Pouvoir aller à l’école. La vulnérabilité résidentielle d’enfants vivant en hôtel social

International audienceVivre en hôtel social expose à une forte instabilité résidentielle et à des déménagements dans des communes parfois réfractaires à l'accueil de familles sans logement. La plupart des enfants vivant en hôtel vont pourtant à l'école. Cet article s'intéresse, à partir d'enquêtes menées en Île-de-France, aux conséquences de l'instabilité résidentielle sur la scolarisation de ces enfants. Leur accès à l'école est compliqué par de fréquents déménagements et la longueur des trajets entre l'hôtel et l'école. La scolarisation constitue néanmoins une ressource essentielle pour faire face aux difficultés du quotidien liées à la vulnérabilité résidentielle des familles en hôtel. L'école constitue ainsi un point fixe dans l'existence mouvementée des familles sans logement

La difficile articulation entre les espaces du quotidien chez les enfants sans logement

International audienceDe plus en plus d'enfants vivent avec leurs parents dans des structures d'hébergement collectif ou des hôtels sociaux, à défaut de pouvoir se loger. Ces familles pauvres font ainsi l'expérience d'un système où règne le provisoire, et qui se traduit en particulier par une forte instabilité résidentielle. À partir notamment d'une enquête sur un échantillon aléatoire de 232 enfants âgés de six à douze ans révolus, c'est-à-dire en âge d'être scolarisés en primaire, cet article montre que cet épisode sans domicile limite les pratiques et les relations sociales des enfants dans différents espaces du quotidien : le lieu d'hébergement, le quartier de résidence ou les environs de l'école

Du trouble à l’assistance: Vers une écologie urbaine et attentionnelle des bakoroman à Ouagadougou

In this paper the authors investigate a less documented side of street children’s (bakoroman) lives in Ouagadougou, namely, their encounters with strangers in town. These encounters lead to resources such as relationships, goods, protective time and space, or learning opportunities and punctuate the narratives of the bakoroman. They are one of the main dimensions of their lives in the urban public space as they go back and forth between the street and their homes (institutional and family). As such, these interactions participate in the construction of their biographical trajectories and bifurcations. From minimum reciprocity to relational vigilance, a broad spectrum of interactions delineates the possibilities and limits of an «ethics of fragility». Across these encounters the children create their space in the city, through circumstantial pedagogies of living together. These interactions can be read as resources to regulate urban violence, other than institutional or charitable interventions.In this paper the authors investigate a less documented side of street children’s (bakoroman) lives in Ouagadougou, namely, their encounters with strangers in town. These encounters lead to resources such as relationships, goods, protective time and space, or learning opportunities and punctuate the narratives of the bakoroman. They are one of the main dimensions of their lives in the urban public space as they go back and forth between the street and their homes (institutional and family). As such, these interactions participate in the construction of their biographical trajectories and bifurcations. From minimum reciprocity to relational vigilance, a broad spectrum of interactions delineates the possibilities and limits of an «ethics of fragility». Across these encounters the children create their space in the city, through circumstantial pedagogies of living together. These interactions can be read as resources to regulate urban violence, other than institutional or charitable interventions

Les politiques de l’enquête, épreuves ethnographiques, D. Fassin, A. Bensa (Eds.)

« L’ethnographe n’existe pas... vive l’ethnographie ! » Tel aurait pu être le titre de cet ouvrage. Les 17 contributions déploient toutes une même « inquiétude », problématisée par Didier Fassin en introduction : comment continuer d’enquêter lorsque l’ethnographie ne peut plus aller de soi ? Lorsque les remparts de la « transparence épistémologique », de l’« évidence éthique » et de la « neutralité politique » sont fissurés, voire effondrés ? Lorsque, en somme, on ne peut plus feindre d’ignor..

