111 research outputs found

    L’éveil d’une nation, l’art à l’aube d’une Tunisie moderne (1837-1881)

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    Des bus d’écoliers, des familles venues de diverses parties de la Tunisie, des articles dans la presse internationale, l’exposition L’éveil d’une nation, organisée du 27 novembre au 27 février à Tunis fera date. Elle aura fait prendre conscience à ses 45 123 visiteurs de la richesse des temps précoloniaux, de la nécessité de reconsidérer le XIXe siècle, en Tunisie et dans d’autres anciennes provinces de l’Empire ottoman. Ouvrant les portes du palais abandonné de Ksar Saïd dans la banlieue ou..

    Pierre SINGARAVÉLOU, Professer l’Empire. Les « sciences coloniales » en France sous la IIIe République

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    Prendre les sciences coloniales au sérieux et les considérer dans leur ensemble. Tels sont les objectifs ambitieux de cet ouvrage, issue d’une thèse, qui donne la première vision panoramique des institutions, des acteurs et des disciplines ayant façonné l’ensemble de ces sciences en France, des années 1870 jusqu’en 1940. À rebours d’une historiographie française et d’études postcoloniales qui, depuis les décolonisations, ont surtout rejeté tous ces savoirs jusqu’à les essentialiser, Pierre Si..

    L’éveil d’une nation, l’art à l’aube d’une Tunisie moderne (1837-1881)

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    Des bus d’écoliers, des familles venues de diverses parties de la Tunisie, des articles dans la presse internationale, l’exposition L’éveil d’une nation, organisée du 27 novembre au 27 février à Tunis fera date. Elle aura fait prendre conscience à ses 45 123 visiteurs de la richesse des temps précoloniaux, de la nécessité de reconsidérer le XIXe siècle, en Tunisie et dans d’autres anciennes provinces de l’Empire ottoman. Ouvrant les portes du palais abandonné de Ksar Saïd dans la banlieue ou..

    Le « pluralisme juridique ». Au fil d’un conflit de succession en Méditerranée à la fin du XIXe siècle

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    En 1887, six ans après la colonisation de la Tunisie par la France, disparaissait à Florence un esclave affranchi, ancien ministre de la province ottomane de Tunis. Examinant les multiples conflits qui ont surgi autour de la succession de ce dignitaire, cette étude explore les apports et les limites du concept de « pluralisme juridique ». Les situations de coexistence entre au moins deux systèmes légaux révèlent des dynamiques complexes : à la fois, une formulation privilégiée des conflits par le droit, dans des moments d’intégration financière poussée avec l’Europe et de flottement des appartenances juridiques ; mais aussi une redéfinition plus générale des sphères juridiques, notamment une essentialisation d’un champ normatif musulman. Ce concept pose aussi la question de la prise en compte des normes extra-judiciaires (service de l’État, engagements financiers), des liens entre sphères normatives et de nos manières d’appréhender les archives judiciaires.In 1887, six years after the French colonization of Tunisia, a manumitted slave and former minister of the Ottoman province of Tunis passed away in Florence. By analyzing the many conflicts that erupted around this dignitary’s inheritance, this essay assesses the benefits and shortcomings of the concept of legal pluralism. Legal pluralistic contexts, namely situations of coexistence between at least two legal systems, reveal complex historical dynamics within societies transitioning from one imperial domination to another. This concept shows that there is a privileged resolution of conflicts by law in times of forced financial integration with Europe and when legal identities are uncertain. More broadly, it demonstrates a more general redefinition of legal spheres, especially an essentialization of a normative Muslim field. This concept also raises the question of the consideration of extra-judicial standards (e.g., state service, financial commitments), of the links between normative spheres, and of our manner of understanding judicial records.1887, sechs Jahre nach der Kolonisierung Tunesiens durch Frankreich, verschwand in Florenz ein freigelassener Sklave, der ehemalige Minister der ottomanischen Provinz von Tunis. Durch eine Untersuchung der zahlreichen Konflikte, die um die Nachfolge im Amt entstanden, betrachtet die vorliegende Studie Chancen und Probleme des Konzepts des Rechtspluralismus. Situationen mit zwei oder mehr Rechtssystemen machen komplexe Dynamiken deutlich. Das Konzept zeigt privilegierte juristische Lösungen von Konflikten in Zeiten erzwungener finanzieller Integration mit Europa und wenn legale Identitäten unklar sind. Es zeigt auch eine generelle Neudefinition der juristischen Sphäre, vor allem eine Festschreibung normativer muslimischer Rechtsfelder. Dieses Konzept stellt zudem die Frage nach der Berücksichtigung außerrechtlicher Normen (Staatsdienst, finanzielle Verpflichtungen), nach den Verbindungen zwischen den einzelnen normativen Sphären und nach der Art und Weise, wie mit juristischen Archivalien umzugehen ist

