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    Les effets de la politique budgétaire depuis 2008 dans les six économies avancées

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    La Grande Récession a marqué le retour en grâce de la politique budgétaire comme instrument de stabilisation conjoncturelle. Au lendemain de la crise des subprime les grandes économies avancées ont mis en place un vaste plan de relance de façon coordonnée pour stopper la récession. Ensuite, à partir de 2011, avec le début de la reprise et de la normalisation financière, une phase de consolidation budgétaire a été engagée. Depuis 2016, la politique budgétaire est devenue neutre. Le recours à l'outil budgétaire pour stabiliser la croissance a réanimé les débats sur l'efficience de ce choix. Au regard des nombreuses études, il existe tout de même un consensus relatif sur la valeur du multiplicateur à court terme. Il serait positif et proche de l'unité. En revanche, l'effet à long terme d'un choc budgétaire dépend de la situation conjoncturelle. Les effets de la politique budgétaire peuvent être pérennes s'il y a un nombre significatif d'agents privés contraints financièrement ou si la banque centrale ne peut pas réagir à la politique budgétaire. Ainsi, les effets dynamiques de la politique budgétaire dépendront du contexte économique. La prise en compte de la dynamique du multiplicateur permet d'améliorer l'évaluation des effets de la politique budgétaire au cours de la dernière décennie. Selon nos calculs, le PIB allemand aurait été soutenu par les nouvelles mesures budgétaires, alors que le PIB aurait diminué en Italie, en France et au RoyaumeUni d'un montant compris entre 1,5 et 3,5 points de PIB. Enfin, le PIB espagnol aurait été amputé de 7,5 points

    PLF 2018 : fin d’une procédure, début d’une nouvelle ?

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    Le 22 novembre, la Commission européenne a publié son avis concernant le Projet de Loi de Finances (PLF) 2018. Le PLF 2018 devrait permettre de maintenir le déficit en dessous de la barre de 3 % pour la deuxième année consécutive (2,9 % prévu par les services de la Commission en 2017 et 2018). Dans ce contexte, la procédure de déficit excessif (PDE) ouverte au lendemain de la crise financière devrait être clôturée courant 2018. Le PLF 2018 étant celui qui assure le passage du volet correctif au volet préventif du Pacte de stabilité et de croissance a un statut ambigu avec les règles de la gouvernance européenne. Il est conforme avec les règles de la PDE, car il assure le maintien sous les 3 % mais il risque de dévier significativement par rapport aux règles du volet préventif. [Premiers paragraphes

    L’impact des chocs économiques sur la croissance dans les pays développés depuis 2011

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    A la suite du déclenchement de la Grande Récession de 2008, les principales économies avancées avaient retrouvé la voie de la croissance à la mi-2009. Cette relative synchronisation des cycles est le reflet à la fois des sources communes du choc de 2008 comme de la coordination des politiques économiques pour faire face à la crise. En revanche, depuis 2011 la croissance du PIB des principales économies européennes a décroché par rapport à celle des États-Unis. En particulier, les écono- mies de la zone euro sont entrées dans une phase de quasi-stagnation, voire de récession pour les pays du sud de l’Union monétaire, dont certaines peinent toujours à sortir. Quatre chocs économiques – de politique budgétaire, des condi- tions de financement, l’évolution de la compétitivité-prix et de celle du prix du pétrole – permettent d’expliquer une grande part de cette divergence. En particu- lier, les choix différents de politique budgétaire constituent quantitativement le principal élément d’explication. Lors du déclenchement de la crise des dettes souveraines, les gouvernements de la zone euro se sont engagés à réduire rapide- ment leurs déficits afin de limiter la hausse des primes de risque sur les taux souverains et d’assoir la crédibilité des nouvelles règles de la gouvernance euro- péenne. En outre, les effets des tensions sur les dettes souveraines ont été démultipliés par la fragmentation financière et la dégradation des bilans bancaires, alors même que la BCE, contrairement à la Fed, a tardé à répondre avec des mesures non-conventionnelles. Les hausses du prix du pétrole ont aussi pesé sur la crois- sance européenne alors que leurs effets ont été plus faibles aux États-Unis, du fait de la hausse de la production de pétrole de schiste. Seules les évolutions des taux de change ont soutenu l’activité en zone euro, notamment en 2012 et en 2013, mais leur contribution a été insuffisante pour contrecarrer les autres chocs. En l’absence de ces quatre chocs, la croissance aurait pu s’établir en Europe au- delà du rythme de la croissance potentielle, comme aux États-Unis. Ceci aurait permis une convergence durable du PIB vers son niveau potentiel, facilitant ainsi la réduction des déséquilibres sur le marché du travail et le redressement des comptes publics

