12 research outputs found

    Les métamorphoses de l'information

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    L'auteur analyse sur une longue durée le travail énonciatif propre aux périodiques. Il distingue trois périodes où prennent figure trois «régimes d'information»: le temps de la nouvelle, l'ère de l'information, l'entrée en communication.La nouvelle se caractérise par la centration sur l'espace-temps du rédacteur de dépêches; cette forme est tributaire du modèle épistolaire. Lecteur de lettres, dépêches, journaux, le gazetier est surtout metteur en page: la rareté de la nouvelle fait du journal une scène de sa circulation. Peu à peu l'espace du journal se développe, le travail de montage introduit un péritexte, avec ses rubriques, sa titraille.Le passage à l'ère de l'information se fait dans un contexte d'industrialisation; après le droit de dire émerge le droit de connaître. La nouvelle se factualise et, vers 1880, s'installe un nouveau régime de visibilité où le titrage supplante la suscription épistolaire. L'énonciation se centre sur le temps du lecteur.Cette centration sur le lecteur s'impose encore plus avec l'entrée en communication. Là, un journalisme du conseil pour la vie quotidienne emprunte sa rhétorique à la publicité. Dans le même temps les médias tendent à se centrer sur eux-mêmes. Cette situation nouvelle produit quelque désarroi dans la profession dont l'univers bascule; elle doit inventer de nouvelles stratégies, de nouvelles pratiques.The author analyses on a long period of history the work of enunciation proper to periodicals. He distinguishes three periods corresponding to three modes of information: news bulletins, information, communication.The news bulletin is characterized by focus on the real time of the bulletin writer. This form is inherited from correspondence writings. The editor is chiefly a reader of other papers; the news being scarse present themselves as a favourite reading for the other newspapers. Little by little the newspeaper develops a larger space, the editing works determines « a peri-text» with various headings and a series of titles and subtitles.The transition to an era of information takes place in a time of industrialization; it is the passage from the right of speech to the right of knowing and inquiring. The piece of news is reduced to a fact and towards 1880 settles a new system of visibility in which various kinds of titles supersede the way lettres are superscribed. The enunciation is focussed on the reader's time.This need of attracting the reader's interest is still more obvious with the influence of communication. Then, a journalist advising readers about daily life borrows his rhetoric from publicity. At the same time the medias tend to speak more and more of themselves. This new situation bring sorne confusion in the profession as their work gets in constant move: they must invent new strategies, new practices

    Publicité des débats et espace public

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    L’auteur retrace la genèse d’un débat mené tout au long du XIXe siècle : deux conceptions se sont régulièrement affrontées pour faire valoir la forme politiquement la plus appropriée de publicité des débats parlementaires. Un premier courant estime fondé de s’en tenir à la presse comme instrument de publicité, acceptant que la concurrence des quotidiens induise une pluralité de versions. Un second courant, dont Golbery fut un ardent défenseur, préconise qu’un Bulletin des séances de la Chambre, rédigé par des rédacteurs patentés, établisse une version autorisée des débats. Ces deux conceptions s’opposent aussi dans leur représentation du lecteur : la première, proche de l’esprit des Lumières, suppose un lecteur choisissant et délibérant, et choisit une version « informative » de la publicisation ; la seconde, inquiète de nouveaux lectorats en émergence, suppose un lecteur indécis devant la pluralité des représentations, et s’inscrit dans une version « éducative » de la publicisation

    Presse et vie privée au xixe siècle

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    Dans son usage juridique, la notion de vie privée a connu, entre 1791 et 1970, une évolution majeure. Initialement conçue de façon limitative, surtout dans une perspective de régulation du débat public par voie de presse, son respect s’est progressivement imposé comme un objet autonome. Première étape, la loi Thouret (22 août 1791). S’il réaffirme la liberté d’expression politique, son article 1, intégré peu après à la Constitution du 3 septembre, vise à protéger les « fonctionnaires », en pa..