    Le retrait après la disgrâce : Les Khaznadār à Tunis dans la seconde moitié du XIXe siècle

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    Mamelouk d’origine grecque, le vizir Muṣṭafā Khaznadār s’imposa comme le personnage le plus influent de la province ottomane de Tunis entre 1837 et 1873. Sa prépondérance puis la marginalisation de ses fils après sa disgrâce constituent un exemple de réaménagement des relations entre une grande famille et l’autorité provinciale des beys de Tunis alors transformée par les réformes ottomanes puis le protectorat français. Le Khaznadār sut tirer profit de l’exercice patrimonial du pouvoir et de la mise en place d’un système constitutionnel à partir de 1861. Mais ses fils aînés, pourtant destinés à l’exercice de charges administratives, eurent du mal à trouver leur place au début du protectorat. Leur ascendance et leur nom rappelaient trop de mauvais souvenirs aux sujets et aux nouveaux maîtres français du pays.Prime Minister Muṣṭafā Khaznadār, a Mamluk born in the Greek island of Chios, became the most influential public figure of the Ottoman province of Tunis between 1837 and 1873. Both his ascendancy and the consecutive marginalization of his sons in the immediate afterwards of his fall may be analyzed as an example of the emerging relationship forged between an important family of the time and the provincial beylical authority. This new political balance was itself profoundly transformed both by the Ottoman reforms and the French colonial domination. Surely, the Khaznadār did take great advantages from the beylical power, especially through its patrimonial dimensions. But he also knew how to deal with the new constitutional regime established in 1861. However, his elder sons, although prepared for administrative careers, hardly found their ways in the beginnings of the French protectorate. Interestingly enough, their names and their ascendancy were not of blessed memory in the Modern Tunisian records

    À l’école des palais : les maîtrises de l’écrit parmi les mamelouks des beys de Tunis, des années 1770 aux années 1860

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    In 1840, the governor of Tunis, Ahmed Bey, established a military school within his palace of Bardo allowing some of the servants, the youngest mamlūks, to attend its courses. The Military School combined European military knowledge that was already known to the regular army under mamlūks command, and an Islamic education that had been strengthened within the palace in the 1810s and 1820s. During the first years of the school’s existence, the graduates would not distinguish themselves from the governor’s eldest servants, who benefited from his support and were sometimes autodidacts. Nevertheless, a servant’s rise in rank would usually depend on his individual merits rather than on the academic credentials obtained by his generation. The graduates of Bardo would eventually rise to power, not so much by criticizing the despotic authority, but by transforming the structure of administrative tasks in such a way that the fragmented system of apprenticeship and scribal training was increasingly set aside

    Pierre SINGARAVÉLOU, Professer l’Empire. Les « sciences coloniales » en France sous la IIIe République

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    Prendre les sciences coloniales au sérieux et les considérer dans leur ensemble. Tels sont les objectifs ambitieux de cet ouvrage, issue d’une thèse, qui donne la première vision panoramique des institutions, des acteurs et des disciplines ayant façonné l’ensemble de ces sciences en France, des années 1870 jusqu’en 1940. À rebours d’une historiographie française et d’études postcoloniales qui, depuis les décolonisations, ont surtout rejeté tous ces savoirs jusqu’à les essentialiser, Pierre Si..

    Commémorer l’abolition de l’esclavage en Tunisie. Les droits des citoyens noirs et l’histoire des esclaves d’origines européennes

