La dépense des ménages français en produits carnés : une analyse à partir des enquêtes « Budget de Famille » (2000-2010)

La dépense des ménages de France métropolitaine en produits carnés pour leur consommation à domicile est analysée sur la période 2000-2010. Pour ce faire, les données des trois dernières enquêtes « Budget de Famille » (BdF) de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) sont mobilisées. Les produits carnés occupent la première place dans le budget alimentaire des ménages pour le domicile devant les produits céréaliers et les produits laitiers. Cependant, la part du budget alimentaire à domicile consacrée à ce poste recule légèrement sur la période (passant de 23,7% en 2000 à 22,2% en 2010). Les viandes issues de bovins représentent 28% de la dépense annuelle par Unité de Consommation (UC) en produits carnés (viandes, charcuterie, conserves et plats cuisinés à base de viande) et 48% de la dépense en viande (fraîche et surgelée). Même si la part de la variabilité des dépenses expliquée par le modèle est très faible (environ 6%), les principaux facteurs de variation de ces dernières sont le type de viande (espèce), le type de ménage, l’âge de la personne de référence et le revenu par UC. La dépense en viande des ménages du 1er quartile de revenu est inférieure de 24% à la dépense moyenne et l’écart entre les ménages des classes extrêmes de revenu est plus élevé pour les viandes les plus chères. Ces résultats confirment ceux obtenus avec d’autres sources de données et montrent que les dépenses en viande restent un marqueur des inégalités sociales au sein de la population française

L’activité féminine détermine la consommation de repas hors domicile

Les modes de consommation de repas ont varié non seulement avec l'évolution des revenus des ménages mais aussi avec les transformations du travail féminin. Le recours à la main-d'oeuvre féminine a accompagné le développement des services dans l'économie, induisant un transfert des tâches domestiques vers la sphère marchande. De ce fait, on observe une importance croissante des dépenses de repas hors domicile ainsi qu'un plus fort degré d'élaboration des produits alimentaires achetés pour être consommés à domicile. Dans ce contexte, on s'intéresse aux comportements de consommation de repas des ménages français, et notamment à leurs choix entre repas au foyer et repas à l'extérieur, et entre diverses formes de restauration. Une analyse microéconomique permet d'expliquer ces arbitrages en fonction des variables économiques (prix des repas, niveau de revenu du ménage, déterminants du salaire potentiel de la femme) et des facteurs socio-démographiques (composition de la famille par âge et par genre).

Allégations nutritionnelles, consommation alimentaire et politiques de santé publique

Dans cet article nous modélisons la demande alimentaire en présence d’allégations nutritionnelles associées aux produits. L’objectif est de répondre aux interrogations quant à l’efficacité d’utilisation de ces instruments et d’égalité d’accès aux populations. Nous considérons le marché de petit déjeuner en utilisant les données TNS-Worldpanel de 2004. Les résultats montrent que les produits avec allégations nutritionnelles semblent atteindre les ménages présentant un risque de santé. Mais les relations de substitution avec le reste de l’alimentation suggèrent quelques limites quant à l’efficacité de ces instruments. Une micro-simulation sur une éventuelle adaptation de la réglementation des allégations nutritionnelles, montre que la taxation des produits avec des caractéristiques nutritionnelles faibles présente des effets ambigus sur la consommation globale de nutriments.In this article we model the food demand with nutritional claims. Our goal is to answer questions about the effectiveness of using these instruments and equal access to populations. We consider the market for breakfast using the TNS Worldpanel-2004 data. The results show that products with nutritional claims seem to reach households at risk of health. But the substitution relationship with other foods suggest some limits on the effectiveness of these devices. A micro-simulation nutrition policies shows that a tax on products with low nutritional characteristics has ambiguous effects on the overall consumption of nutrients

Effets redistributifs et gain d'efficacité d'une réforme de l'allocation de logement en France

