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    Accompagner l'Etat ou le contester ? Le mouvement critique du droit en France, des juristes en rebellion ?

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    International audienceThe aim of this paper is to analyse the origins, the development and the long-term impact of the Critical Legal Movement (Mouvement Critique du Droit). Created some thirty years ago, this Movement resulted from the collective mobilisation of legal experts and political scientists across French cities (e.g., Lyon, Montpellier, Saint-Etienne, Toulouse and Paris). Referring mainly to Marxist theories, the Critical Legal Movement argued that law is deeply embedded in its social and its political context, and should thus be analysed through an interdisciplinary approach. Building on this critical perspective, the Movement developed a scientific project and teaching methods, which both differed from and opposed the way in which law was traditionally taught and studied in French Law Faculties. The Movement itself no longer exists, but it nevertheless had far-reaching consequences on the study of law. Indeed, the Critical Legal Movement was an opportunity to successfully explore alternative teaching methods and to create high quality research institutionsand in that sense, they oppose a form of protest, rebellion against the university system and policyLa critique du droit suscite un nouvel intérêt depuis quelques années à l'heure où les universités s'européanisent et se professionnalisent et alors même que le projet critique a eu en définitive peu d'échos sur l'enseignement et la recherche au sein des facultés de droit françaises. L'émergence de la Critique du droit fût intimement liée à une époque, les années 1970, marquées par le développement des luttes sociales et le renouvellement de la pensée marxiste. Le milieu juridique sort alors de son isolement. Des praticiens du droit, avocats, magistrats, etc. se syndiquent, mènent une réflexion critique sur les institutions judiciaires ou administratives et développent des pratiques alternatives tandis que les facultés de droit voient naître une série d'initiatives scientifiques et pédagogiques dont le mouvement " Critique du Droit " fût la manifestation la plus significative. Ce dernier réunit des juristes et politologues français qui souhaitent réintroduire le social et le politique dans le juridique à partir d'une perspective marxiste. Au-delà, ils cherchent à définir un projet scientifique et pédagogique en rupture avec les recherches et enseignements en cours dans les facultés de droit et en ce sens, opposent une forme de contestation, de rebellion face au système universitaire et politiqu

    La République sécuritaire. Menace ou ennemi ? Le récidiviste au coeur de l’édifice pénal républicainLa loi du 27 mai 1885 ou la pérennité d’un débat entre savoir, politique et opinion publique

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    International audienceAvec la Troisième République, s'ancre en France un chantier législatif de grande ampleur, et la lutte contre la récidive sera une priorité pour le pouvoir en place, soucieux par ailleurs de son " opinion publique " alertée par la presse et les articles relatant ces délits et ces crimes : les faits divers 1 : La toute jeune III e République au pouvoir, pressent que l'ordre social, politique, économique passe par une maîtrise de ses désordres liée à un apprentissage de ce qu'elle considère comme ses valeurs : ordre, stabilité, travail. Dans une société traversée par des bouleversements économiques, sociaux, la gouvernabilité interroge, la vision de l'homme à gouverner ne peut que se transformer. Le criminel est l'homme ingouvernable par excellence. Ce dernier sera l'objet de discours et de réalisations qui ont pour but ultime de s'adresser à l'ensemble de la société. Comment les savoirs construisent cette figure du récidiviste? qui est il? quels seront les dispositifs, les lois mis en oeuvre pour enrayer ce qui est considéré comme le désordre social par excellence et à mais une épreuve pour la républiqu

    Le mouvement " Critique du droit ". D'un projet contestataire mobilisateur Ă  un impossible savoir de gouvernement

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    The aim of this paper is to analyse the origins, the development and the long-term impact of the Critical Legal Movement (Mouvement Critique du Droit). Created some thirty years ago, this Movement resulted from the collective mobilisation of legal experts and political scientists across French cities (e.g., Lyon, Montpellier, Saint-Etienne, Toulouse and Paris). Referring mainly to Marxist theories, the Critical Legal Movement argued that law is deeply embedded in its social and its political context, and should thus be analysed through an interdisciplinary approach. Building on this critical perspective, the Movement developed a scientific project and teaching methods, which both differed from and opposed the way in which law was traditionally taught and studied in French Law Faculties. The Movement itself no longer exists, but it nevertheless had far-reaching consequences on the study of law. Indeed, the Critical Legal Movement was an opportunity to successfully explore alternative teaching methods and to create high quality research institutions.Créé il y a une trentaine d'années, le Mouvement " Critique du droit " a réuni des juristes et politologues français (Lyon, Montpellier, Nice, Saint-Étienne Toulouse, Paris) qui, en se référant principalement au marxisme, ont défini un projet scientifique et pédagogique en rupture avec les recherches et enseignements en cours dans les facultés de droit. Il s'agit d'observer l'émergence , le développement de ce projet mobilisateur et militant Aujourd'hui le Mouvement a disparu mais il a donné lieu à des expériences pédagogiques réussies, a engendré des institutions de recherche dont la qualité est reconnue même si elle n'a pas triomphé dans des universités qui s'européanisent, se professionnalisent mais ne se démocratisent pas. Le " juridique " doit être resitué dans son contexte social et politique pour être justement évalué. C'est à quoi conduit le point de vue critique qui défend la thèse selon laquelle le droit est aussi justiciable des sciences sociales et doit faire l'objet d'une véritable approche interdisciplinaire

