18 research outputs found
La construction de la catégorie « réfugié » dans un camp en R.D.C. : rôle de l’institution, stratégies des exilés et place du chercheur
Cet article est basé sur les résultats d'une enquête de terrain réalisée dans un camp en République Démocratique du Congo (RDC). Il porte sur les conditions de travail du chercheur dans ce contexte. En effet, différents paramètres sont à prendre en compte. Tout d'abord, la présence des institutions gérant le camp modifie la relation entre le chercheur et son objet d'enquête. De plus, la sensibilité du terrain, sensibilité qui se décline sur plusieurs registres, modèle la collecte de données et son interprétation
La construction de la catégorie « réfugié » dans un camp en R.D.C. : rôle de l’institution, stratégies des exilés et place du chercheur
Introduction Les recherches menées sur les réfugiés vivant en camps se caractérisent à la fois par une présence institutionnelle forte avec laquelle le chercheur doit composer et par une certaine « sensibilité » intrinsèque au terrain. Tout d’abord, l’institution est partie prenante de la recherche, notamment parce qu’elle conditionne l’accès au terrain. Avec l’introduction de ce nouveau protagoniste, la relation entre l’objet d’enquête et le chercheur n’est plus duale, mais triangulaire. De ..
La responsabilité sociale des entreprises : modèle de santé publique ou régime de santé globale ? L’exemple des entreprises pétrolières en Angola
La guerre civile qui a déchiré l’Angola pendant plus de trente ans s’est arrêtée en 2002. Les infrastructures et les systèmes éducatif et sanitaire sont à reconstruire ; les besoins sont énormes notamment en province. Pour autant, les ONG (organisations non gouvernementales) internationales de développement pour lesquelles l’Angola aurait pu constituer un marché juteux en sont absentes. Ce sont les entreprises pétrolières qui, au travers de leurs départements de responsabilité sociale, mettent en place ou financent de nombreux projets de développement. L’apparition de ces nouveaux acteurs a certaines conséquences sur le modèle de développement proposé. Nous nous focaliserons sur l’exemple de la santé publique et verrons comment le modèle de santé publique mis en place en Angola est influencé par ces nouveaux acteurs
Le sur-diagnostic du paludisme, une réalité africaine, une responsabilité globale
Publié dans LamenparleLes conclusions de l’article \guillemotleftEn Afrique, le paludisme recule mais les fièvres de toutes origines tuent plus\guillemotright, paru dans Le Monde Afrique du 24 février 20171 sont évidentes pour qui étudie les systèmes de santé en Afrique. L’article affirme que le paludisme commence à être enrayé en Afrique grâce aux efforts déployées depuis de nombreuses \textellipsis Continuer la lecture de “Le sur-diagnostic du paludisme, une réalité africaine, une responsabilité globale
Multinational Enterprises in Africa: Corporate governance, social responsibility and risk management
This dossier steams from a panel presented at the Fifth European Conference on African Studies in 2013 in Lisbon. We wanted to think about the consequences of the involvement of the multinationals in Africa. Indeed, foreign direct investment has increased in Africa and will constitute the first source of financial flow for the next year (OCDE, 2014) while the world trend has known a continuous decrease. Indeed, Africa is appealing for multinationals. It knows two-digits growth rates, has an e..
L'humanitaire comme producteur de territoire. L'exemple du camp de Nkondo ouvert aux réfugiés angolais en R.D.C. (Humanitarian assistance as a mean of implementing a territory. The example of the angolan refugee camp of Nkondo in D.R.C.)
