87 research outputs found

    Jean-Claude Muller, Les Chefferies dii de l’Adamaoua (Nord-Cameroun)

    Get PDF
    Après avoir publié, en 2001, un livre sur les rites de circoncision pratiqués par les Dii de l’Adamaoua, Jean-Claude Muller présente maintenant un travail sur l’organisation politique de leurs chefferies dans lequel il montre que les rites culminants sont encore des circoncisions, dont précisément celle du nouveau chef était – il y a encore quelques années – pratiquée une deuxième fois avant son accès au trône. Les chefs dii étaient donc en fait doublement circoncis. Qu’est-ce à dire ? Jean-C..

    L’alliance matrimoniale des sociétés traditionnelles entre discours épidictique et discours apodictique, entre dette symbolique et échange

    Get PDF
    L’auteur raconte comment, sur son premier terrain africain en pays bamiléké, sa neutralité dans une affaire de sorcellerie lui valut d’être appelé Tiènja’, un nom réservé aux fils de filles du chef, lui conférant un statut d’allié du chef, auquel il était désormais lié par une dette symbolique d’alliance matrimoniale.Cette dette d’alliance introduit un ordre de discours totalement différent du discours courant. D’une part, elle relève du discours épidictique où son absence de contenu est reconnue dans l’après-coup de son effectuation et non avant comme dans le discours apodictique. D’autre part, à la différence de l’action qui vise une fin, la dette symbolique fait acte, en instaurant une séparation inaugurale spécifique des relations d’alliance matrimoniales. Enfin, l’absence de contenu de la dette symbolique sous-tend la relation du sujet au désir qui le tient à l’écart des équivoques, des contradictions et des tensions intrinsèques au jeu de la jouissance, dont, entre autres, se nourrissent les affaires de sorcellerie.The Matrimonial Alliance in Traditional Societies: Between Epideictic and Apodictic Discourses, Between Symbolic Debt and ExchangeThe author tells how, on his first African fieldwork in the Bamileke country, his neutrality during accusations of witchcraft earned him to be called Tienja’, a name which is traditionally given to the chief ’s daughter’s sons. To receive such a name means to be related to the chief by a relation of matrimonial alliance based on a symbolic debt.The symbolic debt introduces an order of discourse which is quite different from the order of the daily discourse. On the one hand, the symbolic debt belongs to the epideictic discourse which implies that its absence of meaning is recognised after having been played, and not before as it is usual in the apodictic discourse. On the other hand the symbolic debt certifies an inaugural separation between the lineages which is specific to the order of the matrimonial alliance. Last but not least, the lack of sense of the symbolic debt underlies the relation of the subject to the desire, and it helps him to steer clear of equivocations, contradictions and states of nervous tension between the subjects, which are specific among others to the witchcraft accusations

    RĂ©ponse Ă  Alfred Adler

    Get PDF
    Àl’évidence, Alfred Adler a lu ma monographie sur les Pèrè du Cameroun non sans un certain nombre de présupposés sur la parenté qui l’empêchent d’admettre qu’il existe d’autres lectures possibles que celle qu’il propose. Il en est clairement ainsi lorsque, aux fins de récuser la thèse centrale de mon travail, il affirme: « Il n’y a pas “deux personnages représentant deux lois distinctes” qui seraient fondées, l’une sur l’appartenance, l’autre sur l’inclusion, il n’y a qu’une loi, celle de l’a..

    Jean-Claude Muller, Les Chefferies dii de l’Adamaoua (Nord-Cameroun)

    Get PDF
    Après avoir publié, en 2001, un livre sur les rites de circoncision pratiqués par les Dii de l’Adamaoua, Jean-Claude Muller présente maintenant un travail sur l’organisation politique de leurs chefferies dans lequel il montre que les rites culminants sont encore des circoncisions, dont précisément celle du nouveau chef était – il y a encore quelques années – pratiquée une deuxième fois avant son accès au trône. Les chefs dii étaient donc en fait doublement circoncis. Qu’est-ce à dire ? Jean-C..

    RĂ©ponse Ă  Alfred Adler

    Get PDF
    Àl’évidence, Alfred Adler a lu ma monographie sur les Pèrè du Cameroun non sans un certain nombre de présupposés sur la parenté qui l’empêchent d’admettre qu’il existe d’autres lectures possibles que celle qu’il propose. Il en est clairement ainsi lorsque, aux fins de récuser la thèse centrale de mon travail, il affirme: « Il n’y a pas “deux personnages représentant deux lois distinctes” qui seraient fondées, l’une sur l’appartenance, l’autre sur l’inclusion, il n’y a qu’une loi, celle de l’a..

    Un dilemme

    Get PDF
    Le livre, Pour une anthropologie de l'interlocution. Rhétorique du quotidien, a le mérite d'immerger d'emblée le lecteur dans les courants et les contre-courants des paroles échangées dans la vie quotidienne de diverses sociétés dispersées sur plusieurs continents, afin d'en faire ressortir la vivacité et la complexité. L'hypothèse de Bertrand Masquelier et de Jean-Louis Siran, éditeurs de cet ouvrage collectif, est que les nombreux textes recueillis sur le terrain par les ethnologues ne peuvent être compris en dernière instance que dans le contexte de leur énonciation. À propos de : Bertrand Masquelier & Jean-Louis Siran, eds, Pour une anthropologie de l'interlocution. Rhétorique du quotidien, Paris, L'Harmattan, 2000, 459 p. (« Logiques sociales »)

    Le cycle bisannuel chez les Bamiléké

    Get PDF
    Les Bamiléké, habitants de la région centre-ouest du Cameroun, ont une conception bisannuelle du temps qui était actualisée, jusque dans les années soixante, par un ensemble de rites communs à toutes les chefferies du pays. La première année, appelée « année du kang », était inaugurée avec faste par des cérémonies qui duraient neuf semaines, durant lesquelles les jeunes garçons étaient intégrés dans la société des adultes. La seconde année, connue sous le nom de « année du njang », était célé..

