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    Une stratégie publique en travaux ? Coordinations et performances dans les écosystèmes territoriaux d'innovation

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    Depuis plusieurs années, se mettent en place en France des politiques publiques territorialisées d'innovation et de développement économique (politiques de clusters notamment), menées par des acteurs variés, qu'il s'agisse de l'Etat ou des diverses collectivités territoriales. Il en est résulté sur les territoires des systèmes complexes d'acteurs appelés " écosystèmes d'innovation ", dont on peut interroger la coordination et les performances. Comment en outre, dans ces conditions, la convergence de stratégies publiques est-elle assurée ? Ce questionnement, qui renvoie notamment aux problématiques de la gouvernance multi-niveaux, s'appuie sur une étude empirique menée dans trois régions françaises, qui visait à caractériser le fonctionnement de ces écosystèmes et à en proposer des modalités d'amélioration. Sur la base de ce cas, nous caractérisons les sources de la complexité apparente du système, et montrons que, contrairement aux discours qui appellent à la réduction du nombre de " structures ", la mise en place de nouveaux dispositifs de coordination, au-delà de l'harmonisation des fonctionnements, a pour effet complémentaire de constituer des espaces et des procédures permettant la formulation progressive d'une stratégie collective des acteurs publics sur le territoire

    Restructurations, délocalisations : les nouvelles formes de l'action territoriale

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    Sous la poussée de la mondialisation, les restructurations industrielles ont évolué vers des formes de mutations plus continues des entreprises. Parallèlement les formes d'action de l'Etat ont changé : dans les restructurations " à l'ancienne ", l'Etat, souvent actionnaire, intervenait de façon massive, aussi bien sur le plan industriel que social. Actuellement, son champ d'action s'est rétréci, avec l'émergence de nouveaux espaces de régulation (Europe, OMC, régions..) et la montée en puissance de la régulation par le droit du travail. Dans ce nouveau contexte, l'Etat et ses représentants ne peuvent plus revendiquer de position surplombante, mais il est toujours fait appel à eux dans les situations de crise liées à des restructurations. En outre, plus récemment, les inquiétudes diffuses liées aux délocalisations ont conduit à une résurgence, au moins dans les discours, de l'idée de politique industrielle, discréditée depuis plus de vingt ans au profit de la thématique très européenne de la régulation de la concurrence. L'Etat n'a donc pas disparu du paysage. Mais ses modes d'intervention se sont renouvelés, et d'autres acteurs y sont impliqués. On observe en effet que de nouvelles formes d'action collective s'inventent localement, mêlant acteurs privés et acteurs publics, représentants des collectivités territoriales et de l'Etat, dans des processus singuliers où les profils des personnes, les réseaux plus ou moins informels et les dispositifs de gestion peuvent stimuler de nouvelles formes de coopération et des apprentissages collectifs. Ces formes d'action naissent souvent à l'occasion de crises, stimulées par l'électrochoc que celles-ci constituent pour un territoire. Mais elles peuvent aussi se mettre en place plus "à froid", sous certaines conditions, participant ainsi à un lent et souterrain travail d'"ancrage" des entreprises sur un territoire. C'est à l'analyse concrète de ces actions collectives et des conditions de leur mise en place et de leur développement, sur la base d'enquêtes de terrain, qu'est consacrée cette communication. Deux exemples seront utilisés : l'un concerne une situation de restructuration "à chaud", concernant le secteur de la chaussure, dans le Choletais. L'autre analyse plus "à froid" la situation d'un territoire, la Moselle-est, par rapport à des risques de délocalisation dans la filière automobile. Dans les deux cas, malgré les différences, on retrouvera un certain nombre de caractéristiques communes qui peuvent fournir non pas un recueil de recettes toute faites, car les situations sont éminemment contingentes, à la fois aux territoires, mais aussi aux secteurs industriels concernés, mais un guide pour l'action collective, qui met en évidence les formes possibles d'action, les "objets de gouvernement" auxquels elles s'appliquent et les conditions de leur développement

    Comment agir sur les risques de désindustrialisation dans la filière automobile ?

