86 research outputs found

    “Bit[ing] the Law by the Nose”: Shakespeare’s Revisions of Fear and Punishment

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    This article focuses on the dialectics of fear and punishment in four plays by Shakespeare written in the wake of either the Main Plot (1603) or the Gunpowder Plot (1606): Measure for Measure, Macbeth, King Lear, and Antony and Cleopatra. It asks what Shakespeare’s dramaturgy does with fear and to fear, using a variety of critical approaches that yield different responses to this question. The Foucauldian emphasis on the mechanics of the exercise of power and the awesome display of chastised bodies tends to by-pass the examination of fear as a mood and experience of the punished trespasser, considering it instead as an instrument put to the service of the body politic. Hegel’s distinction between two types of fear, the fear of the penal code or moral law, and a deeper fear of oneself or “fate as punishment,” enables us to probe deeper into the experience of fear, the moral imagination, and the process leading from fear and punishment to a greater degree of self-consciousness. This paper argues, however, that the implications of Shakespeare’s dramatic treatment of fear are best understood when read in light of early modern theological literature and its attempts to finely rationalize the experience of fear. Shakespeare’s plays dramatize a contemporary typology of fear, undermining beliefs in a “native punishment” (Henry V) and “God’s law”, better to show how the (supposed) trespassers are in fact the reflectors of the executors’ fears.Cet article traite de la dialectique de la peur et du châtiment dans quatre pièces de Shakespeare écrites dans le contexte de la conspiration principale (1603) et de la conspiration des poudres (1606) : Mesure pour mesure, Macbeth, Le Roi Lear, Antoine et Cléopâtre. Il se demande ce que Shakespeare fait de et à la peur, en adoptant différentes approches critiques qui offrent, chacune, une autre réponse à cette question. L’accent sur la mécanique de l’exercice du pouvoir et le spectacle du corps supplicié mis au jour dans l’approche foucaldienne ne permet pas de véritablement aborder la peur comme une expérience ou une émotion vécue par le malfaiteur. Il y est avant tout l’instrument d’une consolidation du corps-politique. La distinction hégélienne entre la peur de la loi pénale et morale, et la peur plus profonde du destin ou de soi-même, permet une meilleure exploration de l’expérience même de la peur, de la conscience morale, et du processus menant de la peur et du châtiment vers un plus grand degré de conscience. Cet article suggère, cependant, que le traitement dramatique que Shakespeare réserve à la peur est mieux compris lorsque lu à la lumière de la pensée théologique de la peur et de ses tentatives pour la rationaliser le plus finement possible. Shakespeare met en scène cette typologie de la peur qui lui est contemporaine mais pour mieux questionner la foi aveugle dans une justice prétendument inspirée de la loi divine et montrer que l’angoisse du malfaiteur (supposé) devant le châtiment est en réalité le reflet des peurs de l’exécuteur de la loi

    "The Duchess’ cabinet": Objets domestiques et construction de la personne dans La Duchesse d’Amalfi de John Webster

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    Cet article se penche sur le sens et les fonctions des objets, principalement domestiques, dans La Duchesse d’Amalfi. Il se concentre sur la façon dont ils peuvent servir à des fins de construction de soi. Il montre comment la Duchesse est prise entre deux économies et deux discours du monde matériel domestique qui, en définitive, lui échappent. Bien que l’épaisseur sentimentale qu’elle insuffle à certains objets domestiques semble lui donner les moyens de prendre possession de sa propre personne et pourrait même lui servir à investir les objets de son quotidien de l’efficace sacrée des reliques, ce n’est que dans et par le renoncement à son emprise sur le monde matériel qu’elle parvient fugacement à cette fin.This article explores the meaning and the functions of objects, notably domestic objects, in The Duchess of Malfi. It focuses on the ways in which they serve a purpose of self-fashioning. It shows how the Duchess is taken between two conflicting economies and discourses of domestic culture over which she is ultimately unable to hold sway. Though the Duchess successfully endows certain domestic objects with a sentimental value, turning them into a means of constructing her own person, and nearly giving them the effectiveness of sacred relics, it is only through an act of renouncing her control over the material world that she fleetingly fulfills herself

