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Recherches sur la typicitĂ© des vins de Chardonnay de Bourgogne. Identification et quantification de nouveaux marqueurs de lâarĂŽme de noisette
Article dans une revue professionnelleLe Chardonnay est lâun des cĂ©pages blancs les plus cultivĂ©s au monde et Ă lâorigine des vins blancs secs les mieux valorisĂ©s. Des travaux antĂ©rieurs ont montrĂ© quâil existe un espace sensoriel propre aux vins qui en sont issus, câest-Ă -dire que les experts reconnaissent distinctement leur signature parmi des vins provenant dâautres cĂ©pages. Toutefois, selon le terroir et le mode de vinification, il donne des vins aux expressions contrastĂ©es, allant de notes simples (fruitĂ©, beurrĂ©, boisĂ©) jusquâĂ des nuances de fruits secs, de bergamote et de fleurs blanches. Ces arĂŽmes plus complexes sont notamment rencontrĂ©s dans les grands vins de Bourgogne mais demeurent largement inexpliquĂ©s au niveau molĂ©culaire. La mise en Ćuvre conjointe de mĂ©thodes dâanalyse chimique des composĂ©s volatils et dâanalyse sensorielle a permis dâĂ©tablir un lien entre la prĂ©sence de thiols polyfonctionnels connus et les notes dâagrumes et de pierre Ă fusil. En outre, cinq molĂ©cules appartenant Ă la famille des pyrroles et possĂ©dant un arĂŽme de noisette ont Ă©tĂ© identifiĂ©es. Leurs teneurs dans les vins de Chardonnay sont significativement plus Ă©levĂ©es que dans les vins blancs dâautres cĂ©pages. Cependant, elles demeurent nettement infĂ©rieures Ă leur seuil de dĂ©tection. Ces pyrroles nâont donc pas dâimpact direct sur lâarĂŽme des vins de Chardonnay. Toutefois, des dĂ©rivĂ©s thiol de deux molĂ©cules, le 1-mĂ©thylpyrrole-2-mĂ©thanethiol et le 1-Ă©thylpyrrole-2-mĂ©thanethiol, Ă lâodeur de noisette grillĂ©e, ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence pour la premiĂšre fois dans du vin. Les concentrations mesurĂ©es dans des vins de Chardonnay sont supĂ©rieures aux seuils de dĂ©tection de ces deux composĂ©s, ce qui confirme leur influence sur lâarĂŽme de noisette de ces vins
La bioprotection en Ćnologie: Impacts microbiologiques et consĂ©quences Ćnologiques
Article de revue professionnelleLa bioprotection est dĂ©finie comme un procĂ©dĂ© visant Ă appliquer un microorganisme vivant dans le but de coloniser le milieu dans lequel il est ensemencĂ©, afin de limiter le dĂ©veloppement dâune flore non qualitative et les altĂ©rations quâelle gĂ©nĂšre. Dans la pratique, il sâagit trĂšs souvent de levures de type non-Saccharomyces. Ce terme regroupe en rĂ©alitĂ© un ensemble trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne de genres et dâespĂšces dont nombre dâentre eux sont dĂ©lĂ©tĂšres Ă la qualitĂ© du vin. Le choix du microorganisme doit donc reposer Ă la fois sur des critĂšres liĂ©s Ă lâespĂšce (faiblement fermentaire mais ayant la capacitĂ© de se maintenir dans le moĂ»t ; ne gĂ©nĂ©rant pas de dĂ©fauts), mais aussi Ă la souche puisquâau sein de la premiĂšre, il existe une grande variabilitĂ©. De plus, la diversitĂ© des contextes Ćnologiques dans lesquels les agents de bioprotection sont utilisĂ©s constitue un paramĂštre supplĂ©mentaire Ă prendre en compte lors de leur sĂ©lection et leur mise en Ćuvre : les microorganismes choisis doivent ĂȘtre suffisamment robustes pour sâadapter Ă nombre de situations. Ici, il sera fait mention dâun mĂ©lange de deux souches, lâune provenant de lâespĂšce Torulaspora delbrueckii, lâautre de lâespĂšce Metschnikowia pulcherrima, ce qui nous a semblĂ© ĂȘtre la solution optimale pour rĂ©pondre Ă lâensemble de ces contraintes. Lâutilisation dâagents de bioprotection sâinscrit principalement (mais pas seulement) dans un contexte de diminution du SO2 et pour lâinstant sâapplique uniquement sur vendange et sur moĂ»t. En effet, les vinificateurs cherchent depuis quelques annĂ©es Ă limiter et mĂȘme bannir lâutilisation du dioxyde de soufre lors du processus de vinification. NĂ©anmoins, les donnĂ©es scientifiques sur les mĂ©canismes exacts qui sous-tendent lâapplication de la bioprotection et ses consĂ©quences Ćnologiques sont encore trop rares