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    Cet article confronte la politique de mémoire de l’esclavage dans la Tunisie post-révolutionnaire à une histoire graduelle, et très lente, de la fin des esclavages dans ce pays depuis le début du xixe siècle. Il explore le choix de l’État tunisien de commémorer l’abolition de l’esclavage en Tunisie en référence à la promulgation d’un décret de 1846, et montre comment la fin de l’esclavage des Africains de l’Ouest et de l’Est est devenue un élément central dans la construction d’une mémoire civique.Cet article s’appuie, dans une première partie, sur les travaux récents, novateurs et stimulants d’Inès Mrad Dali, Stéphanie Pouessel, Maha Abdelhamid et Marta Scaglioni sur les communautés noires de Tunisie. Il convoque, dans une seconde partie, d’autres travaux sur les captif⋅ve⋅s européen⋅ne⋅s et sur les mamelouks ou esclaves et serviteurs musulmans au Maghreb, souvent d’origine caucasienne. La première partie resitue la commémoration de l’esclavage dans le contexte de revendications civiques portées par des militant⋅e⋅s noir⋅e⋅s en Tunisie depuis la révolution de 2011. Les transformations profondes qu’ont connues les communautés noires depuis la décolonisation des années 1950 ont façonné ces revendications. En effet, pour ces militant⋅e⋅s anti-racistes, ce qui est devenu déterminant, plus que les récits locaux qui visaient à expliquer voire à légitimer les positions subalternes de ces communautés – en particulier dans le sud du pays –, ce sont les catégories nationales d’appartenance à une communauté civique tunisienne et, en conséquence, les débats sur la mémoire collective et les représentations historiques de la nation.La seconde partie élargit la réflexion aux captif⋅ve⋅s chrétiens et surtout aux esclaves, hommes et femmes, d’origine caucasienne convertis à l’islam (mamelouks et odalisques) dans la Tunisie du xixe siècle. Cette partie montre que les descendant⋅e⋅s de captif⋅ve⋅s européens sont moins concernés par la commémoration d’une abolition de l’esclavage. Ils s’intègrent davantage à l’histoire du pays en fonction de leur contribution à l’édification d’une nation tunisienne et de son État. L’intégration plus que contrastée des descendant⋅e⋅s d’esclaves à la société tunisienne, et plus encore le rapport distinct de ces groupes à la mémoire de l’esclavage, confirment sur le temps long, le constat dressé aujourd’hui d’un traitement différencié des Tunisiens en fonction de leur couleur de peau.L’article conclut sur deux constats : les militant⋅e⋅s anti-racistes tunisien⋅ne⋅s ont voulu lutter contre des discours et des catégorisations racistes. Ils ont réussi, de ce point de vue, à faire avancer leur cause en rendant officielle la commémoration de l’abolition de 1846. Ils ont désormais à poser la question fondamentale et ardue de la distribution inégalitaire des ressources dans la Tunisie post-révolutionnaire.This article contrasts a policy of commemoration of slavery in post-revolutionary Tunisia with the gradual and very slow history of the demise of slavery in this country since the beginning of the 19th century. It explores the choice of the Tunisian state to commemorate the abolition of slavery in Tunisia with reference to the promulgation of a decree enacted in 1846, and the way in which the end of West and East African slavery became central to civic memory in Tunisia.The first part of the article is based on recent, innovative and stimulating scholarly research by Inès Mrad Dali, Séphanie Pouessel, Maha Abdelhamid and Marta Scaglioni on black communities in Tunisia. The second part relies on works on European captives and the Mamluks or Muslim slaves and servants of often Caucasian origin in the Maghreb.The first section places the issue of the commemoration of slavery in the context of the emergence of civic claims from black activists in Tunisia since the 2011 Revolution. The profound transformations that black communities have undergone since decolonization in the 1950s have shaped these claims. Indeed, the categories of national belonging to a Tunisian civic community, and therefore the debates on collective memory and the historical representations of the nation, have become more decisive for these anti-racist activists than the narratives of local origins which aimed to explain or even legitimize the subordinate positions of these communities, especially in the south of the country.The second section broadens the discussion to include Christian male and female captives and especially the cases of male and female slaves of Caucasian origin converted to Islam (Mamluks and Odalisques) in 19th-century Tunisia. This section shows that the descendants of European captives are less concerned with the commemoration of the abolition of slavery. Their role in the country’s history is greater because of their contribution to the founding of the Tunisian nation and its state. The uneven integration of the descendants of slaves into Tunisian society, in addition to the separate relationship with the memory of slavery of these groups explain over a long period of time the presence today of the differential treatment of Tunisians on the basis of skin colour.The article concludes with two observations: Tunisian anti-racist activists wanted to fight against racist discourses and categories. From this point of view, they succeeded in advancing their cause by giving official status to the commemoration of the abolition of 1846. Henceforth, the fundamental and difficult question of the unequal distribution of resources in post-revolutionary