    Vehement Poetry: The Literary Sources of John Donne’s Ecclesiastical Via Media

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    Cet article se propose de mettre en lumière les lignes de continuité inattendues qui rattachent les élégies formelles et les satires, rédigées par le jeune poète de coterie, à la définition ultérieure que donnera John Donne de la Via Media de l’Église d’Angleterre. Le poète iconoclaste des premiers temps était attiré par la poésie latine en raison de son esthétique de l’excès. En entrant dans les ordres et en devenant l’un des meilleurs défenseurs de la voie médiane de son Église nationale, Donne ne devait pas pour autant se détourner de ces formes littéraires véhémentes qui l’avaient auparavant inspiré. Au contraire, elles lui ont vraisemblablement fourni parmi ses meilleurs outils rhétoriques et théologiques. Le monde éminemment sexuel, la langue hyperbolique et l’esprit sceptique de la satire et de l’élégie romaines lui ont paradoxalement servi d’instrument pour formuler une conception audacieuse du juste milieu ecclésial, qui dépasse de loin la notion d’un simple point d’équilibre entre deux extrêmes.This paper proposes to look at the unexpected forms of continuity between John Donne’s formal satires and elegies, written in his early years as a coterie poet, and his later definition of the Via Media of the Church of England. The young, provocative Donne was attracted to Roman poetry because of its potential for excess. When Donne entered holy orders, becoming one of the best advocates of the British middle way, he did not however turn abruptly away from these vehement literary forms of expression. Instead, they may well have provided him with some of his most efficient rhetorical and theological tools. The “oversexed,” hyperbolic language and the sceptical world of Roman satire and elegy paradoxically helped him shape a forceful understanding of the ecclesiastical mean, thought of in much more daring terms than a mere state of balanced in-betweenness

    Vehement Poetry: The Literary Sources of John Donne’s Ecclesiastical Via Media

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    This paper proposes to look at the unexpected forms of continuity between John Donne’s formal satires and elegies, written in his early years as a coterie poet, and his later definition of the Via Media of the Church of England. The young, provocative Donne was attracted to Roman poetry because of its potential for excess. When Donne entered holy orders, becoming one of the best advocates of the British middle way, he did not however turn abruptly away from these vehement literary forms of expression. Instead, they may well have provided him with some of his most efficient rhetorical and theological tools. The “oversexed,” hyperbolic language and the sceptical world of Roman satire and elegy paradoxically helped him shape a forceful understanding of the ecclesiastical mean, thought of in much more daring terms than a mere state of balanced in-betweenness

    « But rev’rend laws and many a proclamation /Reformed all at length with menaces » : l’iconoclasme anglais de la Réforme aux Guerres civiles

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    L’iconoclasme de la Réforme Deux vagues d’iconoclasme délimitent, en la recoupant sur la fin, la période plus particulière qui nous intéresse sur le plan de l’histoire littéraire, c’est-à-dire les années 1610 à 1633, durant lesquels Herbert écrit à la fois sa poésie latine, anglaise et son manuel pastoral, mais aussi les années qui président au développement d’une poétique « métaphysique », dès 1585 avec des auteurs comme Southwell et Alabaster, et celles où s’éditent les premiers recueils po..

    De l’iconoclasme en poésie

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    La crise des représentations et du concept même d’image devait inévitablement peser sur la poésie, elle-même conçue aussi bien comme mimésis que comme langage imagé ; et cela d’autant plus que les premiers traités poétiques, genre peu courant dans une Angleterre où la théorie ne succède souvent que bien tardivement à la pratique, apparaissent à l’époque où les débats sur l’image religieuse demeurent un sujet très sensible, malgré l’équilibre fragile du compromis élisabéthain. Les thèmes de l’..

    « O rack me not to such a vast extent » : la transcendance de l’image en péril

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    La dissolution de l’image dans l’infinité des mondes L’un des coups les plus importants portés à l’image de la pensée aristotélico-chrétienne dans sa dimension transcendante est peut-être la thèse que formule, ou reformule, Giordano Bruno d’une pluralité des mondes lors de son séjour en Angleterre. Bruno commence très tôt sa carrière d’hérétique en questionnant la Trinité, c’est-à-dire cette unité dans laquelle une personne serait image d’une autre. Dès sa première année de noviciat, il s’emp..

    « To be a window, through thy grace » : du lieu de la prédication à l’espace mémoriel de la poésie

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    L’image poétique se présente, dans le texte herbertien, comme une sorte d’instrument d’optique qui fait apparaître à l’esprit l’invisible sans pour autant le réduire ou le traduire en une image mentale tout à fait visualisable. Si Herbert s’inspire volontiers d’un imaginaire communément répandu, celui-là même qui alimente les livres d’emblèmes, il résiste à l’effet paralysant du surcodage que l’on trouve dans ces « images qui parlent » et propose à la place un langage figuré qui incarne. Mais..

    Introduction au chapitre : La « position du discours » contre l’image

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    Au début de son ouvrage, Discours, Figure, Jean-François Lyotard s’insurge violemment contre les propositions de Paul Claudel qui a voulu faire de l’œil un organe de l’écoute, et du monde un discours formé de parties discrètes pouvant s’assembler tel un signifiant linguistique, se constituer en syntaxe ou encore « former une phrase lisible ». De son livre-protestation, qui cherche à montrer que l’espace du texte n’est pas l’espace de la figure, que ces deux espaces ne relèvent pas d’une même ..

    Introduction

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    En 1633, année où est publié le Temple de George Herbert, et où Laud est nommé archevêque de Cantorbéry, paraît un ouvrage de controverse de William Ames qui souligne la collusion entre cérémonies et idolâtrie. Les rites y sont dénoncés comme des images mensongères parce qu’ils ne sont rien d’autre que des objets d’invention humaine : « no human inventions are lawfull Parts of Gods Worship ». Si l’auteur vit depuis plus de vingt ans aux Pays-Bas, il ne fait pas de doute qu’il attaque en parti..
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