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    Le spectre de la désindustrialisation et des délocalisations alimente les débats et les fantasmes en France actuellement. Plutôt qu'une nouvelle étude générale sur un phénomène complexe et multiforme, nous avons proposé, en accord avec nos interlocuteurs de Charbonnages de France et de SOFIREM, d'approfondir cette problématique sur un territoire - la Moselle-Est - et sur une filière en particulier - la filière automobile. Il nous semblait en effet qu'au-delà d'un discours général assez simpliste, qui ne permet guère de sortir d' un affrontement quasi-idéologique entre deux visions, il importait d'étudier plus finement le phénomène, en le rapportant à une filière, et à un territoire, ces éléments contextuels apportant des facteurs de variabilité non négligeables aux discours généraux. En outre, cette contextualisation permettait d'appréhender les possibilités d'action locale, au-delà du simple constat. Ce travail conduit donc à caractériser plus finement les phénomènes de désindustrialisation et les signaux faibles qui peuvent en être les signes avant-coureurs. On montre ensuite, en s'appuyant sur des cas concrets, que différents leviers d'action existent pour les acteurs locaux

    La constitution de la carte des formations dans les universités : à la recherche d'une stratégie d'établissement ?

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    International audienceLa constitution d'une offre de formation maîtrisée, traduisant des objectifs explicites, est l'un des signes majeurs de l'existence d'un établissement universitaire doté d'une stratégie et d'une capacité de décision, quelles que soient, par ailleurs, ses composantes disciplinaires. Ce qu'il est convenu d'appeler l'autonomie des établissements se mesure donc concrètement à l'aune de sa politique d'offre de formation. Or, si des évolutions sont sensibles, le diplôme et ses porteurs disposent d'une autonomie encore forte, seulement régulée à la marge. Même si la tension entre logique disciplinaire et logique d'établissement est intrinsèque au fonctionnement universitaire et peut, en elle-même, être féconde, on peut se poser la question des conditions d'un rééquilibrage à même de redonner sa juste place à l'établissement, dans un contexte de stagnation des effectifs et des moyens, et de concurrence croissante entre établissements, y compris demain à l'international

    Evaluating Cluster Policies: A Unique Model? Lessons To Be Drawn From a Comparison Between French and European Experiences.

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    Although there is a consensus concerning the need for public policy evaluation, there is no stable doctrine regarding the way such assessments should be carried out. Different models coexist or succeed one another; it is, for example, possible to schematically oppose a ballistic model of evaluation “of the action” to an emergent model of evaluation “in the action”. The aim of this article is to analyse the evolution in public policy evaluations and the difficulties inherent in them by studying the French cluster evaluation undertaken in 2008. This evaluation was planned from the beginning as a component of the cluster policy, with the aim of modifying the policy in the light of its initial results. We first put into perspective the doctrines and methodologies underpinning public policy evaluation in general and cluster evaluation in particular. We then study the procedures used in the French cluster evaluation, comparing them to four international cases (Germany, Belgium, Finland and Austria). The analysis is based on a detailed examination of documents relevant to the evaluation, on our empirical knowledge of the French clusters, and on discussions with territorial and national actors involved in the cluster policy. The article reveals the inherent difficulties in cluster evaluation processes. These difficulties are mostly related to the systemic, multi-actor and heterogeneous characteristics of the object “cluster”. Analysing the usage and the effects of the evaluation on the various actors allows us to conclude that cluster evaluation in France is a learning source for the progressive construction of a cluster doctrine and a doctrine of its management. The evaluation, grounded in an interactive approach, becomes part of a larger process, a knowledge process benefiting both the government and the local actors concerned. Integrated from the outset into the cluster management system, the evaluation becomes a tool amongst others; it is therefore less consistent with a model of objective, incontestable and independent knowledge production than with an instrument to help decision-makers forge their choices.Public policy; evaluation methodology; evaluation; cluster;

    L'enseignement supérieur et la recherche en réformes : l'impact des réformes nationales, vu d'en bas

