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    Representación del trabajo manual en tres piezas de Lope de Vega : Barlán y Josafá, San Nicolás de Tolentino, y San Diego de Alcalá

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    Notre propos est d’étudier la représentation du saint exerçant un travail manuel dans trois comedias de santos de Lope de Vega : San Diego de Alcalá, San Nicolás de Tolentino, et Barlán y Josafá. Nous observerons comment le dramaturge met en scène le travail de ses protagonistes et essaierons de comprendre son intérêt pour ces scènes d’activités manuelles.Tout au long du premier acte de San Diego de Alcalá, qui illustre la vie de Diego avant son entrée dans les ordres, le saint est mis en relation avec une série d’activités manuelles. Il vit alors dans un ermitage, où un prêtre ermite lui enseigne la loi de Dieu. Lors du premier dialogue entre Diego et son maître, il est question des tâches que Diego doit accomplir : laver la chapelle de l’ermitage et nettoyer les saintes images. L’ermite lui demande ensuite de couper des fleurs pour orner l’autel, les images et le chemin où une importante procession religieuse est sur le point de passer. Toutes ces consignes docilement exécutées par le futur saint, lui permettent de manifester sa vénération et sa dévotion. En outre, son travail fait partie de l’enseignement qu’il reçoit de l’ermite ; cela l’aide à développer son obéissance, et ainsi à rester humble.Lope insiste également sur l’image de jardinier de Diego, en faisant intervenir son père agriculteur. Diego est ensuite mis en scène dans le jardin de l’ermitage, prêt à travailler. Puis Lope introduit deux épisodes où le protagoniste manifeste sa charité en offrant de bon coeur les produits de son jardin. Il transmet ainsi l’image du paysan dévot et charitable telle que la décrit Noël Salomon.Il convient de remarquer que les œuvres dont le phénix s’est inspiré le Flos sanctorum de Pedro de Rivadeneyra, et les Discursos sobre la vida y milagros del glorioso padre San Diego, de la orden del seráfico padre San Francisco de Melchor de Cetina, évoquent deux types de travaux différents. Elles mentionnent bien le travail de jardinier de Diego, mais expliquent aussi qu’il fabriquait des ustensiles de cuisine. Les deux œuvres mettent en exergue la valeur du travail dans la vie du saint : il lui permet de se protéger de l’oisiveté et d’exercer sa charité. Lope élude la fabrication des ustensiles, et ajoute l’entretien et l’ornement des lieux et objets saints. Il insiste davantage sur l’image de jardinier de Diego, sans doute pour mieux mettre en relief son humilité. Par ailleurs, le fruit de son travail de jardinier permet également au saint de prouver sa charité. Quant aux tâches liées à la vénération des symboles chrétiens, elles permettent au dramaturge de mettre l’accent sur la dévotion de Diego.Dans San Nicolás de Tolentino, Lope met longuement en scène Nicolás en train de recoudre sa vieille tunique (pendant environ 200 vers). Le saint monologue en prenant son habit à témoin et en chantant. Un personnage démoniaque intervient pour essayer de le détourner de sa sainte voie, mais en vain : Nicolás ne semble même pas se rendre compte de sa présence. Le démon tente ensuite de cacher la tunique du saint pour le faire pêcher par colère. Mais son plan n’aboutit pas davantage. Cette anecdote est issue du poème de Fernando de Salgado y Camargo intitulé El santo milagroso augustiniano San Nicolás de Tolentino. Sus excelencias, vida, muerte y milagros. Les mêmes plans déjoués du démon y sont relatés, et Nicolás y apparaît comme un château fort imprenable par les forces infernales. La mise en scène du travail de couturier du saint permet à Lope de retransmettre fidèlement cette image d’un saint inaccessible aux tentations infernales. Le travail est alors explicitement présenté comme une arme efficace contre l’oisiveté, mère de tous les vices. Mais cette scène de travail est aussi l’occasion pour le dramaturge d’introduire une note comique en soulignant la sainte ingénuité du protagoniste qui s’adresse incessamment à sa tunique
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