10 research outputs found

    « Morts d'inanition »

    No full text
    Pour la plupart des Français qui l’ont vécue, la période de l’Occupation évoque en premier lieu l’immense difficulté à vivre au quotidien. La pénurie des produits de première nécessité, soumis à un rationnement de plus en plus sévère, oblige nombre d’entre eux à élaborer de véritables stratégies de survie. La faim, dont le spectre avait cessé de hanter les imaginaires, redevient une expérience largement partagée et structure bien des existences recentrées sur la satisfaction au jour le jour des besoins vitaux. Or si les historiens admettent que les difficultés de ravitaillement et les « privations » ont joué un grand rôle dans la montée des oppositions au régime de Vichy, ils ne se sont guère intéressés aux victimes de la « famine lente ». Difficiles à dénombrer, celles-ci ne sont pas prises en compte dans les statistiques des victimes du conflit. C’est à cette lacune que remédie cet ouvrage qui tente d’identifier tous ceux qui, dans la France occupée, sont morts de faim, de froid mais aussi de pathologies afférentes à la dénutrition (tuberculose en particulier). Parce que, trop isolés ou trop fragiles, ils n’avaient pas les moyens financiers, physiques et/ou psychiques de remporter cette épuisante « course aux calories » à laquelle il fallait se livrer pour survivre. Les auteurs se penchent sur le sort des « pensionnaires » de collectivités, hospitalières (hospices de vieillards, hôpitaux généraux, sanatoriums) et non-hospitalières (prisons, camps d’internement), en mettant l’accent sur celui des aliénés internés dans les hôpitaux psychiatriques qui ont payé le plus lourd tribut à la sousalimentation. Ils analysent également le devenir des groupes socialement et biologiquement les plus vulnérables de la population des grandes villes et les ripostes, sélectives, mises en oeuvre par les autorités pour atténuer les effets des restrictions sur la santé publique

    Faire l’histoire de la Résistance

    No full text
    Dès la Libération, « faire l’histoire de la Résistance » a été perçu comme une tâche posant des problèmes spécifiques aux historiens. On ne peut comprendre les vicissitudes d’une historiographie à la fois riche et complexe sans prendre en compte les moyens mis en œuvre pour faire face à ce défi, et notamment les travaux du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, qui pilota jusqu’en 1980 la plupart des travaux menés sur la Résistance. Pionnier par le recours aux enquêtes orales, unique par l’utilisation d’un réseau de correspondants régionaux, anciens résistants pour beaucoup, ce Comité est le signe le plus visible d’un phénomène plus général : l’implication des résistants et de leurs associations dans l’historiographie de la Résistance. Celle-ci a donc été dès l’origine au cœur de questions aujourd’hui ressassées : la relation conflictuelle entre histoire savante et mémoire individuelle et collective, la possibilité même d’une histoire du temps présent, les risques d’une histoire officielle – sachant que le Comité n’en était pas moins animé et piloté par des historiens professionnels, et non des moindres puisque Lucien Febvre en fut le premier président. Organisé par la Fondation de la Résistance et l’institut d’études politiques de Lyon, ce colloque avait donc pour enjeu d’évaluer le degré de pertinence de l’affirmation courante selon laquelle on serait passé progressivement « de la mémoire à l’histoire », de poser les jalons pour une étude dépassionnée des relations entre historiens et acteurs en histoire contemporaine et du lien entre évolution historiographique et demande sociale. Sans prétendre à l’exhaustivité, tant le champ couvert par le Comité fut vaste, les contributions rendent compte de sa genèse, de ses méthodes, de ses publications, des problèmes rencontrés pour accéder aux archives. Pour mettre en perspective son apport, d’autres acteurs de cette historiographie ont été évoqués aux niveaux régional et national mais aussi international avec les travaux des historiens anglo-saxons et le regard des historiens allemands. Des comparaisons avec la Belgique et l’Espagne ont enfin permis de mieux mesurer les problèmes communs à l’étude des résistances en Europe

    La Résistance et les Français

    No full text
    Si l'histoire du régime de Vichy, de la collaboration, de la répression a beaucoup progressé ces dernières années, celle de la Résistance a connu une certaine stagnation. C'est pourquoi, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la Libération, des historiens travaillant sur cette période ont souhaité faire le point. Ce livre est le résultat d'une rencontre internationale qui s'est tenue en septembre 1994 à l'université Rennes 2. Les articles ici rassemblés s'interrogent sur les relations particulières que les Français entretiennent avec la Résistance et réciproquement. Sont ainsi étudiées de plus près les relations avec le monde paysan et l'attitude des catholiques. Mais la Seconde Guerre mondiale en France concerne aussi les Alliés, leurs liens avec les Résistants et nécessairement avec la population qui subit les conséquences : tentatives de débarquement, parachutages de matériel et d'hommes, combats sur son territoire. Les relations entre les Français et la Résistance ne s'arrêtent pas à la Libération ; elles se poursuivent parfois difficilement à travers l'épuration, mais aussi à travers le combat politique. Au-delà, plus près de nous, à travers les affrontements de mémoire. La Résistance et les Français ne prétend nullement à l'exhaustivité, il essaie de présenter ces divers aspects sous un angle neuf

    Annuaire 2003-2004

    No full text

    Annuaire 2002-2003

    No full text
    corecore