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Sandrine Musso : oeuvre et posture en anthropologie politique, publique et impliquée
Ce numéro spécial offre à lire (mais aussi à entendre) toutes les facettes et l'importance de l'oeuvre accomplie par Sandrine Musso, anthropologue de la santé disparue beaucoup trop tôt, en 2021. Par son engagement scientifique et politique, mais aussi par son attention à l'autre dans ses recherches et avec ses étudiant·e·s, Sandrine a construit une oeuvre originale, irriguée par une pensée incisive et indissociable de sa posture. Elle était en effet une chercheuse impliquée dans la transmission des savoirs, engagée dans la dénonciation des 'impensés' de nos sociétés contemporaines et des injustices sociales qui en résultent. Avec ce numéro, c'est le caractère exemplaire de cette posture épistémologique, politique et pédagogique que nous voulons souligner afin de conserver, pour les futur·e·s (et aussi actuel·le·s) chercheur·e·s et enseignant·e·s-chercheur·e·s, les traces d'un modèle à suivre
De l'importance de mettre en lumière l'oeuvre intellectuelle et la posture de chercheuse-enseignante de Sandrine Musso
Sandrine Musso nous a quitté le 7 août 2021 à l’âge de 48 ans.Anthropologue de la santé, elle était profondément liée à la revue Anthropologie & Santé qu’elle a contribué à fonder en 2010. Elle a été membre de son comité de rédaction de 2010 à 2014, de son comité scientifique de 2020 jusqu’à son décès, et n’a cessé dans l’intervalle de participer à la vie scientifique de la revue en évaluant à plusieurs reprises des articles, et en co-coordonnant trois dossiers thématiques dans les numéros 3..
Des usagers sceptiques face aux médicaments génériques: une approche anthropologique
International audienceBACKGROUND:Since the enactment of the 2002 legislative measures favoring the prescription of generic drugs, various quantitative studies have shown that approval by prescribers and users has risen in France. Nevertheless, scepticism remains as well as distrust towards these drugs focusing on their effectiveness compared with brand-name drugs, on potential dangers, and on the interruption they cause in prescription and consumption habits. Using a comprehensive approach, this article analyzes the social and cultural logic behind the negative image of generic drugs.METHODS:The materials issued from an ethnographic study on the prescription of drugs for high blood pressure. Sixty-eight interviews were undertaken between April 2002 and October 2004 with people (39 women and 29 men, between the age of 40 and 95, 52 over the age of 60) treated for over a year for high blood pressure in rural areas in the Southeast of France. Thirteen people provided unsolicited opinions about generic drugs.RESULTS:Analysis of the information collected shows that users have various representations of generic drugs, including the idea of counterfeited and foreign drugs. These representations interfere with the adjustment process and the development of consumer loyalty. They are part of a set of social representations about drugs which form and express the user's reality. In these representations, the drug is an ambivalent object, carrier of both biological effectiveness and toxicity; it is also the metonymical extension of the prescriber, bestowing upon the prescription a symbolic value.CONCLUSION:By placing the generic drug in its network of symbolic and social meaning, this study highlights the coherence of the scepticism towards generic drugs by consumers (and prescribers) with a system of common opinion in which drugs are everyday things, personalized and compatible with users, symbolic exchange carriers in the physician-patient relationship, and in which confidence in the drug is also that given to the health care system in general.Position du problème.Différentes études quantitatives montrent que l'adhésion des prescripteurs et des utilisateurs tend à croître en France depuis les mesures législatives de 2002 en faveur de la prescription des génériques. Néanmoins, il demeure un scepticisme et une méfiance envers ces médicaments qui se focalisent sur leur efficacité comparativement aux médicaments de marque, sur leurs dangers, et sur la rupture qu'ils occasionnent dans les habitudes de prescription et de consommation. Dans une démarche compréhensive, l'article analyse les logiques sociales et culturelles qui sous-tendent les représentations négatives des médicaments génériques. Méthodes.Les matériaux sont issus d'une étude ethnographique sur le suivi de l'ordonnance de médicaments antihypertenseurs. 68 entre-tiens semi-directifs ont été réalisés entre avril 2002 et octobre 2004 auprès de 39 femmes et 29 hommes âgés de 40 à 95 ans, traités depuis plus d'un an pour hypertension artérielle dans le Sud-est de la France, en zone rurale. Treize personnes se sont exprimées spontanément sur les génériques. Revue d'Épidémiologie et de Santé Publique 55 (2007) 179-185.Résultats.L'analyse des discours fait apparaître diverses représentations des génériques : une contrefaçon, un médicament étranger. Ces représentations interfèrent dans les processus d'appropriation et de fidélisation au médicament. Elles s'inscrivent dans un ensemble de représentations collectives du médicament qui traduisent et construisent la réalité des consommateurs. Dans celles-ci, le médicament est un objet ambivalent , porteur à la fois d'une efficacité biologique et d'une toxicité ; il est aussi l'extension métonymique du prescripteur, conférant à la prescription une valeur symbolique. Conclusion.En resituant le générique dans son réseau de significations symboliques et sociales, l'étude souligne la cohérence du scepticisme envers les génériques des consommateurs (et des prescripteurs) avec un système de pensée populaire dans lequel le médicament est un objet du quotidien, personnalisé et compatible à l'usager, support des échanges symboliques dans la relation médecin-malade, et dans lequel la confiance dans le médicament est aussi celle accordée au système de santé en général