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    International audienceLes réformes du système de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR) en France se sont accélérées depuis 2006 et ont produit une série de dispositifs, institutionnels, juridiques, financiers, conçus au niveau national, - PRES, RTRA, Pôles de compétitivité, loi LRU, Plan Campus, Initiatives d'excellence -, qui ont pour but explicite de remodeler le paysage universitaire, dans ses structures mais également dans ses stratégies, ses activités et ses fonctionnements. Mais, parallèlement, la reconfiguration du système ESR devient un objet d'intérêt pour d'autres acteurs publics que les tutelles nationales, à un niveau régional et infra-régional. Les Collectivités territoriales se veulent en effet, de plus en plus, des acteurs importants du développement universitaire, qu'elles voient comme un levier dans leurs stratégies de développement économique territorial. Comment, dans ces conditions, les établissements universitaires et leurs membres jouent-ils de la multitude des dispositifs mis à leur disposition, et des intérêts variés, parfois antagonistes, des acteurs publics qui les entourent de leur sollicitude ? Comment leurs stratégies en sont-elles impactées ? Autrement dit, on peut se demander si les grandes réformes nationales suffisent à imposer des cadres incitatifs ou contraignants pour que les schémas mis au point au niveau national prennent effet de manière uniforme sur les territoires, ou si celles-là ne constituent que des cadres suffisamment plastiques pour qu'y soient intégrés d'autres intérêts et d'autres logiques, propres aux territoires, et à ses acteurs. Mais on peut également renvoyer dos à dos ces deux explications en se demandant si l'évolution du système ESR français, à court et moyen terme, n'est pas mû par des logiques internes plus puissantes que les injonctions et les incitatifs des tutelles nationales et des collectivités territoriales. A travers ces questions, c'est le problème de l'impact de " réformes " nationales et des modalités de pilotage du système universitaire, qui est posé. Mais ce sont aussi les questions plus générales de la territorialisation de l'action publique, et des conditions d'une gouvernance multi-niveaux, qui sont explorées. On s'appuie sur deux types de matériau empirique : d'une part, une étude menée en 2008 sur l'articulation entre trois types de dispositifs (PRES, RTRA, Pôles de compétitivité), sur quatre régions françaises ; d'autre part, une mission d'accompagnement de l'élaboration du schéma stratégique à 10 ans d'une université moyenne, conduite en 2010 à la demande des collectivités territoriales concernées. En termes de résultats, on montre la diversité des configurations issues des grandes réformes nationales, et on tente d'en présenter les facteurs explicatifs. Les pratiques constatées sont confrontées aux objectifs initiaux de la politique nationale. Néanmoins, malgré l'écart entre une réalité territoriale diversifiée et une vision politique qui a sous-tendu la mise en place des réformes, apparaît le caractère structurant des nouveaux dispositifs, notamment des PRES, qui est mis en évidence sur un cas empirique. Finalement l'autonomie des universités ne peut se déployer qu'à l'intérieur de ces cadres, ce qui était l'objectif recherché initialement, mais les établissements sont-ils toujours en mesure d'utiliser cette marge de manœuvre

    Le rôle des SPL dans la stimulation de l'innovation- Premiers résultats

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    Différents enseignements, à valider sur d'autres SPL, se dégagent des deux investigations conduites sur le Pôle des Technologies Médicales de Saint-Etienne et le SPL de Sainte-Sigolène. On peut les résumer comme suit : - la coopération entre entreprises qu'organisent les SPL n'a rien de naturel. Sans dénier le rôle important que peuvent jouer les moyens de la structure, le volontarisme et les caractéristiques personnelles des animateurs, cette coopération s'inscrit dans une histoire et un contexte propres au territoire concerné, qui en préparent et en conditionnent fortement la possibilité. - L'hypothèse d'un développement propre, " organique ", des actions des SPL, d'une phase de simple mutualisation de moyens, vers une phase de maturité, caractérisée par une orientation vers l'innovation collective, semble contredite par les deux cas étudiés où ce dernier type d'actions est développé dès le début,- sans que le premier type soit forcément exclu. - Derrière la variété des actions engagées, on peut distinguer deux formes principales : l'exploration et la formulation des enjeux stratégiques (à travers des réflexions collectives ou des études externes), la conduite de projets de R&D. Toutefois, il est frappant que ces actions coopératives s'arrêtent toujours en amont de l'innovation produit ou process à proprement parler, qui ne fait pas l'objet d'une mutualisation. - Les apprentissages réalisés par les industriels sont de nature variée - parfois inattendus -, et d'importance diversifiée, voire absents. En tout état de cause, ils sont difficiles à cerner et ne résultent pas mécaniquement des actions engagées. - Les formes d'action engagées et leurs résultats sont également à relier à des caractéristiques personnelles des membres de la structure d'animation (profil de compétence et de légitimité), qui les conduisent à investir de manière diversifiée les terrains de l'animation et de la gestion de projet, de l'insertion institutionnelle, de la structuration des contenus d'actions coopératives

