144 research outputs found

    Defining “war crimes against humanity” in the Soviet Union

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    AbstractThe mass arson of villages on occupied Soviet territory and the terrible plight of their inhabitants – who were executed, burnt alive or deported – has left a lasting impression on the minds of East Europeans, whereas the genocide of Jews in these same regions has been disregarded for decades. The contrast between the remembrance of Soviet Jewish and non-Jewish victims became particularly striking in the 1960s when the new Khatyn memorial monument near Minsk devoted to the memory of Bielorussian torched villages became a real pilgrimage site for most of the Soviet population, while the Babi Yar ravine near Kiev, which had seen the greatest massacre of Soviet Jews, was selected amid stormy controversy for the tardy construction of a monument broadly commemorating victims of Nazi massacres in Kiev. This article aims to show how the theme of burnt down villages pervaded official discourse from very early on in the war and competed with the narrative of the mass killing of Soviet Jews, even though the end of the war and the Soviets’ judicial cooperation with their Western allies in the prosecution of war criminals prompted, both at home and abroad and over the course of several months, a more explicit discourse about the specific plight of Soviet Jews. The accounts of Nazi atrocities, published during the first weeks following the invasion, develop at length the theme of war violence committed against civilians, a theme both ancestral and unheard of by its magnitude. That was before the occupant moved on to the massive “dead zone” policy reported by Soviet commissions of enquiry through survivors’ accounts and lists with the names of victims. The trials that immediately followed the war, in Nuremberg as well as the Soviet Union, gave the Stalinist leadership the opportunity to apply the new judicial concept of crime against humanity to the various categories of Soviet victims of the occupation.RésuméLa destruction par le feu de milliers de villages en territoire soviétique occupé, ainsi que le sort atroce de leurs habitants, exécutés, voire brûlés vifs, ou déportés a durablement marqué les consciences à l’Est, alors que le génocide des juifs dans ces mêmes régions reste dans l’ombre depuis des décennies. Ce contraste entre la mémoire des victimes juives et non-juives en Union soviétique apparaît particulièrement frappant à partir des années 1960, lorsque le nouveau mémorial de Khatyn près de Minsk, consacré à la mémoire des villages brûlés biélorusses, devient un véritable lieu de pèlerinage pour l’ensemble des Soviétiques, tandis que le site du plus grand massacre de juifs soviétiques, le ravin de Babi Yar à Kiev, malgré de houleuses controverses, voit la construction, tardive, d’un mémorial qui universalise les victimes des massacres. L’objectif de cet article est de montrer comment, dès le début de la guerre, le thème des villages brûlés est omniprésent dans le récit officiel et entre en compétition avec le compte rendu du massacre généralisé des juifs soviétiques, alors même que la fin de la guerre et la coopération judiciaire des Soviétiques avec leurs alliés occidentaux pour juger les criminels de guerre donnent lieu, pendant plusieurs mois, à un discours beaucoup plus explicite, sur la scène internationale comme en territoire soviétique, concernant le sort spécifique des juifs soviétiques. Les récits d’atrocités nazies, publiés dès les premières semaines après l’invasion, développent abondamment ce motif, à la fois ancestral et inédit par son ampleur, de violence de guerre commise contre les civils, avant même que l’occupant ne passe effectivement à une politique massive de création de « zones mortes », ce dont les commissions d’enquête soviétiques rendent compte à travers les témoignages de rescapés et les listes nominatives de victimes. Les procès de l’immédiat après-guerre, à Nuremberg comme en Union soviétique, sont l’occasion pour la direction stalinienne d’appliquer le nouveau concept judiciaire de crime contre l’humanité aux différentes catégories de victimes soviétiques de l’occupation

    Tanja Penter, Kohle fĂĽr Stalin und Hitler

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    Le projet de Tanja Penter était ambitieux et se révèle réussi : retracer l’histoire des habitants du bassin minier du Donbass de la fin des années 1920 à 1953, soit sur l’ensemble de la période stalinienne, en y incluant pleinement la période d’occupation nazie, ce que reflète le titre, « Du charbon pour Stalin et Hitler ». Cette étude s’inscrit résolument dans une perspective d’histoire sociale, qui s’exprime dans le sous-titre : « Travail et vie [quotidienne] dans le Donbass, 1929-1953 ». S..

