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Qui chante l’amour dans Peau d’Âne (Jacques Demy, 1970) ?
Jacques Demy, fasciné par le conte de « Peau d’Âne » depuis l’enfance, en réalise une adaptation filmée en 1970, accompagné de son complice de création, le compositeur Michel Legrand. Cet article propose une analyse du parcours du thème musico-dramaturgique principal du film, nommé le thème de la « recherche de l’amour » par les auteurs, et qui sert de fondement à la relecture de ce conte singulier exploitant le thème de l'inceste. La chanson Amour, amour, interprétée à différents moments du film et illustrant tour à tour la situation incestueuse puis la prise d’indépendance de la jeune Princesse, est analysée dans les particularités de sa mise en musique et l’évolution des paroles. Le dialogue extrêmement étroit entre dramaturgie et musique, l’éclectisme des styles musicaux convoqués et l’intégration, dans la relecture du conte, de questionnements féministes propres à l’époque de Jacques Demy constituent le canevas de cette étude, qui a pour objectif de poser un regard nouveau sur le cinéma « en-chanté » d’un réalisateur moins léger qu’on ne croit.Jacques Demy had been fascinated since his childhood by the fairy-tale “Peau d’Âne” [“Donkey Skin”]. In 1970, he decided to bring it to the screen with his partner in creation, the composer Michel Legrand. This article analyses the main musical and dramatic theme of this movies, “The quest for love”, as Jacques Demy and Michel Legrand named it, which also provides the foundation for a re-interpretation of this unique fairy-tale based on incestuous desire. The song “Amour, amour”, which appears in three different scenes of the film, illustrates both the incestuous setting and, later on in the film, the young princess’s quest for independence. The present study proposes an analysis of this song through its scores and changing lyrics. The very close interaction between drama and music, the variety of the chosen musical modes along with the innovative feminist claims specific to Jacques Demy’s era provide the fabric of our analysis, and sheds a new light on the enchanting films of a supposedly “light” film-maker
Conte et cinéma
Ce numéro 18 de Féeries est consacré aux adaptations cinématographiques des contes merveilleux français. Résolument transdisciplinaire, il réunit sept contributions de chercheurs français et étrangers, spécialistes de cinéma, de musicologie et du conte littéraire. Les articles portent chacun sur une ou plusieurs adaptations de contes des XVIIe et XVIIIe siècles incluant le recueil des Mille et Une Nuits adapté par Galland. Longs et courts métrages ou films d’animation produits entre 1951 et 2017, certains célèbres et d’autres moins, sont examinés ici sous des angles inédits. La question étant de montrer ce que le conte apporte au cinéma et réciproquement, toutes les œuvres sont considérées sans hiérarchisation de genre ni d’auteur. Si la transdisciplinarité est un domaine bien établi de la recherche, le champ récent des études intermédiales trouve dans le conte une forme plastique, ouverte aux migrations de toute nature. Plusieurs articles de ce numéro mettent en avant les interactions entre les arts embrassés par le cinéma (peinture, photo, musique…), qui enrichissent le dialogue entretenu par les cinéastes avec les contes