20 research outputs found
Patrick J. Brunet, dir., Éthique et Internet
L’ouvrage collectif dirigé par Patrick J. Brunet, Éthique et Internet, s’inscrit dans une réflexion entamée avec un précédent ouvrage, L’éthique dans la société de l’information (Paris, Presses de l’université de Laval/Éd. L’Harmattan, 2001). L’ouvrage réunit des contributions variées, en onze chapitres regroupés en trois grandes sections, autour d’une problématique générale : les enjeux éthiques contemporains soulevés par Internet, ses usages et ses incidences individuelles et collectives. L..
Gérard Nauroy, Pierre Halen, Anne Spica, éds, Le désert, un espace paradoxal
Ce n’est pas le moindre des paradoxes que d’affronter le désert par les mots, écrit Alain Cullière dans l’avant-propos de cet ouvrage qui rassemble trente-quatre contributions pluridisciplinaires déployées sur un vaste champ chronologique, du premier siècle de notre ère jusqu’aux ultimes confins du XXe siècle, dans une double perspective, lien entre écriture et morale d’une part, le désert saisi comme espace paradoxal de l’autre. Dans son introduction, Gérard Nauroy note que le désert est un ..
Yves Clot, Roland Gori, dirs, Catachrèse : éloge du détournement
Les auteurs-éditeurs – un psychologue du travail et un psychanalyste – indiquent d’entrée que ce livre est le produit d’une surprise, née d’un constat : l’usage essentiel dans leur propre discipline d’un concept issu de la linguistique, celui de catachrèse. Mais le glissement d’un procédé en usage dans un domaine vers une autre fonction dans un champ différent impose l’interrogation sur l’intérêt d’une telle migration conceptuelle. Yves Clot et Roland Gori postulent et prouvent qu’un concept ..
Vincent Lowy, Marcel Ophuls
La vérité que nous élaborons n’est que la somme de ce qui arrange tout le monde, pondéré du pouvoir que chacun possède. Telle pourrait être la leçon à tirer des entretiens de Vincent Lowy avec Marcel Ophuls, fils de Max Ophuls, cinéaste. Salué à l’étranger comme un auteur de premier plan, récompensé dans toute l’Europe et aux États-Unis, célébré dans la presse internationale, Marcel Ophuls reste pourtant un quasi-inconnu en France, l’homme d’un seul film, Le Chagrin et la pitié, dont les polé..
La fiction audiovisuelle par épisodes, un art populaire majeur en Europe ? Essai d'ethno-archéologie morphologique
National audienc
L'invu-visible de soi dans les histoires de vie : flânerie ethnographique et distanciation intimiste
International audience0 cassettes ont composé Le Filmeur, film-témoignage d’Alain Cavalier d'une vie faite de bonheurs et de peurs. Comme il le dit lui-même, l'idée de laisser passer de bons moments l'avait poussé à tout écrire. La caméra a pris le relais dans ce journal visuel. Alain Cavalier nous raconte avec pudeur et humour ces instants heureux, la maladie puis la mort de ses parents, sa peurs du cancer, ses opérations. Plus de dix ans ont été nécessaires au réalisateur pour achever Le Filmeur. Les premiers plans du film ont été tournés en 1994, les derniers en 2005. Alain Cavalier n'utilise pas d'effet, il est l'effet. Il ne triche pas, montre les choses comme il les voit à travers l'objectif de sa caméra, même si c'est un instant volé qui ne devrait concerner que lui ou sa compagne. A 40 ans, Chris Dancy a décidé de mesurer toute sa vie. Il est devenu « l’homme le plus connecté du monde », une façon pour lui d’atteindre un niveau de contrôle sans précédent sur son existence. Il a découvert le champ naissant du « quantified self », la mesure de soi pour connaître précisément ses comportements et pouvoir les optimiser en conséquence. Chris Dancy va pousser cette logique très loin. Il installe chez lui et sur lui une batterie de capteurs, pour collecter toutes les données possibles sur ses comportements, de ses heures de sommeil à ses rythmes urinaires. Il écrit des programmes pour garder des traces de tout ce qu’il fait et de tous les paramètres de son environnement. Joanna Choumali a photographié à Abidjan la dernière génération de personnes scarifiées. Pratiquées sur les enfants avant l’âge de dix ans, les scarifications permettent d’identifier l’ethnie, le village ou la communauté. Ce n’est jamais un symbole isolé. Elles peuvent avoir une dimension spirituelle également, dans les régions animistes ou vaudou, au Nigeria ou au Bénin, par exemple. Presque partout, la pratique s’est arrêtée dans les années 