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    Rivalités linguistiques et efforts de promotion du français à l’Unesco de 1945 à 1970

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    Dès la création de l’Unesco en 1945, une concurrence s’y développe entre ses deux langues officielles, l’anglais et le français. Deux groupes d’États aux intérêts linguistiques et culturels divergents s’opposent : le « clan latin » autour de la France, et le « clan anglo-saxon » autour des États-Unis et du Royaume-Uni. La nationalité des dirigeants et du personnel, la langue utilisée dans les réunions et dans les projets de terrain, deviennent l’objet de vives luttes d’influence qui se déploient en marge des enjeux officiels de l’organisation. Au-delà de la dimension linguistique, ces luttes d’influence ont une portée culturelle, politique et économique. De 1945 à 1948, l’Unesco est divisée entre l’influence anglo-saxonne et l’influence francophone. Ensuite, sous la direction du Mexicain francophile Jaime Torres Bodet, de 1948 à 1952, l’influence francophone augmente. Après une tentative de restauration de l’influence anglo-saxonne de 1953 à 1958, la langue française et les conceptions culturelles francophones gagnent du terrain tout au long des années 1960 pour devenir prépondérantes vers 1970. Cette évolution peut s’expliquer à la fois par l’importance et le dynamisme des réseaux d’intellectuels francophones qui gravitent autour de l’Unesco, par l’action volontariste des réseaux diplomatiques et politiques français, et par le rôle individuel des personnalités placées à la tête de l’Unesco, notamment le Français René Maheu pendant les années 1960.From the creation of Unesco in 1945, a competition develops between its two official languages, French and English. Two groups of States arise, with opposite linguistic interests: the “Latine clan” (around France) and the “Anglo-Saxon clan” (around the United States and the United Kingdom). The nationality of staff members, the language used in meetings and field projects, become controversial. These struggles of influence have not only a linguistic dimension, but also a cultural, political and economic dimension. From 1945 to 1948, Unesco is divided into English-speaking and French-speaking influence. Then, under the management of the francophile Mexican Jaime Torres Bodet from 1948 to 1952, the French influence grows. From 1953 to 1958, Anglo Saxons try to restore their influence on Unesco. During the 1960’, French influence grows and becomes dominant around 1970. This evolution explains itself by the importance of the French-speaking intellectual networks, by the action of political and diplomatic French networks, and by the individual role of Directors of Unesco such as the Frenchman René Maheu in the 1960’

    Le sauvetage des monuments de Nubie par l’Unesco (1955-1968)

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    L’Unesco, créée en 1945, a vu son action dans le domaine du patrimoine prendre de plus en plus d’importance dans son programme au fil du temps. Cette organisation a supervisé le sauvetage des monuments de Nubie (temples d’Abou Simbel notamment) au sud de l’Égypte de 1955 à 1968. Ce sauvetage s’est fait grâce à la coopération de nombreux pays. Il s’inscrit dans le cadre de la politique internationale menée par Nasser et révèle l’attention de celui-ci pour le patrimoine égyptien. Il a accru le prestige de l’Égypte, ainsi que de l’Unesco, sur la scène internationale.Unesco, created in 1945, developed along the years a growing action in the field of world heritage. It supervised the saving of the Nubian monuments (Abu Simbel notably) in the South of Egypt from 1955 to 1968. It was done thanks to the cooperation of many countries. This action is part of the international policy led by Nasser and it reveals Nasser’s interest for heritage. It increased the prestige of Egypt and of Unesco on the international stage

    Yvonne Hagnauer et la Maison d’enfants de Sèvres (1941-1970)

