological assemblages without precise stratigraphic and spatial context. To make matters worse, L. Didon mixed the artifacts from the two levels and sold them in batches to several French and foreign buyers. This fact has made it logistically difficult to undertake a comprehensive study of this important material. Of those parts of the collection that were dispersed by L. Didon, the four sent to the United States and now curated at the American Museum of Natural History (New York), the Wilson Museum (Castine, Maine), the Field Museum of Natural History (Chicago, Illinois) and the Logan Museum of Anthropology (Beloit, Wisconsin), are the most overlooked. Osseous artifacts being well represented in these collections, we have undertaken a thorough analysis, in part to try to infer a chronocultural attribution. This study has allowed us to identify artifacts attributable to the Early and Later Aurignacian. Importantly, a recent field operation at Blanchard has led to the discovery of a fragment of a layer, providing clear evidence of Late Aurignacian in the shelter. However, the position and the sedimentary and archaeological composition of the layer suggest a derived or secondary context. Above all, the analysis of the Blanchard material has highlighted our profound lack of knowledge concerning the Late Aurignacian. It points out the necessity to prioritize the study of other older collections and undertake new excavations in an attempt to better characterize the archaeological material and to reconstruct the chronology and evolution of the Aurignacian in SW France

    Une nouvelle découverte d’art pariétal aurignacien in situ à l’abri Castanet (Dordogne, France) : contexte et datation

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    En 2007, un fragment de voûte ornée a été découvert, sur le site de l’abri Castanet (commune de Sergeac, Dordogne) lors des opérations archéologiques ce qui n’était plus arrivé depuis 1912 (fouilles de M. Castanet pour L. Didon). La face profondément gravée et peinte de ce bloc d’effondrement, pesant plus d’une tonne, était en contact direct avec la couche archéologique aurignacienne. Une série de six datations par 14C AMS (par filtration moléculaire), réalisée sur des vestiges osseux de faune en contact avec le sommet du niveau d’occupation, donne des résultats cohérents dont la moyenne est de 32 400 BP. Parmi les tracés visibles, sur la surface du bloc, la figure la plus évidente est celle d’une vulve. Cette thématique a été mise en évidence de façon récurrente au cours des fouilles du XXe siècle sur le site de Castanet et sur celui voisin de Blanchard. La découverte de ce bloc et sa datation permettent de recadrer chronologiquement ceux retrouvés à quelques mètres au cours des fouilles anciennes et d’aborder ces manifestations du vallon de Castel-Merle sous un nouvel angle.Here, we report on the discovery in 2007, in perfect archaeological context, of part of the engraved and ocre-stained undersurface of the rockshelter ceiling from Abri Castanet, Commune de Sergeac, Dordogne. The engraved/painted undersurface of the massive roof-collapse block, weighing more than a ton, was in direct contact with the surface of the early Aurignacian archaeological layer onto which it had fallen. A series of six molecular filtration dates on faunal bone from that surface are internally coherent and yield a mean age estimate of 32400 radiocarbon years BP. The clearest engraving observable on the newly discovered ceiling fragment fits morphologically into the category of vulvar images, many examples of which were recovered during excavations at the beginning of the 20th century at Abri Castanet and the adjacent site of Abri Blanchard. This new discovery from Castanet surely provides an age estimate for those earlier finds, all of which were located within a few meters of the image described here

    Context and dating of newly discovered Aurignacian rock art from Abri Castanet (Dordogne, France)

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    In this paper we report on the discovery in 2007 in archaeological context, of part of the engraved and ocher-stained undersurface of the rockshelter ceiling from Abri Castanet, Commune de Sergeac, Dordogne. The engraved/painted undersurface of the massive roof-collapse block, weighing more than a ton, was in direct contact with the surface of the early Aurignacian archaeological layer onto which it had fallen. A series of six molecular filtration dates on faunal bone from the rock surface are internally coherent and yield a mean age estimate of 32,400 radiocarbon years BP. The clearest engraving observable on the newly discovered ceiling fragment fits morphologically into the category of vulvar images, many examples of which were recovered during excavations at the beginning of the 20th century at Abri Castanet and the adjacent site of Abri Blanchard. This new discovery from Castanet provides an age estimate for those earlier finds, all of which were located within a few meters of the image described here

    Origine et développement de la technologie osseuse aurignacienne en Europe occidentale : bilan des connaissances actuelles