    Juliane FĂĽrst, ed., Late Stalinist Russia

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    Ce recueil sonne le renouveau de l’intérêt témoigné par une nouvelle génération de chercheurs pour le stalinisme d’après-guerre. À quelques exceptions près, les auteurs n’ont pas encore publié leur thèse et leur contribution constitue donc un apport de première main. Dans une vigoureuse introduction, Juliane Fürst, qui a coordonné cet ensemble remarquable, explique l’importance de cette période pour la compréhension générale de l’expérience soviétique. Le choc de la guerre n’a pas seulement l..

    Soviet Veterans of the Second World WarMark EDELE

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    Mark EDELE, Soviet Veterans of the Second World War, A Popular Movement in an Authoritarian Society, 1941-1991, Oxford : Oxford University Press, 2008, 336 p. L’ambitieux ouvrage de Mark Edele retrace l’histoire des vétérans de la Grande Guerre patriotique, de la guerre jusqu’à la fin du régime communiste. L’objectif est en effet de montrer la constitution d’un groupe social au cours de cinq décennies en dépit des fortes réticences du pouvoir soviétique. Cette réussite est tardive et ne va pa..

    David Shneer, Through Soviet Jewish Eyes

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    Spécialiste de la culture yiddish des débuts de l’URSS, David Shneer signe avec cet ouvrage une passionnante histoire des photographes reporters juifs soviétiques qui participèrent à la couverture de la guerre, et notamment de l’Holocauste en Union soviétique. L’étude dépasse largement le cadre de la guerre pour offrir un portrait de groupe qui suit les protagonistes depuis leur lieu d’origine, souvent des villes du sud et de l’ouest de l’ancien Empire russe, jusqu’aux emplacements des massac..

    Policing Stalin’s SocialismDavid R. SHEARER

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    David R. SHEARER, Policing Stalin’s Socialism, Repression and Social Order in the Soviet Union, 1924-1953, New Haven : Yale University Press, 507 p. Dans ce livre copieux, David Shearer rend compte d’un phénomène majeur des années 1930 dans l’Union soviétique stalinienne : la multiplication d’une répression violente et extrajudiciaire aboutissant aux opérations de masse des années 1937-1938. L’idée principale de l’ouvrage est la suivante : à partir du début des années 1930, on assiste à une p..

    Ray Brandon, Wendy Lower, eds, The Shoah in Ukraine

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    Le recueil d’articles conçu par Ray Brandon et Wendy Lower constitue un panorama remarquable de la recherche actuelle sur la Shoah à l’Est. Le découpage géographique, qui prend en compte les frontières actuelles de l’Ukraine, peut surprendre le spécialiste en histoire soviétique – nous y reviendrons – puisque, précisément, ni l’Ukraine actuelle ni la république socialiste soviétique d’Ukraine ne constituèrent un cadre homogène d’occupation pour les nazis. L’introduction souligne d’emblée qu’o..

    Lynne Viola, The Unknown Gulag

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    Le dernier ouvrage de Lynne Viola, consacré aux paysans dékoulakisés et déportés sous Stalin, vient combler un vide dans l’historiographie occidentale. En effet, comme le fait justement remarquer l’auteur, cet aspect de la répression stalinienne a été particulièrement passé sous silence, y compris par ceux qui, en pionniers, se sont attaché à dénoncer, mais aussi à documenter, les aspects les plus noirs du stalinisme. Alors que cette population de déportés est officiellement placée sous la ju..

    Antonella Salomoni, L’Union soviétique et la Shoah

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    Dans ce beau livre, Antonella Salomoni synthétise les apports des archives soviétiques les plus récemment publiées tout en restituant de manière érudite les publications antérieures, issues essentiellement du monde juif émigré d’URSS. À vrai dire, en français comme en italien, le titre est un peu trompeur : l’ouvrage aurait pu s’intituler « Le Comité juif antifasciste et la Shoah en Union soviétique ». Il retrace en effet avec précision les circonstances qui présidèrent à la création de ce co..

    Samuel H. Baron, Bloody Saturday in the Soviet Union

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    En juin 1962, à la suite de l’annonce d’une augmentation substantielle du prix de certaines denrées alimentaires de base, les ouvriers de l’usine de locomotives de Novotcherkassk, dans la province de Rostov-sur-le-Don, se mettent en grève et défilent dans la ville. L’armée et les forces du ministère de l’Intérieur tirent sur la foule, faisant une vingtaine de morts. Seul exemple connu de mouvement social d’une telle ampleur depuis les années 1920, l’événement, étouffé à l’époque, mais connu à..
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