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    HP Lovecraft : fantastique et écriture

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    La plupart des récits de Lovecraft développent un univers imaginaire cohérent, une « mythologie moderne ». Aux techniques d’objectivation intégrées dans une problématique d’investigation scientifique ou d’enquête journalistique, s’opposent cependant des stratégies de brouillage qui réintroduisent le fantastique. Le discours cherche à exprimer l’impensable, l’infigurable par un excès de réprésentation, ou à l’inverse, par une « rhétorique de l’indicible ».Si la référence pseudo-mythique donne de l’épaisseur, de la consistance à l’univers fictionnel, l’écriture maintient une opacité qui, à certains égards, est aussi caractéristique du mythe, et assure sa polysémie. L’œuvre attire ainsi l’attention sur la précarité du discours rationaliste, laisse apparaître des fissures qui menacent la cohésion du sujet et la cohérence du sens. Là où le mythe explique et modélise, l’union paradoxale du mythe et du fantastique signale l’écart qui subsiste entre nos représentations ordonnées du monde et la complexité chaotique du « réel ».Most of Lovecraft’s narratives develop a coherent imaginary universe, a « modern mythology ». In opposition to the techniques of objectivation that are integrated into a problematic of scientific investigation or journalistic inquiry, strategies of interference reintroduce the fantastic. Discourse seeks to express the unthinkable and the unfigurable by an excess of representation, or, on the contrary, by a « rhetoric of the undecidable ».If the pseudo-mythic reference gives depth and consistency to the fictional universe, the writing maintains an opacity that, in certain respects, is also characteristic of myth, and assures its polysemy. The work thus attracts attention to the precariousness of rationalist discourse, and permits the appearance of fissures that menace the cohesion of the subject and the coherence of meaning. Where myth explains and shapes, the paradoxical union of myth and the fantastic signals the gap that remains between our ordered representations of the world and the chaotic complexity of the « real ».Die meisten Erzählungen Lovecrafts bringen eine zusammenhängende imaginäre Welt zur Entfaltung, eine« moderne Mythologie ». Den Objektivierungstechniken, die in die Problematik wissenschaftlicher oder journalistischer Untersuchung eingebunden sind, werden gleichwohl Störungsstrategien gegenübergestellt, die das Phantastische wieder einführen. Die Sprache versucht, das Undenkbare und Unvorstellbare auszudrücken, sei es durch ein Übermaß an Vorstellungskraft oder im Gegenteil durch eine « Rhetorik des Unaussprechlichen ».Wenn dabei der pseudomythische Bezug der erfundenen Welt Dichte und Festigkeit verleiht, so behält die Schrift eine Undurchsichtigkeit, die in mancher Hinsicht auch für den Mythos typisch ist und für ihre Vieldeutigkeit sorgt. Das Werk lenkt so die Aufmerksamkeit auf die Bedenklichkeit des rationalistischen Diskurses und bringt Risse zum Vorschein, die den Zusammenhalt des Subjekts und den Zusammenhang des Sinnes in Frage zu stellen drohen. Wo der Mythos erklärt und Modelle entwirft, bezeichnet der paradoxe Bund von Mythos und Phantastischem die Diskrepanz, die zwischen unseren geordneten Vorstellungen von der Welt und der chaotischen Komplexität des « Wirklichen » besteht.La mayor parte de los relatos de Lovecraft desarrollan un universo imaginario coherente, una « mitología moderna ». A las técnicas de objetivación integradas en una problemática de investigación científica o encuesta periodística se oponen, sin embargo, estrategias de interferencia que reintroducen lo fantástico. El discurso busca expresar lo impensable, lo no figurado por un exceso de representación o a la inversa, por una « retórica de lo indecible ».Si la referencia pseudo-mítica da espesor y consistencia al universo ficticio, la escritura mantiene una opacidad que para ciertos propósitos es también característica del mito y asegura su polisemia. La obra atrae así la atención sobre la precariedad del discurso racionalista, deja aparecer las fisuras que amenazan la cohesión del sujeto y la coherencia del sentido. Ahí donde el mito explica y modela, la unión paradójica del mito y de lo fantástico señala la separación que subsiste entre nuestras representaciones ordenadas del mundo, y la complejidad caótica de lo « real »

    La lettre et le corps : quelques variations sur la figure de l’écrivain au cinéma

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    Variations sur la terreur rêvée dans le cinéma fantastique

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    Les parcours singuliers de Jerome Charyn

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    Avant d’évoquer les parcours fictionnels de Jerome Charyn, il convient de rappeler les origines de l’écrivain et de souligner quelques traits de sa biographie. Charyn est né de parents juifs polonais et biélorusses en 1937 à Crotona Park dans le Bronx, lieu qu’il évoque souvent dans la partie autobiographique de son œuvre. À propos des juifs de Crotona Park, Charyn déclare : « Nous étions le lumpen prolétariat, les juifs que l’on oubliait ». Jusqu’à l’âge de cinq ans, « Bébé » Charyn (surnom ..