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    La Maison d’enfants de Sèvres, fondée en 1941 en région parisienne sous la houlette de l’organisation pétainiste « le Secours national », s’est rapidement transformée, sous l’impulsion de sa fondatrice, l’institutrice humaniste et libertaire Yvonne Hagnauer, en un refuge pour une soixantaine d’enfants juifs victimes des persécutions nazies et promis à la déportation. Après la guerre, l’école a continué à fonctionner jusqu’en 1970, accueillant essentiellement des « cas sociaux ». Organisée sur le modèle autogéré d’une « République d’enfants » et caractérisée par une remarquable ouverture intellectuelle, elle a constitué un laboratoire d’expérimentation d’une pédagogie originale inspirée des principes du pédagogue belge Ovide Decroly, accordant une grande place à l’observation personnelle, à l’expression artistique, à la créativité et à l’autonomie de l’enfant. Cependant, les carences affectives et le caractère artificiel de cette vie en vase clos ont rendu à beaucoup de ses élèves le passage à la vie adulte difficile. Les entretiens réalisés avec trente anciens élèves ou enseignants de cette institution apportent un éclairage précis et inédit sur cette expérience, aussi bien sur le plan historique, pédagogique que psychologique.Yvonne Hagnauer and the Maison d’enfants de Sèvres (1941-1970) The Maison d’enfants de Sèvres, a children’s home in the Paris region, was founded in 1941 under the leadership of Petain’s “Secours national” organization. Thanks to its founder, humanist libertarian teacher Yvonne Hagnauer, it rapidly became a refuge for sixty or so Jewish children who were victims of Nazi persecution and destined for deportation. The school continued to function after the war, essentially taking in “social cases” until 1970. Organized on the model of a self-led “Republic of Children,” it was characterized by remarkable intellectual openness, and proved to be an experimentation lab for original pedagogy inspired by the principles of the Belgian teacher Ovide Decroly. Great importance, then, was placed on personal observation, artistic expression, creativity, and individual autonomy. Yet the emotional shortcomings and artificial nature of this life without any contact with the outside world meant that many of its students had great difficulty adapting to adult life. Interviews made with thirty former students and teachers from the institution shed completely new light and provide hitherto unknown details about this experience in historical, pedagogical and psychological terms

    Bilan et pistes pour une histoire culturelle mondiale

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    En France, l’histoire culturelle, « histoire sociale des représentations », c’est-à-dire histoire des manières dont les hommes représentent et se représentent le monde qui les entoure, comme l’a définie Pascal Ory, a connu un intense essor depuis quelques décennies. Les travaux auxquels elle a donné lieu se sont axés sur plusieurs thèmes, comme la symbolique politique, la mémoire collective, l’histoire du rite politique, le champ de la médiation, et celui de l’imaginaire et de la sensibilité...

    La scolarisation des jeunes réfugiés palestiniens par l’Unesco/UNRWA de 1949 aux années 1980

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    Dès 1949, l’Unesco et l’UNRWA se sont engagées dans une action en faveur de l’éducation des jeunes réfugiés palestiniens, dans la Bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Malgré les difficultés immenses dues à la situation de tension et même par moments de guerre entre les deux communautés ennemies, le programme éducatif UNRWA/Unesco a, de sa création en 1949 jusqu’à nos jours, réussi à mettre sur pied un véritable système scolaire pour les jeunes Palestiniens. Les conflits entre les deux camps se sont matérialisés notamment dans le contenu des manuels scolaires. Les moments de conflits violents (1956, 1967, 1974 et à partir de 1982 en particulier) ont perturbé gravement le fonctionnement de ce système mais, malgré les nombreuses difficultés, notamment financières, ce programme a toujours continué à œuvrer à la scolarisation des jeunes Palestiniens.Beginning in 1949, Unesco and UNRWA launched an educational program for young Palestinian refugees in the Middle East. In spite of the huge difficulties due to the Israeli-Palestinian conflict, this program succeeded in setting up a real educational system for young Palestinians.

    « La question des races »

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    En 1949, l’Unesco entreprend un vaste programme de lutte contre le racisme, avec la collaboration d’intellectuels comme Claude Lévi-Strauss, Alva Myrdal, Alfred Métraux et Michel Leiris. En 1949 est adoptée une première « déclaration sur la race », visant à nier la validité scientifique du concept de race ; plusieurs autres suivront jusqu’en 1978. Parallèlement sont entreprises plusieurs séries de publications sur le racisme, vouées à un succès variable. La plus intéressante est l’étude Nouville, un village français (1955), qui met en lumière la forte xénophobie régnant dans la population d’un village normand. Expositions, conférences, actions auprès des écoles complètent ce dispositif. Si ce programme a sans conteste suscité des réactions vives (avec par exemple, en 1956, le retrait de l’Afrique du Sud, dont l’Unesco avait condamné le régime d’apartheid), son impact général sur les esprits est difficile à cerner car l’Unesco a dû souvent, par prudence politique, édulcorer son propos et son action, et parce que le racisme se révèle être un préjugé intuitif, réfractaire à toute réfutation rationnelle.In 1949, UNESCO undertook a major programme designed to combat racism, drawn up with the collaboration of such intellectuals as Claude Lévi-Strauss, Alva Myrdal, Alfred Métraux and Michel Leiris. An initial “Declaration on Race” was adopted in 1949, seeking to deny the scientific validity of the concept of race, and a number of others followed up until 1978. In parallel, several series of publications on racism appeared, which met varying success, the most interesting being the study Nouville, un village français (1955), which highlighted the extreme xenophobia existing among the inhabitants of a Normandy village. Exhibitions, lectures, and events aimed at schoolchildren also formed part of the programme, which undoubtedly provoked lively reactions (including South Africa’s withdrawal in 1956, after UNESCO’s condemnation of the Apartheid regime). The overall result of the programme in terms of its effect on attitudes is, however, difficult to assess, as political prudence often forced UNESCO to tone down its words and deeds, and also because racism showed itself to be an intuitive prejudice beyond the reach of rational refutation