    Aragon et l’UNESCO 1946 : le spectre du fascisme

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    À l’occasion de sa première session à Paris, l’UNESCO invita une série de conférenciers à parler dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Or, le 28 novembre 1946, la célébration des valeurs culturelles le cède à la polémique. En effet, l’invité du jour, Aragon, refuse le titre qui figure au programme : « La culture des masses » ; puis il conclut par un réquisitoire contre les positions philosophiques du secrétaire exécutif de l’UNESCO, Julian S. Huxley.Ce double geste s’inscrit dans un contexte politique national et international, lourd d’enjeux. Le PCF souhaite accéder à la présidence du Conseil et donc tout discours opposant les élites et les masses disconvient. Surtout, l’URSS est la grande absente de l’UNESCO qui, selon Aragon, est ainsi exposée à une dérive technocratique sous influence anglo-saxonne.De plus, obsédé par les possibles résurgences du fascisme, Aragon verse dans la suspicion de principe envers ce qui est allemand ou soumis à l’influence germanique. En France, un ancien ministre du général de Gaulle se fait le chantre de l’homme occidental ; un socialiste ose confondre dans la même réprobation Barrés et Maurras ; bref les alliés d’hier basculent vers la posture d’ennemis de demain. Plus grave encore, le « pluralisme » a des échos jusqu’au sein du PCF.Néanmoins, la thèse maîtresse (la culture « une et indivisible ») relève de la conviction philosophique d’Aragon : le lien étroit entre l’attachement à la nation et une position de classe, jugée seule garante d’une authentique analyse politique

    Le journaliste, l'histoire et l'historien. Les avatars d'une identité professionnelle (1935-1991)

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    Amongst those « corporations » with which journalists have relations worthy of sociological study, historians are of the more important. Yves Lavoinne analyses this « privileged relationship of rare complexity » from an historical point of view, for since the advent of modern journalism at the end of the 19th century until the desire to live, or illusion of living history in the making, the interaction between these two worlds has changed. Questioning the new conception which both parties have of time, Lavoinne paves the way for new identity problematics for journalists, thanks to an original point of view - the difficult relationship with historians and their material.Parmi les « corporations » avec lesquelles les journalistes entretiennent des rapports qui méritent d'être étudiés dans une perspective sociologique, celle des historiens n'est pas la moindre. Yves Lavoinne analyse cette « relation privilégiée d'une rare complexité » d'un point de vue historique, puisque aussi bien depuis l'apparition du journalisme moderne à la fin du XIXème siècle, jusqu'à la volonté/illusion de vivre l'histoire en direct, l'interaction des deux univers s'est modifiée. Interrogeant la nouvelle version que les uns et les autres ont aujourd'hui du temps, Lavoinne pose les jalons d'une nouvelle problématique identitaire des journalistes, grâce à un angle de vue original - ce rapport difficile aux historiens et à leur matériau.Lavoinne Yves. Le journaliste, l'histoire et l'historien. Les avatars d'une identité professionnelle (1935-1991) . In: Réseaux, volume 10, n°51, 1992. Sociologie des journalistes. pp. 39-53

    "Invasion" : du scandale Ă  la banalisation

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    "Invasion", ce mot de Valéry Giscard d'Estaing à propos de l'immigration, publié dans le Figaro magazine en septembre 1991 , a soulevé une polémique médiatique et politique. Un an après, l'analyse de l'aventure sémantique d'un terme qui a connu des rebondissements surprenants : vilipendé à l'origine par la presse, ce mot, loin d'être proscrit actuellement, a été banalisé, voire légitimé.Lavoinne Yves. "Invasion" : du scandale à la banalisation. In: Hommes et Migrations, n°1157, septembre 1992. Le Nord Pas-de-Calais. pp. 33-37

    Journalists, history and historians. The ups and downs of a professional identity

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    Summary: Among those groups with which journalists have relations worthy of sociological study, historians are the most important. Yves Lavoinne analyses this 'unusually complex special relationship' from an historical point of view; in the interval between the advent of modern journalism at the end of the 19th century and today's desire to experience directly - or have the illusion of experiencing - history in the making, the interaction between these two worlds has changed.Lavoinne Yves, Motlow David. Journalists, history and historians. The ups and downs of a professional identity. In: Réseaux. The French journal of communication, volume 2, n°2, 1994. pp. 205-221

    Presse et mouvement social (le cas des consommateurs du XVIIIe au XXE Siècle)

