161 research outputs found

    Règles et cycles de l’absentéisme féminin

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    La recherche en sciences humaines et sociales n’est toujours pas épargnée par ce que l’on nomme le sexisme ordinaire. Idées-reçues, stéréotypes et poncifs sont encore présents dans certains travaux. La rubrique Mauvais genre, que nous inaugurons dans ce numéro, a pour but d’épingler ces sophismes, malfaçons et absurdités ainsi que de déconstruire la circularité des raisonnements qui les entoure. Elle s’ouvre avec la critique d’un travail d’économistes, qui, aveuglés par leur volonté de montrer que le cycle menstruel des femmes ne peut en aucun cas être sans effet sur leur productivité, leur temps de travail et donc leur salaire, finissent par tirer des données le résultat qu’ils recherchaient fondamentalement. Si le sujet est d’un intérêt incontestable, la démarche est quant à elle indigne d’une recherche scientifique. Le sexisme ordinaire, dans notre métier, conduit à la faute professionnelle. [Premier paragraphe

    Emploi des mères et garde des jeunes enfants en Europe

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    L’article analyse la relation entre l’offre de modes de garde et l’emploi des mères de jeunes enfants en Europe. On distingue les gardes extérieures à la famille (crèches, assistantes maternelles...) de celles issues des congés parentaux qui permettent aux parents de s’occuper eux-mêmes de leur enfant pendant un certain temps. Concernant la première catégorie, il existe une grande disparité en Europe. Les pays offrant un système de garde accessible financièrement et de qualité sont également ceux dans lesquels les mères de jeunes enfants sont les mieux insérées sur le marché du travail. Depuis la directive européenne de 1996, tous les pays d’Europe proposent un congé parental. Cependant, les modalités d’application (indemnisation, flexibilité, durée...) varient fortement d’un pays à l’autre, si bien qu’il peut être un frein à l’insertion des mères sur le marché du travail (France), ou bien être un moyen de leur permettre d’avoir une carrière plutôt continue (Suède). S’il est admis que la générosité du système de prise en charge de la petite enfance va de pair avec une participation élevée des mères au marché du travail, le sens de cette corrélation fait toujours débat. Dans un contexte où les tâches domestiques sont principalement assumées par les femmes, aucune avancée majeure ne pourra être faite en matière d’égalité des sexes si les pouvoirs publics n’offrent pas des modes de garde de qualité et accessibles financièrement à tous les ménages. Il s’agit d’une condition nécessaire, mais certes pas suffisante, à l’insertion des femmes à l’égal des hommes sur le marché du travail.Working parents have two main solutions for their children : as far as these outside childcare options are concerned, European countries have generally implemented collective childcare systems public or private. The second solution is the parental leave; it can be either positive or negative on female participation to the labour market: it depends on its length, flexibility, indemnification... It is admitted that the most generous countries in terms of childcare systems are also those who have the highest mothers’ employment rate. But the sense of the correlation is still debated. In a context where women still are in charge of domestic and family tasks, this paper concludes that it will not be possible to succeed in gender equality without implement available, affordable childcare systems

    10 ans après la réforme du Welfare américain

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    Depuis la fin des années 1980, l’aide sociale américaine a changé. La montée en charge du crédit d’impôt, EITC (Earned Income Tax Credit)1, qui associe le droit à l’aide publique au devoir de travailler, a enclenché le passage du Welfare au Workfare. Le vote du Personal Responsibility and Work Opportunity Reconciliation Act (PRWORA), le 22 août 1996, a entériné cette transition. Les fondements de l’aide sociale ont été bouleversés, Bill Clinton en appelant à la fin du Welfare traditionnel (« The end of the Welfare as we know it »). Les dispositifs sociaux, qui pour certains dataient des années 1930, ont laissé place à d’autres, qui exigent des bénéficiaires une implication sur le marché du travail. Dix ans après son vote, le bilan du nouveau dispositif est l’objet de controverses. Certains voient dans ces orientations de l’État providence la clé de voûte d’une politique efficace de lutte contre la pauvreté. D’autres, plus sceptiques, dénoncent les effets pervers d’une politique sociale qui laisse de côté des personnes inemployables et dont les bons résultats dépendent du dynamisme du marché du travail. Ce débat permet d’ouvrir des pistes de réflexion pour la France (...)

    Le partage du congé parental : un impératif d'égalité

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    Le projet de loi sur l’égalité entre femmes et hommes, voté par le Sénat le 18 septembre 2013, comprend notamment un volet visant à modifier les modalités d’accès à l’allocation de congé parental, le Complément libre choix d’activité (CLCA). Le droit à cette allocation est un droit familial : il est attribué à celui des deux parents qui réduit ou cesse son activité professionnelle pour s’occuper de l’enfant, et ce pour une durée de 3 ans maximum. Partant du constat que 98 % des allocataires sont des femmes, l’objectif visé par la loi est d’encourager les pères à y recourir : désormais sur les 36 mois de droit à l’allocation de congé parental, 6 devront être pris par l’autre parent. Autrement dit, au terme de 30 mois de congé parental pris par la mère, le père devra prendre le relais pour les 6 mois restant, au risque pour la famille de perdre ces 6 mois. L’Unaf, hostile à cette réforme, a publié sur son site une enquête sur « Les pères et le congé parental »..

