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“It’s Partly in our Hands; It’s Partly in the Hands of the Goddess”
As the government and NGO public health campaigns in Tamil Nadu promote biomedical methods of cancer prevention and treatment as “modern” and “rational” approaches to cancer, localized notions that cancer is often a karmic punishment for an immoral act committed in the past or the physical manifestation of a kind of injustice that an adversary renders through the deliberate use of sorcery is being recast as a “backward” and “irrational way of thinking.” Yet women in Tamil Nadu continue to draw from both these ways of understanding cancer. In this paper, we explore how cancer patients and survivors in Tamil Nadu weave the public health discourse together with other sociocultural and religious discourses of cancer to create complex understandings and experiences of social suffering caused by cancer and to find ways to mitigate such suffering. Based on interviews conducted in hospital wards with women cervical and breast cancer patients and survivors, this paper explores how women often experience cancer as a biological, social and spiritual affliction that can be cured only when biomedical modalities of treatment are used in conjunction with religious modalities of healing.Au Tamil Nadu, les campagnes de santé publique lancées par le gouvernement et les ONG promeuvent les méthodes biomédicales de prévention et de traitement du cancer en tant qu’approches « modernes » et « rationnelles » du cancer, ce qui permet de penser que le cancer est souvent une punition karmique pour un acte immoral commis dans le passé. La manifestation physique d’une sorte d’injustice que l’adversaire a provoquée par l’utilisation délibérée de la sorcellerie est en train d’être reformulée comme une façon de penser « arriérée » et « irrationnelle ». Pourtant, les femmes du Tamil Nadu continuent de s’inspirer de ces deux manières de comprendre le cancer. Dans cet article, nous explorons comment les patients et les survivants du Tamil Nadu tissent le discours de la santé publique avec d’autres discours socioculturels et religieux sur le cancer afin de créer une compréhension et des expériences complexes de la souffrance sociale causée par le cancer et de trouver des moyens d’atténuer ces souffrances. Fondé sur des entretiens menés dans les hôpitaux avec des patientes et survivantes atteintes d’un cancer du col de l’utérus et du sein, cet article explore comment le cancer est souvent vécu par les femmes comme une souffrance biologique, sociale et spirituelle qui ne peut être soignée que lorsque des modalités biomédicales de traitement sont utilisées conjointement avec des modalités religieuses de guérison
L’hôpital en Asie du Sud
L’hĂ´pital est en crise. L’hĂ´pital est en recomposition. L’hĂ´pital doit s’ouvrir sur le reste du système de soins, il doit resituer le patient au cĹ“ur de son modèle mĂ©dical. Ces constats, entendus de Paris Ă New-Delhi, sont symptoÂmatiques d’une institution en profonde mutation depuis plusieurs dĂ©cennies. Invitant au dĂ©centrement de ces enjeux, et rassemblant des chercheurs issus de diffĂ©rentes disciplines (anthropologie, gĂ©ographie, psychologie, socioÂlogie), ce volume prĂ©sente un panorama actualisĂ© des transformations de l’hĂ´pital en Asie du Sud, en prenant appui sur la pluralitĂ© des pratiques, des normes, des lieux de soins, si particulière Ă cette rĂ©gion. De la santĂ© de la mère et de l’enfant Ă la psychiatrie, du secteur public au secteur privĂ©, de l’Inde au Pakistan, ces contributions tĂ©moignent de l’émerÂgence de nouvelles aspirations chez les patients comme chez le personnel soignant, d’une redĂ©finition des relations entre soignants et soignĂ©s, et du dĂ©veloppement de normes et pratiques novatrices en milieu hospitalier. Par la multiplicitĂ© des terrains prĂ©sentĂ©s, ces travaux ne sont-ils pas aussi l’occasion d’interroger plus largement les transformations du rĂ´le de l’État, la persistance de tensions sociales, religieuses et inter-castes, et enfin la circulation de modèles de soins entre global et local