    Budget 2018 : pas d'austerité mais des inégalités

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    L'objectif de cette étude est de fournir un panorama exhaustif du budget 2018, tant en analysant le détail des mesures votées, leur montée en charge et leur impact macroéconomique sur la croissance et le pouvoir d'achat des ménages en 2018 et 2019 qu'en évaluant leurs effets redistributifs selon le niveau de vie des ménages. Les principaux enseignements qui en résultent sont les suivants : ■ Le budget 2018 se caractérise par un faible ajustement budgétaire structurel sur la période 2018-2019. Il contient cependant des mesures fiscales et budgétaires générant de multiples transferts au sein de l'économie. Ces transferts sont marqués par le choix de la réduction de la fiscalité du capital, de la poursuite de la baisse de la fiscalité des entreprises et de la hausse de la fiscalité indirecte. ■ Les baisses de prélèvements obligatoires seront financées par des économies structurelles sur la dépense publique. Les principaux postes concernés seront la masse salariale non marchande, la politique du logement, la politique familiale, les dépenses de santé et les dépenses de fonctionnement des collectivités locales. ■ Le déficit public resterait stable en 2018 à 2,9 % de PIB et augmenterait ponctuellement de 0,1 point en 2019 (à 3,0 %) en raison du double impact comptable de la transformation du CICE en baisse de cotisations sociales. La perspective d'un passage durable sous le seuil des 3 % permettrait à la France de mettre un terme à la procédure de déficit excessif en cours. ■ Au total, la politique budgétaire nationale conduirait à accroître le PIB de 0,1 point en 2018 et de 0,3 point en 2019 (par rapport à 2017), par la combinaison de deux effets. D'une part, l'ensemble des mesures du budget réduirait le PIB de 0,2 point en 2018 et de 0,1 point en 2019 (par rapport à 2017). D'autre part, en raison des effets décalés de certaines mesures passées, l'économie française bénéficierait d'un surplus de croissance. ■ Les mesures du budget seraient quasiment neutres sur le pouvoir d'achat global des ménages en moyenne en 2018 (+0,2 milliard dont -0,8 milliard liés aux prélèvements). En 2019, la montée en charge des mesures fiscales et les nouvelles revalorisations de prestations permettraient d'accroître le pouvoir d'achat de plus de 6 milliards d'euros. ■ Les mesures nouvelles pour les ménages seraient en 2018 largement au bénéfice des 2 % de ménages du haut de la distribution des revenus, détenant l'essentiel du capital mobilier. Pour les ménages du bas de la distribution, les revalorisations en fin d'année des minima sociaux ne compensent pas les hausses de la fiscalité indirecte pour les ménages qui les subissent. Pour les « classes moyennes », ces mesures devraient avoir un impact net nul. Enfin, Les ménages situés au-dessus des « classes moyennes » mais en-dessous des 2 % les plus aisés verraient eux leur niveau de vie se réduire sous l'effet des mesures nouvelles. ■ En fin d'année 2018, contrairement à l'effet moyen sur l'année, le diagnostic évolue en faveur des « classes moyennes » du fait notamment de la baisse complète des cotisations salariés. ■ En 2019, les mesures supplémentaires pour les ménages se traduiront par une augmentation générale des niveaux de vie. Les gains enregistrés par les centiles les plus élevés de niveau de vie resteront, à la fin de l'année 2019, plus importants que les gains enregistrés par les autres ménages

    Robert Solow, Jean-Philippe Touffut (dir.), La fragmentation du travail. État, entreprises et marchés face à la spécialisation des économies. Colloque du Centre Cournot

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    Depuis La richesse des nations d’Adam Smith (1776), les économistes ont considéré la notion de division du travail comme un des principaux éléments structurant leur vision de la vie sociale. Ainsi, selon Smith, la division du travail serait un facteur de cohésion collective, du fait des importants gains qu’elle engendre à travers la spécialisation des individus, rendue possible par la simplification des opérations, et l’élimination des pertes de temps entre la réalisation de différentes tâche..

    Le montant des recettes publiques en 2018 réserve-t-il une surprise ?

