8 research outputs found
Une frontière introuvable
Au xviie siècle, les jurisconsultes distinguaient très clairement les droits, devoirs et prérogatives des officiers royaux de ceux des officiers seigneuriaux ; entre ces deux catégories leur discours traçait une nette ligne de démarcation : les premiers étaient seuls revêtus de la dignité attachée à l'exercice d'offices de plus en plus assimilés à des charges publiques. Les officiers royaux ont su naturellement s'emparer de cette qualité, la défendre et la mettre en scène jusque dans les mode..
Comment poser le problème de la diversité des modes de transmission du patrimoine ? L'exemple de la Bourgogne du Nord au XVIIIe siècle
Francine Rolley, Comment poser le problème de la diversité des modes de transmission du patrimoine? L'exemple de la Bourgogne du Nord au XVIIIe siècle, p. 169-174.
La région de l'Avallonnais, bien que très homogène sur les plans juridique et administratif, offre au niveau des pratiques de transmission un ensemble de contrastes qui en font un terrain d'observation privilégié. Si on rencontre indiscutablement des comportements variables d'une famille à l'autre, on constate cependant qu'il existe des sous-ensembles régionaux à l'intérieur desquels les pratiques présentent une grande homogénéité. Ces différences entre familles et entre sous-régions ne prennent sens qu'en faisant intervenir les contrastes géographiques et économiques qui traversent le pays, mais aussi en posant la question des transformations historiques que connurent ces différents types de pratiques familiales au cours de l'époque moderne.Rolley Francine. Comment poser le problème de la diversité des modes de transmission du patrimoine ? L'exemple de la Bourgogne du Nord au XVIIIe siècle. In: Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 110, n°1. 1998. pp. 169-174
Entre économie ancienne et économie de marché : le rôle des réseaux de parenté chez les marchands de bois au XVIIIe siècle
For several centuries, timber was floated down the Morvan river, all the way to Paris. The eighteenth century merchants who began this thriving trade created networks allowing them to control all the stages of the process, from lumbering in the Morvan forests to sales in the capital. In order to do so, they placed -at each of the strategic points of the commerce- a family member who was supposed to defend family interests and build up solid relations in the vinicity.
Such an inter-regional commerce could coexist with the Ancien Régime structures only thanks to royal arbitration. Another problem for the trade was how to maintain internai cohesion in the face of centrifugal forces and divering interests. An analysis of two networks reveals that strikingly different solutions were attempted and that those which proved longer lasting were those which succeeded in keeping separate family relations and business.Pendant plusieurs siècles le bois est descendu au fil de l'eau du Morvan jusqu'à Paris. Les marchands qui au XVIIIe siècle se lancèrent dans ce commerce fructueux édifièrent des réseaux qui leur permettaient d'en contrôler toutes les étapes depuis la coupe dans les forêts morvandelles jusqu'à la vente dans la capitale ; pour cela ils établirent à chacun des points clés du trafic des parents chargés de défendre les intérêts familiaux et de tisser des liens solides dans le milieu local.
Comment ce commerce interrégional peut-il coexister avec les structures de l'Ancien Régime ? Sur ce point c'est le pouvoir royal qui rendit son arbitrage.
Comment ces réseaux parvinrent-ils à maintenir leur cohésion interne malgré les forces centrifuges et les intérêts divergents ? L'analyse de deux réseaux nous montre que des solutions très différentes furent tentées, et que les plus durables furent celles qui parvinrent à séparer clairement parenté et entreprise.Rolley Francine. Entre économie ancienne et économie de marché : le rôle des réseaux de parenté chez les marchands de bois au XVIIIe siècle. In: Annales de démographie historique, 1995. Les réseaux de parenté. pp. 75-96
L’impôt au village : une question de sources
« […] nous sousigné habittans de la paroisse de Auteverne consentons que les colesteurs de l’année présante imposse le sieur Pontaincour faissans valloir la terre du font d’Auteverne […] Nous dictz abittans nous obligons […] de nous joindre avec lesdicz collesteurs pour les soutenirs et en cas qu’il ne sois paiés des horsains, en serat fait un rejet au mar la livre sur les contribuable et comme ausy que sy les imposittions sy desus mantionnées demeure au profy de la dite paroisse, tous et un ..
L’impôt des campagnes
La fiscalité locale sous l’Ancien Régime a la réputation d’être effroyablement complexe. Rien ne serait identique d’une circonscription à l’autre. À partir d’études de cas privilégiant l’origine des différentes fiscalités, leur esprit et leur fonctionnement, ce colloque, qui s’est tenu en 2002, permet de mieux comprendre un système qui, bien que « fragile », fut l’un des « fondements de l’État moderne ». Un ensemble de documents illustre toutes les facettes de « l’impôt des campagnes » à travers des rôles, des comptes et des délibérations qui constituent la mémoire des villages. Il apparaît ainsi que la monarchie reprit souvent sans grandes retouches les systèmes fiscaux des provinces intégrées dans le royaume. Par la suite, les agents de la fiscalité locale et les intendants s’efforcèrent plus qu’on ne le soupçonne d’en améliorer le fonctionnement sans l’uniformiser. Cet ouvrage parcourt, pour l’ensemble de la période moderne, toute la France, du Languedoc à la Bretagne, à la Lorraine, en passant également par l’Armagnac, le Comtat Venaissin, le Dauphiné, l’Auvergne, le Beaujolais, la Touraine, le Soissonnais, les Pays-Bas. Il permet de nuancer les critiques formulées contre un système supposé chaotique, de relativiser la responsabilité du roi dans les difficultés de l’État et des peuples. Sans être totalement erronée, l’image désastreuse de la fiscalité de l’Ancien Régime est moins conforme à la réalité qu’on ne l’avance généralement