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Changer les lois, les idées, les pratiques  : réflexions sur l’échec de la réforme de la détermination de la peine
Cet article propose une explication pour l’échec de la récente réforme de la détermination de la peine. Il souligne d’abord des déficiences graves dans les sources formelles du droit qui prétendaient l’instituer, tant sur le plan des textes législatifs et de leur interprétation que sur celui de leurs assises philosophiques et doctrinales. Cependant, au-delà des contradictions et des incohérences qui affligent les sources formelles, le droit de la peine et de sa détermination comporte une composante étonnamment complexe de règles systémiques et de pratiques, générée par les acteurs pour résoudre les tensions internes du système de justice pénal. L’incapacité des réformateurs de comprendre la signification de cette composante et d’en tenir compte dans le projet de réforme vouait cette dernière à l’échec.This article seeks to explain the failure of the recent attempt at sentencing reform. First, the authors point out the major deficiencies in the formal sources of law that sought to implement it  : the legislation and its interpretation, as well as their philosophical and doctrinal underpinnings. Secondly, the authors look beyond the contradictions and inconsistencies of the formal sources to consider the vast array of systemic rules and informal practices that are generated by the various actors of the criminal justice system in response to its internal tensions. The authors argue that it is the inability of the reformers to understand the significance of this component and to include it in the reform that ultimately doomed the whole endeavour
Judiciarisation des personnes itinérantes à Québec : une géographie des pratiques policières répressives au service de la revitalisation
La question de l’occupation de l’espace public par les populations SDF fait l’objet d’un contrôle policier et d’une judiciarisation de plus en plus importante dans la plupart des villes occidentales. Le déploiement de stratégies de contrôle tient en partie aux mutations des politiques urbaines, aux transformations de la police de proximité mais aussi aux enjeux que soulève la revitalisation urbaine dans le cadre de la compétition mondiale entre les villes. En cherchant toutes à promouvoir leurs richesses, leurs potentialités et leur qualité de vie, elles sont contraintes de réguler et d’invisibiliser la misère de leurs rues. C’est dans ce contexte que nous avons étudié la judiciarisation de l’itinérance dans différentes villes canadiennes. L’objectif de cet article est de montrer comment la géographie des pratiques policières répressives suit largement les stratégies de revitalisation urbaine mises en œuvre, à partir d’une analyse des contraventions émises auprès des populations itinérantes à Québec.The occupation of public spaces by homeless people is increasingly controlled and repressed by public and private police in several Western cities. This penalization of homeless people is in part connected to changes in urban policies, transformations in community policing strategies and practices but also to socio-spatial gentrification issues.. As cities compete to be ever more prosperous, dynamic, attractive and rich, they try to make poverty invisible. Our study on the penalization of homeless people in various Canadian cities fits in this broader context of penalization of poverty and homelessness. The purpose of this paper is to show how the spatialization of police repressive practices are linked to the revitalization of certain neighborhoods in Quebec City by considering where tickets have been issued to homeless people
Natural history and determinants of dysglycemia in Canadian children with parental obesity from ages 8–10 to 15–17 years : the QUALITY cohort
In children, the mechanisms implicated in deterioration of glucose homeostasis versus reversion to normal glucose tolerance (NGT) remain uncertain. We aimed to describe the natural history of dysglycemia from childhood to late adolescence and to identify its early determinants. We used baseline (8–10 years, n = 630), 1st follow-up (10–12 years, n = 564) and 2nd follow-up (15–17 years, n = 377) data from the QUALITY cohort of White Canadian children with parental obesity. Children underwent a 2-h oral glucose tolerance test at each cycle with plasma glucose and insulin measured at 0/30/60/90/120 min. American Diabetes Association criteria defined dysglycemia (impaired fasting glucose, impaired glucose tolerance or type 2 diabetes). Longitudinal patterns of insulin sensitivity and beta-cell function were estimated using generalized additive mixed models. Model averaging identified biological, sociodemographic and lifestyle-related determinants of dysglycemia. Of the children NGT at baseline, 66 (21%) developed dysglycemia without reverting to NGT. Among children with dysglycemia at baseline, 24 (73%) reverted to NGT. In children with dysglycemia at 1st follow-up, 18 (53%) later reverted to NGT. Among biological, sociodemographic and lifestyle determinants at 8–10 years, only fasting and 2-h glucose were associated with developing dysglycemia (odds ratio [95% CI] per 1 mmol/L increase: 4.50 [1.06; 19.02] and 1.74 [1.11; 2.73], respectively). Beta-cell function decreased by 40% in children with overweight or obesity. In conclusion, up to 75% of children with dysglycemia reverted to NGT during puberty. Children with higher fasting and 2-h glucose were at higher risk for progression to dysglycemia, while no demographic/lifestyle determinants were identified
« Quand le problème, c’est aussi la solution » : les gangs de rueet la multiplication des systèmes normatifs de prise en charge pénale
