21 research outputs found
Howard S. Becker, Comment parler de la société. Artistes, écrivains, chercheurs et représentations sociales
Sans doute influencé par l’opus précédent d’Howard S. Becker, Les ficelles du métier. Comment conduire sa recherche en sciences sociales (Paris, Éd. La Découverte, 2002), l’éditeur a jugé bon de traduire « Telling about society » par Comment parler de la société alors que le thème du livre serait plutôt « parler de la société », voire « comment on raconte la société ». Il ne s’agit donc pas d’une méthode mais d’un constat sur la façon dont la société a été étudiée et représentée par les « art..
Jean-Marie LhĂ´te, Histoire du hasard en Occident
« Vous devriez écrire une histoire du hasard, cela n’existe pas ». Cette suggestion innocente, émise en 1993, mûrit dans l’esprit du spécialiste des jeux qu’est Jean-Marie Lhôte au point de donner le jour à l’ouvrage quelques 20 ans plus tard. Bien que l’assertion ne soit pas tout à fait exacte, puisque l’on trouve plusieurs pseudo-histoires du hasard, même si elles ne se présentent pas forcément sous ce jour : ainsi les américains Reuven et Gabrielle Brenner ont produit avec Spéculation et j..
Roberte Hamayon, Jouer. Une étude anthropologique à partir d’exemples sibériens
Le « jouer » dont il est question est à comprendre comme un nom plutôt qu’un verbe, c’est-à -dire le jeu en acte. Contrairement à ce qu’annonce le titre, la démarche est davantage déductive qu’inductive : partant des théories de Johann Huizinga et de Roger Caillois, et d’une étude de la pensée morale du jeu en Occident, Roberte Hamayon propose des cadres d’analyse qu’elle applique ensuite à des exemples de jeux mongols, principalement des rites chamaniques. Ainsi l’analyse anthropologique est-..
Jean-Marie LhĂ´te, Le symbolisme des jeux
Jean-Marie Lhôte est à la fois le doyen et l’un des plus éminents historiens indépendants du jeu. Auteur d’une remarquée et très recherchée Histoire des jeux de société, on oublie qu’il fut d’abord un spécialiste de la symbolique du tarot. Paru en 1976, Le symbolisme des jeux a été réédité en 2010 avec quelques ajouts mineurs qui tiennent plus d’une évaluation rétrospective du texte originel que d’une véritable mise à jour. L’originalité de cet ouvrage est d’aborder les jeux pour leur signifi..
Isabelle Bardiès-Fronty, Ann-Elizabeth Dunn-Vaturi, éds, Art du jeu, jeu dans l’art : de Babylone à l’Occident médiéval
Du 28 novembre 2012 au 4 mars 2013 s’est tenue dans le cadre prestigieux du frigidarium des thermes de Lutèce, au musée de Cluny, l’exposition Art du jeu, jeu dans l’art : de Babylone à l’Occident médiéval. Son catalogue éponyme en constitue simultanément le complément et le reflet. Complément au sens où un éclairage sur certains sous-entendus de l’exposition sont appréciables ; reflet parce que l’on retrouve logiquement dans le catalogue les limites et les partis pris de l’exposition qui l’i..
Marcel Detienne, Comparer l’incomparable
« Comparer l’incomparable » : la formule est autant provocatrice que programmatique. Provocatrice car, pour Marcel Detienne, c’est l’interdit historique originel contre lequel s’élève d’emblée cet essai et qui fait de lui avant tout un « pamphlet théorique, et pratique néanmoins » (p. 16). Par cette seconde revendication, cette réédition actualisée d’un ouvrage paru en 2000, est aussi une invite au comparatisme historique en même temps qu’une méthode d’anthropologie comparée. Le pamphlet déno..
Jean Epstein, Le jeu enjeu. Adultes enfants : vivre en communauté
Le jeu enjeu est paru une première fois en 1985 aux éditions Armand Colin avant d’être réédité à l’identique en 1996, et à présent, en 2011, aux éditions Dunod. Psychosociologue spécialiste des tout petits, Jean Epstein s’adresse avant tout aux professionnels de la petite enfance, plus particulièrement au personnel d’accueil des crèches, voire à celui des ludothèques. En fin d’ouvrage, un chapitre leur est spécialement consacré et leur propose, sous forme de boîte à outils, des exemples de je..
Bernard Guerrien, La théorie des jeux
Bien mal intitulée théorie des jeux et du comportement économique – selon le titre de l’ouvrage fondateur publié en 1953 par John von Neumann et Oskar Morgenstern –, cette théorie a pour objet le choix des individus en interaction. Il faut entendre ici le terme « jeu » comme un ensemble de contraintes assorties d’un enjeu, et non au sens premier d’activité symbolique ayant pour fin le plaisir. Chaque joueur, on devrait dire partenaire, y recherche l’optimisation de son gain – ce qui lui octro..