    Réduire les inégalités professionnelles en réformant le congé paternité

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    Les femmes réalisent 71 % du travail domestique (ménage, cuisine, linge) et 65 % du travail familial. Contrairement aux hommes, elles ajustent leur carrière aux contraintes de la vie familiale, surtout en présence de jeunes enfants. Les interruptions d'activité sont plus fréquentes pour elles que pour les hommes et 80 % du temps partiel est pourvu par des femmes. En conséquence, durant leur vie d’âge actif, le temps que les femmes consacrent à leur activité professionnelle représente en moyenne 67 % de celui des hommes. Enfin, elles gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes. Dans ce contexte, une piste pour réduire les inégalités professionnelles consiste à modifier la répartition du temps consacré aux enfants entre femmes et hommes. Depuis 15 ans, l’effort budgétaire a porté sur le développement des modes d’accueil de la petite enfance, ce qui a permis de soutenir le travail des mères de jeunes enfants, mais cela n'a pas encouragé les pères à consacrer plus de temps aux tâches familiales. Parallèlement, la politique de congés parentaux est restée ambiguë et les dernières orientations conduisent à les réduire progressivement. Or elles constituent un levier pour encourager le partage des tâches dans la famille, à condition qu’elles soient construite dans cette optique. Certains pays proposent des systèmes qui incitent, voire contraignent les pères à consacrer plus de temps aux enfants : en Islande, les pères prennent un tiers de l’ensemble des congés réservé aux deux parents. Un congé paternité obligatoire et plus long rééquilibrerait entre les deux parents l’impact d’une naissance sur la carrière. Associé à l’expansion des structures d’accueil de la petite enfance, il orienterait les politiques familiales vers l’objectif d’égalité. Trois scénarios sont envisageables : 1. Le congé de paternité actuel de 11 jours calendaires devient obligatoire pour un coût supplémentaire pour les finances publiques de 129 millions d’euros, soit un coût total de 403 millions d'euros ; 2. Le congé paternité devient obligatoire et sa durée est doublée, passant à 22 jours calendaires. Le coût supplémentaire serait de 532 millions d’euros, soit un coût total de 806 millions d’euros ; 3. La durée du congé paternité obligatoire est alignée sur celle du congé maternité obligatoire post-natal de 6 semaines (soit 42 jours calendaires), pour un coût supplémentaire de 1,26 milliard d’euros, et ce qui porterait le coût du congé paternité à 1,54 milliard d’euros. À l’un de ces trois scénarios pourrait s’ajouter la possibilité pour la mère de transférer une partie du congé maternité post-natal au père, ce qui est neutre pour les finances publiques1. Le coût actuel des indemnités journalières liées à la maternité est de plus de 3 milliards d’euros

    Les femmes sur le marché du travail aux États-Unis:Évolutions mises en perspective avec celles de la France et de la Suède

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    En s’appuyant sur la littérature existante, cet article décrit les transformations de la position des femmes sur le marché du travail aux États-Unis tant sous l’angle quantitatif que qualitatif. Les tendances sont mises en perspectives avec celles qu’ont connues la France et la Suède. Globalement, les inégalités entre les sexes dans la sphère professionnelle se sont fortement résorbées sur une longue période. Mais en moyenne elles restent plus marquées aux États-Unis qu’en Suède et qu’en France, même si les Américaines les plus qualifiées bénéficient d’un traitement plus favorable du point de vue du déroulement de carrière que leurs homologues françaises et suédoises. Deux traits marquants ressortent de cette étude. Tout d’abord la réduction moyenne des inégalités entre les sexes aux États-Unis s’est appuyée sur l’explosion des inégalités sociales à partir des années 1980. Ensuite, cette réduction des inégalités entre les sexes ne concerne pas toutes les femmes : pour les moins qualifiées les améliorations sont modestes, voire inexistantes sur certains points, et donc les inégalités entre les femmes qualifiées et celles n’ayant pas de diplôme ont augmenté.This article describes the changes over decades of the female participation to the labor market in the United States. Theses trends are compared to the French and the Swedish cases. In general, gender inequalities have decreased since the 1950’s. But in average, gender gaps are larger in the United States than they are in France or in Sweden. Even though, the most educated American women take advantage of more career opportunities than French or Swedish women. The first main conclusion of the paper is that the average decrease of gender inequalities in the USA have been came along with an explosion of social inequalities since the 1980. The second conclusion deals with the fact the decrease in gender inequalities did not concern all women: the less educated women have known almost no significative improvement of their situation, and the inequalities between skilled and unskilled women have dramatically increased

    Recession, austerity and gender:A Comparison of Eight European Labour Markets

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    The GDP collapse phase of the economic crisis has less affected female employment than male employment, whereas the austerity phase was particularly harsh for women. This gendered impact of the different stages of the crisis is described in the literature as follows: “from he-cession to sh(e)austerity”. This article aims to analyse the gendered trends in labour market for eight European countries. The quarterly evolution of the participation of women and men and the employment at the sectorial level are decomposed. The “he-cession to sh(e)austerity” scenario does not apply to all the selected countries. The other channels through which austerity policies can jeopardize gender equality and women’s rights are identified by referring to a typology of these policies
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