61 research outputs found

    Timothy Snyder et ses critiques

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    Terres de sang, le livre de Timothy Snyder récemment traduit en français, a suscité de nombreuses réactions de la part des historiens depuis sa publication en 2010. Jacques Sémelin propose un panorama des critiques qui lui ont été adressées et des débats soulevés par cet ouvrage

    La logique monstrueuse du meurtre de masse:Entretien

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    - Le DĂ©bat. – Commençons, si vous le voulez bien, Jacques SĂ©melin, par un rappel de votre itinĂ©raire. Par quelles voies ĂȘtes-vous arrivĂ© Ă  travailler sur les massacres ? - Jacques SĂ©melin. – Mon itinĂ©raire est un peu atypique : j’ai commencĂ© par Ă©tudier certains modes d’action dites « non violentes » contre des dictatures que j’ai prĂ©fĂ©rĂ© apprĂ©hender comme des « processus de rĂ©sistance civile » au sein de rĂ©gimes autoritaires ou totalitaires. La question qui guidait mes recherches Ă©tait la suivante : comment des individus « ordinaires » parviennent-ils Ă  rĂ©sister Ă  mains nues, en somme Ă  se conduire d’une façon « extraordinaire » dans des situations d’oppression, voire d’extrĂȘme violence ? J’ai Ă©tĂ© ici inspirĂ© par les remarques de Hannah Arendt dans son Eichmann Ă  JĂ©rusalem (rarement citĂ©es) sur la rĂ©sistance non violente des Danois sauvant les juifs en 1943. C’est ainsi que j’ai voulu tester l’hypothĂšse de « l’action non violente » sur le terrain qui lui est le moins favorable : celui du nazisme. Tel a Ă©tĂ© le sujet de ma thĂšse d’histoire, soutenue en Sorbonne et parue chez Payot en 1989 sous le titre "Sans armes face Ă  Hitler". Par ailleurs, je me suis beaucoup intĂ©ressĂ© Ă  Solidarnosc et aux dissidents de l’ex-bloc soviĂ©tique. [Premier paragraphe de l'article

    An International But Especially American Event

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    The report of the Genocide Prevention Task Force (the Albright-Cohen Report), prepared under the auspices of the US Institute of Peace (USIP), is of great significance to the field of genocide studies. I do not hesitate to say that this report is an international event. Indeed, this is the first time that a group of experts - mainly former high officials, former diplomats, generals, and members of Congress - have worked together to propose a coherent and well-argued list of recommendations to a state so that its government can play a major role in preventing genocide throughout the world. One may certainly regret that so few genocide scholars and NGO members were consulted; it seems clear that the report has been written for a public policy audience rather than an academic audience. Nevertheless, to my knowledge, there has been no equivalent document - directed to a particular state rather than to an organization such as the United Nations - in the young field of genocide studies or in international affairs. In particular, such reports cannot currently be found in the United Kingdom or in France. [Résumé de l'éditeur

    Around the “G” Word: From Raphael Lemkin’s Definition to Current Memorial and Academic Controversies

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    The term “genocide” has generated passion and misunderstanding since its coining in 1944 by Raphael Lemkin. Applying this term to very heterogeneous historical and current situations brings up many objections and debates. The first problem arising from the word genocide concerns its uses, including its memorial, humanitarian, legal, and political purposes. Scholars are divided about its meaning. However, this article stresses that the global digital academic enterprise, Online Encyclopedia of Mass Violence, represents today a unique effort to gather the most important historical cases of mass human destruction, with respect to their own singularity, while offering a way to compare them according to the same framework of analysis. It builds a strong body of knowledge and follows a rigorous methodology, including a peer-review process. This article also brings some clarifications to three questions: the relationship of genocide studies with international law, the strong tendency in this field to qualify any massacre as genocide, and the legal relevance of the notion of crime against humanity

