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    Analyse économique comparée de la gestion forestière publique des différentes stratégies de production ligneuse au Cameroun

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    Durant les décennies 1980 et 1990, le Cameroun a connu une sévère crise économique consécutive à la double baisse des cours internationaux et de la production de ses principaux produits d'exportation (café, cacao, pétrole). Cette crise a sensiblement réduit la part desdits produits dans le PIB et a accru l'importance relative d'autres secteurs. C'est le cas du secteur forestier dont la contribution est passée de 2.3% en 1986/87 à plus de 10% depuis 1995. Cette période de croissance du secteur forestier a coïncidé avec la réapparition de l'impératif de protection de l'environnement prôné par la communauté internationale depuis le sommet de Rio en 1992. Ce sommet préconise la mise en place des politiques de gestion qui encourage la préservation des forêts. Comment concilier l'importance économique du secteur forestier et la nécessité de préserver les forêts au Cameroun est la question cruciale à laquelle est confronté tout planificateur socio-économique. Cette thèse est une tentative de réponse à cette question. Elle modélise la planification des forêts publiques soumises à exploitation industrielle au Cameroun. Elle présente une analyse économique comparée de la gestion forestière suivant trois modes de régénération : naturelle, artificielle et mixte. L'objectif de l'étude est de dégager le mode de régénération qui fournit la plus grande valeur actuelle nette (VAN) tout en assurant une gestion soutenue et par extension durable. Ceci implique de comparer la VAN, le revenu net moyen, la distribution temporelle des revenus, le volume moyen de bois exploité, la composition spécifique des volumes de bois produits, les superficies forestières naturelles préservées. Pour chaque mode de régénération nous avons d'une part, déterminé l'évolution de la production de bois et les paramètres d'exploitation et, d'autre part, développé un modèle de programmation linéaire mixte en nombres entiers. L'objectif du planificateur à travers chaque modèle de gestion est de maximiser la VAN des forêts exploitées. La réalisation de cet objet est liée aux contraintes de superficies, de croissance des essences, de gestion soutenue, de transformation, de transport, de législation, ... Des simulations intégrant la satisfaction des besoins des populations rurales en gibier et la préservation de la diversité spécifique des essences sont réalisées. L'étude montre que la régénération mixte génère une activité forestière plus intense que les régénérations artificielle et naturelle respectivement. Elle dégage la VAN et le revenu net moyen les plus élevés. Les régénérations mixte et artificielle pénalisent les générations présentes dans la distribution de revenu net au cours du temps. Les revenus générés par l'exploitation des forêts naturelles au cours des premières périodes d'exploitation sont presque en totalité réinvestis dans les plantations forestières qui seront exploitées par les générations futures. Contrairement à la régénération naturelle, les régénérations mixte et artificielle n'assurent pas la préservation des forêts naturelles et de toutes les espèces ligneuses. En effet, toutes les forêtsnaturelles sont rasées 60 ans au plus tard après l'ouverture des forêts à l'exploitation. De même, pour ces deux modes de régénération, seules les essences de courte et moyenne révolutions sont plantées. L'étude montre aussi que la matière ligneuse exploitée est valorisée uniquement sous forme de gros bois. Ce bois est transformé en parquet et mélange "sciage-tranchage-déroulage" pour les essences nobles. Il est essentiellement exporté en grume pour les essences moins nobles. L'intégration des besoins des populations rurales en gibier et la préservation de la diversité spécifique des essences foretières réduisent l'intensité de l'exploitation forestière. Elles imposent la préservation des forêts naturelles. De même la recherche de la stabilité de l'écosystème forestier par l'augmentation des diamètres d'exploitabilté actuellement appliqués au Cameroun, réduit l'intensité de l'exploitation forestière. L'interdiction par la législation forestière d'exporter les grumes réduit la valeur nette de la matière ligneuse exploitée. Les résultats de l'étude ont permis de formuler des recommandations qui permettraient d'améliorer la valorisation de la matière ligneuse au Cameroun dans une perspective soutenue et durable. De nombreuses pistes de recherche sont aussi proposées afin d'approfondir cette recherche.Thèse de doctorat en Sciences agronomiques -- UCL, 200
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