1970-1980, c’est pourquoi on parle de la dernière génération. Ce sont trois histoires de vie. Ce sont trois manières différentes de les exprimer. Ce sont les mises à l’épreuve des différentes figurations possibles de soi; mais ni le film, ni les instruments de mesure de soi connectés, ni les scarifications identitaires n’offrent toutefois pas de modèles suffisants. Il faut encore les déconstruire, les morceler, les investir et les invalider à la fois pour tenter d’en obtenir quelque chose. Ces trois récits de soi seront vus à la fois comme méthode de recherche et données collectées dans l’expérience et comme une construction de notre narration, notre miroir, notre identité de chercheur, lesquelles permettent d’avoir accès à notre expérience d’une manière intentionnelle, c’est-à -dire dans un rapport réfléchi de distanciation de l’action par une « posture d’extériorité ou de mise à distance qui facilite la construction d’un objet, d’un savoir et la déconstruction du sens de l’action » (Donnay, 2002, p. 4)
Employabilité
Nosal Claude. Employabilité. In: Quaderni, n°63, Printemps 2007. Nouveaux mots du pouvoir : fragments d'un abécédaire. pp. 37-39
L'invu-visible de soi dans les histoires de vie : flânerie ethnographique et distanciation intimiste
International audience0 cassettes ont composé Le Filmeur, film-témoignage d’Alain Cavalier d'une vie faite de bonheurs et de peurs. Comme il le dit lui-même, l'idée de laisser passer de bons moments l'avait poussé à tout écrire. La caméra a pris le relais dans ce journal visuel. Alain Cavalier nous raconte avec pudeur et humour ces instants heureux, la maladie puis la mort de ses parents, sa peurs du cancer, ses opérations. Plus de dix ans ont été nécessaires au réalisateur pour achever Le Filmeur. Les premiers plans du film ont été tournés en 1994, les derniers en 2005. Alain Cavalier n'utilise pas d'effet, il est l'effet. Il ne triche pas, montre les choses comme il les voit à travers l'objectif de sa caméra, même si c'est un instant volé qui ne devrait concerner que lui ou sa compagne. A 40 ans, Chris Dancy a décidé de mesurer toute sa vie. Il est devenu « l’homme le plus connecté du monde », une façon pour lui d’atteindre un niveau de contrôle sans précédent sur son existence. Il a découvert le champ naissant du « quantified self », la mesure de soi pour connaître précisément ses comportements et pouvoir les optimiser en conséquence. Chris Dancy va pousser cette logique très loin. Il installe chez lui et sur lui une batterie de capteurs, pour collecter toutes les données possibles sur ses comportements, de ses heures de sommeil à ses rythmes urinaires. Il écrit des programmes pour garder des traces de tout ce qu’il fait et de tous les paramètres de son environnement. Joanna Choumali a photographié à Abidjan la dernière génération de personnes scarifiées. Pratiquées sur les enfants avant l’âge de dix ans, les scarifications permettent d’identifier l’ethnie, le village ou la communauté. Ce n’est jamais un symbole isolé. Elles peuvent avoir une dimension spirituelle également, dans les régions animistes ou vaudou, au Nigeria ou au Bénin, par exemple. Presque partout, la pratique s’est arrêtée dans les années 1970-1980, c’est pourquoi on parle de la dernière génération. Ce sont trois histoires de vie. Ce sont trois manières différentes de les exprimer. Ce sont les mises à l’épreuve des différentes figurations possibles de soi; mais ni le film, ni les instruments de mesure de soi connectés, ni les scarifications identitaires n’offrent toutefois pas de modèles suffisants. Il faut encore les déconstruire, les morceler, les investir et les invalider à la fois pour tenter d’en obtenir quelque chose. Ces trois récits de soi seront vus à la fois comme méthode de recherche et données collectées dans l’expérience et comme une construction de notre narration, notre miroir, notre identité de chercheur, lesquelles permettent d’avoir accès à notre expérience d’une manière intentionnelle, c’est-à -dire dans un rapport réfléchi de distanciation de l’action par une « posture d’extériorité ou de mise à distance qui facilite la construction d’un objet, d’un savoir et la déconstruction du sens de l’action » (Donnay, 2002, p. 4)
Archéologie d'une forme artistique singulière : L'art du vin des vigneronnes suisses
