Réflexions sur le sacrifice dans la religion traditionnelle des Bamoun (Cameroun)

La tradition préislamique nous met en présence d'une pratique religieuse où l'homme agit sur le surnaturel, qu'il semble bien contraindre par la prière et le sacrifice. Parmi les Bamoun, le sacrifice était un acte rituel réservé : à la différence de la prière, pratiquée par tous, il n'était accompli que par le roi et les chefs de lignage. Il était associé ainsi à l'exercice du pouvoir politique. Dans la société bamoun, la fonction sociale des rituels paraît fondamentale, lorsqu'on les compare aux religions qui visent avant tout le salut de leurs adeptes.Pre-Islamic traditions present us with religious observances whereby people act on the supernatural, swaying it through prayer and sacrifice. Among the Bamum, sacrifice was a reserved ritual action, unlike prayers, which anyone could pronounce. Performed only by the king and lineage chiefs, it was associated with the wielding of political power. In Bamum society, the social function of ceremonies was of key importance as compared with those religions that mainly seek the redemption of their followers

À propos du pouvoir sacré en Afrique : que disent les textes ?

La multiplication des études de sociétés traditionnelles africaines permet d'écarter certaines expressions tenues pour caractéristiques des rois africains, telles « roi thaumaturge » utilisée par M. Bloch et « roi divin » proposée par J. Frazer. Parler de pouvoir sacré est une commodité dont l'usage est bien fondé, mais le chercheur ne peut ignorer le contenu et la rhétorique politique propre à chaque société. Quelques approches pourraient être retenues pour cerner de façon concrète l'image que se donne une population de la figure du souverain : l'étude de ses rapports avec les membres de sa parenté (en particulier sa mère et ses sœurs), avec les représentants des éléments constitutifs de la société (lignages non royaux, populations conquises, catégories professionnelles), et, enfin et surtout, avec ses ancêtres. L'étude de telles relations peut se prêter à des comparaisons révélatrices de différences fort pertinentes, relativement aisées à repérer.Thanks to the increasing number of studies of traditional societies in Africa, we can do away with certain phrases (such as M. Bloch's « thaumaturge king » or Frazer's « divine king ») used to characterize African monarchs. To talk about sacred power is easy to do and even justified; but we cannot ignore the contents of each society's political rhetoric. To more concretely define the image that a population has of its sovereign, studies should be made of the latter's relations with kin (in particular his mother and sisters), with the representatives of the groups that constitute the society (nonroyal lineages, conquered peoples, occupational categories) and, finally and especially, with his ancestors. The study of these relations would shed light on pertinent and easily observable points for comparison

Bibliographie d'Alfred Métraux

Tardits Claude. Bibliographie d'Alfred Métraux. In: L'Homme, 1964, tome 4 n°2. pp. 49-62

L'étiquette à la cour royale bamoum (Cameroun)

Au début du XXe siècle, le roi bamoum Njoya (Cameroun) élabora une écriture qui permit à son entourage de rédiger entre autres ouvrages un livre d'étiquette pour les serviteurs et de dresser cartes du pays et plan du palais. Sur le plan de cet édifice, on distingue une partie haute réservée à la vie publique du roi d'une partie basse où se déroule son existence intime. L'emploi du temps du souverain est aussi partagé entre ses activités de chef politique et celles de père-géniteur de la société. Dans son entourage, on distingue les gardes chargés de la sécurité et des relations avec l'extérieur des serviteurs intimes et des femmes. L'étiquette règle les rapports entre le roi et ses éléments. À la division de l'espace correspond celle du temps et la répartition de son entourage en deux catégories. En lien avec ce dualisme, le roi a deux figures, l'une publique, glorieuse, l'autre intime, familière, mais, en toute circonstance, certaines règles formelles qu'on ne peut transgresser rappellent qu'il est souverain.Tardits Claude. L'étiquette à la cour royale bamoum (Cameroun). In: Culture et idéologie dans la genèse de l'État moderne. Actes de la table ronde de Rome (15-17 octobre 1984) Rome : École Française de Rome, 1985. pp. 179-198. (Publications de l'École française de Rome, 82

Conférence de M. Claude Tardits

Tardits Claude. Conférence de M. Claude Tardits. In: École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire. Tome 84, 1975-1976. 1974. pp. 95-99

Parenté et politique en Afrique: les briques de l'État

Tardits Claude. Parenté et politique en Afrique: les briques de l'État. In: École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire. Tome 97, 1988-1989. 1988. pp. 24-49

Conférence de M. Claude Tardits

Tardits Claude. Conférence de M. Claude Tardits. In: École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire. Tome 95, 1986-1987. 1986. pp. 87-92

Conférence de M. Claude Tardits

Tardits Claude. Conférence de M. Claude Tardits. In: École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire. Tome 94, 1985-1986. 1985. pp. 131-135

Centenaire de la section mère de l'anthropologie. Allocution de Claude Tardits

Tardits Claude. Centenaire de la section mère de l'anthropologie. Allocution de Claude Tardits . In: Gradhiva : revue d'histoire et d'archives de l'anthropologie, n°2, 1987. pp. 53-57

B. Lembezat, Les populations païennes du Nord-Cameroun et de l'Adamaoua

Tardits Claude. B. Lembezat, Les populations païennes du Nord-Cameroun et de l'Adamaoua. In: L'Homme, 1962, tome 2 n°3. pp. 130-132