Au nom du fils. Ethnocomptabilité d’une famille de sans-papiers hébergée en hôtel social

In the name of the son. Ethno-accounting of an undocumented family staying in a hotel. An increasing number of families from abroad are having to rely on emergency hotel accommodation – there are currently more than ten thousand such families. What are the conditions under which they come to seek assistance ? How does this accommodation fit into the path of migration ? What effects does it have on this ? And, quite simply, what is it like to live in such accommodation ? These questions are addressed via the story of a single family. The account is based on an in-depth ethnoaccounting budgetary survey. It highlights the constant efforts made by the couple to get by and provide their child with the best life possible. This manifests itself as an exceedingly frugal way of life, enabling them to deal with the trials which characterize their paths and to gradually build savings that open them up to new realms of possibilities.L’hébergement d’urgence en hôtel concerne un nombre croissant de familles étrangères – plus de dix mille d’entre elles y résident aujourd’hui. Dans quelles conditions en vient-on à solliciter l’assistance ? Comment cet hébergement s’inscrit-il dans le parcours migratoire ? Quels effets y imprimet-il ? Comment, plus simplement, y poursuit-on sa vie ? Ces questions sont abordées à partir de l’histoire d’une famille. Le récit repose sur une enquête budgétaire approfondie, d’ethnocomptabilité. Il met en lumière les efforts constants du couple pour s’en sortir et offrir la meilleure vie possible à son enfant. Ceci se traduit par un mode de vie des plus économes, permettant de faire face aux épreuves qui jalonnent le parcours et de constituer, petit à petit, une épargne qui leur ouvre de nouveaux paysages de possibilités.Le Méner Erwan. Au nom du fils. Ethnocomptabilité d’une famille de sans-papiers hébergée en hôtel social. In: Revue des politiques sociales et familiales, n°123, 2016. Joindre les deux bouts. Enquêtes d'ethnocomptabilité. pp. 41-55

Le sociologue comme auteur

Cet article soutient que le travail interprétatif du sociologue à l’œuvre dans l’écriture met en jeu des agencements argumentatifs et rhétoriques non contradictoires avec l’exigence scientifique inhérente à ce travail. L’interprétation sociologique et la conviction du lecteur se coproduisent parfois. Cette coproduction signe l’extension des problématiques sociologiques à d’autres territoires, et rapproche sensiblement le sociologue de la figure geertzienne de l’auteur

Faire tenir une vie de famille dans une chambre d’hôtel d’urgence

« Qu’est-ce qui compte dans la vie ? Plus exactement : qu’est-ce qui compte dans la vie, vu depuis l’intérieur d’un groupe et de ses proches, individuellement et en commun ? » Ces questions ouvrent le livre d’Alain Cottereau et de Mokhtar Mohatar Marzok, Une famille andalouse. Ethnocomptabilité d’une économie invisible (2012, p. 7). Pour y répondre, les auteurs proposent d’« observer l’évaluation », par des inventaires méthodiques de transactions, d’argent, d’objets, de temps, par saisie des..

Barrère C., Lévy-Vroelant C. Hôtels meublés de Paris : enquête sur une mémoire de l’immigration, , 2012

Le Méner Erwan. Barrère C., Lévy-Vroelant C. Hôtels meublés de Paris : enquête sur une mémoire de l’immigration, , 2012. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°108, 2013. Figures nouvelles, figures anciennes du commerce en ville. pp. 133-134

Introduction

Le Méner Erwan. Introduction. In: Revue des politiques sociales et familiales, n°123, 2016. Joindre les deux bouts. Enquêtes d'ethnocomptabilité. pp. 3-5

Barrère C., Lévy-Vroelant C. Hôtels meublés de Paris : enquête sur une mémoire de l’immigration, , 2012

Le Méner Erwan. Barrère C., Lévy-Vroelant C. Hôtels meublés de Paris : enquête sur une mémoire de l’immigration, , 2012. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°108, 2013. Figures nouvelles, figures anciennes du commerce en ville. pp. 133-134