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    En 2017 le déficit public français s’est amélioré de 0,8 point de PIB pour atteindre 2,6 % du PIB et passer sous la barre des 3 %. La baisse du déficit s’explique en grande partie par la hausse de 0,7 point de PIB du taux de prélèvements obligatoires (PO). Cette hausse s’est opérée alors même que les mesures discrétionnaires augmentaient les PO à peine de 0,1 point de PIB[1]. Ainsi, ces prélèvements ont connu un dynamisme bien supérieur à celui du PIB. Ce différentiel explique 0,6 point de PIB de la hausse totale du taux de PO. La question se pose de savoir si ce dynamisme des assiettes fiscales peut se maintenir en 2018. [Premier paragraphe

    Les comportements de consommation des ménages ont-ils été affectés par la crise de 2008 ?:Une analyse économétirique de cinq grands pays développés

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    Nous cherchons à expliquer l'évolution de la consommation dans cinq grands pays industrialisés (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni et ÉtatsUnis) entre 1990 et 2015 à partir de ses déterminants traditionnels. Alors que la littérature sur les effets de richesse porte essentiellement sur la période anté- rieure à la crise de 2008, nous intégrons les années post-crise, distinguons des effets de richesse financière et immobilière par pays et utilisons une mesure de la richesse agrégée et désagrégée pour comparer l'ampleur des effets entre pays. Nous montrons que depuis la crise financière de 2008, les méthodes classiques d'estimation par pays échouent à prévoir la consommation des ménages. Nous proposons donc une méthode d'estimation en panel, qui permet de mieux tenir compte des chocs communs, d'obtenir des équations valides et de mesurer les effets richesse y compris après la crise. Conformément à la théorie et à une partie de la littérature empirique, nous n'observons pas d'effet de richesse significatif sur l'immobilier. En revanche, l'effet de richesse financière brute est significatif dans tous les pays (à l'exception de l'Allemagne). Il est élevé en Espagne où il y a eu un éclatement de la bulle immobilière et financière en 2007, avec une élasticité de la consommation à la richesse financière brute de 0,19. Suivent les États-Unis, où le marché financier est plus développé qu'en Europe continentale (élasticité de 0,14), puis enfin la France et le Royaume-Uni qui affichent des effets similaires (élasticité de 0,09)

    DĂ©penses publiques : quels enjeux pour le prochain quinquennat ?

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    En 2015, la France a connu un niveau des dépenses publiques de près de 57 % du PIB, parmi les plus élevés de l'OCDE. Ce constat interroge sur le niveau d'intervention de l'État dans l'économie et le bon périmètre de la dépense publique. Il s'agit dans ce Policy Brief d'éclairer le débat, qui se polarise entre d'une part ceux qui considèrent l'économie française suradministrée, ce qui étoufferait l'activité du secteur privé en le contraignant à supporter une charge fiscale trop lourde en regard de dépenses trop élevées ; et d'autre part, ceux qui militent pour que la sortie de crise passe par une relance budgétaire de grande ampleur, une hausse de l'emploi public et une diminution des inégalités de revenu, quitte à accepter un accroissement substantiel des prélèvements obligatoires. Or il apparaît que la dépense publique est de nature très diverse (dépenses sociales, investissements dans les infrastructures, salaires des fonctionnaires, crédits d'impôts aux entreprises, …). De l'analyse de cette diversité et de son évolution émergent plusieurs constats : ■ Le poids important de la dépense publique française s'explique d'abord par son modèle social et fiscal, une démographie plus dynamique et un budget de la défense conséquent. Les dépenses de retraites, santé ou éducation sont très largement publiques et financées par des prélèvements obligatoires. Dans les autres pays, si la production du service ou la distribution de la prestation peut être confiée à un organisme relevant du secteur privé, la dépense totale mobilisée pour faire face à un risque donné peut être toute aussi importante. Dès lors, si l'on doit se comparer aux autres pays, il est primordial de raisonner à périmètre et service équivalents. À titre d'exemple, les dépenses publiques de retraite et santé sont aux États-Unis 8 points de PIB inférieures à celles de la France, mais les dépenses totales de retraite et santé, incluant les dépenses privées, sont 2 points de PIB supérieures à celles de la France ; ■ En revanche, l'emploi public n'est pas une singularité française : la part de l'emploi public en France, quel que soit le type de contrat et d'activité, représente 20 % de l'emploi total, soit un niveau légèrement inférieur à celui de la moyenne de l'OCDE, du Canada, du Royaume-Uni ou de l'Irlande et loin derrière les pays scandinaves ; ■ Des efforts importants de maîtrise de la dépense publique ont été réalisés au cours des dix dernières années, dont le rythme de croissance a été divisé par deux par rapport à la période avant-crise. Si le poids de la dépense publique s'est accru de près de 5 points de PIB depuis 2008, cela s'explique avant tout par l'affaissement de la croissance depuis la crise ; ■ Le vieillissement de la population devrait engendrer un changement de la structure des dépenses, pour s'adapter aux nouveaux besoins sociaux, notamment en ce qui concerne la retraite et la dépendance. Or d'un point de vue strictement budgétaire, la France, contrairement à d'autres pays membres de la zone euro, semble avoir déjà fait les adaptations nécessaires aux évolutions démographiques ; ■ La dépense publique contribue largement à la réduction des inégalités et constitue un stabilisateur puissant de l'activité économique. Réduire massivement le poids de la dépense publique ne peut donc se faire sans modifier le niveau de vie des ménages et la répartition des revenus. L'impact serait par ailleurs négatif à courtmoyen terme pour l'activité économique. Selon le modèle e-mod.fr de l'OFCE, et non ciblée de la dépense publique de 1 point de PIB, en même temps qu'une baisse des prélèvements obligatoires du même montant, est récessive à court-moyen terme (-0,4 point de PIB au bout de 2 ans et -84 000 emplois) et s'atténue à 5 ans (-0,1 point de PIB). La baisse des dépenses publiques, sans baisse des prélèvements obligatoires, diminue le PIB de 0,9 % au bout de 2-3 ans (et détruit 240 000 emplois) et 0,6 % à 5 ans (et détruit 180 000 emplois). Le poids de la dépense publique dans l'économie renvoie avant tout à un choix de société. La structure des dépenses publiques et le niveau des prélèvements obligatoires témoignent du degré d'implication de l'État dans la gestion des risques individuels et la lutte contre les inégalités par la redistribution. Le niveau à atteindre de la dépense publique ne peut donc se résumer à un débat comptable. Aucune étude ne peut sérieusement définir le niveau optimal de dépense publique pour une économie sans définir un système de préférences collectives pour les biens publics et la distribution des revenus

