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    La Sibylle

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    Depuis son apparition dans l’Asie Mineure archaïque jusqu’à son triomphe dans l’Italie de la Renaissance, la Sibylle s’est prêtée à des métamorphoses successives, de la prophétesse païenne issue du polythéisme antique, figure à la fois une et multiple du savoir, à la prophétesse “dé-paganisée” de l’ère chrétienne, revivifiée par les monothéismes juif et chrétien. Ce sont ces métamorphoses que ce livre se propose d’explorer, dans la religion et dans l’imaginaire occidentaux. Porte-parole inspirée par un dieu et inscrite dans les débats politico-religieux, femme parmi les prophètes dans sa réélaboration religieuse par les communautés judéo-chrétiennes, guide d’un parcours poétique fondé sur la réécriture, fée médiévale à la libido exacerbée ou personnage évanescent du théâtre symboliste, sont quelques unes de ses facettes envisagées ici, dans leur continuité et leur permanence. La Sibylle est à la charnière de deux mondes, faisant le lien de l’un à l’autre, monde païen et monde chrétien, monde humain et monde divin, monde des vivants et monde des morts, monde de l’écrit et monde de la voix. Par l’obscurité, le mystère de sa personne et de sa parole, elle a éveillé les imaginations et les siècles ont vu en elle un moyen d’appréhender l’indicible ou l’incompréhensible, dans un va-et-vient constant entre la parole éphémère, insaisissable et obscure, et sa fixation par l’écrit ou l’image. Ce volume est l’aboutissement d’un colloque organisé par le CELAM à l’Université de Rennes 2 autour de la figure de la Sibylle et de sa parole prophétique à travers les arts et les âges. Il réunit des articles de chercheurs de plusieurs pays européens, spécialistes de littérature, histoire, histoire des religions et musique

    Servius

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    Il reste le commentateur de Virgile le plus célèbre. Grâce à ses écrits, les Bucoliques, les Géorgiques et l’Énéide ont pu être appréhendées comme les trois volets d’un projet poétique sans exemple, dont l’unité souterraine ne demandait qu’à être révélée. Il laisse, plus encore qu’une élucidation précise et pénétrante des chefs-d'œuvre de la littérature augustéenne, une encyclopédie du monde antique, qui ne traite pas seulement de grammaire, de style et de poétique, mais aussi de mythologie, d’histoire, de politique et philosophie. L’œuvre de Servius s’offre comme l’irremplaçable reliquaire d’un savoir perdu et d’une sagesse oubliée. Pourtant, elle a été lue, méditée, appréciée et célébrée pendant des siècles, au point que les hommes du Moyen Âge et de la Renaissance confondaient ce qu’ils héritaient de Virgile et ce que leur léguait son commentateur : les poèmes et les scolies se déployaient comme un seul discours continu, d’une richesse et d’une bigarrure inépuisables. Certains poètes humanistes empruntent indifféremment aux vers de l’un et à la prose de l’autre. Lorsque, néanmoins, le texte de Servius était étudié comme un ensemble autonome, il apparaissait comme le modèle indépassable de tout commentaire. Examiner les structures de son discours, suivre la tradition qu’il inaugure, percevoir les échos qu’il fait entendre dans les gloses de la Pharsale ou des Métamorphoses, dans le Roman d’Eneas, dans les écrits d’Isidore de Séville, de Boccace ou de Lorenzo Valla, c’est comprendre quelles ont été les pratiques exégétiques, du IVe au XVIe siècle, et comment elles ont ensemencé la création poétique. Malgré l’intérêt porté aujourd’hui à Servius dans de nombreux pays, il n’existe encore aucune grande synthèse sur son œuvre. C’est pour pallier ce manque qu’un échange a eu lieu, à Rennes, en 2009, entre des chercheurs internationaux qui se sont confrontés aux questions primordiales que soulèvent le texte de Servius et sa réception, de l’Antiquité à la Renaissance. Les trente-et-une études ici regroupées sont le reflet de ces échanges
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