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La céruse dans la fabrication des cosmétiques sous l’Ancien Régime (XVIe-XVIIIe siècles)
Sous l’Ancien RĂ©gime, la blancheur du visage, symbole de la distinction, s’est imposĂ©e successivement Ă plusieurs catĂ©gories de la population. DestinĂ©s Ă permettre une fabrication domestique de cosmĂ©tiques, certains manuels de recettes accordent une place prĂ©pondĂ©rante aux prĂ©parations blanchissantes; la cĂ©ruse est utilisĂ©e comme pigment blanc pour fabriquer des fards, mais aussi pour sa qualitĂ© dĂ©tersive afin de faire disparaĂ®tre les irrĂ©gularitĂ©s de la peau. Au dĂ©but du XVIIIe siècle, la corporation des gantiers-parfumeurs cherche Ă Ă©tendre ses prĂ©rogatives professionnelles Ă la fabrication des cosmĂ©tiques mais leur utilisation de la cĂ©ruse s’avère très limitĂ©e : elle coĂ»te cher et ils en connaissent le caractère toxique. En effet, la mĂ©decine des Lumières dĂ©nonce vivement la nocuitĂ© des prĂ©parations cosmĂ©tiques, en particulier celle des blancs de plomb, et les inventeurs, simples particuliers ou professionnels, invoquent dĂ©sormais l’argument que leur cosmĂ©tique ne nuit pas Ă la santĂ© du consommateur.The use of white-lead in cosmetics during the Old Regime (16th-18th centuries)During the Old Regime, the paleness of the complexion —sign of social distinction— imposed itself to several categories of the population and some do-it-yourself cosmetics handbooks even focussed on whitening preparations. Ceruse was used as a white pigment for make-up but also as a cleansing agent to rub out the imperfections of the skin. At the turn of the 18th century, the guild of glover-perfumers tried to expand its professional prerogatives to the making of cosmetics. However, the use of white-lead did not widespread because of its price and its toxicity. The noxiousness of cosmetics —especially those including ceruse— was vividly denounced by the physicians of Enlightenment. From then on, harmlessness was put forth by the producers as a sales argument for their preparations.El uso de la cerusa para la fabricaciĂłn de cosmĂ©ticos durante el Antiguo RĂ©gimen (s. XVI-XVIII)Durante el Antiguo RĂ©gimen, la blancura del semblante, sĂmbolo de distinciĂłn, se impuso sucesivamente a varias categorĂas sociales. En vista de la fabricaciĂłn domĂ©stica de cosmĂ©ticos, algunos libros de recetas otorgan un lugar preponderante a las preparaciones blanqueadoras. La cerusa se utiliza como pigmento blanco para fabricar afeites y maquillajes; además, sus propiedades detergentes sirven para eliminar las desigualdades de la piel. A principios del siglo XVIII, el gremio de los guanteros-perfumeros trata de extender el campo de sus prerrogativas profesionales hasta incluir la fabricaciĂłn de cosmĂ©ticos, pero su empleo de la cerusa resulta ser muy limitado : es cara, y conocen la toxicidad de esta sustancia. De hecho, la medicina del Siglo de las Luces denuncia nĂtidamente la nocividad de las preparaciones cosmĂ©ticas, en espacial la de los blancos demomo, y los inventores, simples particulres o profesionales, de aquĂ en adelante, deberán argĂĽir que su cosmĂ©tico no perjudica a la salud del consumidor
Une dynastie de parfumeurs du roi : les Gallois/Huet et la fabrique des apparences de la cour à la ville, 1686-1789
Patiente et méthodique, la constitution d’un corpus d’archives manuscrites, issues du fonds du Minutier central des Archives nationales, avait déjà permis de le mettre au jour : établie rue de l’Arbre-Sec à « l’Orangerie royale », la dynastie de parfumeurs Gallois/Huet a assuré pendant plus d’un siècle l’approvisionnement du roi de France et de la cour en marchandises de parfumerie et de cosmétique. En s’appuyant sur un ensemble documentaire plus vaste encore, composé d’inventaires après décès, de contrats de mariage, de vente et de bail, articulant histoire sociale, histoire du corps et histoire des savoirs, cet article entend reconstituer la destinée exceptionnelle de cette entreprise artisanale parisienne d’Ancien Régime et dessiner le profil de l’artisan