Dans cet article, l’auteure entend démontrer que la façon dont on a problématisé les gangs de rue, c’est-à -dire de façon à la fois trop large et trop restreinte, a mené à la multiplication des systèmes de prise en charge pénale, en particulier à l’utilisation combinée des systèmes normatifs que constituent le droit criminel, le droit pénal réglementaire et le droit administratif de l’immigration, et à une expansion de la sphère de contrôle répressive. Or, le recours concurrent à différents systèmes normatifs a des conséquences dramatiques pour les communautés visées par les gangs de rue, essentiellement des communautés pauvres et à forte prédominance ethnique, exacerbant ainsi les tensions avec les représentants de l’État, entretenant les préjugés et contribuant au maintien de leurs conditions précaires et à la production de la délinquance juvénile.In this paper, the author first argues that the fact that local authorities have referred to street gangs in an overly broad and overly narrow manner has led to the multiplication of punitive normative systems to deal with street gangs, including the combined action of the following three systems: criminal law, regulatory criminal law and immigration law, and led to an expansion of the repressive field. In turn, the concurring action of these three normative systems has had dramatic consequences for the communities in which street gangs are potentially active, exacerbating the tensions with State's representatives, feeding into stereotypes, contributing to maintain the precarious conditions of the community members and creating further youth delinquency
La judiciarisation de l’itinérance à Montréal : les dérives sécuritaires de la gestion pénale de la pauvreté
Partant d’une présentation des perspectives théoriques sur la judiciarisation des problèmes sociaux et de l’espace public, le présent article a pour objet d’exposer les résultats de recherches sur la judiciarisation de l’itinérance à Montréal. Grâce à l’extraction de données à la Cour municipale de Montréal, entre les années 1994 et 2010, ces recherches ont permis d’appréhender l’ampleur et le parcours des contraventions délivrées à la population itinérante montréalaise, en vertu des réglementations municipales. Il s’agira ainsi de présenter l’évolution du recours à la contraventionnalisation, les motifs des infractions, les caractéristiques des personnes judiciarisées, ainsi que le parcours des contraventions, de leur délivrance à l’éventuel emprisonnement du contrevenant pour non-paiement de l’amende. Enfin, l’article cherchera à montrer les effets négatifs de la judiciarisation tant pour les personnes en situation d’itinérance que pour le système pénal dans son ensemble.Commencing with a presentation of theoretical perspectives on the judiciarization of social problems and public space, this article will illuminate the results of over a decade of research on the judiciarization of the homeless in Montréal, Québec. Utilizing methods to extract data from the municipal court in Montréal between 1994 and 2010, this research allowed for a comprehension of the extent to which, as well as the pathways taken by, contraventions (fines and tickets) are issued to homeless people in Montréal bound by municipal regulations and by-laws. In this article, we will present the growing evolution of the use of contraventions: spawning the reasons cited for the offences, the characteristics of the accused, and the contravention pathways deployed — ranging from their initial issue to the possible imprisonment for non-payment of a fine. Following the presentation of these results, we will demonstrate the negative consequences of this form of penalization for the persons affected (the homeless) as well as the criminal justice system
10. Le contrôle policier des jeunes itinérants à Montréal : une atteinte aux droits fondamentaux
L’occupation de la rue suscite très largement la désapprobation, voire même la condamnation, spécialement lorsqu’il s’agit de jeunes personnes (Bellot, 2001). En choisissant de « s’arrêter » plus ou moins longtemps dans la rue, ces derniers contreviennent à l’usage fonctionnel de circulation qui lui est dévolue. Cette occupation « statique » des espaces publics s’explique notamment par le désir de liberté et le besoin d’être en groupe généralement associés à la jeunesse (Parazelli, 2002). Cer..
Judiciarisation des personnes itinérantes à Québec : une géographie des pratiques policières répressives au service de la revitalisation
The occupation of public spaces by homeless people is increasingly controlled and repressed by public and private police in several Western cities. This penalization of homeless people is in part connected to changes in urban policies, transformations in community policing strategies and practices but also to socio-spatial gentrification issues.. As cities compete to be ever more prosperous, dynamic, attractive and rich, they try to make poverty invisible. Our study on the penalization of homeless people in various Canadian cities fits in this broader context of penalization of poverty and homelessness. The purpose of this paper is to show how the spatialization of police repressive practices are linked to the revitalization of certain neighborhoods in Quebec City by considering where tickets have been issued to homeless people
Les tactiques spatiales des tribunaux pénaux et les aspects politiques de la technique juridique
This paper documents court-imposed bail and sentencing conditions with spatial dimensions, such as red zones, no contact conditions, curfews, and prohibitions to demonstrate, issued in the context of criminal proceedings. These conditional orders, which are growing in importance and have a significant impact on the lives of marginalized people, have not received the attention they deserve in the literature. As opposed to better publicized forms of spatial regulation such as legislation or policing strategies, these conditional orders are a distinctive form of spatial tactic that rely on ancient and routinized rules of criminal procedure and the practices of the courts. In order to understand this spatial tactic, as well as its impact on marginalized people’s rights and uses of spaces, we argue that it is necessary to pay attention to the legal rationalities and practices that sustain it