    L'impact attendu du CICE sur les exportations:Une analyse à partir de données d'entreprises

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    Nous étudions l'impact potentiel du CICE sur le comportement d'exportation des firmes françaises. Notre méthodologie combine des paramètres estimés ex-ante avec l'intensité de traitement observée ex post pour réaliser une évaluation des effets attendus. Selon nos résultats, un effet non négligeable du CICE sur la marge intensive des exportations peut être attendu. Le montant de la créance de 2013 devrait permettre d'observer, à terme, un surplus d'exportations de 1 %, alors que la créance CICE de 2014 permettrait un surplus de 1,3 %. En revanche, le CICE ne devrait pas avoir un impact sensible sur l'entrée de nouveaux exportateurs ou sur la survie d'anciens exportateurs qui seraient devenus plus compétitifs grâce au dispositif. L'entrée et la sortie du marché international sont très faiblement liées au coût salarial. Cependant, si le CICE se traduit à terme par une hausse de l'investissement, d'autres canaux de transmission pourraient influencer la marge extensive du commerce international

    Budget 2018 : pas d'austérité mais des inégalités

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    Si le budget 2018 se caractérise par un très faible ajustement budgétaire structurel sur la période 2018-2019, il contient de nombreuses mesures fiscales et budgétaires générant de multiples transferts au sein de l'économie. Les mesures contemporaines issues de la politique fiscale et budgétaire nationale conduiraient à réduire le PIB, toutes choses égales par ailleurs, de -0,2 point de PIB en 2018 et -0,1 point en 2019 (par rapport à 2017). En revanche, les mesures mises en place les années antérieures apporteraient un gain de croissance significatif en 2018 et 2019, permettant d'avoir au final une contribution positive de la politique budgétaire nationale au PIB (+0,1 point de PIB en 2018 et +0,2 point de PIB en 2019, par rapport à 2017). En moyenne sur 2018, les mesures fiscales et budgétaires auraient un effet quasi-nul sur le pouvoir d'achat global. En revanche, en ce qui concerne l'impact redistributif des mesures nouvelles pour les ménages, celles-ci devraient être en 2018 largement au bénéfice des 2 % de ménages du haut de la distribution des revenus qui sont ceux qui détiennent l'essentiel du capital mobilier. A contrario, pour les ménages du bas de la distribution, les revalorisations tardives des minima sociaux ne sauraient compenser les fortes hausses de la fiscalité indirecte. Globalement, pour les « classes moyennes », les mesures nouvelles devraient avoir un impact net nul. Les ménages situés au-dessus des « classes moyennes » mais en-dessous des 2 % les plus aisés verraient eux leur niveau de vie se réduire sous l'effet des mesures nouvelles. En fin d'année, et non en moyenne sur 2018, le diagnostic évolue en faveur des « classes moyennes » du fait notamment de la baisse complète des cotisations salariés. En 2019, les gestes supplémentaires adressés aux ménages se traduiront par une augmentation générale des niveaux de vie mais les gains enregistrés par les centiles les plus élevés de niveau de vie resteront, à la fin de l'année 2019, bien plus importants, tant en euros qu'en pourcentage de niveau de vie, que les gains enregistrés par les ménages du reste de la distribution
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