Umverteilungspolitische Auswirkungen und Erhöhung der Wirksamkeit einer Reform der Wohnungsbeihilfe in Frankreich : eine mikroökonomische Untersuchung, von Véronique Nichèle. Die Auswirkungen der Reform auf den Wohlstand der zur Miete wohnenden privaten Haushalte werden auf der Grunglage der INSEE-Erhebung « Budgets des ménages 1979 » analysiert, wobei nach der von M.A.King (1983) vorgeschlagenen Méthodologie vorgogangen wird. Ihre Anwendung beruht auf der Schätzung eines Ausgabensystems, das aus der auf den indirekten Nutzen bezogenen Translog-Funktion hervorgeht, und erfordert die Berechnung von personenbezogenen Mietpreisen. Um die Folgen der vorgoschlagenen Reform auszuwerten, werden Messzahlen für die Vanationen des sozialen und individuellen Wohlstands sowie Indizes zur Kennzeichnung der vertikalen und honzontalen Ungleichheit benutzt. Die Untersuchung hebt hervor, dass die Reform insbesondere die minderbemittelten oder kinderlosen Haushalte bevorteilt.Redistribution effects and efficiency gain of a program reform of tenants' aid in France, by Véronique Nichèle. The effects of the reform in this aid program on the welfare of tenants are analysed on the basis of the survey : « Households' Budgets in 1979 », carried on by the Inséé. King's methodology (1983) is applied to an expenditure system resulting from a translog indirect utility function which needs the computation of individual prices for housing. The consequences of the reform. ( welfare variation, horizontal and vertical inequality ) are evaluated. The study indicates that poor households or households without children benefit from the reform.Effets redistributifs et gain d'efficacité d'une réforme de l'allocation de logement en France : une analyse microéconomique, par Véronique Nichèle. Les effets de la réforme sur le bien-être des ménages locataires sont analysés à partir de l'enquête Inséé « Budgets des ménages 1979 » en suivant la méthodologie proposée par M.A. King (1983). Son application repose sur l'estimation d'un système de dépenses issu de la fonction d'utilité indirecte translog et nécessite la construction de prix personnalisés du logement. Des mesures de variation du bien-être individuel et social et des indices d'inégalité verticale et horizontale sont utilisés pour évaluer les conséquences de la réforme proposée. L'étude indique que la réforme avantage particulièrement les ménages modestes ou ceux qui n'ont pas d'enfant.Efectos redistributivos y mayor eficacia de una reforma de las prestaciones para la vivienda en Francia : un análisis microeconómico, por Véronique Nichèle. Se analizan los efectos de fa reforma sobre el bienestar de las familias que alquilan sus viviendas a partir de la encuesta de la INSEE (Oficina nacional de estadística y de estudios económicos) : « Presupuestos de los hogares 1979 » según la metodolo-gía propuesta por M .A. King (1983). Su aplicación descansa en la estimación de un sistema de gastos proveniente de la función de utilidad indirecta translog y requière la construcciôn de precios personalizados de la vivienda. Se utilizan medidas de variación del bienestar individual y social e índices de desigualdad vertical y horizontal para evaluar las consecuencias de la reforma propuesta. El estudio indica que la reforma favorece en particular a las familias modestas o a aquéllas que no tienen niños.Nichèle Véronique. Effets redistributifs et gain d'efficacité d'une réforme de l'allocation de logement en France. In: Économie & prévision, n°91, 1989-5. Etudes sectorielles. pp. 19-34

L'autoconsommation des ménages en France : sources des données et méthodes de collecte

National audienceLe chapitre propose un état des lieux des sources de données sur l'autoconsommation de produits alimentaires disponibles en France. Bien qu'il n'existe pas d'enquête spécifique sur l'autoconsommation, plusieurs sources comportent des informations y faisant référence. On ne retient que les enquêtes réalisées auprès d'échantillons représentatifs de la population française. Après une description des différentes enquêtes et un résumé des principaux résultats qui en sont tirés, on présente les questionnaires ayant permis d'obtenir les informations sur l'autoconsommation, les expériences étrangères connues et on tente de faire un bilan critique de l'ensemble des sources

Information sur la santé et demande alimentaire en France

International audienceCette étude évalue les effets de l'information santé sur la demande alimentaire française. Le QUAIDS (Quadratic Almost Ideal System) est utilisé pour décrire le comportement de la consommation alimentaire en examinant quinze groupes d'aliments à teneur en graisse différente. En utilisant des données de l'Enquête nationale sur l'alimentation des Français 1978-1991, combinées avec un indice mensuel d'information santé, l'auteur déduit des prix vraisemblables et des élasticités de consommation. Par ailleurs, l'information santé sur la graisse et le choletérol joue un rôle important dans la recherche des modes de consommation des Français. En particulier, elle réduit la consommation de boeuf, porc et autres viandes, oeufs et beurre, mais accroît la consommation des huiles et des produits laitiers. Le degré de sensibilisation des ménages à des thèmes tels que régime et santé dépend de variables démographiques. Ainsi, il serait intéressant d'analyser les effets de l'information santé sur des sous-groupes de ménages et les résultats pourraient être utilisés pour cibler les campagnes de santé relatives à la nutrition

