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    Les projectiles toxiques antipersonnel modernes

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    Au printemps 1944, Kurt Von Gottberg, le chef de la police SS à Minsk, fut blessé par balles par deux agents soviétiques. Bien que légèrement touché, il mourra 6 heures plus tard. Les balles utilisées étaient creuses et contenaient une substance cristalline. Ces balles de 4 g, semi-chemisées en cupronickel, renfermaient 28 mg de nitrate d’aconitine, plus tard connu sous l’appellation de akonitinnitratgeschosse. La SIPO (SIcherheits POlizei) ordonna alors la production de balles Parabellum de 9 mm contenant du Ditran, un anticholinergique aux propriétés hallucinogènes provoquant une confusion mentale intense. Plus tard, le QNB (codé BZ par l’OTAN) sera produit. Saddam Hussein aurait utilisé cette molécule (codé agent 15) contre les Kurdes d’Iraq. Les forces serbes disposaient aussi de telles munitions et auraient été utilisées lors du conflit bosniaque, particulièrement à Srebrenica. Les auteurs poursuivent leur exposé par les armes déployées lors de la guerre froide et développées pour le compte du KGB afin d’éliminer discrètement les opposants au régime réfugiés à l’Ouest. Ces armes incluent le lanceur PSZh-13, le pistolet séquentiel Troïka et l’ingénieux dispositif de lancement 4-S110T à piston captif mis au point par Stechkin. Dissimulé sous l’apparence d’un paquet à cigarettes, il pouvait projeter silencieusement une charge de cyanure de potassium. Enfin, le célèbre parapluie empoisonné pouvant injecter une bille remplie de ricine (ou une autre phytalbumine de toxicité identique telle que abrine ou curcine) est présenté à l’occasion de l’assassinat du dissident bulgare Georgi Markov le 7 septembre 1978. Lors de l’autopsie, la découverte d’un projectile ayant éclaté en 4 ou 5 morceaux doit immédiatement alerter le médecin légiste sur l’éventualité d’une munition toxique. Le toxicologue doit s’attacher en premier lieu à la détection de l’aconitine, du cyanure, du suxaméthonium, du ditran du BZ ou d’une phytalbumine toxique. L’emploi de telles armes doit faire suspecter une organisation puissante telle que les services de renseignements gouvernementaux, l’armée ou un groupe terroriste. L’existence actuelle du lanceur pyroliquide russe UDAR montre bien que ces armes n’ont pas disparu. Il ne serait notamment pas très difficile de produire artisanalement une charge au cyanure adaptée à partir des charges civiles ou militaires existantes
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