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    Très présente dans les discours politiques, économiques et médiatiques, la figure du consommateur a progressivement émergé à partir de la fin du XVIIIe siècle dans des journaux dont le titre soulignait l'originalité. Ces publications apparaissent comme les précurseurs d'une presse spécialisée qui se constitue en trois grandes étapes. Pendant la révolution industrielle et les expositions universelles en particulier, des périodiques mettent en avant la figure du consommateur pour stimuler la production et, surtout, les progrès techniques. La deuxième étape commence avec le tournant du siècle : la promotion du consommateur devient un rempart contre les menaces de violence populaire, le syndicalisme ouvrier et le communisme. Apres la première guerre mondiale. La grande ligue (1928-1939) envisage le consommateur comme la figure type des classes moyennes qui cherchent à se constituer en une nouvelle force sociale face à la montée et à la reconnaissance de la classe ouvrière. Enfin, pendant les trente glorieuses, la défense du consommateur constitue à la fois une réaction aux retombées de l'industrialisme et aux difficultés engendrées par la profusion des biens. En outre, l'état prend finalement le consommateur en compte comme une force économique et sociale incontournable. Avec les publications de que choisir en 1960 puis celle de 50 millions de consommateurs en 1970, la défense des consommateurs s'appuie sur une nouvelle arme : les tests comparatifs. Désormais, pour les rédacteurs, le consommateur doit suivre une démarche rationnelle dans ses choix. L'examen du contenu de ces publications permet de dégager les caractéristiques et les attentes supposées de leurs lecteurs. Ensuite, l'études de la mise en scène du consommateur dans les différents discours montre les transformations des principes d'unité et d'identité de cette catégorie sociale. Fondé sur l'analyse d'un corpus de périodiques inexploré, ce travail permet de placer le consommateur dans un processus d'évolution historique et de comprendre les enjeux de la défense du consommateur contemporaine.STRASBOURG-Bib.Faculte de droit (674822105) / SudocSudocFranceF

    La médiatisation des problèmes publics

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    Médiatiser : le travail de journalistes et seulement de ceux-ci ? Quels enjeux pour les acteurs sociaux d’un processus où se joue l’une des formes de la publicisation ? Médiatiser : un travail de relation, de mise en réseaux aboutissant à du rédactionnel, étape ultime de la médiatisation ? Ou un travail de mise en circulation de discours dans des espaces multiples offerts à des lectures publiques ? Médiatiser : quels enjeux et quels points de vue pour les chercheurs ? Au travers de l’analyse des « problèmes publics », ce numéro d’Etudes de communication s’offre comme un espace de dialogue interdisciplinaire où Sciences de l’Information et de la Communication, Anthropologie, Science Politique, Histoire, Sciences du Langage conjuguent leurs perspectives pour mieux analyser ce qui est à l’œuvre dans l’acte de « médiatiser », ce qui se construit dans le processus social de « médiatisation ». Comité scientifique de ce numéro : Pierre Achard, Patrick Charaudeau, Bernard Miège, Pierre Moeglin, Jean Mouchon, Eric Neveu, Roger Odin, Michael Palmer, Jean-François Tétu, Yves Winkin. Comité de rédaction de ce numéro : Olivier Chantraine, Pierre Delcambre, Bernard Delforce, Elisabeth Fichez, Martine Hédoux, Bernard Leconte, François Poulle, Christine Revuz

    La vie privée à l’heure des médias

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    Cet ouvrage prend la mesure du phénomène actuel de médiatisation de la vie privée et en évalue les principaux enjeux. En effet, l’intime et le privé s’exposent de plus en plus, dans les différents médias (presse, télévision, internet), ce qui n’est pas sans affecter le contenu même de ces notions. Ce qui n’est pas non plus sans conséquences sur la configuration de l’espace public ou les libertés individuelles. La porosité des frontières entre le privé et le public remet en cause les catégories toutes faites. Au moment où triomphe la téléréalité, il est certainement utile de penser le passage du secret et de la pudeur à un monde où tout peut se dire et se montrer. Depuis longtemps, comme l’a montré Richard Sennet, les hommes politiques sont soumis à une véritable tyrannie de l’intimité. L’analyse de leurs stratégies et de leurs jeux révèle une autre façon de faire de la politique et l’importance clé des activités de médiatisation personnelles. Même si la liberté d’information constitue un acquis démocratique fondamental, cette liberté doit s’arrêter au mur de la vie privée. Entre l’exigence de transparence et le respect de l’intimité, il n’y a pas à établir une hiérarchie mais à rechercher un juste équilibre et à recourir aux formes institutionnelles les plus adaptées pour y parvenir. L’approche est délibérément interdisciplinaire. Pour aborder l’ensemble de ces questions, il a été fait appel à la contribution de l’historien, du sociologue, du politologue, du juriste et du théoricien des médias
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