parfumeur commensal. Pour autant, la représentativité de ce modèle et la singularité de cette histoire sont aussi interrogées ici puisqu’elles peuvent être inscrites, d’une part, dans le panorama plus vaste du métier de gantier-parfumeur aux xviie et xviiie siècles et, d’autre part, dans celui des évolutions de la fabrique des apparences de la cour à la ville, depuis le règne de Louis XIV jusqu’à la Révolution.Patient and methodical, the constitution of a corpus of handwritten archives, from the collection of the Minutier central of the National Archives, had already made it possible to bring it to light: established in rue de l’Arbre-Sec at the “Royal Orangery”, the dynasty of Gallois/Huet perfumers ensured for more than a century the supply of the king of France and the court with perfume and cosmetic goods. Drawing on an even larger documentary collection, comprising inventories after death, marriage contracts, sale and lease, articulating social history, history of the body and history of knowledge, this article intends to reconstruct the exceptional destiny of this Parisian artisanal company of the Old regime and draw the profile of the artisanal perfumer commensal. However, the representativeness of this model and the singularity of this history are also questioned here since they can be inscribed, on the one hand, in the wider panorama of the profession of glove-maker and perfumer in the seventeenth and eighteenth centuries and, on the other hand, in that of the developments in the appearance of the court in the city, from the reign of Louis XIV until the Revolution
L'économie artisanale au prisme des actes de la pratique : le cas des gantiers-parfumeurs parisiens au XVIIIe siècle
International audienc
Inventions et contrôle de la production des cosmétiques à la fin du XVIIIe siècle d’après les archives de la Société royale de médecine
À la fin du XVIIIe siècle, la consommation et la production des cosmétiques – fards, pommades et poudres pour les cheveux, eaux et pommades pour le visage – sont en forte croissance. La corporation des gantiers-parfumeurs assure en partie leur fabrication, mais depuis longtemps déjà de nombreux « sans qualité », domestiques, colporteurs, sinon charlatans diffusent aussi des produits qu’ils fabriquent à domicile. L’épisode libéral, inauguré dans les années 1770 et que couronne la disparition t..
Techniques du corps et construction des savoirs en Europe, XVIe-XVIIIe siècle
Les historiens, comme les sociologues, sont désormais familiers de l’idée que le corps est une construction sociale. Ces dernières années, dans la lignée des travaux de Daniel Roche, les recherches sur le corps et sur les apparences dans l’Europe moderne se sont multipliées embrassant des secteurs qui ne relèvent pas seulement du domaine vestimentaire, mais aussi de la parure, des cosmétiques, de la dentisterie, des objets portatifs… (Vigarello, 2007 ; Lanoë, 2008 ; Jones, 2014 ; Bernasconi, ..
Revêtir des idées. Habits, parures et politique en France, XVIe-XXIe siècle
International audienc
The artisanal economy through the prism of practical actions: the case of the parisian glover-perfumers in the 18th century
International audienceThe guilds that partly organize artisanal work in urban areas in modern France have long been considered to be institutions that are shut away in their statutes and their regulations, protective of their monopolies, conventional and averse to innovation. This dubious image of artisans inherited, on the one hand, from the political culture of the French Revolution, which connected this particular way of organizing work with the society of orders and privileges, and on the other hand with a “large enterprise culture” that has characterized the analyses of several French historians, is today being questioned
Les techniques de blanchiment du visage à l’époque moderne
Lanoë Catherine. Les techniques de blanchiment du visage à l’époque moderne. In: Communications, 81, 2007. Corps et techniques, sous la direction de Georges Vigarello et Thierry Pillon. pp. 107-120