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    Un modèle didactique pour la scolarisation de l’oralité poétique en Belgique francophone. Du poème patrimonial à sa récitation et à sa mise en chanson

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    Dans le référentiel de l’enseignement secondaire supérieur belge francophone (Compétences terminales et savoirs requis en français), la poésie occupe deux places principales. Elle est, d’une part, l’un des objets à produire (avec le texte informatif, narratif ou encore argumentatif) dans le cadre d’un projet d’apprentissage visant le développement d’une écriture personnelle, fondée pour partie sur l’imaginaire. Elle est, d’autre part, un objet de lecture, dans le cadre d’une transmission patrimoniale des grandes œuvres de la poésie française depuis la Renaissance, avec une préférence marquée pour les poètes ou les poèmes permettant « de déchiffrer nombre d’allusions qui émergent dans les œuvres d’art et les médias du monde contemporain » (FWB, 1999 : 19). Dans les deux cas, il s’agit essentiellement de poésie écrite. Ni l’acte d’écouter le poème ni celui de le réciter ne sont pris en compte dans ces instructions officielles. Pourtant, ils se révèlent souvent essentiels à la découverte, la compréhension, l’interprétation et l’appropriation d’une œuvre littéraire (Rannou, 2011 ; Martin, 2014). Afin de répondre à cette absence, nous souhaitons proposer, dans une perspective d’ingénierie didactique, un modèle didactique (de Pietro & Schneuwly, 2003) d’enseignement-apprentissage de la poésie patrimoniale intégrant la question de l’oralité. Il ne s’agira pas seulement de valoriser la dimension orale de certaines écritures poétiques, mais aussi de faire de l’oralisation du poème une modalité de l’apprentissage. Ainsi, ce modèle didactique convoquera en priorité, parmi la littérature sur le genre, les travaux qui ont mis l’accent sur la dimension sonore ou vocale de certaines pratiques poétiques (Bobillot, 2009 ; Dessons & Meschonnic, 2005) ; il intégrera également, comme pratiques sociales de référence, puis comme objet d’enseignement, les nombreuses récitations, mises en chanson et réécritures des poésies patrimoniales. L’importance de celles-ci se justifie par le fait que, comme l’a montré Louichon (2012, 2015), une œuvre patrimoniale se caractérise principalement par les « objets sémiotiques secondaires » qu’elle génère. Dans le cas particulier de la poésie, on notera que les OSS sont principalement vocalisés. Les séquences didactiques que ce modèle générera intégreront les deux pôles de l’enseignement-apprentissage de la poésie en FWB, à savoir les activités créatrices et les lectures littéraires. Références bibliographiques BOBILLOT Jean-Pierre, 2009, Poésie sonore. Éléments de typologie historique, Reims, Éditions Le clou dans le fer. DE PIETRO Jean-François et SCHNEUWLY Bernard, 2003, « Le modèle didactique du genre : un concept de l'ingénierie didactique », Les Cahiers Théodile, n° 3, p. 27-52. LOUICHON Brigitte, 2012, « Définir la littérature patrimoniale », dans I. de Peretti et B. Ferrier (dir.), Enseigner les « classiques » aujourd’hui. Approches critiques et didactiques, Bruxelles, Peter Lang, p. 37-49. LOUICHON Brigitte, 2015, « Le patrimoine littéraire : un enjeu de formation », Tréma, n° 43, p. 22-31. MARTIN Serge, 2014, Poétique de la voix en littérature de jeunesse. Le racontage de la maternelle à l’université, Paris, L’Harmattan. DESSONS Gérard et MESCHONNIC Henri, 2005, Traité du rythme. Des vers et des proses, Paris, Armand Colin. RANNOU, Nathalie, 2011, « Questions sur le texte du lecteur de poésie », dans C. Mazauric, M.-J. Fourtanier et G. Langlade (dir.), Textes du lecteur en formation, Bern, Peter Lang, p. 139-150
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