    Motifs, traces et résonances gothiques dans les films Hammer : convention et modernité

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    Quatre avatars filmiques du Facteur sonne toujours deux fois (Pierre Chenal, Luchino Visconti, Tay Garnett, Bob Rafelson)

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    The Postman Always Rings Twice, premier roman de James Cain, est publié en 1934 et connaît un grand succès critique et public en raison de son sujet audacieux et d’un style très économe mais d’un réalisme percutant. L’intrigue se concentre sur un adultère entre Cora, épouse de Nick Papadakis, un immigré d’origine grecque plus âgé qu’elle et Frank Chambers, un vagabond qui fait la route, vit au hasard de rencontres et se fait embaucher par Nick qui croit avoir trouvé l’aide idéal. La relation ..

    Citation, digression, épanchement dans le cinéma de Woody Allen : une dynamique du superflu

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    Dans le langage courant, la notion de superflu est souvent associée à des connotations négatives. Elle évoque l’inutile, l’excédent, le trop-plein, le « gras », la boursouflure (stylistique) et implique aussi souvent un jugement de valeur. Le superflu s’oppose de manière fondamentale au nécessaire et, de ce fait, est taxé de frivolité, de légèreté morale. Le superflu relève du domaine des loisirs et, plus largement du « divertissement » au sens pascalien. Cependant, le terme peut se révéler p..

    Images de la ville et parcours initiatiques dans le cinéma de Woody Allen

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    Pour le spectateur de cinéma, l’œuvre de Woody Allen est indissociable de l’imaginaire urbain new-yorkais et, en particulier, de Manhattan dont il construit une vision personnelle et intime à l’écart des clichés les plus habituels qu’il s’efforce de subvertir ou de contourner. La ville est d’abord un cadre architectural précis et fortement référentiel qui crée au fil des films un sentiment de familiarité puisqu’on y retrouve les mêmes lieux emblématiques, immeubles et ponts, grands magasins, ..

    La citation filmique : quelques modalités et enjeux

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    La citation filmique est une pratique relativement courante dans le cinéma classique, mais encore plus répandue et diversifiée dans le cinéma moderne et contemporain. L’étude des modalités et des enjeux de la citation filmique, un des aspects de l’intertextualité, permet d’aborder un certain nombre de questions relatives au fonctionnement narratif du film, aux modes d’interaction entre film cité et film citant, relations qui peuvent être de diverse nature et prendre la forme d’un hommage, ou d’une parodie. L’usage de la citation donne des indications précieuses sur les choix esthétiques (et/ou idéologiques) du réalisateur. La citation pose aussi, à l’évidence, la question de la réception. Elle engage le spectateur dans un processus de reconnaissance plus ou moins ludique de la source et sollicite sa mémoire et son savoir d’autant plus quand il s’agit d’une citation implicite qui n’inclut pas dans le tissu narratif un fragment du film cité. Il s’agit donc, à travers l’étude de quelques exemples (Hawks, Hitchcock, DePalma, Allen, Burton) d’examiner quelques pratiques citationnelles afin de déterminer la place relative de la citation dans le discours du film et ce qu’elle révèle de la posture des cinéastes en relation avec un héritage cinématographique et plus largement, un héritage culturel.Cinematic quotations are a relatively common practice in classical cinema but they are even more widespread and diversified in modern contemporary films. Studying the methods and the implications of cinematic quotations which are an aspect of intertextuality allows us to tackle a certain number of questions. How the narrative functions in the film, the forms of interaction between the film that is quoted and the one which is quoting, relations which can be of a varying nature and which could be a tribute or a parody. The use of quotations also reveals the aesthetic and/or ideological choices of the director. There is, moreover, the question of how the quote is perceived. The audience becomes involved in a more or less playful recognition of the source of the quotation because it makes demands on his/her memory and his/her knowledge. This is even truer when the quotation is implicit and when part of the quoted film is not included in the narrative fabric. Thus, through the study of a examples from (Hawkes, Hitchcock, DePalma, Allen, Burton) we will examine the way in which quotations are used in order to determine the role of the quote in the film. We will also look at what it reveals concerning the position of the filmmaker in relation to film heritage and more extensively cultural heritage
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