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    Steppes d’Arabies

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    Un quart environ des populations rurales des pays du Sud sont confrontées aux problèmes de l’aridité. Au Moyen-Orient arabe, le contrôle de la dégradation des ressources dans les zones sèches constitue aujourd’hui un des enjeux majeurs pour l’avenir de ces régions. Au cours des quatre dernières décennies, les politiques agricoles ont été concentrées sur le développement de périmètres irrigués au détriment des steppes, régions traditionnellement dévolues à l’élevage et à la production fourragère. Le processus de marginalisation économique de ces régions s’est accompagné d’une marginalisation socio-politique des éleveurs et des agro-pasteurs. Agronomes, archéologues, économistes, ethnologues, géographes, historiens et politologues s’interrogent dans cet ouvrage sur les transformations écologiques des steppes, les stratégies d’adaptation de leurs habitants, les politiques de développement et les relations de pouvoir entre populations locales et décideurs. Quelle est la réalité des phénomènes de dégradation de la végétation et des sols ? Quelles en sont les conséquences à terme ? Qu’est-ce qu’une tribu aujourd’hui et quel est son rôle dans l’organisation de la production ? Qui sont les nouveaux acteurs sociaux qui, outre les groupes bédouins, interviennent dans la transformation des zones sèches ? Dans quelle mesure les États du Moyen-Orient arabe sont-ils maîtres des politiques de développement mises en œuvre ? Autant de questions auxquelles il serait prudent de répondre avant d’entreprendre de nouvelles politiques de développement...De nombreux continents, pays, régions ont été jusqu’ici l’objet de recherches, de dissertations, d’analyses à travers les multiples facettes des études sur le développement et sur les rapports Nord-Sud. Pourtant, l’IUED n’avait encore jamais participé à une aussi riche interrogation sur les zones sèches de l’Arabie et du Proche-Orient. Le présent ouvrage comble cette lacune au moment où il devient urgent de multiplier les regards sur les transformations de cette partie du monde. L’évocation des "steppes d’Arabies" en appelle à nos rêves et à nos imaginaires. Elles correspondent, au fond de nous-mêmes, à quelque royaume enchanteur où tout ne serait que beauté et richesse! La diversité des habituelles et magnifiques images stéréotypées nous restitue les dunes dorées par un soleil couchant, au seuil de la fraîcheur de la nuit, les peuples nomades, leurs grands troupeaux de moutons et quelques caravanes de chameaux qui marchent sereinement vers l’eau si rare et la pâture si courte. Le mystère des visages cachés, des tatouages sur la peau, des femmes parées d’or et de broderies, les tentes plantées contre le vent, tout semble arrêter le temps. Pourtant ici s’achève le rêve. Les Arables et leurs steppes ne sont ni mirage, ni images. La réalité nous rappelle à l’ordre. Ces régions et leurs populations sont aujourd’hui prises dans les enjeux difficiles du développement, des politiques et des économies locales, nationales, mondiales. Les pasteurs se sédentarisent, la production s’oriente vers le marché, le commerce change de nature. Exister c’est s’adapter, au mépris, souvent, des identités culturelles et de l’équilibre écologique traditionnellement respectés. Les stratégies de développement, la conquête du pouvoir, les nouvelles dynasties financières transforment incontestablement le paysage humain, social, économique et politique des grandes steppes. L’Institut universitaire d’études du développement se devait de participer à cette vaste réflexion menée conjointement par plusieurs institutions et des chercheurs de différentes disciplines afin de mieux saisir ce que sont l’Arabie et le Proche-Orient dans leur réalité vécue en cette fin de siècle. L’Équipe des Cahier
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