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    Les limites du « remodelage socialiste » : les Égyptiens formés en RDA (1969-1989)

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    La mise en place des relations diplomatiques entre la RDA et l’Égypte le 10 juillet 1969 parachève le processus de rapprochement économique et culturel entamé au milieu des années 1950. Étudiants et travailleurs égyptiens sont accueillis chaque année en RDA, au titre de la « formation populaire », qui devient l’un des pans privilégiés de la coopération bilatérale. L’encadrement très strict de ces mobilités mène à la constitution de réseaux relationnels étoffés, qui mettent en contact scientifiques, intellectuels et activistes de gauche des deux pays. Cependant, de tels liens nourrissent des attentes divergentes du côté est-allemand et du côté égyptien. Le processus de familiarisation réciproque permis par l’immersion linguistique et culturelle est néanmoins un facteur de rapprochement des élites politiques ou artistiques, même si ces liens n’excluent pas une imbrication d’intérêts, qui ne relèvent pas tous de l’idéologie. En outre, la mise en relation des populations a des conséquences sociales, qui oscillent entre confrontation et adaptation. En analysant les ressorts de la coopération culturelle et technico-scientifique bilatérale, cet article entend montrer les limites de l’entreprise de « remodelage socialiste » menée par Berlin-Est auprès de ses interlocuteurs égyptiens.The launching of the diplomatic relations between GDR and Egypt on 10 July 1969 brought to completion an economic and cultural rapprochement process initiated as early as the mid-50s. From then on, a cohort of Egyptians nationals – students and workers alike – would travel to GDR every year to be dispensed a “popular training” that was soon to become one of the major components of the bilateral cooperation between the two countries. These – tightly supervised – mobility flows gave birth to an intense networking between scientists, intellectuals and left wing activists, with strikingly dissimilar expectations on each side. The acquaintance process sparked by this cultural and linguistic immersion nevertheless contributed in no small degree to the bringing closer of both countries’ political and artistic elites. The relations thus achieved were complex and not always guided by pure ideology. And their social repercussions fluctuated from adaptation to confrontation. By analyzing the mechanisms of this cultural and techno-scientific bilateral cooperation, the present paper proposes to show the limits of East Berlin’s attempted “socialist remodeling” of its Egyptian partner.El establecimiento de las relaciones diplomáticas entre la RDA y Egipto el 10 de julio de 1969 completó el proceso de acercamiento económico y cultural iniciado a mediados de los años 1950. Cada año, la RDA acogía a estudiantes y trabajadores egipcios a través de la llamada «formación popular», que se convirtió en uno de los sectores privilegiados de la cooperación bilateral. La consolidación de estas movilidades llevó a la constitución de relaciones y redes sólidas, poniendo en contacto a científicos, intelectuales y activistas de izquierda de los dos países. De estas relaciones entre la parte este-alemana y la egipcia surgieron también expectativas que divergían de un grupo al otro. Sin embargo, el proceso de familiarización recíproco construido a través de la inmersión lingüística y cultural fue un factor de acercamiento entre las élites políticas y artísticas existiendo incluso entre ellas intereses comunes que no solo derivaban del aspecto ideológico. Asimismo, del contacto que surge entre estas poblaciones deriva una serie de consecuencias sociales que oscilan entre la confrontación y la adaptación. Analizando los motores de la cooperación cultural y técnico-científica bilateral, este artículo pretende mostrar los límites de la puesta en marcha de la «remodelación socialista» llevada a cabo por el Berlín-Este con sus interlocutores egipcios

    The GDR in Egypt, 1969-1989 : the construction of a foreign policy : from « anti-imperialistic » solidarity to « reciprocal advantage »

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    Cette thèse s’inscrit dans le cadre du double renouvellement historiographique des études sur la politique étrangère des démocraties populaires et des recherches transnationales sur le bloc de l’Est. Elle montre comment la RDA construit en Égypte une politique extérieure souveraine, qui passe progressivement d’un impératif dominant, la « solidarité anti-impérialiste », à un autre, l’« avantage réciproque ». La thèse analyse le processus de déplacement des objectifs politico-idéologiques aux priorités économiques de la RDA, de la mise en place de ses relations diplomatiques avec le Caire, en juillet 1969, aux prémices de sa disparition, en 1989. Après un prologue qui présente les structures et les fondements de l’activité est-allemande en Égypte, la thèse s’organise autour de trois grands axes. Le premier reconstitue le cadre chronologique et politique de la relation bilatérale et met en lumière le passage progressif de l’euphorie révolutionnaire au pragmatisme économique. Le second montre que la coopération militaro-économique et culturelle devient le champ privilégié de l’autonomie est-allemande en Égypte : la prise en compte croissante des intérêts nationaux de Berlin-Est invite à nuancer le primat de l’idéologie dans la mise en œuvre de sa politique étrangère. Le dernier axe s’intéresse aux interlocuteurs de la RDA en Égypte. Si l’influence de l’idéologie décline à l’échelle étatique, cette dernière se redéploie aux échelons local et régional, Berlin-Est identifiant de nouveaux partenaires anti-impérialistes. Ce travail inclut l’examen des modes de réception, d’appropriation et d’instrumentalisation de la phraséologie socialiste en vigueur chez les acteurs égyptiens.In a context of historiographical reassessment both in the field of people’s democracies foreign policy studies and transnational research on the Eastern bloc, this thesis explores how the GDR built a two-phase sovereign foreign policy in Egypt, with an overarching motive gradually shifting from the concept of « anti-imperialistic solidarity » to that of « reciprocal advantage ». The present work analyses this shift in agenda from political ideological to economic priorities, beginning with the GDR’s establishment of diplomatic relationship with Cairo in 1969, and ending in 1989 with the early signs of its demise. After an introduction on the funding and structures of East-German activities in Egypt, the study proceeds along three major lines. The first aims at reconstructing the bilateral relationship along a timeline – from revolutionary euphoria to economic pragmatism. The second shows how military-economic-cultural cooperation proves to be a perfect terrain of autonomy in Egypt for the GDR : in this perspective, East-Berlin’s gradual taking into account of its own national interests forces to downplay ideological motives as a key to its foreign policy. The third and last part focuses on the GDR’s network of partners in Egypt. While ideology declines at state level, it gains momentum at regional level asEast Berlin spots new anti-imperialist supporters at local scale. Finally, this work analyses how the Egyptians receive, take possession and eventually advantage of, socialist phraseology
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