14 research outputs found

    Editorial

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    Les politiques d’exception et de suspicion ne couvrent pas, loin s’en faut, les logiques du champ des professionnels de la sécurité. La question de l’action humanitaire, celle des raisons qui poussent les ONG et les gouvernements à agir selon ces normes en est un autre volet central. Cultures & Conflits avait abordé, il y a plusieurs années, la question des relations entre interventions armées et causes humanitaires, et avait poursuivi la réflexion sur les transformations du métier militaire,..

    Les enfermés hors-champ. Entretien

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    Mathieu Pernot est photographe et enseigne son art à Paris. Il nous prête son œil pour regarder ce qui ne nous est pas donné de voir habituellement, soit parce que notre société l’ignore volontairement (« Les Roms », 1999), soit parce qu’on voudrait que nous les oubliions (les intérieurs pénitenciers et les corps invisibles des détenus, 2001-2002), soit parce que l’absurdité de la situation nous dépasse (« les Hurleurs », 2001-2004)… Des études en sciences dures ont finalement convaincu cet h..

    « Regardez ! » A propos des travaux de Jill Magid sur les outils de surveillance et de sécurité. Entretien réalisé par Miriam Perier 

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    « Mon intérêt s’est alors tourné vers les caméras comme représentations. De pouvoir ? De sécurité ? Etaient-elles des outils ou bien simplement des gargouilles ? J’ai commencé à les observer comme des ornements architecturaux et à les traiter comme tels. Après avoir recouvert de bijoux certaines des caméras situées près de mon studio et constaté que, avant cela, personne dans le quartier n’avait remarqué leur présence, j’ai voulu poursuivre cette expérience. J’ai alors contacté le bureau cent..

    Lorsqu’un conflit local s’intègre dans la guerre globale au terrorisme : le cas des maoïstes du Népal

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    La crise politique liée à l’émergence du mouvement maoïste en février 1996 et à ses relatifs succès a plongé le gouvernement et la démocratie fragile du Népal dans une sorte de décadence et de chaos. Les institutions politiques n’ont été que davantage fragilisées par ce conflit qui a forcé leur retrait des zones rurales. Cette perte de contrôle et de légitimité des instances politiques, incapables de régler la crise par la voie politique de la négociation, ont offert à l’armée et au roi, son chef suprême, des pouvoirs renforcés et difficiles à contester – tant du point de vue national, régional, qu'international –, du moins au départ. Mobilisée au bout de sept années de conflit, l’armée royale avait pour fonction initiale d’engager et de permettre des négociations avec les rebelles. Or, rapidement, son rôle répressif a remplacé le reste… Comme nous le verrons dans cet article, le Népal témoigne de l'interconnexion du local et de l'international, particulièrement pour ce qui est des effets des politiques internationales initiées par quelques Etats, sur des populations locales pourtant a priori totalement déconnectées du « terrorisme international » et de la lutte qui est menée contre ledit phénomène. Nous montrerons les conséquences de l'application du label terroriste aux rebelles maoïstes, en termes d'aide internationale, de relations régionales et de vie locale. Le Népal représente un excellent exemple de l'impossibilité d'aborder un conflit dit « périphérique » sans toutefois observer les liens régionaux et internationaux souvent au cœur des dynamiques de la violence.The Nepalese political crisis linked to the relative success of the People’s War launched by the Maoist movement in February 1996 has pushed the fragile Nepalese government and democracy into a sort of decadence and chaos. Political institutions, already weak, were forced to leave rural areas. This loss of control and legitimacy of political institutions, far from facilitating the settlement of the conflict via the political means and negotiations, strengthened the rebels but also offered to the Royal Nepalese Army (RNA) and King Guyanendra, Supreme chief commander of the army a form of power that became even more difficult to oppose, whether nationally, regionally or internationally, at least at the early stage of the conflict. The RNA was mobilized after seven years of conflict in order to start negotiations with the rebels. But rapidly, its repressive role replaced this aim. This paper argues that the Nepalese case  shows the interconnection between the local and the international, in particular with regards to the consequences of international policies launched by a few states on local politics that were a priori disconnected from “international terrorism” and the war against the so called phenomenon. The paper will show the consequences of the application of the label “terrorists” to the Maoists rebels, in terms of international aid, regional relations and everyday life of the Nepalese people. Nepal presents an excellent example of the impossibility to consider a so called “peripherical” conflict without observing regional and international links often that are at the heart of dynamics of violence

    « Look !» About Jill Magid’s work on surveilance and security tools

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    Interview by Miriam PERIER  « My interest shifted to the cameras as representations- of power? Of security? Were they tools or simply gargoyles? I began to view them as architectural ornaments and treated them as such. After bejeweling a set of cameras near my studio, and realizing that before I did so, no one had noticed them who lived/ worked around there, I wanted to push this further. I approached the Amsterdam Headquarters of Police to see if I could jewel the cameras on their façade. Th..

    Editorial. Suspicion et exception

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    « La peur n’a jamais été favorable à la liberté. Or notre temps et notre société sont caractérisés par le souci d’une plus grande sécurité, sous toutes ses formes. Lorsque sécurité et liberté sont susceptibles d’entrer en conflit, ce n’est pas la liberté qui l’emporte dans ce choix ». Ce nouveau numéro de Cultures & Conflits sur « suspicion et exception » poursuit la réflexion engagée dans nos publications précédentes sur les dispositifs, les logiques et les stratégies antiterroristes à l’œu..