A refugee camp is a space created in emergency, in an environment in construction, where the people are managed by humanitarian agencies. A socio- spatial system is created, which exists not only by an appropriation of the space by refugees but also by the appearance of identity-based categories linked to the implementation of this space. Setting up the infrastructures needed by humanitarians to manage the camp is a way to organize the space according to social groups. It allows also a categorization of the population. This territorial labelling of humanitarian agencies through space but also through identities, put at issue the apparition of a new form of power, particular to this kind of space, called "bio-politics" according to M. Foucault terminology, specific to humanitarian contingencies. The results of a fieldwork realized in the camp of Nkondo established for Angolan refugees in D.R. C. (Democratic Republic of Congo) will illustrate our point.Le camp de réfugiés est un espace créé dans l'urgence, dans un environnement « en construction », où la population est régie par des agences humanitaires. Un système socio-spatial est ainsi créé, qui se traduit aussi par l'appropriation de l'espace par les réfugiés et l'apparition de catégories identitaires liées à la mise en place de cet espace. L'installation des infrastructures nécessaires aux humanitaires pour gérer le camp organise l'espace en fonction des groupes sociaux en présence. Cette mise en territoire conduit également à une mise en catégorie de la population. Ce marquage territorial des agences humanitaires, par le biais de l 'espace mais aussi des identités en présence dans le camp, pose la question de l'apparition d'une nouvelle forme de pouvoir, particulière à ce type d'espace, une « bio-politique », pour reprendre les termes foucaldiens, et spécifique aux contingences humanitaires. Les résultats d'une enquête de terrain, réalisée dans le camp de réfugiés angolais de Nkondo, en République Démocratique du Congo (R.D. C), illustreront ces propos.Tallio Virginie. L'humanitaire comme producteur de territoire. L'exemple du camp de Nkondo ouvert aux réfugiés angolais en R.D.C. (Humanitarian assistance as a mean of implementing a territory. The example of the angolan refugee camp of Nkondo in D.R.C.). In: Bulletin de l'Association de géographes français, 83e année, 2006-1 ( mars). Territoires d'exil : les camps de réfugiés. pp. 39-49
Uganda’s Social Policy Response to Covid-19: Rudimentary Relief Measures
The Covid-19 containment measures taken in Uganda have been amongst the most radical in Africa: closure of the borders, a ban on public and private transport, closure of non-essential shops, and a ban on political, religious and cultural meetings. Even before the identification of the first case of Covid-19, the Ugandan government had taken measures to prevent the dissemination of the disease, helped by a solid experience in managing pandemics. Nonetheless, and despite the strong reactivity of the Ugandan government to take firm sanitary measures to fight the disease, the response to the socio-economic consequences of the Covid-19 pandemic was extremely limited and mainly directed toward the formal private sector. Informal urban workers, despite being the most affected by the crisis, were only targeted by rudimentary relief measures that could be described as humanitarian “band-aids”. Indeed, social protection is still a very young preoccupation of the Ugandan government, but this has to be analyzed within the broader context of the presidential election that took place in January 2021. The incumbent government used the containment measures to muzzle the opposition on the one hand, and to monopolize actions and discourses on the disease on the other.2
La construction de la catégorie « réfugié » dans un camp en R.D.C. : rôle de l’institution, stratégies des exilés et place du chercheur
Cet article est basé sur les résultats d'une enquête de terrain réalisée dans un camp en République Démocratique du Congo (RDC). Il porte sur les conditions de travail du chercheur dans ce contexte. En effet, différents paramètres sont à prendre en compte. Tout d'abord, la présence des institutions gérant le camp modifie la relation entre le chercheur et son objet d'enquête. De plus, la sensibilité du terrain, sensibilité qui se décline sur plusieurs registres, modèle la collecte de données et son interprétation
Making the refugee: from camp to repatriation, places and processes of “refugee” construction. The example of refugee camps of Dadaab (Kenya) and Nkondo (D.R.C.).