Tunisia remains to be asked.Este artículo confronta la política de memoria de la esclavitud, en el Túnez posrevolucionario, con una historia gradual y muy lenta del fin de las esclavitudes en este país desde el inicio del siglo xix. Explora la elección del Estado tunecino de conmemorar la abolición de la esclavitud en Túnez en referencia a la promulgación de un decreto de 1846, y muestra cómo el fin de la esclavitud de los africanos del oeste y del este del continente se volvió un elemento central en la construcción de una memoria cívica.La primera parte de este artículo se basa en los trabajos recientes, innovadores y estimulantes de Inès Mrad Dali, Stéphanie Pouessel, Maha Abdelhamid y Marta Scaglioni sobre las comunidades negras de Túnez. La segunda parte hace referencia a otros trabajos sobre los cautivos europeos y sobre los mamelucos o esclavos y servidores musulmanes en Magreb, con frecuencia de origen caucásico.La primera parte restituye la conmemoración de la esclavitud en el contexto de las reivindicaciones cívicas llevadas a cabo por militantes negros en Túnez desde la revolución de 2011. Las transformaciones profundas que conocieron las comunidades negras desde la descolonización de los años 1950 dieron forma a estas reivindicaciones. En efecto, para estos militantes antirracistas, más determinantes aún que los relatos locales que apuntaban a explicar e incluso a legitimar las posiciones subalternas de estas comunidades –en particular en el sur del país–, fueron las categorías nacionales de pertenencia a una comunidad cívica tunecina y, en consecuencia, los debates sobre la memoria colectiva y las representaciones históricas de la nación.La segunda parte extiende la reflexión a las cautivas y a los cautivos cristianos, y sobre todo a los esclavos, hombres y mujeres, de origen caucásico convertidos al islam (mamelucos y odaliscas) en el Túnez del siglo xix. Esta parte muestra que los descendientes de los cautivos europeos se sienten menos implicados por la conmemoración de la abolición de la esclavitud. Se integran en mayor medida a la historia del país en función de su contribución a la construcción de una nación tunecina y de su Estado. La integración, con muchos contrastes, de los descendientes de esclavos en la sociedad tunecina, y más aún la relación diferente de estos grupos con la memoria de la esclavitud confirman, en la larga duración, la constatación que se hace hoy de un tratamiento diferenciado de los tunecinos en función del color de piel.El artículo concluye con dos constataciones: los militantes antirracistas tunecinos quisieron luchar contra discursos y categorizaciones racistas. Desde este punto de vista, lograron hacer avanzar su causa volviendo oficial la conmemoración de la abolición de 1846. De ahora en más deben plantear la cuestión fundamental y ardua de la distribución desigual de los recursos en el Túnez posrevolucionario.Este artigo confronta a política de memória da escravidão na Tunísia pós-revolução com uma história gradual, e muito lenta, do fim da escravidão nesse país a partir do princípio do século XIX. Explora a escolha do Estado tunisiano de comemorar a abolição da escravidão na Tunísia referindo-se a promulgação de um decreto de 1846, e mostra como o fim da escravidão dos Africanos de Oeste e Este tornou-se um elemento central na construção de uma memória cívica.A primeira parte deste artigo baseia-se nos trabalhos recentes, novadores e estimulantes de Inès Mrad Dali, Stéphanie Pouessel, Maha Abdelhamid e Marta Scaglioni sobre as comunidades negras de Tunísia. Convoca, numa segunda parte, outros trabalhos sobre os cativos europeus e os mamelucos ou escravos e servos muçulmanos no Magreb, muitas vezes de origem caucasiana.A primeira parte restitue a comemoração da escravidão no contexto das reivindicações cívicas dos militantes negro.a.s na Tunísia desde a revolução de 2011. As transformações profundas que conheceram as comunidades negras a partir da descolonização dos anos 1950 moldaram essas reivindicações. De fato, para esses militantes anti-racistas, o que se tornou determinante, mais de que os relatos locais que visavam explicar e até legitimar as posições subalternas dessas comunidades — em particular no sul do país —, foram as categorias nacionais de pertença a uma comunidade cívica tunisiana e, portanto, os debates sobre a memória coletiva e as representações históricas da nação.A segunda parte alarga a reflexão, considerando os cativos e cativas cristãos e sobretudo os escravos, homens e mulheres de origem caucasiana convertidos ao Islã (mamelucos e odaliscas) na Tunísia do século XIX. Esta parte mostra que os descendentes de cativos europeus encontram-se menos interessados pela comemoração de uma abolição da escravidão.Estão mais integrados à história do país em função de sua contribuição para a edificação de uma nação tunisiana e de seu Estado. A integração mais contrastada dos descendentes de escravos na sociedade tunisiana, e ainda mais a relação distinta desses grupos com a memória da escravidão, confirmam na longa duração, a observação hoje em dia de um tratamento diferenciado dos Tunisianos em função de sua cor de pele.O artigo conclue com duas observações : os militantes anti-racistas tunisianos quiseram lutar contra discursos e categorias racistas. Conseguiram, deste ponto de vista, fazer evoluir a sua causa, tornando oficial a comemoração da abolição de 1846. Devem hoje colocar a questão fundamental e difícil da distribuição desigual dos recursos na Tunísia pós-revolução
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