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    Le travail des matières osseuses est une des innovations majeures associées à l’avènement du Paléolithique supérieur en Europe. Dès l’édification du concept d’Aurignacien par l’Abbé Breuil, il constitue un argument fort en faveur d’une révolution cognitive : son apparition "soudaine" entretient l’idée d’une rupture biologique et conceptuelle franche avec le Paléolithique moyen et la large répartition des pointes à base fendue en Europe, celle d’une diffusion rapide et très homogène de la culture aurignacienne. Depuis, plusieurs acquis ont contribué à fragiliser ce modèle. À l’heure où l’on cherche a redéfinir les mécanismes en jeu dans la construction du Paléolithique supérieur en Europe, un renouvellement des études sur les productions en matières osseuses aurignaciennes d’Europe occidentale a permis de leur porter un nouveau regard. Loin de se limiter aux seules pointes à base fendue, les productions en matières osseuses de l’Aurignacien ancien, témoignent de l’exercice d’un large registre d’activités. À ce stade, l’exploitation des matières est déjà bien structurée et organisée autour de trois sphères d’appartenance : le bois de renne est principalement destiné à la confection d’armatures, l’os à la fabrication de l’équipement domestique et l’ivoire essentiellement à la réalisation de parure. Bien qu’attesté dans certains groupes "transitionnels", c’est à l’Aurignacien que le travail des matières osseuses se généralise et intègre durablement les systèmes techno-économiques. Il connaît un développement graduel en Europe qui, en l’état actuel des connaissances, trouverait son origine au sein des sociétés proto-aurignaciennes d’Europe occidentale. L’apparition de ce nouveau champ technique semble résulter d’un transfert des techniques de travail du bois végétal aux matières osseuses, lié sans doute en partie au brusque changement des conditions environnementales affectant l’Europe autour de 40000 BP. L’évolution des productions osseuses au cours des premières phases de l’Aurignacien témoigne de profonds changements techno-économiques qui, à l’appui des données des études lithiques, révèlent de puissants changements sociologiques au cours du passage entre Paléolithique moyen et supérieur

    The Aurignacian in Southern Burgundy

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    Since the second half of the 19th century, Southern Burgundy has constituted one of the most important regions of Early Upper Paleolithic research in France, but with a remarkable discontinuity in research after the 1950s and considerable emphasis on the site of Solutré. Beginning in the middle of the 1990s, a research team from Tübingen University directed by H. Floss has been investigating this area, building on a tradition of research started by A. Arcelin and H. Breuil and carried on by J. Combier and H. Delporte. In spite of the long history of research in this region, it is clear that more detailed information in the form of absolute dates, chronostratigraphic studies, and technological reassessments of the Aurignacian industries is required. The Tübingen research team and researchers from several French institutions are filling gaps in current knowledge through ongoing excavation, survey, and collections analysis as part of a Projet Collectif de Recherche on the Early Upper Paleolithic in the region. The present article summarizes the existing information available on the Early Aurignacian of Southern Burgundy as concretely as possible. Of particular significance are the sites of Solutré and Grotte de la Verpillière In Germolles. Some new open-air sites have also been recently discovered, e.g. at Germolles-en-Roche, Uchizy and Charnay-lès-Mâcon. This article provides an overview of our initial insights into the technological characteristics of the lithic and osseous industries

    L’Aurignacien en Bourgogne méridionale

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    Entre la fin du XIXe siècle et les années 1950, le sud de la Bourgogne était l’une des régions les plus importantes dans le domaine de la recherche sur le début du Paléolithique supérieur en France. Après les années 1950, l’attention des chercheurs s’est focalisée sur le site de Solutré et le Paléolithique supérieur évolué. Depuis le milieu des années 1990, une équipe de recherche de l’Université de Tübingen, dirigée par H. Floss, travaille sur cette région, poursuivant ainsi la tradition des recherches initiée par A. Arcelin et H. Breuil puis par J. Combier et H. Delporte. Malgré la longue histoire de la recherche dans cette région, il est nécessaire, aujourd’hui, de fournir des données plus précises, sous forme de datations absolues, d’études chronostratigraphiques et de révisions des industries. L’équipe de recherche de Tübingen, accompagnée de chercheurs de plusieurs instituts français et internationaux, par le biais de fouilles, de sondages et d’analyses de collections, dans le cadre du Projet Collectif de Recherche "Le paléolithique supérieur ancien en Bourgogne méridionale", travaillent à pallier ces lacunes. Cet article propose une synthèse des données actuellement disponibles sur l’Aurignacien ancien dans le sud de la Bourgogne. Les sites les plus importants sont celui de Solutré et de la Grotte de La Verpillière à Germolles. Quelques nouveaux sites de plein air ont été découverts récemment, par exemple à Germolles-en-Roche, Uchizy et Charnay-lès-Mâcon. Cet article présente un aperçu du premier bilan des caractères technologiques et typologiques des industries lithiques et en matières osseuses
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