Autoconsommation et jardin. Arbitrage entre production domestique et achats de légumes

National audienceCet article étudie l'arbitrage entre les achats et l'autoconsommation de légumes à partir de l'Enquête sur la consommation alimentaire 1991 de l'INSEE. Le modèle décrit la disponibilité d'un jardin, la consommation et l'autoconsommation de légumes. Les auteurs utilisent des procédures en deux étapes qui permettent de distinguer la décision de consommation de celle portant sur le montant consommé. Les résultats montrent l'indépendance entre la consommation de légumes et l'autoconsommation. On obtient en outre d'intéressants effets socio-démographiques qui peuvent être différents selon que l'on étudie la fréquence ou le montant autoconsommé

L'activité féminine détermine la consommation de repas hors domicile

National audienceLes modes de consommation de repas ont varié non seulement avec l'évolution des revenus des ménages mais aussi avec les transformations du travail féminin. Le recours à la main-d'oeuvre féminine a accompagné le développement des services dans l'économie, induisant un transfert des tâches domestiques vers la sphère marchande. De ce fait, on observera une importance croissante des dépenses de repas hors domicile ainsi qu'un plus fort degré d'élaboration des produits alimentaires achetés pour être consommés à domicile. Dans ce contexte, on s'intéresse aux comportements de consommation de repas des ménages français, et notamment à leurs choix entre repas au foyer et repas à l'extérieur, et entre diverses formes de restauration. Une analyse microéconomique permet d'expliquer ces arbitrages en fonction des variables économiques (prix des repas, niveau de revenu du ménage, déterminants du salaire potentiel de la femme, degré d'équipement ménager) et des facteurs socio-démographiques (composition de la famille par âge et par genre)

[Activité féminine et comportements de consommation de repas hors domicile : une évidence française]

Les auteurs étudient les comportements de consommation de repas pris à l'extérieur du domicile, en présentant les élasticités revenu et prix de cette consommation et en les comparant avec les résultats nord-américains ; ils s'intéressent d'autre part à l'incidence du coût d'opportunité féminin. Ce travail montre l'existence de plusieurs schémas de consommation, selon le moment de consommation (midi, soir), le lieu de restauration (cantines, restaurants, domicile) et le prix moyen dépensé par repas. Le cadre théorique est celui du consommateur-producteur de Becker (1965) et Gronau (1977, 1980). Dans cette perspective, les ménages préparent leurs repas au domicile en combinant des inputs du marché et du temps non marchand jusqu'au point où leur coût marginal est supérieur à celui d'un repas pris à l'extérieur. Le coût d'opportunité féminin est une des principales variables d'intérêt. Parmi la grande diversité des modèles employés, la littérature utilisant surtout des modèles en deux étapes avec la procédure de Heckman (1979) et l'estimation de systèmes de demande, les auteurs ont retenu cette dernière méthode. Après l'écriture d'un probit portant sur la décision de consommer ou non un repas hors du domicile, le modèle statistique présente les équations correspondant au système QUAIDS. Les données utilisées sont celles de l'Enquête sur la consommation alimentaire, réalisée par l'INSEE en 1991. Comme dans les études nord-américaines, la consommation française de repas hors domicile apparaît comme un passage obligé, et les effets de prix signifiant obtenus montrent surtout des effets de substitution entre repas au restaurant, notamment les déjeuners, et repas au domicile. Le principal effet du coût d'opportunité féminin porte sur les déjeuners aux restaurants. Plus généralement, les variables sociodémographiques indiquent que les parts budgétaires dédiées aux déjeuners et aux diners pris hors domicile ont des déterminants différents

Capturing structural changes in French meat and fish demand over the period 1991--2002

JEL Classification: Q11 ; C52International audienceA time-varying coefficient demand system, the Markov switching almost ideal demand model, is proposed to shed new light on change over time in the structure of French meat and fish demand. The main feature of this model is that the switching mechanism from one structure of demand to the other is controlled by an unobserved variable that follows a Markov chain. Our model accurately captures the two Bovine Spongiform Encephalopathy (BSE) crises of recent years. We estimate that the 1996 BSE crisis lasted almost three years, whereas the second BSE crisis for just lasted five 4-week periods