    Dix ans d'histoire culturelle

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    L'association pour le développement de l'histoire culturelle (ADHC) est née, en 1999, du constat de la place croissante, en même temps que problématique, de l'histoire culturelle dans l'historiographie contemporaine. Revendiquée par les uns, dénoncée par les autres, cette place méritait l'institution d'un lieu de rencontres où tous ceux qui se reconnaissent dans cette qualification pourraient échanger sur le fond et sur la forme de leur travail. L'association a tenu son premier congrès en 2000. Au terme d'une décennie et plus d'activité, il était temps de tirer le bilan et, comme il se doit, de tracer de nouvelles perspectives. Cette anthologie des conférences et tables rondes organisées dans le cadre du congrès annuel de l'association propose un panorama unique en son genre des propositions avancées par l'histoire culturelle en France et, dans une moindre mesure, à l'étranger depuis dix ans. Regroupés en sections thématiques (définitions et frontières, objets, regards et transferts, débats), ces textes rédigés par d'éminents spécialistes venus de divers horizons (historiens, sociologues, philosophes, historiens de l'art ou de la littérature) donnent à voir à la fois la permanence de certains questionnements et leur renouvellement

    Le projet d'éducation de base de l'Unesco dans la vallée de Marbial (Haïti): 1947-1954

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    International audienceEn 1947, l’Unesco nouvellement créée promeut « l’éducation de base », condensé de l’éducation occidentale à l’intention des peuples défavorisés des pays pauvres. Soucieuse d’action concrète, l’institution lance un projet-pilote d’éducation de base en Haïti, dans une vallée enclavée au nord de Jacmel, la vallée de Marbial (ou Cochon-Gras1). Le choix de ce pays s’explique par le fait que c’est alors un des seuls pays du « Sud » alors membre de l’Unesco, la plupart des autres étant alors encore colonisés. Quelles conceptions ont guidé ce projet ? En quoi a-t-il été novateur ? Quelles difficultés ont empêché sa réussite

    Les prémices de la convention sur le patrimoine mondial de l’Unesco de 1972

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    International audienceL’idée d’un patrimoine commun de l’humanité semble avoir son origine dans le principe de la liberté des mers et dans celui de la liberté de navigation fluviale et maritim1. La notion de « patrimoine commun de l’humanité » a été introduite dans les années 1960 dans le cadre des négociations pour l’exploitation des ressources naturelles dans les zones externes aux juridictions nationales (notamment les fonds de l’océan).Le patrimoine (naturel et culturel), s’il ne constitue pas une des attributions officielles de l’Unesco, a cependant acquis au fil du temps une place essentielle dans son action, et est peu à peu devenu un de ses domaines d’action considérés comme les plus réussis, notamment grâce à la campagne de Nubie, terminée en 1968, qui reste l’opération la plus spectaculaire de l’Unesco. L’organisation s’est, dès avant 1972, efforcée de protéger un patrimoine menacé, de le restaurer, de l’étudier, et de le promouvoir dans le public. Cela s’est traduit par des études, des opérations matérielles, une action normative, et des actions de promotion en direction du public.L’action opérationnelle de l’Unesco dans le domaine du patrimoine a été difficile, à cause de nombreux problèmes politiques, administratifs, matériels, et des délais très serrés requis par ces opérations de sauvetage, souvent menées dans l’urgence. Dans le domaine normatif, l’action a été importante avec la mise au point et l’adoption de plusieurs instruments : « recommandation pour interdire et empêcher l’exportation, l’importation et la vente illicite des biens culturels » (1950) ; convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (1954) ; et surtout la convention sur le patrimoine mondial (1972). L’élaboration de cette dernière convention a amené l’Unesco à développer des conceptions novatrices.A l’heure où l’action de l’Unesco dans le domaine du patrimoine est devenue l’activité la plus médiatisée de l’organisation, il apparaît intéressant de retracer les étapes de l’action de cette institution dans le domaine du patrimoine des origines jusqu’à la convention sur le patrimoine mondial de 1972

    L'UNESCO et la recherche de la paix depuis 1945

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