    De l'Apache au sauvageon. L'enfance délinquante : un enjeu républicain

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    Le XIXème siècle voit l'avènement de l'enfant, la République investit dans ce futur adulte, ce futur citoyen. Dans cette perspective, l'enfant délinquant devient également un enjeu important. Dans la lignée des sciences sociales naissantes, la criminologie, savoir scientifique sur le crime, fait de l'enfance coupable un thème moteur de son discours et impose la catégorie de délinquance juvénile. Partant de cette construction savante, s'élabore une construction politique développée, à travers des projets et des mesures qui portent en eux les principes parfois paradoxaux d'une philosophie pénale républicaine qui allie en un seul élan la prévention et la répression

    Accompagner l'Etat ou le contester ? Le mouvement critique du droit en France, des juristes en rebellion ?

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    International audienceThe aim of this paper is to analyse the origins, the development and the long-term impact of the Critical Legal Movement (Mouvement Critique du Droit). Created some thirty years ago, this Movement resulted from the collective mobilisation of legal experts and political scientists across French cities (e.g., Lyon, Montpellier, Saint-Etienne, Toulouse and Paris). Referring mainly to Marxist theories, the Critical Legal Movement argued that law is deeply embedded in its social and its political context, and should thus be analysed through an interdisciplinary approach. Building on this critical perspective, the Movement developed a scientific project and teaching methods, which both differed from and opposed the way in which law was traditionally taught and studied in French Law Faculties. The Movement itself no longer exists, but it nevertheless had far-reaching consequences on the study of law. Indeed, the Critical Legal Movement was an opportunity to successfully explore alternative teaching methods and to create high quality research institutionsand in that sense, they oppose a form of protest, rebellion against the university system and policyLa critique du droit suscite un nouvel intérêt depuis quelques années à l'heure où les universités s'européanisent et se professionnalisent et alors même que le projet critique a eu en définitive peu d'échos sur l'enseignement et la recherche au sein des facultés de droit françaises. L'émergence de la Critique du droit fût intimement liée à une époque, les années 1970, marquées par le développement des luttes sociales et le renouvellement de la pensée marxiste. Le milieu juridique sort alors de son isolement. Des praticiens du droit, avocats, magistrats, etc. se syndiquent, mènent une réflexion critique sur les institutions judiciaires ou administratives et développent des pratiques alternatives tandis que les facultés de droit voient naître une série d'initiatives scientifiques et pédagogiques dont le mouvement " Critique du Droit " fût la manifestation la plus significative. Ce dernier réunit des juristes et politologues français qui souhaitent réintroduire le social et le politique dans le juridique à partir d'une perspective marxiste. Au-delà, ils cherchent à définir un projet scientifique et pédagogique en rupture avec les recherches et enseignements en cours dans les facultés de droit et en ce sens, opposent une forme de contestation, de rebellion face au système universitaire et politiqu

    Alphonse Bertillon (1853-1914)

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    Reconnu comme un des fondateurs de la police scientifique, inspirateur du personnage de Sherlock Holmes, Alphonse Bertillon va développer des techniques et méthodes innovantes au sein de la préfecture de police de Paris qui se diffuseront très largement à travers le monde : Anthropométrie judiciaire, photographie signalétique, étude des marques et des traces, etc ...

