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Pour plus de narratologie (plus féministe et plus queer)
« Cet étrange récit nous avait tenus en haleine autour du feu » : avec cette amorce classique, qui s’avère être aussi un leurre, Henry James ouvre à la fois Le Tour d’écrou et l’espace de l’énigme que son bref roman constitue pour le projet du récit. En effet, l’hommage rendu par James au pouvoir du récit se complique presque immédiatement lorsque le texte contredit sa finalité apparente : nous sommes impatients de connaître l’histoire et cependant « [l’]histoire ne […] dira [rien] », du moin..
Introduction Ă la narratologie postclassique
Introduite en 1997 par David Herman, l'expression postclassical narratology (« narratologie postclassique ») rend compte des mutations qu’a connues la recherche sur le récit dans les deux dernières décennies. Ces approches multiples supposent le recours à des concepts et des méthodes inédits, venus de différentes disciplines, notamment des sciences cognitives, ainsi que l’élargissement du champ de l’étude du récit, désormais considéré comme un objet transgénérique et transmédial : s’inscrivant dans différents genres et porté par différents media. Le présent ouvrage offre pour la première fois en traduction française l’essentiel de travaux qui se sont largement imposés dans la recherche anglo-saxonne. Signés des plus grands noms de la narratologie postclassique, ils permettent d’en découvrir les principaux courants : narratologie féministe et queer (Susan S. Lanser), narratologie rhétorique (James Phelan), narratologie cognitive (Monika Fludernik, David Herman, Ansgar Nünning), narratologie transmédiale (Marie-Laure Ryan), narratologie non naturelle (Brian Richardson).The Introduction to postclassical narratology directed by Sylvie Patron aims at presenting to the French audience, beyond the close circle of specialists, the main directions of research on narrative, since the advent of what is usually called, in particular in the Anglo-Saxon research world, “postclassical narratology”