    Clivages et dérapages

    Get PDF
    Au début du xxe siècle, dans un de ses ouvrages Franz Boas note que les enfants d’immigrés européens arrivés aux États-Unis s’éloignent ostensiblement des coutumes et façons de penser de leurs parents, bien que celles-ci aient été vivement entretenues dans des communautés fermées ne regroupant chacune que des Siciliens, des Calabrais, des Polonais ou des Juifs. Mon activité de médiateur, exercée pour le compte des juges d’enfants du Tribunal de Grande Instance de Nanterre auprès de familles d’immigrés africains ayant fait l’objet d’un signalement grave ou bénin, m’a amené, à la suite de Marcus Lee Hansen (1940) et de Roger Bastide (1970), à corroborer cette hypothèse. Au cours de cette expérience qui, depuis dix ans, me fait côtoyer une quinzaine de familles chaque année, j’ai pu vérifier combien les enfants d’immigrés étaient fortement coupés des traditions et des modes de penser de la société d’origine de leurs parents, et qu’ils étaient plus insérés qu’on ne le pense dans la société d’accueil qui les a vus naître. Afin de rendre compte du décalage qui sépare la première de la deuxième génération d’immigrés africains résidant dans les Hauts-de-Seine, nous allons tenter de cerner les clivages spécifiques qui s’opèrent entre les deux sociétés de référence de ces générations, puis nous verrons en quoi l’absence de clivages est facteur de dérapages

    De l’alliance matrimoniale en Afrique

    Get PDF
    La relation neveu utérin-oncle maternel qui, dans les systèmes africains de parenté patrilinéaire, autorise le premier à piller occasionnellement les biens vivriers du second, procède en fait non de la filiation mais de l’alliance matrimoniale. Pour rendre compte de cette relation d’alliance ancrée dans une dette inextinguible, cet article propose une approche différente de l’alliance matrimoniale fondée non pas sur l’échange de femmes, mais sur un échange portant sur les statuts de consanguine et d’alliée de la fiancée. Elle présente, entre autres avantages, de différencier des systèmes d’alliance tels ceux des Thonga du Zimbabwe et des Bamiléké du Cameroun qui, dans la théorie de Claude Lévi-Strauss et de Françoise Héritier, relèvent des structures semi-complexes de la parenté. Cette démarche permet enfin de mettre en relief les aspects à la fois novateur et pacifique des relations d’alliance matrimoniale chez les Thonga, entre le neveu utérin et son oncle maternel et, chez les Bamiléké, entre le grand-père maternel et son petit-fils.For Another Approach to Marriage Alliances in Africa. – The uncle-nephew relation on the mother’s side authorizes, in patrilineal kinship systems in Africa, the nephew to be the first person to steal the uncle’s food supply on certain occasions. This uterine relation proceeds not from descent but from a marital alliance. To account for this affinal relation based on an everlasting debt, a different approach to alliances is proposed that has as its basis an exchange not of women but of the statuses of consanguine and of the bride’s affine. Among other advantages, this approach makes a distinction between systems of marital alliances like the Thonga (Zimbabwe) and Bamileke (Cameroon) ones, systems that are semicomplex structures in Françoise Héritier and Claude Lévi-Strauss’s theory. It also sheds light on the innovative, peaceful aspects of the affinal relation between the aforementioned nephew and uncle among the Thonga and between the maternal grandfather and his grandson among the Bamileke

    Choisir un nom de famille...

    Get PDF
    RésuméJuristes, psychologues et anthropologue, réunis dans un groupe de recherche pluridisciplinaire, ont joint ici leurs réflexions pour cerner les enjeux de la nouvelle législation portant sur le nom de famille, introduite en France en janvier 2005. Le fait que ce nouveau nom appelé « nom de famille » puisse faire l’objet d’un choix à chaque génération, par les conjoints qui fondent une nouvelle cellule familiale, indique que l’écart existant entre nom individuel (prénom) et nom collectif (patronyme) va se réduire. Elle souligne aussi que le groupe parental, qui rassemblait sur plusieurs générations les descendants agnatiques d’un ancêtre commun, pourra être par le choix du double nom (côtés père et mère) ramené à un nom de fratrie. L’article montre que cette nouvelle donne a été largement induite par l’abolition des privilèges réservés à la fonction paternelle et par la séparation progressive de la sexualité et de la procréation qui efface le rôle primordial attribué jusqu’ici à la reproduction. Mais comment cette égalité des sexes avalisée dans le droit familial résonne-t-elle dans l’inconscient ?AbstractJurists, psychologists and anthropologist meeting in a multidisciplinary research group have shared their ideas about the issues raised by the January 2005 act of French law reforming the choice of a family name. The fact that this new so-called family name can be chosen in each generation by the spouses who found a family unit is evidence that there will be less distance separating the individuals first and collective (patronymic) last names. The parental group, which used to refer to the agnatic descendants down through several generations of a common ancestor, might tend to become (owing to the choice of a name combining both the farthers and mothers last names) the name of a sibling group. This new situation tends to emerge both from the abolition of the privileges previously reserved for the paternal function and from a gradual separation of sexuality and procreation, which erases the primordial role that reproduction used to have. But what echoes does this equality of the sexes, as established in family law, have in the subconscious 
    • …
    corecore