Créer des liens : les relations soignants–soignants dans les réseaux de soins informels
International audienceBACKGROUND:During the last years, the french health system has been developing formal health networks. So, it was necessary to study informal health networks as > networks. More precisely, we studied the nature of relationships between various stakeholders around general practionners wich are commonly considering as the > stakeholder of the health system private sector.METHODS:Fieldwork (ethnography based on direct observations and interviews) was conducted between October 2002 and april 2004, in the South-East of France. Ten monographs of general practioner's offices were achieved in a rural area; then, we achieved fieldwork of the informal health networks identified.RESULTS:There is a cultural frame wich is common to all private professionals. This frame includes a triple ideal (teamwork built up the hospital model, independance, and an relational approach with patients). This frame does not square with the real practices. In fact, regulation mechanisms preserve the balance of relashionships between professionnal groups, by restricting/promoting exchanges and complex alliance strategies. These mecanisms include: (1) a few professionnal's rule as disponibility (to the patients and to the professionnals), as communication about patient, as patient's reference, as obligation to communicate between professionals; (2) some constraints such as territory superposition and competition with other professional groups; (3) some needs for: rileiving (of emotions and worries connected to work), sharing (decisions, responsabilities), of delegation (medical treatment, practices), protection against social and legal risk through the creation of trust relationships. These trust relationships are based on several logics (affinity, solidarity, similarity). The study shows the major place of the patient who is often the main organizer of his network, and even though he makes an important structuring work between medical staff, and an information transfer (on his diagnosis, on his treatment, and > professionals). The patient's role of > is underestimated.CONCLUSION:The results show that in studied informal networks, professionnals do not have a transversal view of the patient's care management. This is due to the lack of knowledge of each health agent about the work of others, to the symbolic compartmentalization between professional groups, and because the difficulties encountered (i.e. burden work).Position du problème. – Dans le contexte de développement de réseaux de santé institutionnalisés, il nous a semblé utile d’étudier les réseaux de soins informels en tant que réseaux d’acteurs sociaux, et plus précisément la nature des relations qui unissent les différents acteurs du secteur libéral des soins autour des médecins généralistes communément admis comme les acteurs « pivots » du système.Méthodes. – Enquête de terrain (ethnographie fondée sur l’observation directe et l’entretien) s’est déroulée d’octobre 2002 à avril 2004, en région PACA. Dix monographies de cabinets de médecine générale ont été réalisées en zone rurale et semi-rurale, suivies d’une étude de terrain auprès des réseaux de soins informels identifiés.Résultats. – Il existe un cadre culturel commun à tous les professionnels libéraux constitué d’un triple idéal (le travail en équipe construit sur le modèle hospitalier, l’autonomie professionnelle et les approches relationnelles avec les patients) qui ne correspond pas aux pratiques de terrain. En effet, des mécanismes de régulation maintiennent l’équilibre des interrelations entre les groupes en limitant/favorisant les échanges et les stratégies d’alliance complexes : (1) règles de la disponibilité (à l’égard des patients ou entre professionnels), de l’obligation d’échange d’informations sur le patient, du retour du patient, de l’obligation de communiquer ; (2) des contraintes plurielles (superpositions de territoires professionnels, concurrence) ; (3) des besoins réciproques de décharge (émotions liées à l’activité professionnelle), de partage (décisions, responsabilités), de délégation (d’actes, de clientèles), de se prémunir contre le risque social et juridique en créant des relations de confiance. Ces relations de confiance reposent elles-mêmes sur des logiques plurielles (affinitaire, de solidarité, de la similitude). L’étude montre en outre la place et le rôle majeur du patient, souvent mésestimés. Or, le patient est parfois le principal organisateur des réseaux, il effectue un travail important d’articulation entre les soignants et de transfert de l’information (sur son diagnostic ou son traitement et « sur » les professionnels).Conclusion. – L’étude montre qu’aucun professionnel n’a de vision transversale de la prise en charge du malade du fait de la méconnaissance du travail de l’autre, des cloisonnements symboliques entre groupes professionnels, et des difficultés rencontrées (charges de travail en particulier)
"They should take time" : disclosure of clinical trial results as part of a social relationship
International audienc
Use of non-conventional medicine five years after breast cancer diagnosis in France: Evidence from the VICAN survey
11th European Breast Cancer Conference (EBCC), Barcelona, SPAIN, MAR 21-23, 2018International audienc