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Comment on: "Management of Alcohol Dependence in Patients With Liver Disease"
Comment in :Authors' reply to Rolland et al.: "Management of alcohol dependence in patients with liver disease". [CNS Drugs. 2013]International audienc
Un dispositif de prescriptions hors-AMM : exemple du baclofène
Le baclofène est un antispastique agissant comme agoniste aux récepteurs GABA-B. Il semble également réduire l’envie d’alcool (effet anti-craving), mais n’a pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication. Il a été récemment très médiatisé, et de nombreux patients le réclament à leur médecin avec l’espoir de réduire ainsi leurs consommations. Toutefois, en l’absence d’AMM, et devant les doses élevées auxquelles le baclofène agirait comme anti-craving, les médecins refusent souvent cette prescription qu’ils jugent dangereuse à manier dans le cadre d’un suivi de médecine habituel. Il pourrait être préférable de confier la gestion d’un traitement comme le baclofène hors-AMM à un dispositif organisé spécifiquement dans ce but. Pour cela, des critères de sécurité, en partie inspirés de ceux exigés lors des essais cliniques, semblent nécessaires pour protéger les patients sur un plan médical, et les médecins prescripteurs sur un plan légal. Les critères proposés ici sont : la notion de recours (échec préalable des traitements ayant l’AMM dans l’indication en question), l’aspect collégial de la décision de prescription, l’importance du niveau de preuve de l’effet du traitement, la bonne information du patient, la traçabilité des actes, et la qualité de la surveillance du traitement. Les services d’addictologie, de pharmacologie et pharmacovigilance du Centre Hospitalier Régional et Universitaire (CHRU) de Lille présentent ici le dispositif régional Consultations d’Avis Multidisciplinaires de Traitements d’Exception en Addictologie (CAMTEA), organisé pour pouvoir répondre à tous ces critères, et assurer des prescriptions de baclofène sur demande de médecins ne souhaitant prescrire eux-mêmes ce traitement comme anti-craving. En cas de succès de la CAMTEA pour le protocole baclofène, ce dispositif sera étendu à d’autres prescriptions hors-AMM en addictologie
Nouvelles drogues de synthèse en addictovigilance
Depuis 2005, 215 nouvelles drogues ont été signalées dans l’Union européenne. Ces
produits de synthèse, créés pour esquiver la législation sur les stupéfiants, sont des
dérivés de médicaments ou drogues existants. Leur disponibilité est sans limite. Les
effets recherchés incluent des effets stimulants, entactogènes, hallucinogènes,
psychédéliques ou dissociatifs. Plusieurs classes chimiques sont représentées :
phénéthylamines, tryptamines, pipérazines, cathinones, cannabinoïdes, ... La toxicité
inclut des effets comportementaux et physiques, les conséquences cardiovasculaires étant
les plus redoutables. Cependant, de faibles variations de structure chimique peuvent
entraîner des effets quantitativement différents, majorant ainsi la toxicité ou la
dépendance. Ces substances ont une existence réelle sur le territoire national comme le
montrent les données de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies ainsi que
celles du réseau des Centres d’Addictovigilance. La législation concernant ces produits
change régulièrement avec de plus en plus de pays les classant comme «stupéfiants» pour en
limiter l’usage.
Abréviations : voir en fin d’article
New Synthetic Drugs in Addictovigilance
New substances, also known as “designer drugs” or “legal highs” are increasingly
available to drug users. Two hundred and fifteen hitherto unlisted substances have been
notified by European Union member states since 2005. These synthetic drugs, which have
been developed to side-step the legislation on drugs, are analogues or derivatives of
existing drugs and medications. The availability of these “legal highs”, sold on Internet
under various denominations such as bath salt, plant fertilizer, chemical not intended for
human use, or spice, is unlimited. The effects felt by users vary, and the substances may
be stimulant, entactogenic, hallucinogenic, psychedelic or dissociative. The
pharmacological targets also vary, and may be either the increase of extracellular levels
of neurotransmitters via different mechanisms (reuptake inhibition,
stimulation of intracellular release) or else fixation on specific receptors. Several
chemical classes, themselves divided into sub-classes, are involved: phenethylamines,
tryptamines, piperazines, cathinones, cannabinoids etc. The toxicity of the main members
of these categories is increasingly well known, the most deleterious being behavioural
effects, physical manifestations, and cardiovascular consequences. However, small
variations in their chemical structure can generate effects that are quantitatively
different, thus enhancing their toxicity or addictive potential, and much remains to be
achieved in terms of knowledge about these new drugs. These substances are indeed present
on the French territory, as shown by data provided by the Observatoire Français
des Drogues et Toxicomanies, and notifications by the French Addictovigilance
network. Screening in clinical toxicology laboratories is not widespread, since these
molecules are not detected by the standard screening tests, so that there is probably an
under-estimation of the use of these new drugs. The legislation on these substances
changes regularly, with more and more countries classifying them as “narcotics” or illegal
psychotropic drugs so as to restrict their use, applying a generic classification when
possible.
Abbreviations: see end of article
Baclofène et cirrhose : analyse de la littérature et précautions d’emploi adoptées au sein du dispositif CAMTEA
Le baclofène à fortes doses (BFD) fait en France l’objet d’une importante pratique de
prescription hors-AMM dans l’alcoolodépendance. L’impact de cette pratique sur des sujets
atteints de cirrhose alcoolique est mal connu. Les principales données sur la
pharmacodynamie et de pharmacocinétique du baclofène sont issues d’études sur sujets sains
ou ayant utilisé de faibles doses. La biodisponibilité et l’élimination spécifiques du BFD
sont inconnues, a fortiori dans la cirrhose. L’analyse des données de
pharmacovigilance suggère qu’une utilisation prudente du baclofène voire du BFD est
envisageable dans la cirrhose compensée. Il existe toutefois des risques théoriques de
surdosage en cas de syndrome hépatorénal ou de shunt portocave. Enfin, le baclofène
pourrait avoir une action pharmacologique directe sur la survenue et la sévérité de
l’encéphalopathie hépatique ou de certaines gastropathies. En l’attente de plus amples
données, le dispositif CAMTEA a adopté une série de précautions d’emploi du baclofène dans
la cirrhose, basée notamment sur un processus protocolisé de déclaration des effets
indĂ©sirables, et sur la mise en place d’un suivi hĂ©patologique systĂ©matiquement associĂ© Ă
la prise en charge multidisciplinaire du dispositif