Ludology : play, rethoric, complexity
Considérer le jeu comme un acte, c’est lui prêter une intention et une finalité. Sa problématique est donc moins son identification en tant que jeu, évidente à chacun, que la communication de l’idée de ce qui se joue : « Qu’est-ce donc que le jeu ? Si personne ne me demande, je le sais ; mais que je veuille l’expliquer quand on me demande, et je ne sais plus. » (L. Wittgenstein). Plus que le jeu, c’est son discours qui est l’objet de notre étude, c’est-à -dire cette dynamique qui implique l’acte de jouer et fait de l’homme un joueur, et qui se situe dans l’aire intermédiaire d’expérience (D. Winnicott). Un discours à l’interface du discours de l’homme sur le jeu et du discours du jeu sur l’homme, autrement dit un discours du ludique : une ludologie. Approcher le jeu tel qu’il se dit, depuis l’implicite de la mythologie à l’explicite de la littérature ou de la pensée épistémique du jeu, c’est mettre l’accent sur les valeurs qu’il véhicule et par lesquelles on le reconnaît, puisque le jeu n’est pas une forme mais une modalisation : « ce qui pour nous est en train de se passer » (E. Goffman).A partir des fonctions du jeu, il est possible d’organiser le discours du ludique et de dépasser ainsi le simple champ d’étude pour mettre en place un cadre de compréhension ludologique. Ce cadre n’est pas plus la sélection d’un discours par rapport à un autre que la création d’un nouveau discours, mais bien l’articulation des discours du jeu et sur le jeu, pour dégager moins des éléments constitutifs que la cohérence de leur dialogue (S. Genvo), reflet de la dynamique du jeu qu’est le ludique. En effet, dans une perspective complexe (E. Morin), tous ces discours du jeu se contredisent moins qu’ils ne se complètent et se fécondent, à condition de les envisager potentiellement, c’est-à -dire dans ce que chacun est susceptible de « dire » des autres. En tant que discours du discours du jeu, la ludologie est donc l’homothétique de celui-ci, à l’interface de l’homme et de son jeu, de la narration et de la simulation, du temps et de l’espace où la potentialité qu’ouvre le jeu à l’homme se réalise dans le choix qui n’appartient ni tout à fait à l’un ni tout à fait à l’autre, mais dont l’interaction rend enfin possible « l’exercice d[es] possible[s] » (J. Henriot), offrant au jeu, par l’accomplissement de l’homme, sa condition comme sa finalité : son caractère ludique en tant que synonyme de plaisir.Ainsi, en entreprenant le jeu humain d’un point de vue communicationnel et sémiotique, il est possible d’en dégager la spécificité et la portée qu’incarne le ludique, et plus encore du discours de celui-ci qu’est la ludologie en tant que mode de connaissance prospectif, projectif, créatif et expérientiel à même d’enrichir les sciences humaines et sociales.Considering play as an act is assigning it intent and purpose. Its problem is less its identification as play, obvious to everyone, that a problem of communicating the idea of what is being played: « So, what is play ? If no one asks me, I know; but if I want to explain when people ask me, I do not know anymore. » (L. Wittgenstein). More than play, this is a rethoric which is the topic of our research, that is to say this dynamics that involves the act of playing and makes human a player belongs to the intermediate area of experience (D. Winnicott). A rethoric at the interface between human rethoric of play and play rethoric about human, a playful rethoric of the ludic way : a ludology.Approaching play as it express itself, from implicit to explicit, from mythology to literature or epistemic thought about play, leads to focus on the values that play conveys and through it can be recognized, since play is not a form but a modalization: « what we believe is happening » (E. Goffman).From the functions of play, it is possible to organize the playful rethoric and, beyond the simple field of study, to develop a framework of ludologic understanding. This framework no more favours a rethoric over another nor the creation of a new rethoric, but definitely the articulation of the rethorics of play, not emphasizing components but the consistency of their dialogue (S. Genvo), consequence of the dynamics of the ludic way. Indeed, from a complex perspective (E. Morin), all theses rethorics of play do not contradict but complement and fertilize each other, provided we consider them potentially, for what each is likely to point out from the other.As rethoric of play rethoric, ludology is its homothetic, at the interface of human and his play, narration and simulation, time and space where the potentiality that play opens to human is realized in the choice that does not belong entirely to one or to the other, but whose interaction finally makes possible « the exercise of possibilities » (J. Henriot), providing the play, with the accomplishment of human, its condition as its purpose: its playful feature as synonymous with fun.So, undertaking play from a communicational and semiotic point of view makes possible to identify the specificity and scope of human play that embodies the ludic way. Ludology is this rethoric of the rethoric of play as a prospective, projective, creative and experiential way of knowledge that enriches human and social sciences
Intelligence artificielle : Tay, jeu d’humains, jeu de vilains
[Article de presse] The Conversation FranceL’intelligence artificielle a triomphé ou presque (4-1) face au meilleur joueur de go du monde, mais sans jouer… puisque l’intelligence, que le jeu traduit, reste le propre de l’homme. Aperçu du chemin qui sépare encore l’intelligence artificielle de l’intelligence du jeu