    “Art has the power of its undefinability”. An interview with Banu Cennetoglu

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    This new feature of “Looking-in-between” focuses on two works by the artist Banu Cennetoglu, respectively called “False Witness” and “The List”. The starting point of the first work is the visit to an asylum seekers registration center, Ter Apel (The Netherlands). The second presents a list of 6,336 refugees who died within the European borders since 1993, a list which the artist intends to disseminate in the city of Amsterdam. Art work ? Plan ? What can be said of the creation process when ..

    « L’art a le pouvoir de l’indéfinissable ». Entretien avec Banu Cennetoglu

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    Ce nouveau dossier de la rubrique « Regards sur l’entre-deux » porte son attention sur deux travaux de l’artiste Banu Cennetoglu, respectivement intitulés « False Witness » et « The List ». La première a comme point de départ une visite au centre de demandeurs d’asile Ter Apel (Pays-Bas). La seconde se présente comme une liste de 6 336 réfugiés morts, depuis 1993, au sein des frontières de l’Europe, liste de noms que l’artiste entend diffuser dans la ville d’Amsterdam. Œuvre ? Dispositif ? Q..

    Construire le voisin. Pratiques européennes

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    Lancée en 2003, la Politique européenne de voisinage est devenue l’axe majeur des relations extérieures de l’Union européenne. Jamais, en effet, une initiative de politique étrangère n’avait connu un tel engouement au niveau communautaire. Il faut dire que l’Union entend pour la première fois proposer à ses voisins une politique compréhensive, qui articule les interactions commerciales aux échanges sociaux et culturels. Les articles de ce numéro, à travers une analyse serrée des textes et des enquêtes de terrain, mettent en relief d’autres projets, d’autres dynamiques et d’autres conséquences. En effet, loin d’être une politique construite avec les voisins, la politique européenne de voisinage semble imposer aux voisins les cadres cognitifs et normatifs de l’Union. Celle-ci, sous couvert de vouloir aider ses voisins, n’est-elle pas en train de mettre en place une situation d’hégémonie ? Lorsqu’elle parle d’inclusion économique, l’Union européenne ne promeut-elle pas simultanément l’exclusion institutionnelle et politique des Etats voisins ? Et lorsqu’elle évoque la frontière, ne peut-on pas détecter en creux un projet identitaire aux contours incertains ? La construction du voisin qui semble ainsi s’opérer par cette politique européenne ressemble moins au partenariat d’égal à égal annoncé qu’à une forme de tutorat ambigu et inavoué… Launched in 2004, the European Neighbourhood Policy (ENP) has become one of the main dimensions of the external relations of the European Union. Never had a foreign policy initiative provoked such an enthusiasm at the community level. For the first time, the Union has indeed proposed a comprehensive policy to its neighbours, articulating commercial interactions on the one hand, social and cultural relations on the other. The articles in this issue, based on thorough analyses of the relevant texts as well as on field studies, unveil the other projects, dynamics and consequences underlying the European Neighbourhood Policy. Indeed, far from being defined with the neighbours, the European Neighbourhood Policy seems to impose the cognitive and normative frameworks of the Union upon the latter. Is this policy not furthering hegemony in the guise of good neighbourhood relations? When invoking economic inclusion, is the EU not fuelling the institutional and political exclusion of the neighbouring states? When dealing with borders, is it not a yet largely indeterminate form of identity politics that is being articulated? The construction of the neighbour underlying this European policy has in fact less in common with the equal partnership that is announced than with a form of ambiguous and implicit tutelage

    Altermondialisme(s) oublié(s)

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    Le terme d’« altermondialisme » – d’un usage très fréquent – recouvre des réalités très différentes d’un pays à un autre. Tandis que dans les pays européens, il est davantage lié à la lutte contre le néolibéralisme, dans certains pays du Sud de la Méditerranée, il reflète une forme de contestation des fondements du champ politique. Mais, dans tous les cas, on constate une prétention à l’universalité : ses protagonistes se proclament défenseurs des droits humains, de la paix dans le monde et de la justice globale. Certains points de divergences se retrouvent également de pays en pays. Le rapport entre le local et le global, le rôle de la religion, l’identité collective transnationale, les relations dichotomiques entre les militants du « Nord » et ceux du « Sud », la crise de la « gauche » constituent en effet des sujets de controverses à l’intérieur même de ces mouvements. Or, après avoir tenu une place importante dans la recherche, l’altermondialisme semble ne plus représenter un sujet crucial dans l’analyse sociologique, et lorsqu’il est traité, ce n’est que sous l’angle des pays du Nord, dits « développés ». Quels sont les logiques et les enjeux de cet "oubli" ? Que peuvent nous apprendre les mouvements sociaux des pays du Sud ? The notion of 'alter-globalization', despite being of a frequent use, comprises very different realities from one country to the other. While in European countries, it is linked with the struggle against neo-liberalism, in some countries of the Southern Mediterranean, it reflects a form of contestation of the foundations of the political field. In all cases, however, it is underpinned by a universalist claim: its various protagonists claim for themselves a role as advocates of human rights, world peace and global justice. Some common points of divergence can also be singled out from country to country. The relationship between the local and the global, the role of religion, collective transnational identity, the dichotomic relations between activists from the 'North' and those from the 'South', the crisis of the 'left', all indeed constitute controversial topics within these movements. Nonetheless, and after enjoying an important position in scholarship, alter-globalization seems to have lost some of its centrality in sociological investigations, and, when it is addressed, it seems to be dealt with only from the viewpoint of 'Northern' and allegedly 'developed' countries. What are the logics and the stakes of this neglect? What can the social movements of the 'South' tell us
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