9 research outputs found
Les représentations sociales et culturelles du handicap de l’enfant en Afrique noire
Le handicap physique ou mental est une composante majeure de la stigmatisation et de la marginalisation de ceux et celles qui en souffrent dans toutes les cultures. Ceci dit, l’Afrique noire est souvent considérée à tort ou à raison comme un monde où l’enfant handicapé est le mieux protégé contre ce type mauvais traitement. Ce travail contraste avec cette croyance et propose un voyage à travers l’Afrique subtropicale sur les représentations collectives et sociales du handicap de l’enfant quelle que soit sa forme. Si plusieurs études ont, certes, montré que le regard de l’Africain sur le handicap de l’enfant évolue avec le temps, l’auteur montre qu’il y a encore du chemin à faire. Comme les perceptions et les représentations interprètent et expliquent la survenue de la maladie et du handicap, l’auteur montre que l’histoire des soins ou l’itinéraire thérapeutique des sujets africains en cas d’événement pathologique reste encore largement influencés par celles-ci
Addictions chez l’Africain en milieu hospitalier : bilan de 39 mois à la clinique psychiatrique de l’hôpital Jamot de Yaoundé
Face à l’absence de données fiables sur les toxicomanies au Cameroun et à l’évolution des consommations, les auteurs de ce travail ont voulu, à partir d’une enquête hospitalière, déterminer le profil socio-démographique et clinique d’une population de personnes usagers de substances psychoactives suivies à l’hôpital Jamot de Yaoundé. Ce travail a colligé 108 patients, identifiés comme usagers de drogue, sans tenir compte de leur âge, de leur sexe, de leur religion et de leur profession. Les intéressés devaient présenter des troubles psychiques ou de comportements postérieurs à la consommation de substances toxiques, être hospitalisés ou non, avoir fait eux-mêmes ou non une démarche de soins. Il y avait 103 hommes (95,4 %) et 5 femmes (3,6 %) d’âge moyen 23,79 ans (extrêmes 14 et 47 ans). 75 % d’entre eux étaient âgés de moins de 30 ans. Près de 80 % n’avaient aucune activité productive ou salariée. Ils ont identifié 96 célibataires (88,9 %), 11 mariés (10,18 %) et 1 divorcé (0,92 %). Le cannabis était la substance la plus consommée (105/108), soit 97,22 % des cas. Il était consommé 33 fois en association avec l’alcool (31,42 %), 28 fois en association avec le tabac fumé (26,66 %) et 7 fois en association avec un médicament psychotrope (6,66 %). La consommation de toxique était fréquente chez ces patients et datait généralement d’au moins trois mois avant leur prise en charge dans le service. Dans 65,73 % des cas, les usagers de substances psychoactives de notre série recherchaient un équilibre personnel. Parmi eux 96/108 étaient hospitalisés (88,88 %) et 12/108 étaient suivis en ambulatoire (11,12 %). Le mode préférentiel de décompensation était la bouffée délirante aiguë ou pharmaco-psychose
Réflexion sur l’offre et la demande de thérapie religieuse chrétienne en Afrique subsaharienne : l’exemple du Togo
La grande prolifération des églises et leur place importante dans le système de soins au Togo sont une réalité. Les sectes religieuses poussent sur le terreau de la désocialisation et constituent un pôle important d’attraction des familles. On assiste donc à un désaveu de la médecine conventionnelle au profit de la religiothérapie. En faisant une analyse critique de la pratique médicale actuelle, qui ferait de l’oubli des traditions sa tradition, les auteurs s’interrogent d’une part sur les déterminants de ce shopping religieux, et sur le lien entre la croyance, la maladie et l’errance religieuse d’autre part
Mineurs (inces)-tués, parents complices ?
Ce travail a été entrepris afin d’estimer la prévalence de l’inceste, de dégager les caractéristiques sociodémographiques des victimes et des abuseurs, et de décrire la typologie des formes d’abus rencontrés dans une institution de prise en charge des enfants et de jeunes ayant subi des abus sexuels à Yaoundé (Cameroun). Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers qui a eu lieu au Centre d’Écoute Pour Enfants et Adolescents. En 60 mois, l’étude a inclus 78 jeunes et mineurs ayant été victimes d’abus sexuels. Parmi eux, 27 étaient victimes d’abus sexuels de nature incestueuse (34,6 %). Leurs âges variaient de 1 mois à 20 ans avec une moyenne de 11,8 ans et un écart type de 5,19. Il y avait 19 filles (70,3 %) et 8 garçons (29,7 %). Le viol était le mode préférentiel d’abus sexuel avec 22 cas (81,5 %) contre 2 cas d’attouchements (7,4 %). Seulement 6 victimes sur 27 (22,2 %) vivaient avec leurs deux parents au moment de l’abus, 10 d’entre elles (37 %) vivaient avec l’un des deux parents dont une moitié avec le père et l’autre moitié avec la mère. Sur un total de 20 abuseurs, 19 étaient de sexe masculin (95 %) et 1 seul était de sexe féminin (5 %). Les âges des abuseurs variaient de 14 à 73 ans avec une moyenne de 32,2 ans et un écart type de 11,78. 6 abuseurs (30 %) sur 20 étaient des mineurs. L’abuseur était un oncle 10 fois (37,1 %), le père biologique 8 fois (29,6 %), un cousin 3 fois (11,1 %), un frère 2 fois (7,4 %). Le père était l’abuseur 3 fois sur 6 (50 %) quand l’enfant vivait avec les deux parents et 4 fois sur 5 (80 %) lorsque l’enfant vivait seul avec lui. Le phénomène des abus sexuels intrafamiliaux est bien réel au Cameroun. Il concerne les filles dans 2/3 des cas et les garçons dans l’autre tiers. Ce drame se déroule généralement dans un environnement silencieux et Les familles préfèrent souvent un arrangement à l’amiable à huis clos suivi de rites traditionnels de purification symbolique de la victime chez un guérisseur pour absoudre l’inceste à un déshonneur publiquement affiché au tribunal
Aspects épidémiologiques, cliniques et étiologiques des psychoses aiguës au Cameroun