    Entre science et politique, La criminologie, une science…tout près de la nature

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    International audienceHuman Science is required, especially since the nineteenth century to make visible "scientifically" the social. But the mobilization of knowledge is so, the relationship is often so symbiotic between knowledge production and its social, economic, political, cultural, what ultimately give the knowledge to do it is primarily concerns more or less cyclical that generate them. Social sciences, they become in the social sciences, privileged social event in which they are ultimately submerged. Criminology in the nineteenth century it is absolutely exemplary perspective. The work carried out around this discipline and its conditions developed in France in the late nineteenth century is primarily a work on the issues: academic, social, political, philosophical. The issues that this "science of crime" is going to emerge.Cesare Lombroso and Alexandre Lacassagne, we will deal with a mix of biological and social and of a discourse that feeds positivism of Comte, Pasteurian theories of interpsychology Tarde, the contingentisme Boutroux. Illustrative of this combination, we will stop on the speech specifically around the female criminal who naturalizes the look. We will stop the repeat offender, social danger par excellence, to be awarded, in a perspective of prevention, hazardous characteristics. The law of 27 May 1885 on repeat offenders relegation validate this concept by integrating it with the term of incorrigibility, irreducible wickedness. The law on transportation, eugenics law par excellence, whose main purpose is the beggar will be abandoned in 1969 .We will find this conception of the wild nature of the offender and uneducableLes sciences de l’homme sont requises, particulièrement depuis le XIXème siècle, pour donner à voir “scientifiquement” le social. Mais la mobilisation des savoirs se fait de telle façon, la relation est souvent si symbiotique entre la production des connaissances et ses contextes sociaux, économiques, politiques, culturels, que ce que ces savoirs donnent finalement à voir ce sont d’abord les préoccupations plus ou moins conjoncturelles qui les suscitent. Sciences sur le social, elles deviennent sciences dans le social, manifestation privilégiée du social dans lequel elles sont finalement immergées. La criminologie au XIXème siècle est de ce point de vue absolument exemplaire. Le travail mené autour de cette discipline et de ses conditions d’élaboration en France à la fin du XIXème siècle est avant tout un travail sur les enjeux : théoriques, sociaux, politiques, philosophiques. Des enjeux que cette “science du crime” va faire émerger.De Cesare Lombroso et Alexandre Lacassagne, on aura affaire à un mélange savant du biologique et du social et d’un discours qui se nourrit du positivisme de Comte, des théories pasteuriennes, de l’interpsychologie de Tarde, du contingentisme de Boutroux. Illustratif de cette combinaison, nous nous arrêterons particulièrement sur le discours autour de la femme criminelle qui naturalise le regard. Nous nous arrêterons sur le récidiviste, danger social par excellence, à qui seront attribuées, dans une perspective de prévention, les caractéristiques de dangerosité. La loi du 27 mai 1885 sur la relégation des récidivistes validera cette notion en l’intégrant avec le terme d’incorrigibilité, de perversité irréductible. La loi sur la transportation, loi eugéniste par excellence, dont l’objet principal est le mendiant ne sera abandonnée qu’en 1969 .On y retrouve cette conception de la nature sauvage et inéducable du délinquan

    Les modernités d'une pensée archaïque. Tarde, la sociologie, le droit et la politique. Fragments de socio-histoire

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    The modernity of archaic thinking. Tarde, sociology, law and politics. Fragments of social history The aim of this article, in line with the workshop hypotheses and objectives, is to study Gabriel Tarde, an intellectual prolific writer and thinker in very distinct areas of action and reflection. While Tarde is already subject of many high quality analyses, we will discuss here how a number of studies have adopted his ideas and especially how these ideas have been used. We have insist on intuitive modernity, subtleties of thought on the law, the punishment (liability, penal substitutions, the role of school, his idea of criminal archeology shared with Lacassagne. We will also focus on archaisms, the moral prejudices that are those of a man of his time (the Criminal Woman, the Bad Press). The aim is to propose a socio-historical analysis which considers all the available factors established in a decisive socio-political context, without systematically disregarding them as unimportant details while they are an integral part of a system of thought and reveal some interesting complexities and paradoxes. When analysed as a social historian, whose ideas on forms and their usages over a long time have influenced a large number of scholars, Tarde's thinking is challenging and offers the opportunity to think about the possible resonance (and not the current events) of ideas of the past on the realities and contemporary situations.Objet de nombreux travaux de qualité, nous voudrions néanmoins dans le cadre de cet atelier et des objectifs esquissés, inviter Gabriel Tarde, penseur incontestablement très fécond d'un point de vue intellectuel dans des domaines d'action et de réflexion très distincts. Nous aborderons la manière dont certains se sont saisis de ses idées et surtout des usages qui en ont été faits, pour ensuite insister sur les modernités intuitives, les subtilités d'une pensée sur le droit, la peine (la responsabilité, les substitutifs pénaux, le rôle de l'école, son idée d'archéologie criminelle partagée avec Lacassagne) et également nous arrêter sur les archaïsmes, les préjugés moraux qui sont ceux d'un homme de son temps (la femme criminelle, la mauvaise presse). L'idée est de tenter d'appliquer une analyse socio-historique qui prend en compte tous les éléments disponibles ancrés dans un contexte socio politique déterminant, sans les écarter systématiquement comme des détails sans importance alors qu'ils font partie intégrante d'un système de pensée et révèlent des paradoxes et des complexités intéressantes. Aborder en tant que socio-historien la pensée de Tarde, en analysant ses formes et ses usages sur un temps long, est à cet égard stimulante .et offre la possibilité de réfléchir sur la résonance possible (et non l'actualité) de cette réflexion passée sur des réalités et des situations contemporaine