    Le paradoxe français

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    C’est l’historien belge Maxime Steinberg qui a parlĂ© d’un « paradoxe français » au regard du bilan de la Shoah en Europe occidentale. Dans un article de 1993, il se demande pourquoi la France, pays ayant eu un gouvernement antisĂ©mite et collaborateur, connaĂźt un taux d’extermination des juifs plus faible (25 %) que les Pays-Bas (80 %) et la Belgique (45 %) alors que ces pays n’ont pas eu de tel gouvernement. Cette comparaison est plus pertinente qu’avec l’Italie (16 %) dans la mesure oĂč ces trois pays ont Ă©tĂ© occupĂ©s dans la mĂȘme pĂ©riode (mai-juin 1940) et la « solution finale » dĂ©cidĂ©e au mĂȘme moment (juin 1942). Cette forte proportion de survie des juifs en France – l’une des plus Ă©levĂ©es d’Europe – n’exonĂšre en rien les crimes de Vichy. Tout sentiment de satisfaction serait indĂ©cent au regard des 80 000 morts de la Shoah. Mais qui travaille sur le gĂ©nocide ne peut que s’interroger sur cette singularitĂ© du cas français. [Premier paragraphe de l'article

    GĂ©nocides et autres massacres...

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    - Thomas Hofnung - AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, il a fallu une vingtaine d'annĂ©es pour que le monde prenne vĂ©ritablement conscience de la portĂ©e de l'Ă©limination des Juifs d'Europe. Dix ans aprĂšs le gĂ©nocide commis au Rwanda contre les Tutsis et les Hutus modĂ©rĂ©s, pensez-vous que nous avons aujourd'hui mesurĂ© l'ampleur de cet Ă©vĂ©nement ? - Jacques SĂ©melin - J'en doute encore, mĂȘme si l'on observe certains signes encourageants. Par exemple, le musĂ©e de l'Holocauste de Washington s'intĂ©resse au Rwanda. Ses responsables ont rĂ©cemment invitĂ© le gĂ©nĂ©ral Dallaire, l'ancien commandant de la Minuar Ă  Kigali, Ă  venir raconter son expĂ©rience. Les spĂ©cialistes de la Shoah considĂšrent gĂ©nĂ©ralement que ce qui s'est passĂ© au Rwanda a bel et bien Ă©tĂ© un gĂ©nocide. Mais ils ne diraient pas la mĂȘme chose de la Bosnie... Nous allons y revenir. À l'inverse, on peut noter que, l'Ă©tĂ© dernier, France Culture a diffusĂ© une sĂ©rie d'Ă©missions intitulĂ©e : "Rwanda, un gĂ©nocide oubliĂ©." Bref, il est clair que, hormis la communautĂ© des experts, rares sont ceux qui ont vĂ©ritablement compris l'importance, l'horreur de cet Ă©vĂ©nement. En fait, il a fallu attendre ce 10Ăš anniversaire pour que nombre d'articles de presse, de livres, d'Ă©missions de radio et mĂȘme de tĂ©lĂ©vision nous rappellent l'invraisemblable monstruositĂ© de ce qui s'est dĂ©roulĂ© en Ă  peine 100 jours d'avril Ă  juin 1994. [Premier paragraphe de l'entretien

    De Prague à Tunis, de 1989 à 2011, le rÎle de la résistance civile:Entretien avec Abdelwahab Meddeb et Jacques Semelin

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    Un an aprĂšs le dĂ©but de ce qu’on a appelĂ© le Printemps de Tunis, A. Meddeb et J. SĂ©melin reviennent, au cours d’un entretien, sur la signification des comparaisons avec le Printemps de Prague et les rĂ©volutions de velours de 1989 qui s’imposaient alors, en s’interrogeant sur le processus de la rĂ©sistance civile face aux dictatures

    Penser les massacres

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    Le chercheur qui s’efforce de penser les violences de masse se heurte Ă  un certain nombre d’apories. Le massacre est-il un comportement rationnel ou irrationnel ? Sans doute rĂ©pond-il Ă  la logique d’une « rationalitĂ© dĂ©lirante ». Afin de dĂ©passer le dilemme entre le normal et le pathologique, il semble pertinent d’aborder les phĂ©nomĂšnes de violence de masse Ă  travers les reprĂ©sentations collectives de l’autre qui sont vĂ©hiculĂ©es, notamment, par les intellectuels, les politiques et les religieux. Ceci nous conduit Ă  remettre en question la notion arendtienne de « banalitĂ© du mal ». [RĂ©sumĂ© de l'Ă©diteur

    Markovits Claude, Gandhi

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    Sémelin Jacques. Markovits Claude, Gandhi. In: VingtiÚme SiÚcle, revue d'histoire, n°70, avril-juin 2001. pp. 178-179
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