Nous présentons dans ce travail les éléments qui permettent de constituer à nos yeux la spécificité de la catégorie de « réfugié ». Nous nous basons pour cela sur la monographie de deux camps de réfugiés. Le premier est le camp de Dadaab, qui se situe au Kenya et accueille en grande majorité des réfugiés somaliens. Des Ethiopiens, des Erythréens, des Soudanais et des personnes d’autres nationalités y ont également trouvé refuge. Le deuxième camp est le camp de Nkondo, en République Démocratique du Congo et héberge des personnes ayant fui l’Angola au moment de la reprise des combats en 1998 dans les provinces du Zaïre et de Uige. Tous deux sont gérés par le H.C.R. Nous avons complété ces études par une analyse du processus de rapatriement des réfugiés angolais qui a commencé en juin 2003 pour se terminer officiellement le 27 mars 2007.
Le camp constitue un territoire particulier. Ni ville, ni lieu d’enfermement, il se définit par les pratiques des agents sociaux qui y sont à l’œuvre, c’est-à-dire les réfugiés et les agents des agences humanitaires. Deux dimensions permettent de l’appréhender plus justement : sa temporalité spécifique, c’est-à-dire perçue différemment en fonction du statut de la personne, et sa transterritorialité multiscalaire, nous entendons par là le fait que les agents agissant dans le camp représentent des échelles territoriales différentes. Le territoire du camp permet de définir la catégorie de « réfugié » telle qu’elle est utilisée non seulement par les personnes appartenant à cette catégorie mais aussi par les employés des agences humanitaires. La manière dont cette population est ensuite découpée en groupes pour en faciliter la gestion participe aussi de son interprétation par les acteurs sociaux. Par ailleurs, les documents issus autour de cette catégorie de « réfugié » et qui en prouvent l’appartenance contribuent à former cette catégorie. Ainsi, non seulement cette dernière a une validité « anthropologique », pourrait-on dire, mais également légale puisque les papiers prouvant le passage dans un camp géré par le H.C.R. et délivrés par les agences d’aide permettent d’accéder à des identités parfaitement légales sur le plan juridique. Les observations effectuées autour de la frontière, au moment du rapatriement des réfugiés angolais mais également au cours de la vie quotidienne dans le camp, renforcent l’idée d’une construction de la catégorie de « réfugié » non seulement sur un emplacement précis mais aussi lors du/des déplacement/s.In this work, we present the elements which in our eyes authorize the constitution of the specificity of the category of ‘refugee’. For this, we base ourselves on the monograph of two refugee camps. The first one is camp Dadaab, which is situated in Kenya and mainly hosts Somali refugees. Ethiopians, Eritreans, Sudanese and people from other nationalities also find shelter there. The second one is camp Nkondo, in Democratic Republic of Congo, and mostly hosts people having fled Angola when war broke out again in 1998 in the provinces of Zaire and Uige. Both are managed by U.N.H.R.C., different humanitarian organizations taking in charge the implementation of the infrastructures and the activities as decided by the U.N. agency. We completed these studies by an analysis of the process of repatriation of Angolan refugees which started in June 2003 and officially ended on March 27th 2007.
The camp constitutes a particular territory. Neither city nor shutting-in place, it is defined by the practices of the social agents at work, that is the refugees and the agents of the humanitarian organizations. Two dimensions can help understand the camp more precisely: its specific temporality, as perceived differently according to the status of the person, and its multiscalar transterritoriality, referring to the fact that agents at work in the camp represent different territorial scales. The territory of the camp allows us to define the category of “refugee” not only as used by people belonging to this category but also by the employees of the humanitarian agencies. The way the former population is then divided into groups to facilitate its management also participates to its interpretation by social agents. Documents issued in reference to this category of ‘refugee’, and which prove one fits the description, also contribute in the production of this category. The latter therefore not only has “anthropological” validity, but it also has a legal dimension since the papers proving the passage in a U.N.H.C.R camp and issued by aid agencies enable access to completely legal identities on the juridical plan. Observations made around the border, during the repatriation of Angolan refugees but also during everyday life in the camp, reinforce the idea of a construction of the category of “refugee” not only in a specific locality yet also during the displacement/s