International audienceWhy are there so few Swiss winegrowers? In the introduction to The Golden Cup, Henry James explains the trip he made by rereading one of his own texts written seven years earlier. James imagines his act of reading to be like walking in fresh snow. His footsteps cross a territory he invented, tracing new paths there. He was reading a different book from the one he had written, because this new act of reading was taking place at a different time. Our approach is inspired by the rereading of James, but by using texts, still and moving images, which were written by others. These are the portraits of personalities of Swiss viticulture published more particularly by the French-speaking newspaper Le Temps over several years, or found in specialized Swiss magazines. They are also books, documentary films, sites presenting the fields. Among all these various materials, our choice was to favor women winegrowers on the basis of two essential questions raised in the book “Vigneronnes passionnément” (Chevalley, 2008: 9) by the ethnologist Isabelle Raboud-Schüle who signs the preface: “Why are there so few winegrowers? (…) If women are obviously capable of producing great wines, isn't this still linked to their nature? Sensitivity, femininity, intuition are these qualities that give them an advantage over men? Is this image still part of a socially constructed image that would like women to be closer to nature, therefore more emotional and less reasonable? These two reflections are at the origin of our questioning and our research process. We have chosen a few unique figures. In our opinion, they had the particularity of being part of James' approach by rereading the vineyard they had taken possession of or that they created in a way other than those of previous readings, made by the family or other winegrowers. , and mainly by male figures. The choice of these figures is part of the “intentional sampling” method based on the selection of exemplary rather than representative cases. These figures are exemplary because theyPourquoi les vigneronnes suisses sont-elles si peu nombreuses ? Dans l'introduction à La Coupe d'or, Henry James explicite le voyage qu'il a effectué en relisant un de ses propres textes rédigé sept ans auparavant. James imagine que son acte de lecture ressemble à une marche dans la neige fraîche. Ses pas traversent un territoire qu'il a inventé, en y traçant de nouvelles pistes. Il lisait un livre différent de celui qu'il avait écrit, parce que ce nouvel acte de lecture s'accomplissait dans un moment différent. Notre démarche s'inspire de la relecture de James, mais en reprenant des textes, des images fixes et animées, qui ont été écrits par d'autres. Ce sont effet des portraits de personnalités de la viticulture suisse publiés plus particulièrement par le journal romand Le Temps sur plusieurs années, ou trouvés dans des revues spécialisées suisses. Ce sont aussi des livres, des films documentaires, des sites de présentation des domaines. Parmi tous ces matériaux divers, notre choix a été de privilégier les femmes vigneronnes à partir de deux questions essentielles relevées dans le livre « Vigneronnes passionnément » (Chevalley,2008 :9) par l'ethnologue Isabelle Raboud-Schüle qui en signe la préface : « Pourquoi les vigneronnes sont-elles si peu nombreuses ? (…) Si les femmes sont visiblement capables de produire de grands vins, n'est-ce pas quand même liés à leur nature ? Sensibilité, féminité, intuition seraient ces qualités qui leur donnent un avantage sur les hommes ? Cette image relève encore d'une image socialement construite qui voudrait que la femme soit plus proche de la nature, donc plus affective et moins raisonnable ? » Ces deux réflexions sont à l'origine de notre questionnement et de notre démarche de recherche. Nous avons fait le choix de quelques figures singulières. Elles avaient la particularité selon nous de s'inscrire dans la démarche de James en relisant le vignoble dont elles avaient pris possession ou qu'elles ont créé d'une manière autre que celles des lectures précédentes, faites par la famille ou d'autres vignerons, et essentiellement par des figures masculines. Le choix de ces figures relève de la méthode « d'échantillonnage intentionnel » fondée sur la sélection de cas exemplaires plutôt que représentatifs. Ces figures sont exemplaires parce qu'elle
La fiction audiovisuelle par épisodes, un art populaire majeur en Europe ? Essai d'ethno-archéologie morphologique
National audienc