    L'articulation entre Pôles de compétitivité, PRES et RTRA en Ile de France

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    En moins de deux ans, une série d'initiatives rapprochées ont donné naissance successivement aux Pôles de compétitivité, puis aux Pôles de Recherche et d'Enseignement Supérieur (PRES), aux réseaux Thématiques de Recherche Avancée (RTRA), aux instituts Carnot. Ces différents instruments ont chacun pour ambition de fédérer, structurer, visibiliser, les différents acteurs de la recherche et de l'innovation. La question est particulièrement cruciale en Ile de France, où se concentre une bonne part des effectifs et des institutions de recherche et d'enseignement supérieur, où se situent par ailleurs plusieurs Pôles de compétitivité mondiaux. Complexité institutionnelle plus grande, absence d'identité régionale forte, multiplicité des thématiques d'excellence, diversité des organisations des secteurs industriels, proximité des gouvernances des grands organismes de recherche, contribuent à brouiller l'image générale du système : en Ile de France, la région n'est plus vue comme le territoire géographique et institutionnel sur lequel s'organisent nécessairement les nouveaux dispositifs comme les PRES, et l'on ne peut plus raisonner sur la structuration autour d'un secteur industriel d'excellence, symbolisé par un Pôle, auquel pourrait correspondre un RTRA relié aux thématiques du Pôle. Dans ce cadre, l'Ile de France n'est pas toutefois apparue finalement comme un cas de figure nécessitant une adaptation des dispositifs étudiés (PC, PRES, RTRA) par rapport à la règle commune, mais plutôt comme la juxtaposition de configurations variées et souvent nouvelles par rapport à celles observées dans d'autres régions, une sorte de fractale de la France entière. Nombre de conclusions de l'étude menée dans d'autres régions s'y appliquent. Une conclusion générale qui peut être tirée est qu'il faut prendre acte de la grande diversité constatée, ne pas vouloir tout " mettre aux normes " et prendre en compte dans les évaluations les facteurs de contingence des situations rencontrées. Si la complexité de l'ensemble est indéniable, une accélération de la mise en cohérence peut être envisagée à partir de trois pistes : - pousser à des évaluations territoriales régulières du système de soutien à la recherche et l'innovation; - mettre en place des incitations renforçant le rôle des PRES ; - distinguer trois articulations entre recherche et innovation : questions pionnières, questions de maturité intermédiaire, questions mûres

    Linking competitiveness clusters with public higher education and research: the French puzzle

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    The importance of proximity in the field of innovation has been highlighted, notably, in studies which emphasize the growing role of the third mission of the universities, namely, regional economic development. Using an empirical approach, we have attempted to gain an insight into the ways in which networks involving local economic and academic actors are created. This study focuses on France, where the State has recently promoted an aggressive policy designed to develop clusters and reform higher education and research, with a view to bringing together universities, creating centres of excellence, research networks at the local level and promoting connections of both to clusters. The study reveals the existence of a wide variety of configurations and, in spite of globally positive dynamics, highlights areas in which insufficiently well coordinated governmental approaches could be improved. The study also underlines a number of hitherto neglected aspects: a less global approach to institutions should be taken, and analyses of the variety of possible links between science and innovation should be more nuanced. Lastly, the study highlights a profound transformation in the approaches taken by governmental agencies

    "Competitiveness clusters and new approaches to public research: uncertainties in the development of the Triple Helix in France"

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    The importance of proximity in the field of innovation has been highlighted, notably, in studies on the Triple Helix which emphasize the growing role of the third mission of the universities, namely, regional economic development. Using an empirical approach, we have attempted to gain an insight into the ways in which networks involving local economic and academic actors are created. This study focuses on France, where the State has recently promoted an aggressive policy designed to develop clusters and reform higher education and research by, amongst other things, setting up new regional bodies with a view to bringing together universities and creating centres of excellence networks at the local level. The study reveals the existence of a wide variety of configurations in the regions analyzed and, in spite of globally positive dynamics, highlights areas in which insufficiently well coordinated governmental approaches could be improved. The study also underlines a number of hitherto neglected aspects of the Triple Helix model: the model should take a less global approach to institutions, and analyses of the variety of possible links between science and innovation should be more nuanced. Lastly, the study highlights a profound transformation in the approaches taken by governmental agencies
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