    La réforme des prisons sous la troisième République. Une co-gestion d'acteurs publics et privé

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    National audienceLes élites au XIXème siècle voient dans la réforme pénitentiaire un moyen de résoudre la question sociale. La prison est l'objet de nombreuses discussions entre les philanthropes et les hommes politiques. le travail sur le champ pénal est intéressant car on y voit que la justice présentée comme une mission régalienne de l'Etat est soumise dans son mode de fonctionnement, et dans l'élaboration de ses actions et de ses règles, à un processus plus complexe qu'il n'y paraît. Dans notre domaine, en dehors de l'Administration pénitentiaire, on remarque entre autres la Société générale des prisons créée en 1877 et le Conseil supérieur des prisons créé en 1875, lieux participant par leurs activités à l'administration des affaires pénitentiaires et pénales et s'intéressant très directement à la réforme des prisons. C'est autour de ces espaces que notre regard s'est fixé. De par leur composition, leur(s) mission(s) et leur activité, ces lieux appartiennent à une architecture qui contribue à un fonctionnement original mettant en œuvre un système de relations complexes, forgeant des pratiques de pouvoir qui permettent de revisiter des conceptions représentant l'Etat et la démocratie pour le régime républicain

    Alphonse Bertillon et l'anthropométrie judiciaire. L'identification au cœur de l'ordre républicain

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    National audienceAt the end of the nineteenth century in France, industrial growth and urbanisation radically changed the way of life and destabilised an important part of the population. The new Third Republic advocated values of order, stability and labour and was willing to do everything possible to have them respected. This was the age of the workers' poverty and of important commotions, of passion and profusion of ideas during which violence was considered as negative. Crime reflected the fears of a society on the move and the man of that time wanted to control everything. Criminal anthropometry appeared in such a context. This method was invented by a man called Alphonse Bertillon. This was a new weapon for a policy of repression as well as a revolutionary technique because it put identification and identity at the centre of government's policies and it introduced a spirit and principles that still exist today. For the first time this method enabled the scientific identification of offenders and the sanction of recidivists. The introduction of an elaborate and efficient criminal record was made possible by the drawing up of a strict description of defendants accompanied by a rational technique of classification. Such elements constituted the keystone of the anthropometric system. The evolution of this method, its implementation, its results and consequences will show us how it was a practice enabling first to maintain order and repression and then to introduce a republican technique (and policy) of government based on identity. This method emerged in the criminal context which was facing the fight against the crime and the increasing recidivism.Dans cette fin du XIXème siècle français, la croissance industrielle et l'urbanisation ont bouleversé les modes d'existence, déstabilisant une frange importante de la population. Au pouvoir, la jeune Troisième République prône des valeurs d'ordre, de stabilité, de travail et a la volonté de tout mettre en œuvre afin de les faire respecter. Siècle de la misère ouvrière et des grands tumultes, de la passion et du foisonnement des idées, la violence est perçue comme négative, le crime est le terrain privilégié pour refléter les peurs d'une société en mouvement, et l'homme moderne veut tenter de tout maîtriser, tout contrôler...C'est dans ce contexte qu'apparaît l'anthropométrie judiciaire -- invention d'un homme nommé Alphonse Bertillon --, nouvelle arme d'une politique de répression et technique révolutionnaire car plaçant l'identification et l'identité au cœur des politiques de gouvernement et initiant dès lors un esprit et des principes qui n'ont depuis jamais failli. Cette méthode permit pour la première fois d'établir scientifiquement l'identité des délinquants et de sanctionner en eux les récidivistes. L'établissement rigoureux des signalements des prévenus, juxtaposé à une technique rationnelle de classement, aboutit à l'instauration d'un fichier judiciaire élaboré et efficace. Ces éléments forment la clef de voûte du système anthropométrique. Le cheminement de cette méthode, son application, ses résultats et ses conséquences vont nous montrer à quel point elle fut une pratique permettant d'établir dans un premier temps le maintien de l'ordre et la répression, et dans un second temps l'instauration d'une technique (et "politique") républicaine de gouvernement fondée sur l'identité. Cette méthode va émerger dans un climat pénal obsédé par la récidive galopant
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