Au vu de la littérature, les bouffées délirantes sont réputées occuper une place singulière en psychopathologie africaine. Dans ce travail exploratoire en consultation psychiatrique à l’hôpital Jamot de Yaoundé, les auteurs ont voulu déterminer la prévalence de cette affection, dégager les aspects cliniques et étiologiques couramment rencontrées. Cette étude a duré 22 mois et a inclues, toutes personnes de sexe féminin ou masculin âgée de plus de 15 ans, consultant en psychiatrie pour une réaction psychotique d’installation brutale, avec ou sans antécédents psychiatriques personnels ou familiaux. Pendant la durée de l’étude 221 personnes ont été diagnostiquées comme présentant une bouffée délirante aiguë sur 1037 consultants soit 21, 31 %de l’ensemble des consultants. Dans cette population, il y avait 102 femmes (46,16 %) et 119 hommes (53,84 %) d’âge moyen 29,97 ans avec un sex ratio de 0,52 en faveur des hommes. La grande majorité des patients étaient âgée de moins de 45 ans (88,68 %) avec un grand pic de fréquence entre 15 et 34 ans (71,03 %). Les personnes vivant seules étaient les plus concernées soit 68,42 %dont 65,15 %de célibataires. 71,49 %d’entre elles n’avaient aucune rentabilité économique. Une cause était identifiée dans 43,42 % dont près de la moitié des cas imputables à l’infection par le VIH. La totalité de nos patients avaient consulté un tradipraticien, un exorciste catholique (prêtre) ou protestant (pasteur) ou un groupe de prière de délivrance avant d’arriver à notre consultation. Les idées délirantes les plus fréquentes étaient, par ordre décroissant, à type de persécution (envie, jalousie, malédiction, sort, maraboutage...), d’influence (dominées par la possession, l’envoûtement, la sorcellerie anthropophagie ou celle de la vente), mystiques, de grandeur et de filiation
Unexpected death, religious coping and conjugal bereavement outcomes in Africa (Togo)
International audienceThis pioneering study in sub-Saharan African context examined the role played by religious strategies (religious coping, religious community support (RCS)) in the conjugal bereavement process and its outcomes depending on the expected or unexpected death. Based on cross-sectional approach, the study targeted Togolese bereaved spouses (N=162). The mean period of mourning was 112.52 months (SD=94.72). The results of a hierarchical regression revealed that RCS was positively associated with grief symptoms when the death was expected and, unsurprisingly, the negative religious coping predicted grief symptoms when the death was sudden and unexpected. Religious strategies would play a threefold role: providing refuge and comfort, regulating the bereavement distress and serving resources to give meaning to the loss of the beloved. Theoretical and clinical implications of these findings are discussed
The development and piloting of the ISPCAN child abuse screening tool-parent version (ICAST-P)
Objective\ud
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Child maltreatment is a problem that has longer recognition in the northern hemisphere and in high-income countries. Recent work has highlighted the nearly universal nature of the problem in other countries but demonstrated the lack of comparability of studies because of the variations in definitions and measures used. The International Society for the Prevention of Child Abuse and Neglect has developed instrumentation that may be used with cross-cultural and cross-national benchmarking by local investigators.\ud
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Design and sampling\ud
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The instrument design began with a team of expert in Brisbane in 2004. A large bank of questions were subjected to two rounds of Delphi review to develop the fielded version of the instrument. Convenience samples included approximately 120 parent respondents with children under the age of 18 in each of six countries (697 total).\ud
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Results\ud
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This paper presents an instrument that measures parental behaviors directed at children and reports data from pilot work in 6 countries and 7 languages. Patterns of response revealed few missing values and distributions of responses that generally were similar in the six countries. Subscales performed well in terms of internal consistency with Cronbach's alpha in very good range (0.77–0.88) with the exception of the neglect and sex abuse subscales. Results varied by child age and gender in expected directions but with large variations among the samples. About 15% of children were shaken, 24% hit on the buttocks with an object, and 37% were spanked. Reports of choking and smothering were made by 2% of parents.\ud
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Conclusion\ud
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These pilot data demonstrate that the instrument is well tolerated and captures variations in, and potentially harmful forms of child discipline.\ud
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Practice implications\ud
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The ISPCAN Child Abuse Screening Tool – Parent Version (ICAST-P) has been developed as a survey instrument to be administered to parents for the assessment of child maltreatment in a multi-national and multi-cultural context. It was developed with broad input from international experts and subjected to Dephi review, translation, and pilot testing in six countries. The results of the Delphi study and pilot testing are presented. This study demonstrates that a single instrument can be used in a broad range of cultures and languages with low rates of missing data and moderate to high internal consistency